Barak Obama s’avance vers la Maison Blanche comme un général romain revenant sur Rome chargé de lauriers. La prise du pouvoir suprême, l’installation dans ses nouveaux appartements, n’est pas le plus spectaculaire de son accession: le chemin pour arriver prépare déjà la soumission de la capitale, tel César auréolé de ses victoires.
On ne le verra plus comme on le voit ces derniers jours. Son voyage vers Washington est unique tant il cumule les symboles. Il sera couronné avant même d’avoir fait ses preuves.
Le voyage en train de Philadelphie à Washington, réplique de celui du président Lincoln qui avait aboli l’esclavage et qui était comme lui brillant, excellent orateur et aimé des américains, l’a “mis sur les rails” si l’on peut dire. La journée Martin Luther King d’hier, en mémoire du pasteur noir qui avait eu cette formule historique “I have a dream”, et qui continuait sur la réconciliation des américains de toutes couleurs, ne pouvait tomber mieux.
On l’a vu également repeindre une partie des locaux d’un foyer pour sans abri et adolescents en difficultés, préfigurant la nouvelle couleur qu’il donnera au pays. Il invite aux festivités de son investiture des citoyens aux revenus très modestes aux côté des VIP, montrant par là son soucis de tous. Et cerise sur le gâteau, il prêtera serment sur la bible même d’Abraham Lincoln.
Tous ces symboles sont sans doute nécessaires pour marquer le changement de ton et de style dans la présidence. Tant lui-même que son équipe ont su mettre en scène un scénario chargé, puissant, de nature à toucher le peuple américain et lui redonner une part de rêve, ce rêve que Georges W. Bush a tourné en ridicule. Il faut dire aussi que W est devenu si impopulaire et incarne tant les dérives d’une présidence sans vision ni loyauté que Barak Obama bénéficie d’emblée d’un capital unique.
De plus il est parfaitement collé à ce qu’il représente. Qu’il soit métis n’est de loin pas son seul atout. Il y a dans ce personnage une manière de survoler l’Histoire là où W rampait en grimaçant. Il y a ce talent d’orateur assez unique doublé d’un charisme que même un Clinton ne possédait pas à ce point. Il faut remonter à Kennedy pour trouver l’équivalent. Il y a une intelligence hors normes, et probablement un Q.I. à faire pâlir nombre d’intellectuels. Il a aussi cette tendresse dans son sourire qui l’humanise si bien. Il y a cette personnalité multiple dont on pressent que rien, aucun dossier, ne lui sera étranger. Et il dispose d’une équipe de communication si efficace depuis le début de la campagne pour l’investiture qu’on voit mal comment il serait atteint par les inévitables démolitions que ses adversaires tenteront assez rapidement.
La légitimité d’Obama est telle qu’on attend presque déjà de voir ce que vaudra son successeur...
Son discours d’investiture, très attendu, fera certes vibrer sur le nouveau contrat social et la revalorisation du rêve américain. Il mettra aussi l’accent sur les difficultés du pays, qui ne seront pas résolues en six mois. Il a la “chance”, si l’on peut dire, de porter au bilan de son prédécesseur une situation catastrophique qu’il mettra des années à relever, constat que les américains partageront probablement. Il dispose ainsi d’un crédit à long terme.
Entre parenthèses, je pense aux politiciens-ciennes qui en France veulent surfer sur la vague et se réclamer de lui dans la méthode ou dans la vision: ils sont dans le bac à sable quand Obama est dans la cour des grands. Aucun n’a son talent insolent, son intelligence et son savoir-faire.
Mais le vrai travail commence. La barre est placée très haut. A cause justement de la charge symbolique qu’il active et des modèles auxquels il se réfère. A cause de sa couleur qui ouvre la porte à une nouvelle page de l’Histoire américaine, à l’accomplissement d’un rêve. A cause des limites qu’un président subit: par le Congrès, par les lobbys et pressions de toutes sortes, par la complexité de la réalité tout simplement. Et à cause de l’ampleur de la tâche: deux guerres, une crise mondiale, un déficit moral, entre autres. La barre est placée si haut que beaucoup guetteront le moindre faux-pas.
Si Obama réussit il deviendra à lui seul la synthèse de ses quatre références: Lincoln, Roosevelt, Kennedy et Luther King.
Il est dans une situation unique par le concours de circonstances en sa faveur. Il a tout pour bien faire. Son efficacité durant la campagne a montré son ambition, et surtout a montré qu’il savait s’en donner les moyens face à une Hillary Clinton empêtrée dans l’image d’elle-même et dans ses certitudes, et à un McCain handicapé par W et par des décisions et positions déroutantes (Sarah Palin, incompétence économique, etc).
