Me rendant à Bruxelles au congrès Paroles d’hommes, je tenterai de poster des comptes-rendus pour autant que je trouve de bonnes connexions. En attendant je programme ce billet pour ce matin.
Depuis le début de ces congrès des hommes ont tenté de se rencontrer et de partager un certain nombre de difficultés qu’ils vivent dans la société actuelle. Cela me paraît bien légitime. Or depuis le début ceux qui s’engagent sur cette voie sont traités de réactionnaires, d’apôtres du retour en arrière, d’anti-femmes. Cette stigmatisation ne correspond pas à la réalité. Les stéréotypes ont la vie dure.Certes il y a des hommes en tous genres, dont quelques-uns qui ont ouvertement développé une misogynie que je ne partage pas. S’il m’arrive d’être polémique sur ce thème, si je m’oppose au féminisme idéologique, je reste - comme la plupart des participants à ces congrès - très partisan de l’égalité, du respect mutuel, du dialogue hommes-femmes.
C’est aller un peu vite en besogne que de traiter de réactionnaires les hommes qui parlent ou ceux qui souffrent, et qui osent mettre en cause certains aspects du féminisme. Dans de précédents billets, j’ai fait part des joyeusetés que les extrémistes sont capables de proférer à l’égard du genre opposé.
La question n’est au fond pas de savoir qui a raison ou tort. Cela ne mène à rien. On peut s’opposer sur des concepts, on peut s’égratigner ou exprimer de justes colères, faire état des chiffres de ceci ou de cela, les femmes autant que les hommes d’ailleurs. Mais le jeu démocratique est fait pour cela.
Ce qui me pose problème depuis le début est que quand les hommes parlent d’eux et de leurs problèmes (car oui, ils en ont aussi) c’est comme s’ils niaient ceux des femmes. Quand je parle de fausses accusations - sujet que je connais bien - on me renvoie des chiffres pour dire que les femmes souffrent plus que les hommes.
Mais enfin, l’un n’annule pas l’autre!
Je plaide pour que par exemple, les campagnes contre la violence conjugale, qui touchent entre un et trois pourcents des hommes et des femmes, soient réalisées en commun, et que toutes les violences familiales soient dénoncées. Le but n’est pas de savoir qui souffre le plus, mais que ces souffrances insensées diminuent pour toutes et tous.
Je plaide pour que la maltraitance contre les enfants soit vue à temps et diminuée ou éradiquée, de quelque parent qu’elle vienne. Pour que les fausses accusations (essentiellement contre les hommes) deviennent l’objet d’une vraie réflexion sociétale et judiciaire. Pour que les violences spécifiques contre les femmes - lapidation, excision, viols en temps de guerre entre autres - soient dénoncées jusqu’au jour ou cela sera du passé.
Je défends plus souvent les hommes, car il faut le faire et j’en ai la légitimité. Je tacle le féminisme, soit, mais j’y critique l’aspect idéologique, généralisant et culpabilisant des hommes. L’égalité ne peut se réaliser que dans la liberté de choix de chacun et non dans la soumission à une idéologie quelle qu’elle soit. Etre “progressiste” ou “réactionnaire” n’a rien à voir avec cela.
Je suis homme et debout, et j’aime partager cette planète avec des femmes debout.
http://www.relais-hommes.org/congres-paroles-d-hommes-2008-bruxelles/annonce-congres/
Et pensez à aller voter!