Je suis personnellement sensible à la construction européenne, je la soutiens depuis longtemps.
Cette belle Europe qui a donné tant de penseurs, de créateurs au monde. Mais aussi tant de guerres et de souffrance.
L'Europe c'est d'abord réunir les ennemis d'antan et garantir une paix durable. C'est trouver des dénominateurs communs aux multiples cultures. C'est aussi ouvrir et simplifier les marchés, car je n'oublie pas que la prospérité économique est un pilier de la liberté.
J'ai lu et entendu les arguments contradictoires à propos des bilatérales. Je suis convaincu que les avantages sont nettement supérieurs aux inconvénients. L'afflux de gens de l'est est contingenté, les échanges économiques restent facilités. Je ne crois pas que ce soit le moment de nous replier. Cela a été clairement dit: un non mettra fin aux accords actuels.
L'Europe a certes des défauts, mais c'est un peu court de vouloir ne mettre que cela en avant. On ne change pas deux mille ans d'histoire en cinquante ans. Etre lié avec nos voisins, c'est exister avec, c'est peut-être contribuer à améliorer l'Europe par notre modèle confédéral assez exemplaire. Nous pouvons nous replier sur notre réduit national: ce n'est pas l'idée que je me fais de la Suisse. La Suisse qui échange m'intéresse plus que la Suisse qui se replie.
Le 8 février? C'est oui, bien sûr.
A suivre: les détails de l'affaire Khalid Naji.
Commentaires
Je n'en attendais pas moins de vous :-)
Amitiés,
Q.
"Oui mais..."
Bonjour hommelibre !
L'UE s'est développée en République des Ronds-de-Cuir qui déménagent régulièrement de Bruxelles à Strasbourg et de Strasbourg à Bruxelles pour s'aérer.
Un OUi ou un NON ne changerait rien à la situation géographique de la Suisse dans l'Europe: nous ne pouvons pas vivre sans elle et elle ne peut pas vivre sans nous.
Je ne pense pas qu'il soit utile ou opportun de nourrir cette fourmilière de fonctionnaires inutiles.
J'espère pour ma part qu'à défaut de NON, il y en aura suffisamment - des NON - pour servir de signal d'alarme à Messieurs les Ronds-de-Cuir.
Notre économie et son développement surtout ne dépendent assurément pas d'eux, bien au contraire.
Si c'était le cas, il y aurait déjà des lois européennes pour imposer que les aiguilles d'une montre tournent dans l'autre sens ou pour que le chocolat ait le goût de choucroute.
:o)
Blondesen, cher ami, vous tombez dans le procès d'intention pur et simple. Serait-ce l'abus de nicotine qui vous obscurcit les voies vasculaires cérébrales ?
Accessoirement, ceux qui déménagent régulièrement, comme vous le dites, sont moins les ronds-de-cuir (les fonctionnaires restent à Bruxelles) que les députés européens et leurs attachés parlementaires. Une anomalie qu'il faudra régler tôt ou tard.
Mais savez-vous qu'en regard du nombre de personnes administrées et de la quantité d'actes passés, le parlement et l'administration européennes sont les plus efficaces et les moins chers du Monde ? Loin devant la Suisse. Et ce en dépit des plus de 20 langues utilisées...
Excellent commentaire de Blondesen que je partage entièrement. Puisse la clairvoyance éclairer les indécis! Les arguments de Longchamp dans la presse d'aujourd'hui ne convainquent que sa petite caste, indifférente au sort des "nos chômeurs", esclaves de seconde zone, dans l'espoir de disposer à tout-va d'un vivier de pauvres déracinés. Sous couvert d'ouverture, les bénis-OUI-OUI veulent plus de bureaucratie (alors que les instruments légaux existent déjà et que rien ne changera dans la réalité des échanges commerciaux), plus de gens disponinibles à leur service. Et puis, il faudra encore plus de pistons pour obtenir un poste ailleurs, avec ce type de fonctionnement!
La libre circulation des personnes ou des marchandises : sur le même mode! Dans un monde déjà déraciné, une telle mentalité facilite déjà la paupérisation et le sentiment d'être étranger pour tout le monde! Par exemple, les Portugais viennent travailler en Suisse, les Bulgares au Portugal, les Roumains en Bulgarie, les Espanols en France, les Roms en Italie et les Italiens, qui comptent plus de gens à l'extérieur de leur terre que dans la péninsule italique, n'auront plus qu'à s'expatrier sur une autre planète!
Si vous voyez ce que je veux dire... décidément, ça ne tourne pas rond ce genre d'incitation. Si c'est pas se moquer des elécteurs, ça y ressemble!
