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Sarkozy a raison

La crise financière est-elle déjà derrière nous? Les 700 milliards des contribuables américains n’en font-il déjà plus qu’un mauvais rêve? Ce serait aller un peu vite.

Sarko1.jpgNicolas Sarkozy, présent à New-York pour la 63e assemblée générale de l’ONU, s’est lâché dans un dîner en marge de la réunion. En présence de nombreux dirigeants économiques, il a déclaré: "Aujourd'hui, des millions de gens à travers le monde ont peur pour leurs économies, pour leur appartement, pour l'épargne qu'ils ont mis dans les banques. Notre devoir est de leur apporter des réponses" ( http://fr.news.yahoo.com/ap/20080923/twl-onu-france-economie-sarkozy-1be00ca.html ).

Il a ajouté qu’il faut pouvoir expliquer "qui est responsable du désastre" et "que ceux qui sont responsables soient sanctionnés et rendent des comptes".

De la part d’un politicien taxé d’ultra-libéralisme et président de la France, ces propos sont les bienvenus. En effet, comment oser penser qu’il suffit de ponctionner les contribuables pour effacer comme par magie les errements d’une poignée de dirigeants qui mettent le monde dans la zizanie?

Que l’aide gouvernementale soit utile, aucun doute, pour éviter l’effet domino et de se retrouver avec des millions d’employés et d’épargnants à la rue. Que l’Etat se doive de protéger les citoyens et d’instaurer une régulation est rendu encore plus évident par cette crise.

Le libéralisme n’est pas l’état sauvage. Il est d’abord la liberté. Liberté intellectuelle, liberté politique, liberté économique pour toutes les petites et moyennes entreprises qui forment le socle de l’économie, en Suisse en particulier. Il est l’instauration de contre-pouvoirs aux différents pouvoirs en place: politique, économique. Comme visiblement les humains n’ont pas tous conscience d’appartenir à une communauté où le bien de chacun passe aussi par le bien de tous, il faut arbitrer, garantir les règles du jeu et leur respect. C’est le rôle de l’Etat en système libéral.

A la différence des systèmes féodaux, monarchiques, communistes et fascistes, l’Etat libéral n’a pas d’idéologie et n’est pas l’autorité absolue. Il gère, régule, garantit, pas toujours parfaitement, mais bon les erreurs et faiblesses de la démocratie libérale ne justifient pas sa mise au rebut de l’histoire. La crise financière actuelle montre qu’il faut davantage de surveillance des marchés et de moyens de régulation.

La liberté n’est pas la liberté de faire n’importe quoi ni de mettre le monde à genoux. Le libéralisme est la liberté pour tous, la plate-forme pour le développement et la créativité, et non un chèque en blanc à ceux qui ne voient qu’à très court terme. Il doit y avoir des sanctions contre ceux qui détruisent l’appareil économique, et que l’on apprécie ou non Nicolas Sarkozy, il a raison de le dire. Mais en amont il doit exister un regard sur ce qui se fait.

Ceux qui tiennent à la liberté, à la créativité des citoyens, à la responsabilité individuelle, ont bien compris que le dérapage de la finance n’est pas la liberté à laquelle ils aspirent. Il y a une marge entre l’état sauvage sans régulation, et l’Etat sauvage tel que nous l’avons vu dans les systèmes communistes et fascistes. Il y a de la place pour une vraie liberté, et la régulation n’est pas une limitation de cette liberté mais une garantie de sa pérennité.

Car la souffrance de ceux, épargnants, employés, qui perdent tout dans une crise, n’est pas la liberté. Alors, c’est peut-être enfoncer une porte ouverte que de dire ces jours tout le mal que l’on pense d’un système pseudo-libéral où la sauvagerie financière règne en maître. Non, au contraire, il faut le dire, le redire, jusqu’à ce que cela se traduise en faits, avec un système économique de libre concurrence mais garantissant la liberté et la stabilité dans notre civilisation.


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Catégories : Politique 12 commentaires

Commentaires

  • Si Sarkozy était un expert en économie, ça se saurait! Il n'ose même pas s'exprimer sur ce sujet dans son pays et préfère aller dire des inepties chez son ami (et modèle?) GWB. Il oublie aussi généralement qu'il a été ministre du budget en France, quand il attaque ses prédécesseurs pour dire combien ils étaient nuls.
    Et puisque vous semblez lui faire confiance, vous suivrez attentivement les sanctions qu'il va prendre contre ses amis financiers qui seraient responsables de la débâcle. On se réjouit, mais je crains que nous ne verrons rien du tout.

