Encore une affaire d’enlèvement et de séquestration pendant des années. Après l’Autriche, l’Italie, la France, c’est aux Etats-Unis cette fois. Certes ces affaires sont peu nombreuses, voire rares, mais leur nature et leur étalage médiatique les rendent très présentes à notre esprit.
Sans revenir sur les détails largement diffusés dans la presse, je suis étonné du formidable pouvoir de survie et de résilience de ces jeunes femmes.
Avoir été enfermées 18 ans, 25 ans, sans aucun contact, aucune idée du monde extérieur, dans des conditions épouvantable d’esclaves sexuelles de détraqués, c’est extraordinaire. Les vivants veulent vivre même dans de telles conditions.
Séquestrées à un âge où peut-être il est trop tôt pour se suicider, elles ont quand-même tenu. Le fait d’avoir ensuite eu des enfants les a-t-il aidées à garder leur tête et leur envie de vivre?
Et une fois sorties de leur geôle comment vont-elles se réadapter à la vie du monde? La française séquestrée pendant 25 ans a été soutenue et aidée par son compagnon. Elle garde des séquelles physiques et émotionnelles, mais elle est dans la vie, debout, avec ses enfants issus de la relation forcée avec son beau-père et ceux qu’elle a maintenant avec son compagnon.
Que deviendront-elles dans quelques années? Comment digérer cette si longue et douloureuse parenthèse de leur vie?
Je dis plus haut que ces affaires sont peu nombreuses, en regard du nombre d’humains sur la planète. Peut-on prévoir et éradiquer cette déviance chez ces humains? Il y aurait selon les psychiatres moins de 5% de personnes perturbées psychiquement dans la population. Si cette évaluation est réelle, les cas criminels restent encore rares. Rien qu’en Suisse, 5% de la population représente quand même environ 350‘000 individus, enfants compris. En France,: 3‘500‘000. En regard de ces chiffres les déviants actifs et criminels sont très peu nombreux.
Mais un, c’est déjà un de trop quand on voit le calvaire subi par les victimes.
Une prévention est-elle possible? Il me paraît bien hypothétique de déterminer qui deviendra criminel. Toute société doit savoir que le risque zéro n’existe pas. La criminalité, la déviance existent partout. La répression est un des seuls outils qu’un groupe organisé peut se donner, vu la quasi-impossibilité d’une prévention. Encore faut-il les trouver pour les mettre hors d'état de nuire.
Dans ce cas, comme dans l'affaire Dutroux, la complicité de l'épouse du criminel a rendu toute suspiçion et découverte encore plus difficile.
Mais la répression, la mise à l’écart d’individus dangereux, n’enlève hélas rien au drame des victimes. Et c’est difficile de vivre en se demandant qui sera la prochaine.
Commentaires
Merci pour cette belle réaction pleine de tendresse HL.
Tu poses les bonnes questions. Prévention? face à un tel raz de marée de déviances et autres troubles psychiques et sexuels à notre époque c'est utopique mais bien sûr elle est assez nécessaire pour nos enfants mais bon ici comme tu le dis il est question de phénomènes relativement rares et ces affaires hypermédiatisées nous laissent àchaque fois interloqués par le fait d'être rendues possibles si longtemps sans que personne ne s'appercoive de rien.
Juste je veux te dire qu'hélas aujourd'hui il n'est malheureusement pas rare de voir des enfants jeunes comme l'était Jaycee au moment de son enlèvement se suicider. Il semblerait que les suicides actuellement touchent aussi les jeunes gens de plus en plus jeunes.
La résilience s'explique en partie dans le cas de cette jeune fille par la dissociation. Elle est là sans être là, ce n'est plus elle qui subit mais son corps car son esprit est lui ailleurs, elle s'accroche au moindre élément positif, une petite fourmi qui passe devant elle, un mot gentil, un sourire même de son bourreau prend chez elle des proportions de "bienêtre" qui l'aide à supporter le reste....enfin maintenant commence le grand chemin pour elle et bien sûr pour les enfants issus de cette ignominie
@ vali: merci pour ce commentaire et ce regard sur ces drames. La dissociation, qui dans d'autres circonstances peut entraîner la personne vers le pire, ici lui a permis de survivre. Je ne sais pas si cela sert vraiment, mais je trouve bien que l'on pense à ces victimes avec tendresse et compassion.