@ Micheline: Un portugais en Roumanie, un espagnol en Belgique, etc: en effet, c'est bien l'Europe de demain. Comme aux Etats-Unis d'Amérique, les Etats-Unis d'Europe permettront d'être citoyens européens (et un jour citoyens du monde), de s'installer partout, de faire davantage circuler les richesses. Il y aura un vaste espace de paix et d'échanges à tous niveaux. Si l'on va dans le sens de craindre une paupérisation il faut sortir de la Confédération puisque la péréquation nous prend de l'argent pour donner aux "Bulgares" des cantons moins riches...
J'ajoute que les migrations à travers l'Europe sont aussi anciennes que les Gaulois et les Germains, que "l'invasion" de saisonniers italiens dans les années 60-70 n'a pas vidé la Suisse de ses biens, que les portugais font plaisir à voir dans nos bistrots, etc, etc.
A mon humble avis les arguments de Stauffer dans la même presse ne valaient pas tripette non plus...
Pour moi ce sera oui aussi.
Et pour finir, ça n'a rien à voir, mais Monsieur Souaille, vous vous trompez sur les effets de la nicotine, en voici un extrait:
améliore la capacité visuelle et accélérer le traitement de l’information (des tests psychomoteurs d’attention et d’habilité le confirment)
accroît le niveau de vigilance. Effet dû à une double action sur le système nerveux : excitante par stimulation de la sécrétion de noradrénaline et apaisante par stimulation de la sécrétion de
sérotonine. Au total, stimulation et apaisement de l'intellect.
intensifie la vivacité et rendre plus alerte
optimiserla réponse au stress : meilleure concentration et aide à la détente
Source:
http://www.rue89.com/stethosport/les-effets-meconnus-de-la-cigarette
@ Hommelibre : le raisonnement que vous avancez là renforce mon analyse ci-dessus plutôt que de l'invalider. La migration forcée (due aux nécessités économiques) est souvent un un combat plein de douleurs; il ne faut y voir aucun effet heureux. Si chaque Etat s'occupait de ses ouailles, les gens ne partiraient pas de chez eux pour se transformer en esclaves à l'étranger.
Voyager n'a iren à voir avec migrer! On n'est rarement libre de migrer et s'il y a choix, les gens disent préférer ne pas s'expatrier.
Or, alourdir les procédures admnistratives dans ce genre de phénomène n'accroîtrait que les difficultés. Et puis, les milieux dits économiques (les prédicitions économiques ne valant pas plus que les astrologiques, de mon point de vue) donnent un signal fort de leurs propres échecs à recruter leurs compatriotes alors que les formations les plus coûteuses sont assurées dans notre société qui ne manque pas de valeureux, ne désirant qu'une chose : travailler et gagner leur vie! cqfd
Cher Monsieur Souaille,
Le fait de ne pas (toujours) partager vos idées ne dépend pas nécessairement de phénomènes vasoconstricteurs dus à l'abus avoué de tabacs cubains, dominicains et français, ni - par ailleurs - des effets vasodilatateurs du contenu de bouteilles provenant d'Ecosse, de Russie, du Bordelais, du Beaujolais, du Champenois* ou, plus localement, des coteaux de Satigny.
Comme vous le savez certainement, je suis originaire d'un pays où la méfiance envers les grands fonctionnaires et les technocrates de Bruxelles est très vive, raison pour laquelle il ne fait toujours pas partie de la "zone Euro".
Je pense donc que notre désaccord sur ce point - que je vous prie obligeamment de pardonner - est plutôt à rechercher dans une hérédité chargée et un atavisme dont je ne cherche pas à guérir.
* Souvent associées aux effets vasorigidificateurs de dames de mauvaise vie provenant de moult horizons et que je préfère appeler "filles de joie" dans la mesure où elles font généralement moins la gueule que les bourgeoises du coin.
mdr!
:o)
Cher Blondesen, le problème du Royaume de Danemark (oû plus rien n'est pourri, à ma connaissance hormis le hareng) est assez semblable à celui de la Suisse-Alémanique: être un petit pays très, trop, proche culturellement et géographiquement de la Grande Allemagne. Et donc d'être doublement jaloux de son indépendance. Je vous pardonne donc de grand coeur.
Cela étant, pour vous répondre ainsi qu'à Pascale, je crois me souvenir que l'effet de la nicotine sur les capillaires cérébraux, après avoir effectivement stimulé l'irrigation sanguine dans un premier temps, finit à la longue par rigidifier les parois des vaisseaux et annihiler l'effet stimulant et euphorisant décrit. Evidemment cela peut vous paraître de la propagande cipretienne...
