Ce matin la Provence a changé de visage. Elle se réveille sous le gris. Le vrai gris, bas, presque lourd, mais sans pluie sauf quelques grosses gouttes tombées à six heures et demie, qui ont laissé des ronds de poussière sur les feuilles des oliviers.
Après ces jours de cagnard avec des températures passant aisément les 30 degrés, ce petit gris vient comme une pause. Un repos bien apprécié des plantes et des hommes. Au loin, autour, quelques coups de tonnerre. Rien de méchant.
Ce gris donne aux collines, habituellement beiges et vert clair, des allures nordistes comme une Belgique qui aurait déménagé. Comme une intimité retrouvée après l'éclatante impudeur du bleu implacable du ciel. Les cigales se taisent. Elle n'aiment rien tant que les grosses chaleurs, venteuses ou pas. Alors là elles se tiennent coi, accrochées à leurs branches comme chats aux rideaux.
Je relis "Les grands chemins" de Giono. L'air frais court sur mes bras. De temps en temps je regarde le ciel. Gris encore, mais pas de menace d'eau sur nos têtes. Une cellule orageuse est venue des Pyrénées et traverse le pays vers l'Italie. Pas bien méchante, cette petite zone dépressionnaire. Je la capte sur un site météo d'internet, j'en vois la superficie et les contours bien délimités. Cela ne devrait pas nous obliger à passer un dimanche de pluie au salon, qui sur son ordinateur, qui dans un bouquin, qui dans le feutre de discussions amicales.
Cette nuit, j'ai fait un rêve. Un rêve comme si j'y étais. J'y retrouvais une femme tant aimée, aussi douce que les collines de Provence. Est-ce ma seule imagination qui me ramène à elle? Ou bien elle aussi, dans son exil et ses paysages où je ne suis pas, a-t-elle fait un rêve ou reçu un signe? Dois-je croire à quelque chose comme cela? Le saurai-je jamais?
Dès que j'aurai pris mon café, je partirai dans les collines avec ma guitare, composer une nouvelle chanson.
Allez, vers l'ouest déjà le bleu revient. Ca n'aura pas duré bien longtemps. La bulle orageuse passe son chemin.
Commentaires
Per te.
Come un dolce
chiarore che nasce
silente al fiorir
dei castani odo
l'eterno, l'amabile
quiete di una mesta
canzone ed ancora
quel sole, nel fresco
ritorno di una
nuova poesia.
Francesco Sinibaldi
Thank you Francesco. I think I have the idea, I tryed a translation in differents dictionaries, and the feeling is there, even if maybe I have not the exact spirit of some expression. I like the flew. I have seen your website.
Thank you for your listening of my post...
John