  • "Aujourd'hui, des millions de gens à travers le monde ont peur pour leurs économies, pour leur appartement, pour l'épargne qu'ils ont mis dans les banque"

    C'est beau. Avant il était de bon ton de penser aux enfants qui meurent de faim et du manque d'accès à l'eau potable, maintenant, pensont au gens qui ont eu la chance de pouvoir épargner.

    Les temps changent !

  • Tout les gouvernants ne sont pas des spécialistes en économie. Ils ont des ministres, des conseillers. Sarkozy a déjà fustigé les abus de dirigeants économiques en France, il ne le dit pas qu'à New-York. Lui faire confiance? Je n'en sais rien, il faut voir s'il fera quelque chose sur cette question en France, mais c'est déjà important de le dire ouvertement, et que cette idée continue son chemin.

  • @ Dji: l'un n'empêche pas l'autre, la pauvreté existe aux USA et en Europe. Ce n'est pas OU/OU, mais ET/ET. L'opposition que vous faites est un effet de contraste, rien de plus, et ne propose rien de constructif. Le grognement n'est pas une pensée.

  • Mr. Nicolas "Je peux tout" Sarkozy a lui-même été Ministre des Finances avec un bilan dont il ne se vante pas. Ses conseils en la matière, avec l'assistance de Mme Lagarde, ont autant de valeur que les "toxic stocks" que le Gouvernement de Mr. Bush essaie de faire avaler aux contribuables américains en utilisant la même tactique utilisée pour les prétendues armes de destruction massive de Saddam Hussein. La peur de l'apocalypse: elle était nucléaire en 2002, elle est maintenant économique et sociale.

    Quant à sanctionner les "coupables" de la situation présente, c'est pour le coup brandir une Arme de Distraction Massive quantd on sait que ceux-ci sont les mêmes qui financent majoritairement les campagnes politiques des dirigeants de nos pays. Il suffit d'ailleurs, concernant les USA, de se rappeller que l'actuel Ministre des Finances, Mr. Paulson, fut, jusqu'en 2006, le CEO de la banque Goldman Sachs qui bénéficiera grandement du rachat par l'état de ses créances pourries. Comment douter que s'il avait été CEO de Lehman Brothers les choses n'eussent été différentes pour cette banque?

    Enfin, affirmer comme vous le faites que "l'état libéral n'a pas d'idéologie" c'est faire la preuve de votre incroyable naïveté.:o)

    Enfin, concernant ce libéralisme financier que vous semblez apprécier, ces quelques mots d'un connaisseur:

    "Le capitalisme, c'est cette croyance stupéfiante dans l’idée que les pires individus vont accomplir les pires actions pour le plus grand bien de tous."
    John Maynard KEYNES

  • Moi qui comptait sur l'économiste Dji, pour nous faire un cours et bien, je suis déçu.
    En fait, tous ces milliards, ne sont, tout compte fait, qu'un "emprunt", que les banques vont s'empresser de rembourser.

    Vous pouvez aisément retourner dormir sur vos deux oreilles, vous calmez et vous dire que tout est passager.

    Rien ne dure ... les crises non plus.

  • @ Azrael: Je considère que les hommes politiques ne sont pas noirs ou blancs (à part Madame SoPalin peut-être, mais c'est un cas à part... et encore laissons-lui 0,1% de bénéfice du doute). Je pense que les gouvernants avec lesquels nous ne sommes pas d'accord font aussi parfois des choses utiles. Mitterand et la peine de mort, pour citer un exemple fort. Chirac et le refus d'engager la France en Irak. Les gouvernants actuels ont à mon avis un minimum de conscience et de garde-fous, quoi qu'on en pense. Je crois que si la société tourne, c'est parce que la majorité des gens font majoritairement les choses de façon réglo.

    Alors je vous rejoins sur certains points, tout en insistant sur le fait que les pratiques financière doivent être surveillées et régulées. Et si Sarkozy ou un autre le proclame je ne peux qu'approuver. Après, des intentions aux actes, et aux moyens de contrôle et de vérification, il y a du chemin. Le chemin se fait lentement, mais je pense qu'il se fait. Et les réformes devront accompagner une pensée sur l'intérêt global des humains, pour ne pas être une simple coercition.

