«Une enseignante du gymnase de Burier a été dénoncée par une classe. Le Canton l’a virée pour harcèlement.»
20 minutes relate l’affaire sous la plume de Marco Ferrara:
«Maltraitance psychologique. C’est l’attitude que l’Etat de Vaud reproche à une prof employée au gymnase de Burier et dans un collège de la région de Rolle. Elle a été limogée la semaine dernière avec effet immédiat. L’enseignante aurait eu un comportement déplacé vis-à-vis d’au moins une gymnasienne habitant La Tour-de-Peilz.
Encore sous le coup de l’émotion, la victime présumée n’a pas souhaité s’exprimer. Selon les informations de «20 minutes», elle aurait été l’objet d’insultes de la part de sa prof de français, subissant des épisodes de dénigrement pendant deux ans. Plusieurs élèves ont fini par dénoncer les faits auprès de la directrice du gymnase. Dépassé, l’établissement a transmis le dossier à la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP).
L’enseignante a été mise en congé mercredi. Elle a été auditionnée le jour suivant durant plus d’une heure, accompagnée par son avocat et le syndicat SUD. La lettre de licenciement lui est arrivée samedi par courrier recommandé. Au Département de la formation, le porte-parole Michael Fiaux confirme le renvoi de la prof.»
On doit bien admettre qu’insulter régulièrement une élève, la dénigrer systématiquement, n’a non seulement plus rien à voir avec une quelconque pédagogie, mais aussi est humainement inacceptable.
Par contre, s’il me paraît normal de sanctionner un tel comportement, soit celui de faire d’une élève un bouc émissaire d’on ne sait quel problème personnel de la prof, j’ose espérer que l’on observe la même fermeté et rapidité quand c’est un élève qui insulte ou agresse un prof. Le respect est réciproque ou n’est pas. Certains prof savent gérer cela et se faire respecter, par autorité naturelle, par la confiance établie avec la classe. Mais un comportement d'insultes récurrent de la part d'un élève ne peut être banalisé.
J’imagine donc qu’un élève qui insulte un prof devrait faire l’objet non seulement d’un suivi citoyen intelligent, avec une remise à l’endroit de ses conceptions et de son comportement par des stages appropriés, mais être éventuellement changé d’établissement scolaire. La sanction doit bien sûr être expliquée à l'élève afin qu'elle ait une valeur pédagogique. Cela compliquera peut-être la vie des parents. Ou bien cela leur rappellera qu’ils sont les premiers éducateurs de leurs enfants.
A moins que l’élève ne fasse des excuses publiques au prof, de manière valorisante pour lui autant que pour le prof, ce qui serait de nature à remettre les choses à leur place. Ce n’est pas une humiliation: c’est une réparation. Et c’est la règle minimale que l’on peut attendre pour vivre ensemble.
PS: Les otages suisses en Libye, à ce jour disparus on ne sait où pour - au départ - une simple question de visas, sont à l'école du désert: ils additionnent les fourmis qui processionnent sur le sable...
Commentaires
Il y a visiblement un problème avec la manière dont cet établissement est géré. Que la direction ne se rende compte de rien pendant deux ans me semble tout bonnement incroyable. Qu'il n'y ait pas un système de médiation aussi. Dépassée, la direction de l'établissement semble l'être dans tous les sens du terme et devrait en tirer les conclusions qui s'imposent.
Ceci dit entièrement d'accord avec votre analyse.
@ Max:
En effet les inconnues foisonnent. Deux ans sans que rien ne bouge est très long. En arriver au point où une classe entière se mobilise pour dénoncer la chose est assez extrême, et peut laisser supposer que des signaux ont pu être émis et n'ont pas été entendus. Et en effet, dans ce cas, difficile de penser qu'un responsable autre que la prof incriminée n'ait pas été alerté. Ce qui mettrait en cause la hiérarchie de l'établissement. Ce ne sont que des suppositions, faute d'éléments factuels ou d'autres témoignages. On peut souhaiter que l'information donnée par 20 minutes sera suivie de compléments d'enquête.
En France, en particulier dans les collèges de banlieue, la fausse accusation d'insultes contre un prof est monnaie courante, et on trouve facilement des copains pour confirmer voire déclarer que ça se passe depuis longtemps. On peut même utiliser un moyen vicieux : passer par l'assistante sociale qui est tenue de transmettre au chef d'établissement, tout en préservant l'anonymat des plaignants ! Si les parents portent plainte, le prof est immédiatement suspendu. Certes la suspension n'est pas une sanction mais tout le monde la prend comme telle, et quand le prof revient un ou deux mois plus tard, même blanchi par rapport à son administration, il est complètement discrédité.
Donc votre histoire ne m'étonne pas. Ce qui m'étonne c'est le licenciement immédiat. En France, le prof ne peut être sanctionné qu'au terme d'une procédure disciplinaire assez longue, avec la possibilité de se défendre correctement. Licencier en 24h pour une affaire de deux ans, c'est n'importe quoi !
