Le choléra s’est ajouté à la famine. Dans ce pays exsangue, miné, détruit par le dictateur Mugabe, la population souffre, fuit et meurt.
Les gens meurent sur place faute de soin, l’eau manque, la famine sévit. On mange des baies, des racines. Les enfants sont à la dérive, l’école ne fonctionne plus: on compte à peine 20% de scolarisation dans le pays.
La moindre denrée alimentaire est hors de prix, l’inflation ayant atteint un niveau inouï cet automne:
“Rien ne semble arrêter l'inflation galopante au Zimbabwe. Elle atteint désormais "le chiffre astronomique de 231 millions pour cent", annonce le quotidien britannique The Daily Telegraph. Ainsi, un pain qui coûtait 500 dollars zimbabwéens en août se paie maintenant jusqu'à 10 000 dollars zimbabwéens. Encore faut-il en trouver. “
De plus en plus d’habitants fuient vers l’Afrique du sud, vers la ville de Musina. Le gouvernement sud-africain n’organise pas de camps pour les réfugiés. Les sanitaires sont presque inexistants, l’eau rare.
Témoignage de Phiri, un professeur zimbabwéen de 33 ans lu ce matin dans Libération:
“Quand l’école du village a fermé, j’ai vendu tout ce que je possédais pour nourrir ma famille. A la fin, nous survivions en mangeant les mêmes fruits sauvages que les animaux. Il y a deux mois, mon fils de 3 ans a attrapé le kwaschiorkor à cause de la malnutrition. L’hôpital était fermé. Ma femme était tellement désespérée qu’elle s’est immolée par le feu, avec notre enfant. Elle a juste écrit un mot: “Je n’en peux plus, je suis désolée”. Voilà ce qui s’est passé.”
Et il conclut: “Nous allons à l’abattoir.”
On assiste de fait à une sorte de génocide dont les assassins sont la famine, le choléra et le désespoir. Assassins soutenus par la complicité active du dictateur Mugabe.
SOS peuple en perdition!
Commentaires
Qu'en pense Jean Ziegler?
Je sais pas vous, mais moi, j'aimais bien Ian Smith...
J'ai même été de ses supporters autrefois...
Aujourd'hui, je ne regrette rien. Si c'était à refaire, je le referais...
Jean Ziegel a finalement pris position contre Mugabe. Mais tard, bien tard, et bien obligé. Pourtant la dérive de Mugabe est connue depuis des années.
Pour Ian Smith, je ne connais pas assez ce qu'il a fait, mais il semble qu'il était ouvertement raciste et qu'il a maintenu la ségrégation, non?
pfff... Mugabe n'y est pour rien, voyons !
C'est tout de la faute à Ian Smith et aux sales fermiers blancs qui exploitaient les pauvres noirs pliant sous le joug affreux des affreux colons.
Qu'à demander à Jean Ziegler...
:o)
Mon cher Blondesen, je ne suis pas d'accord avec votre message. Les noirs ont chassé les paysans blancs en pensant pouvoir profiter des terres qui leur ont été attribués par la suite. Hélas, ils n'ont pas su exploiter les fermes, est-ce par méconnaissance, est-ce par paresse? Les colons ont apporté du bien, mais en même du mal par exploitation des indigènes, comme cela a été dans bien d'autres pays, à commencer par Ex-Congo belge.
Les missionnaires ont apporté l'évangile et aidé à colonaliser ces pauvres diables non formés. Une bonne mission aurait également été de distribuer des préservatifs, non pas pour y conserver l'eau, mais pour diminuer sensiblement les naissances. Parmi les animaux, une autorégulation se produit. Chez l'être humain, c'est différent et la nature parfois se rebelle. Pour les remèdes, allez demander l'industrie pharmaceutique et M. Ziegler.
Que les pays civilisés se mobilisent pour aider les pays émergeants, en les éduquant et non en arrosant les riches et les influents des pays pauvres ! A la place de donner des armes, il vaudrait mieux de leurs fournir des moyens pour subvenir à eux-mêmes (outils, pompes à eau, créer des réservoirs d'eau, des graines, des plantons etc.).