    En ce qui concerne l'Etat libéral, à la différence des monarchies ou des régimes idéologiques de droite ou de gauche, ne doit pas s'impliquer - par exemple, il n'a pas à défendre une religion plutôt qu'une autre. Il gère plus qu'il ne dit ce que les gens doivent faire ou être. Et nous avons ici une liberté rare, même d'avoir des opinions diamétralement opposées, sans risquer le goulag ou le cachot.

    Pour moi, libéralisme = liberté. C'est ou ce devrait être le fondement des relations humaines, celles qui engendrent l'activité humaine à partir de la nécessité de survie et par un libre consentement. Quand le libéralisme manque à une notion d'humanité et de conscience de l'ensemble, le socialisme redistributif lui succède. Si le socialisme était un libéralisme éclairé, j'approuverais. Mais ce n'est pas le cas.

    Bien sûr que l'on peut améliorer le libéralisme (c'est-à-dire l'application politique, culturelle et économique de la liberté). Cela se fait lentement mais cela se fait.

    Quand à la boutade de Keynes, dont j'approuve la notion d'Etat régulateur, je ne la prends pas au premier degré. Je ne crois pas que les dirigeants économique sont les pires humains faisant les pires choses. Certains oui, mais un simple réflexe de sa propre survie fait que leur intérêt est que le système marche, pas qu'il s'écroule.

    Je ne partage pas la simplification caricaturale et manichéenne, basée sur le grossissement sans objectivité de certains aspects de la réalité.

  • "Rien ne dure ... les crises non plus."

    Exact. Elles se terminent souvent par des guerres.

  • "Il a ajouté qu’il faut pouvoir expliquer "qui est responsable du désastre" et "que ceux qui sont responsables soient sanctionnés et rendent des comptes".

    De la part d’un politicien taxé d’ultra-libéralisme et président de la France, ces propos sont les bienvenus. En effet, comment oser penser qu’il suffit de ponctionner les contribuables pour effacer comme par magie les errements d’une poignée de dirigeants qui mettent le monde dans la zizanie?"

    Ah parce que vous prenez ce que dit le nain pour argent comptant! Il faut être bien naïf. Le nain ne parle que pour la galerie, pour la com. Les "responsables" ne seront ni "sanctionnés" ni ne "rendront des comptes". Comment pouvez-vous croire une seule seconde que c'est ce qui va se passer dans un futur proche (ou même lointain)? En vertu de quelles lois? Tous ces acteurs financiers ont respecté à la lettre les lois existantes. Ils ont simplement utilisés tout ce que permettent les fameuses "lois du marché".

    Et ce qui se passe maintenant, c'est que les contribuables ricains sont déjà en train d'être ponctionnés. Et ce n'est pas fini. Attendez la crise liée aux cartes de crédits, attendez la crise liée aux lbo... Rien que des trucs parfaitement légaux dans notre merveilleux monde de liberté. Enfin de liberté pour une petite minorité de privilégiés. Et vous payerez comme tout le monde, d'une manière ou d'une autre.

  • Votre définition du libéralisme est tout emprunt d'angélisme. Et ne correspond en rien à la réalité économico-historique du mot. Le libéralisme est une idéologie. Et vous ignorez totalement ce qu'est un "système communiste". Comme vous semblez ignorer ce qui se passe dans les pays du tiers-monde. Eux aussi pourraient vous parler de leur vision du libéralisme. Elle est certainement moins angélique.

    "Pour moi, libéralisme = liberté. C'est ou ce devrait être le fondement des relations humaines,"

    Le fondement des relations humaines sont des relations de pouvoir. Hélas. Nous ne sommes pas sorti de l'animalité sous ce rapport.

    "Si le socialisme était un libéralisme éclairé, j'approuverais."

    Que savez-vous du socialisme?

  • Ah oui, j'allais oublier. Au nom de cette si chère liberté, notre ministre des finances souhaite faire venir à Genève les hedges funds, ceux-là mêmes qui sont en grande partie responsables de la crise actuelle en faisant des profits faramineux en jouant la débâcle de certaines institutions financières dont maintenant tout le monde connaît les noms... Eh oui, dans note monde merveilleux de liberté, "on" est libre de faire du fric avec une entreprise qui coule.

  • Heureusement pour les hommes, des femmes comme Valérie il y en a beaucoup.
    Et sympathiques en plus ... adorables, choux, douces, pétillantes.

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