Pour ma part, après avoir fumé mon paquet de goldos sans filtres quotidien entre 16 et 30 ans environ, j'ai le sentiment de me porter plutôt mieux depuis que j'ai arrêté.
@ Micheline: le tableau est loin d'être si sombre. Les migrations ne sont pas de l'esclavage, rien à voir avec la traite des africains. Les européens qui ont migré en Amérique à l'époque, pour fuir la famine et la pauvreté, se sont installé et ont fondé une nation. Les italiens des années 60 se sont installés, ont fait des familles ici, leurs descendants sont suisses et contents de l'être.
On n'a pas encore vu tous les pays du monde avoir en même temps les ressources pour tenir un niveau de vie correct. Chaque pays développe d'abord ses ressources, et comme les besoins changent, ou les ressources s'épuisent, ou le climat change et modifie l'économie, et bien ce qui faisait la richesse avant ne la fait plus après. Les pays arabes, très riches il y a 1'000 ans, se sont appauvris, puis ont retrouvé la richesse grâce au pétrole, et ils la reperdront (pas pour rien qu'ils investissent en occident).
Les petites unités sont très fragiles au point de vue économique. Les grands ensembles pourront tempérer les variations, favoriser des répartitions (comme nous le faisons en Suisse entre les cantons).
Sur la crainte du chômage à cause de l'apport d'étrangers: il y a beaucoup d'étrangers en Suisse, il n'y a pas au chômage un nombre de suisses équivalent au nombre d'étrangers. Et puis les suisses employés de banque au chômage veulent-ils aller lever les poubelles à 5 h du mat'? Faire des veilles à l'hosto et se coucher à l'aube? Pourtant, si l'on va dans l'idée de préserver les emplois pour les suisses (pourquoi pas, ce n'est pas fondamentalement idiot comme idée), qui aura le courage d'imposer à un ingénieur d'aller lever les poubelles au bout de 3 mois de chômage?
Comme d'hab, rien n'est simple...
Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Hommelibre,
je ne partage pas votre dernier commentaire car avant les accords bilatéraux, avant même l'idée de l'espace économique européen, il y avait, il y a toujours eu de la main d'oeuvre étrangère. L'argument bilatéral dans ce cas de figure est simplement faux.
Pour preuve, mon grand père, qui n'a pas connu les bilatérales, est pourtant bien arrivé en Suisse après la guerre pour y trouver du travail, faire venir mon père qui lui non plus n'a pas connu les bilatérales, etc...
Si l'on part dans l'optique de l'idéal Européen, la grande Europe, elle n'existe que pour et seulement l'économie. Socialement c'est une catastrophe, militairement elle est invisible, elle n'a donc en tant qu'entité que la légitimité du Dieu Euro... L'Europe n'est pas encore prête.
De plus si vous discutez avec des gens du cru, bien européens sur le papier, ils vous diront :
-"Soyez pas cons, n'entrez pas dans l'Europe, c'est le bo... "
Personnellement, et je en suis pas le seul, une grande europe fédérale ne me dérangerait pas. En revanche l'Europe de Bruxelles, des technocrates, des bureaucrates, centralisée où toutes les décisions se prennent sans la moindre de bon sens... ne m'intéresse pas.
La seule Europe que je serai d'accord de soutenir serait celle qui prendrait exemple sur le fédéralisme suisse qui est une merveille de démocratie où chacun, chaque citoyen, peut se retrouver.
Ce n'est pas le cas, des petits roitelets dictant leurs règles, y compris à des pays souverains, comme le nôtre, ne peuvent m'inspirer confiance.
Nous verrons le 8 février ce que le peuple en pense, car si il lui arrive d'avoir tort, In Fine, il a toujours raison.
Bien à vous Hommelibre,
Stéphane
PS. Accord bilatéraux ou pas, le 9... l'année 2009 sera une catastrophique pour nos concitoyens et nous devrons, dans les deux cas de figure faire face à de vrais problèmes.
Bonjour Stéphane,
Merci pour ce commentaire. Je pensais bien que sur cette questions nos points de vue divergeraient, mais c'est le débat.
Je reviens juste sur l'Europe. Oui il est de bon ton de taper sur l'Europe et de dire que c'est le bo... Pourtant beaucoup de ceux qui la critiquent en profitent d'une manière ou d'une autre. Et la tâche est immense.