On ne peut pas interdire les relations sexuelles, souvent hors mariage, mais on doit mener une guerre contre la surpopulation (par information); surpopulation un des grands maux de notre temps dans ces pays.
Je ne vais pas me faire des amis en affirmant que c'est un cercle vicieux (plus qu'on leur aide, plus qu'il y aura des enfants, favorisant la surpopulation). In fine, dans le temps, il n'y avait que les enfants les plus robustes qui survivaient. Et maintenant ... je dis tout haut ce que certains pensent tout bas et, ce que M. Ziegler n'a jamais osé dire !
* Etoile de neige a un peu dérapé hier soir. Bon, je tiens à souligner l'excellent papier de notre ami John et ce n'est pas le premier. Stupéfiant.
Je dois reconnaître qu'il y a des drames tous les jours dans notre bas monde. Si ce n'est pas à Genève, pas en Suisse, pas en Europe, pas aux USA, pas en Asie, c'est en ... Afrique. Nous pouvons tous nous apitoyer sur ces pauvres gens, nous pouvons ouvrir tout grand notre coeur, mais nous ne pouvons malheureusement pas empêcher ces malheurs. Nous pouvons quelque peu aider certains à supporter ou amoindrir leur misère, une goutte d'eau dans un océan; mais devons-nous nous focaliser là-dessus? Si ce n'est pas la famine, pas le Sida, pas les pandémies, ce sont les guerres, les plus tristes des spectacles, entre les éthnies qui ravagent ces beaux pays. Et qui finance, qui livre les armes ? A vous de deviner !
Changer le monde? John, ce ne sera ni vous ni moi. Le mieux c'est vivre honnêtement pour pouvoir se regarder chaque jour dans son miroir et apprécier le moment présent. Plus que nous ouvrirons notre coeur, plus nous serons envahies, à l'exemple des 3 "libérateurs" de Guantanamo, nourris et logés aux frais de la princesse made in Switzerland, après les exclamations d'Amnestie international. A ce taux, pourquoi ne pas accueillir tous les gens qui souffrent en Zimbabwe, en Zaïre, à Sri Lanka, en Paléstine, en en en ???! Chers lecteurs, si l'envie vous prend d'aider, allez un peu vous promener côté Bombay, ou si c'est trop dangereux, côté New Dehli ... il y a quoi faire. Tous ces drames m'attristent et avec optimisme, je regarde vers le futur en priant: "que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel, donnes-nous notre pain de ce jour, pardonnes-nous et pardonnes aussi à ceux qui nous ont offensé, délivres-nous du mal, car ..."
Bien à vous et signe Bruno Mathis
Etoile, en effet vous avez fait fort hier... "Ces pauvres diables mal formés...". Fichtre votre vision des africains est très imprégnée d'un discours d'il y a quelques siècles. Et puis vous chargez fort: "Pauvres", ce qui semble déjà être une opprobe; "diables", ce qui n'est pas vraiment un compliment;" et "mal formés", ce qui est inexact.
Les africains ont une culture ancienne. Pas écrite, pas technologique, mais sociétale, spirituelle, artistique, relationnelle. Bref ils n'ont rien à apprendre de nous sur ce point. Vous avez encore à l'esprit l'image d'Epinal véhiculée par les négriers (qui étaient soutenus par des religieux). Cette image n'avait d'autre but que de faire accepter à l'Europe que la vente des noirs était normale, qu'ils étaient une race inférieure, et qu'il fallait envoyer des armes pour les mater quand ils se rebellaient contre l'envahisseur.
Je vous aime bien Etoile, mais là en effet je ne peux souscrire. Je suis même remonté.
Pour la surpopulation, c'est une autre question. Mais ce n'est pas à nous de décider pour eux. Et si - Grrrrr!!! - des enfants naissent hors mariage, comme partout d'ailleurs, cela montre que le mariage n'est pas indispensable à la vie! Ni à l'amour, ni à l'éthique de vie.