Gageons que l’homme a suffisamment d’ambition personnelle pour devenir l’un des cinq présidents américains de référence. Par sa couleur, il est "condamné" à être un grand président. Il a à ses côtés une épouse à l’ambition et aux exigences au moins aussi fortes: un atout peut-être décisif.
Commentaires
Cela devient un habitude ... un article bien ficelé.
God bless and protect the king (Obama). Comme dans la bible, il y a les 7 années grasses, suivi des 7 annnées maigres. Les Yankees vont rebondir et je prédis que dans 7 ans, il seront à niveau au top. D'ici là, il faudra beaucoup de sacrifices de la part du monde entier pour redresser la barre. Avec leur optimisme légendaire, et un président qui leur insouffle CONFIANCE ET FIERTE, ils s'en sortiront même plus vite que le reste du Monde. Yes, we can ... and YES, WE DO ! Nous aussi avons besoin de notre fierté nationale, fortement écornée par les avoirs en déshérence et la mauvaise gestion de certains leaders, et une grande dose de confiance pour nous en sortir honorablement. Gardons l'esprit et les frontières ouvertes, mais plantons des gardes-fou pour garantir la sécurité et le bien-être de nos compatriotes. Soyons vigilants pour sauvegarder nos intérêts (secret bancaire), car ce ne sera certainement pas Barak qui nous ménagera. Au contraire! Que le Leitmotif: "Aide-toi et Dieu t'aidera!" devient nôtre !
Bonjour Etoile, peut-être devrions-nous parfois aussi nous dire: Yes we can, Yes we do. Probable qu?obama de nous fera pas de cadeau. Il représente d'abord l'Amérique, bien loin avant de représenter nos rêves et nos phantasmes. That's life!...
Attention!
L'Obamania ne doit cependant pas nous faire perdre contact avec la réalité. Pour ceux qui l'ignorerait, Barak Hussein Obama a choisi Joe Biden pour le poste de vice-président. Ce dernier a l'indigne honneur d'être le parrain de l'infâme loi connue sous l'acronyme VAWA (Violence Against Women Act), une loi qui contrevient à toutes les dispositions de la constitution américaine, notamment en ce qui a trait au renversement de la présomption d'innocence. De plus et de manière constante, le Sénateur Obama a de manière constante toujours voté en conformité avec l'agenda féministe intégriste. La nomination de Hillary Clinton au poste de secrétaire d'état confirme ce penchant idéologique fort inquiétant pour l'avenir de la nation Américaine.
Bonjour Homme libre,
J'ai le regret qu'il apparaitrait que le seul talent de Barak Obama soit l'art de copier. En voici la preuve sur ce lien:
http://www.lemonde.fr/international/article/2009/01/20/segolene-royal-j-ai-inspire-obama-et-ses-equipes-nous-ont-copies_1143977_3210.html
Oui salegueule, j'ai lu et j'en prépare un billet pour demain. Ségolène tire la couverture à elle. Elle ne se sent plus! (mais ce n'est pas la première fois...). Un peu dérisoire de sa part. Elle avait besoin qu'on parle d'elle, qu'on associe son nom à Obama.
Je crois que la vision que nous avons depuis notre confortable petit pays n'est pas connectée à la réalité américaine.
J'ai participé aujourd'hui à son installation à la Maison Blanche au milieu des américains et non pas parmi les officiels qui passent leur temps à analyser et critiquer ceux qui font mieux qu'eux.
Barack Obama a fait une discours brillantissime sur le plan de la réthorique politique mais surtout il nous a donné deux grandes directions de son action politique.
La première est de dire que si les Etats Unis entendent bien rester leader, ils ne le feront pas en menant des guerres d'agression. Sa critique de l'action de l'administration Bush a été très dure et son engagement au changement est clair.
La deuxième c'est de ramener le monde de l'économie à plus d'humilité pour ne pas dire plus. Sa critique sur ce plan fut, là aussi, très dure et il ne fait aucun doute que son administration va remettre de l'ordre avec un but principal pour l'économie, créer de l'emploi notamment en préservant l'environnement ce qui est aussi un virage à 180 degrés.
La réponse des citoyens américains parmi lesquels j'ai passé ce jour mémorable fut telle que je n'ai pas de doute que c'est bien la direction que cette grande Nation va prendre dès demain.
@ Patrick: Je crois que nous l'avons compris ainsi. L'intention d'Obama a été explicite, et au fond elle nous concerne aussi dans la mesure où la position américaine dans le domaine international a des conséquences mondiales (voir l'Irak). La non agression a bien été entendue. Ce fut un discours digne des grands, discours auquel on sentait coller Obama. Personnellement je lui fais confiance.