On critique aussi une Europe trop axée sur l'économie au détriment du social. D'abord, comme vous, j'aimerais qu'elle s'inspire de notre fédéralisme. Notre modèle suisse est, malgré des imperfections, un magnifique modèle de démocratie. On peut aussi lui reprocher beaucoup de choses, mais on ne peut nier ses qualités évidentes, et tout comme vous je défends ce modèle. Remarquez qu'en matière de social, ce sont davantage les cantons que la Confédération elle-même qui agissent. Ce pourrait être de même au niveau de l'Europe. J'ai bien de la difficulté à prendre pour sincères les critiques anti-européenne vu l'ambiguïté de ceux qui la critiquent souvent.
L'immense chantier qu'est l'Europe va encore prendre du temps. Faut-il pour autant la bouder? Je ne crois pas. Si chacun attend qu'elle soit aboutie pour y mettre la main à la pâte, elle ne se fera jamais et nous retournerons aux guerres d'antan. Les pères fondateurs on certes privilégié l'économie dans le Traité de Rome, mais c'est parce que la liberté économique va généralement de pair avec la liberté des échanges en général. L'économie est un pilier de la liberté. Je me demande s'il n'y a pas inconsciemment un vieux réflexe biblique de culpabilisation face à l'argent.
Je comprends par contre les critiques contre la Commission de Bruxelles, imposant un grand nombre de règles communautaires sans passer par un parlement. D'abord il faut dire que cette attitude est en recul. Elle a été transitoire pour unifier un certain nombre de questions d'intérêt collectif. Un parlement n'avait pas forcément à légiférer sur les normes de sécurité des installations électriques, ou sur les date de la chasse au canard. Si cela avait été le cas dès le début, rien n'aurait été fait. De plus la Commission est composée de délégués des pays membres, même si pendant un temps elle échappait aux regards des populations. Mais je le redis c'était une étape de transition destinée à laisser ensuite place aux députés.
JKe regrette que dans le projet de Constitution finalement abandonné, et dans le traité de Lisbonne, on ne soit pas allé plus loin pour mettre en place les structures et institutions qui peuvent poser les bases d'un Etat européen confédéral. Un président, un début de gouvernement pour certains ministères: défense, affaires étrangères, afin de lui donner beaucoup plus de poids.
Mais bon, malgré les défauts, je crois à l'Europe, j'ai envie d'Europe.
Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Hommelibre,
désaccord, divergence, sont les fondements d'un débat intelligent et équilibré. C'est toujours un plaisir de lire et débattre parfois avec vous.
En tant que politique aux affaires, si je suis convaincu du non, je me dois de préparer le oui. C'est pour cette raison que je garde à l'esprit les deu cas de figure et que j'essaie d'imaginer maintenant les mesures qui devront accompagner un oui, ou un non.
Dans les deux cas de figure, nous aurons à faire face à de vrais problèmes et c'est là qu'il faudra que l'ensemble des parties se retrouvent autour d'une table afin de mettre en place les différentes mesures indispensables.
Le débat est donc loin d'être clos...
Bien à vous Hommelibre,
Stéphane
Bonjour tout le monde,
"Dans les deux cas de figure, nous aurons à faire face à de vrais problèmes" mais les gagnants ne seront pas les mêmes!
Nous nous trouvons un peu dans la situation des mesures prises après la grande crise au lieu de les avoir prévus avant. Beaucoup de mauvaise foi tisse les arguments du OUI, jouant ainsi avec menaces en tous genres, conscients que les vrais gagnats seront les technocrates.
Le débat aurait pu être réellement intéressant mais les invectives de type "moi, je vote oui parce que je suis plus ouvert, moins raciste que toi" ne valent pas tripette, si ce n'est qu'elles excitent ceux qui les profèrent.
Il n'y a rien d'une construction européenne dans ce fatras d'instruments, sauf en jeux de mots. Les migrations, phénomène mondial vieux comme le monde, restent un échec de la politique intérieure des Etats: elles sont presque toujours forcées et les gens rendus en esclavages (modernes?)...
Le respect que l'on doit à tout être humain serait déjà de cesser de traiter autrui (le Roumain, le Bulgare, etc.) comme un objet - selon les usages du jargon droitdelhommiste- dont on usera sans vergogne pour le jeter ensuite à notre guise.
L'échec de la politique de l'emploi dans notre Canton dont personne n'ose honnêtement parler montre aussi qu'on n'a rien à gagner avec ces mesurettes débiles, coûteuses. Certains sont intéressés à sauver leur face alors qu'ils devraient s'atteler à sauver l'emploi, une économie saine, etc. ... Quand finira-t-on d'élire des gens pour nous faire seulement chier et s'en mettre plein les fouilles, sans raison ??
@ SYtéphane: Pour moi aussi c'est un plaisir de vous lire, même si nous ne partageons pas certains points de vue.
Bien à vous.