Bonsoir homme libre, et de libre pensée,
Je me suis mal exprimé en parlant malformation, je voulais dire mal instruits. Vous devez convenir qu'ils n'ont pas tous, et de loin pas tous la chance de suivre une instruction publique, comme nous en Europe. Je ne parle pas de Burkina, mais des Etats moins évolués.
Et quand je parle de pauvres diables, je le pense vraiment, sans dénigrement, dans le bon sens du terme (pauvres enfants).
Vous écrivez que les Africains ont une culture ancienne et qu'ils n'ont rien à apprendre de nous sur ce point. L'Afrique est immense et je pense que chaque éthnie a su et dû s'adapter aux conditions de vie existantes chez eux, comme c'était le cas pour les Européens et autres peuplades, qui ont dû travailler dur pour survivre. Ou je ne suis pas d'accord, c'est le terme "rien à apprendre". On apprend toujours quelque chose de l'autre et se fermer sur nous-mêmes serait une grave erreur. Par ailleurs, les échanges ont eu lieu par les marchands (p.ex. route de la soie, qui porte assez mal son nom, car il y a eu échanges de marchandises et cultures).
Je connais assez mal les conditions de vie dans les pays africains, mais je pense qu'elles ont été assez dures et le sont encore (sans parler des convoitises pour les richesses du sol). Aussi, les pays ont appris par les colons et en ex-Rhodésie, Ian Douglas Smith, qui règnait entre 1964 et 1979, n'était pas un analphabète. Tombé en disgrâce et chassé du pouvoir, je pense que Zimbabwéens n'ont pas gagné au change. Le dictateur Mugabe est grandement responsable de ce marasme, mais pas il n'est pas seul; et les Anglais n'étaient pas des anges-gardiens non plus. Le choléra n'est pas encore vaincu, malgré les affirmations du chef et le manque d'hygiène fait craindre le pire. Ceci peut être un foyer à une révolution, car la population aura un jour marre d'être tenue sous le joug.
Homme libre, si vous êtes remonté, descendez, car je ne penses pas être un arrièré de plusieurs siècles et croire que la race africaine était juste bonne pour être exportée et vendue comme esclaves pour travailler dans les champs divers. C'est aussi vrai que certains indigènes, exploités par ses semblables, étaient obligés de partir pour raison de famine. Suis-je toujours dans le vrai? Et je conclus en disant que nous avons eu une sacré chance d'être né ici !
J'aime bien le dialogue sensé, tout en sachant que je ne détiens pas la vérité et que je ne suis pas l'évangile non plus.
Bien à vous et bonne soirée
l'Etoile
Etoile, je suis d'accord avec vous: nous avons de la chance d'être nés ici.
Quand je disais que les africains n'ont rien à apprendre de nous, c'est par rapport à une certaine condescendance que j'ai cru lire entre les lignes de votre commentaire. Je prends acte qu'il n'en est rien.
Les africains étaient reçus aux cours d'Europe au moyens-âges, ils étaient considérés et respectés. Les royaumes africains étaient riches, riche en agriculture, en or et diverses ressources. L'esclavage a changé l'Afrique.
Au Congo, au début du 19e siècle, avant la venue d'une alimentation déséquilibrée, les africains avaient des dents saines même âgés. Un photographe de l'époque en atteste. 50 ans après, c'était la cata.
Mais l'Europe n'a pas non plus été ce qu'elle est aujourd'hui. Les famines, le servage, ne sont pas si loin. L'histoire de la domination et de l'oppression est commune aux peuples de la Terre.
Alors si nous ne pouvons pas apporter de solution immédiate au Zimbabwe, ni vous ni moi, au moins élevons la parole, car des millions de paroles peuvent un jour avoir une force.
Mais je comprends aussi votre propos: faisons ce qui est juste là où nous sommes. C'est déjà beaucoup.