@ Hermil: Sur cette question ok, il faudra que les hommes se battent. Mais avec n'importe quel président le risque de l'intégrisme féministe est là, aucun ne peut ouvertement se dresser contre car les voix des femmes sont trop importante électoralement. Il faudra que les organisations d'hommes continuent à informer, lutter, se faire entendre, dénoncent.
Super Obama! L'homme qui va relancer l'industrie de l'automobile, retrouver les sous que les banques ont perdues, redonner des jambes et un équilibre psychologiques aux traumatisés de la guerre en Irak, trouver Ben Laden, construire des maisons pour ceux qui ont tout perdu et leur dégoter un job, reconstruire la Nouvelle Orléan, établir la paix au proche orient, éradiquer la faim dans le monde, supprimer la corruption et le crime organisé, envoyer le premier homme sur Mars (ce sera lui-même, je suis certain), permettre à tous les enfants d'être scolarisés dans Monde, trouver un moyen pour sauver durablement le cervelat, faire perdre du poids à D. Brélaz, etc.... Jésus, Jésus, Jésus revient.... Jésus revient pami les tiens, du haut de sont mandat il nous montre le chemin, que lui seul connait si bien! YES WE CAN DREAM!
*Riro bien qui, qui rira le dernier. Si le tiers que vous décrivez se réalisera, ce sera déjà un succès. Mais, laissons à ce brave Barack avec sa super-équipe se confirmer. Je préfère l'espoir au doute! Une chose est certaine, l'Amérique va changer et j'espère pour le bien du Monde. Les riches vont trinquer (impôts, abolition secret bancaire etc.) (la bourse a déjà réagi par un signe avant-précurseur très clair) et la classe pauvre et moyenne va en sortir bénéficiaire (assurance sociale (enfin), moins d'impôts, formation améliorée etc ...).
Quant à Ben Laden, laissez le crever, sans créer un martyre, de sa mort naturelle, s'il n'a pas déjà passé l'arme à gauche, mais luttons efficacement contre ses tristes sires (émules).
Quant au Hamas, on ne s'attaque pas aux Israéliens impunément, surtout que les premiers ne reconnaisse pas l'Etat d'Israël, et ils devaient le savoir. Bien entendu, les victimes civiles (c'est ainsi dans toutes les guerres) sont doublement à déplorer. J'espère que la raclée reçue va faire réfléchir les extrémistes du Hamas et autres et que la hâche de guerre soit enfin enterrée et le calumet de la paix allumé. C'est la seule et unique solution et chance pour la survie de la Paléstine. Aidé par ... nous et les USA, il faut que les musulmans la saisisse ! Si non, le sang coulera encore et encore.
Je ne crains qu'une chose, c'est que la haine (qui entraine la haine) soit si profondément ancré dans les esprits des victimes que cela provoquera des attentats, spécialement des attentats-suicide (l'arme du faible et pervers), avec encore du sang innocent versé.
Qu'on vienne en aide pour qu'ils puissent exister et subvenir à eux-mêmes (éducation, formation, accès à l'eau, libre commerce et circulation).
Je suis sorti du sujet et je m'en excuse, mais je conclus par: il ne faut pas abandonner l'espoir, essence même de notre vie !
*Salegeule, je ne suis pas d'accord avec votre analyse. Obama est un rassembleur par excellence et non un copieur et, à mon humble avis, il a réussi à former une équipe au top. Encore faut-il que les Américains la suive et la soutienne !
*Dimier, vous avez raison; oui les Américains ont besoin de se mettre en question avec plus d'humilité ou, si on veut, moins d'arrogance que jusqu'à présent.
*Hermil le Bel ou est-ce Philippe? votre argument est un peu faible ... Biden anti-féministe, il n'est pas seul, et vous en faites quoi avec Miss Clinton, question que je vous pose!!! Par ailleurs, Biden n'est pas à un lapsus près et je me demande, s'il n'use pas de la provoc pour faire réagir ses adversaires ?
Alors, attelons-nous ensemble au slogan d'Homme libre "yes we can, yes we do", dans l'espoir qu'il sera repris au WEF de Davos. Il ne faut pas toujours voir le mauvais dans tout système, mais aussi le positif. Un philo disait: "Pourquoi broyer du noir, quand tout est presque blanc?". Quant aux détracteurs (alter-mondialistes, anarchistes et autres), je dis simplement, proposez-nous un modèle meilleur (et c'est là que le bât blesse) et le Monde vous suivra !!!
*Salegeule, sorry, j'ai répondu trop vite (pas ouvert le lien). Oui, Ségolène aimerait rebondir avec son sourire éternel, après son echec mortifiant. Sarko n'est certainement pas près de lui céder son sceptre. Quant à Barack et Ségolène, ils n'ont certainement pas fait l'école ensemble!