Le film Home met en évidence certains effets de l’industrialisation de notre société et de la croissance démographique. Des images et des chiffres intéressants mais peu d’analyses.
Est-il possible de faire un bilan de l’industrialisation du monde? En quelques lignes et sans prétendre être pointu ni exhaustif, voici quelques pistes.
Quelques-uns des plus:
1. La technologie a pris un essor extraordinaire avec l’industrie. Les outils sont devenus d’être extrême précision et complexité, permettant de travailler et façonner la matière première d’une manière inégalée.
2. Les sciences ont progressé de manière exponentielle. Les connaissances du corps humain, de l’environnement, de notre univers, sont sans commune mesure avec ce que l’on savait il y a encore deux siècles. C’est grâce aux sciences et à leur technologie que l’on peut aujourd’hui mesurer l’impact de l’industrialisation sur notre planète. La médecine a fait des progrès spectaculaires grâce entre autres à la technologie, donc à l’industrie.
3. Les moyens de communication et de mobilité sont performants et accessibles au plus grand nombre, permettant entre autre les rencontres des cultures, des arts, la diffusion et la reproduction là encore accessibles au plus grand nombre. L’industrie participe à la démocratie.
4. La sécurité, le confort ont été augmentés considérablement.
5. La production en masse permet de couvrir les besoins du plus grand nombre, laissant le commerce international prendre le dessus sur les idéologies politiques. Le commerce a besoin de la liberté.
6. Les famines ont reculé dans des parties du monde où elles étaient endémiques (même si elles n'ont pas disparu partout).
Quelques-uns des moins:
1. Les armes d’aujourd’hui tuent des centaines de milliers de personnes d’un coup.
2. La pollution menace notre bien-être et l’exploitation effrénée des ressources pose question pour les générations futures.
3. Le commerce dans ses excès fait produire et vendre des objets qui ne sont pas un besoin, contribuant d’un côté à maintenir de l’emploi mais d’un autre à gaspiller les ressources.
4. Les humains sont plus des objets, ou un ensemble de morceaux de viande, dans les mains de la médecine, que des êtres humains entiers.
5. Le travail est très largement dépendant. L’artisanat, les professions indépendantes ont moins de possibilités de trouver leur place.
6. La rapidité des échanges et de la diffusion d’informations diminue la profondeur des relations humaines.
Il y a toujours une balance à faire dans les choses de la vie. Sommes-nous au point où les aspects négatifs l’emportent sur les aspects positifs? Il faut bien se dire que l’évolution vers l’industrie et la technologie a été un besoin, et a une réelle utilité. Pourrions-nous encore vivre tous dans les bois, dans des huttes? J’en doute.
Il faut aussi être cohérent: on ne peut condamner l’industrie dans certains domaines - la voiture ou le Cern par exemple - et en bénéficier dans d’autres - la médecine, les communications. C’est un tout. Mais nous pouvons certainement réfléchir à nos vrais besoins, à nos achats, à notre manière de gérer les traces que nous laissons: déchets, relations humaines, urbanisation, aménagement de la planète.
Commentaires
Bien aimé cette synthèse, HL!
A plus!
Ark
A plus, musicienne sensible.
@hommelibre
Je partage beaucoup vos réflexions sur presque tous les thèmes. Je réitère mon désire de vous contacter en dehors de la place publique pour échange d'idées, si vous le voulez aussi. Au plaisir (dewoloatmsncom)
@ hommelibre
Désireux toujours de vous contacter directement pour échanges d'idées.
Au plaisir
@ Justice: bien volontiers. M'avez-vous déjà écrit sur mon adresse courriel? hommecible@yahoo.fr. Je ne m'en souviens plus et j'ai été un peu pris ce dernier mois. A bientôt.
@ Hommelibre:
Merci de votre réponse. Vous avez un e-mail de ma part dans votre boîte. A bientôt
Vaste sujet !
Pour faire un tel bilan, il faudrait inclure beaucoup de paramètres. Le premier qui me vient à l'esprit est : Est-ce que l'homme vit plus heureux depuis l'ère industrielle ? A vrai dire je n'en suis vraiment pas certain.
A la lecture de cette synthèse une foule d'objections à l'industrialisation se précipitent dans ma tête. J'ai le sentiment que la société industrielle vit plus pour elle même que pour le bien de la planète et l'humanité.
Les biens faits supposés sont plutôt des réponses momentanées aux problèmes qu'elle a, elle même, artificiellement générés.
Le confort et la sécurité matérielle d'un certain point de vue sont une avancée, mais qui va à l'arrivée plus vers la dégénérescence humaine qu'autre chose. Il n'y a qu'à considérer l'explosion des coûts de la santé pour des maladies toujours plus "industrielles" aussi.Les corps sont de plus en plus malades et les esprit pètent les plombs de plus en plus fréquemment. Globalement parlant.
Lien de causes à effet ? J'en suis persuadé.
Personnelement, considérer la société industrielle et tout ce qu'elle créé m'oppresse plus qu'autre chose et me laisse dans un malaise très profond. Une course en avant qui se précipite dans l'impasse. Quelque chose cloche fondamentalement à la base.
Avancée technologique et ère industrielle sont elles vraiment indissolublement liées ? Probablement pour l'instant.
Précisément grâce/à cause de cette liberté commerciale.
" 5. La production en masse permet de couvrir les besoins du plus grand nombre, laissant le commerce international prendre le dessus sur les idéologies politiques. Le commerce a besoin de la liberté.
6. Les famines ont reculé dans des parties du monde où elles étaient endémiques (même si elles n'ont pas disparu partout)"
A ce sujet j'ai été bien plus frappé l'année passée par la spéculation des céréaliers qui a créé d'épouvantables famines artificiellement.
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=8894
La fascination de l'évolution matérielle et technologique nous aveugle passablement sur ce qu'est l'être humain et quel sont ses besoins. A moins que l'idée de devenir bionique soit le prochain projet collectif à venir.
Non, franchement ce système ne va pas vers l'avenir de l'humanité. J'espère simplement que cette course effrénée aboutira lorsque les impasses seront encore plus tangible à un usage éclairé collectif des besoins et des ressources.