De toute façon, des deux cotés, ce n'est pas brillant : refus de toutes les formes d'autorité (du père au prof en passant par la police) et trahison des administrations qui préfèrent sacrifier leurs personnels à la vindicte publique.
D'accord avec tout ce qui se dit ici avec un petit bémol quand même sur le commentaire d'Antisthène : fausses accusations....mouai.
Bon c'est malheureusement une réalité de tout temps : certains enseignants ne sont hélas pas toujours à la hauteur de leur mission pédagogique et se permettent des actes tout à fait odieux envers certains élèves décrétés "têtes de turc" cela a toujours existé. Qui n'a pas eu à subir hélas les châtiments injustifiés d'un maître ou maîtresse qui l'avait dans le "pif".
Après c'este ffectivement une question de "tolérabilité". Une réflexion déplacée et injuste, un agacement mal venu etc... sont ma foi acceptable mais lorsqu'il s'agit d'une situation qui s'installe pendant autant de temps et qui pourrit véritablement la vie d'un élève là cela devient franchement malsain et punissable.
Et bien sûr, il n'est pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Nul doute que cette enseignante a dû forcément faire l'objet de plaintes qui n'ont pas été entendues, crues.
Ma foi laissons faire la justice, si cette personne a été licenciée sur le champ, c'est peut-être que les charges qui pèsent contre elle sont suffisament lourdes pour ne plus l'autoriser à exercer une profession la mettant en contact d'enfants.
Cela paraît en effet très dur comme sentence et j'espère que celle-ci est réellement justifiée.
Pour ce qui est du respect des élèves envers leurs professeurs, j'ose imaginer que des sanctions sont prises également dans le même sens, mais là le problème est un peu différent car parfois, voire souvent, il s'agit d'une famille entière qu'il faudrait rééduquer car les rejetons insolents et irrespectueux jouissent de circonstances atténuantes aux yeux des parents qui parfois même les soutiennent entièrement!
Bonjour,
Comme les intervenants précédents l'ont noté, il y a beaucoup d'inconnues dans cette histoire. Il en est une, toutefois, que je souhaite lever, en partie du moins. J'ai été entre 2002 et 2004 élève de l'enseignante incriminée et je puis me hasarder à affirmer qu'elle n'aurait jamais insulté un élève, et encore moins infligé de mauvais traitements physiques (en fait, c'est je témoigne plutôt du contraire, puisqu'elle nous amenait régulièrement pain et jus d'orange au cours de grec...).
Cela dit, je suis forcé de confesser qu'elle a son (fort) caractère, ainsi qu'une conception de l'enseignement pas tout à fait conforme aux idées (pseudo-)progressistes d'EVM et cie (pour résumer, l'élève (a fortiori le gymnasien qui a choisi des études post-obligatoires, et à plus forte raison dans le cadre d'un cours de philosophie qui est une _option_ et par conséquent un choix de l'élève lui-même) doit fournir un effort personnel pour _travailler_ la matière (et pas se contenter de l'assimiler par un procédé analogue à un lavage de cerveau au travers de fiches de cours bébéifiantes...).
Le plus incroyable dans cette histoire, c'est que la personne en question a enseigné durant vingt ans dans un établissement secondaire, et y enseigne aujourd'hui encore, sans que la direction ne l'ait licenciée. S'il s'agit d'un véritable cas, d'une professeur sourde aux remarques de ses collègues ou de sa hiérarchie comme le laissent accroire les témoignages de la directrice du gymnase de Burier et du directeur général de l'enseignement postobligatoire vaudois dans le 24Heures d'hier, comment se fait-il que ce problème n'ait pas été remarqué par la direction de l'établissement rollois en un quart de siècle ? Cette dernière serait-elle incompétente ? (pour y avoir été élève pendant 5 ans, je tendrais plutôt à dire tout le contraire...)
L'histoire est bizarre, au point de laisser dans mon opinion ouverte la possibilité d'un dérapage extraordinaire et grave de l'enseignante, qui, par déontologie, ne pourrait être publié dans la presse. Saura-t-on un jour le fin mot de l'histoire ?
@ Nairof
votre témoignage est très intéressant. et donne fortement l'impression que c'est un cas de ce genre !!!
"En France, en particulier dans les collèges de banlieue, la fausse accusation d'insultes contre un prof est monnaie courante, et on trouve facilement des copains pour confirmer voire déclarer que ça se passe depuis longtemps"
tout ça donne l'impression que les éléves s'en prennent maintenant aux profs qui osent encore enseigner correctement. et l'attitude de la hiérarchie n'est pas étonnante ce sonts des gens justes capables de penser à leur carriére,(j'ai un ami prof de gym qui me là confirmé, et une de ses filles m'a aussi confirmé que le jeu de certains de ses camarades de classes est de pousser à bout les profs en les insultant), exemple
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/la-symbolique-du-pere-l-autorite-l-41717
http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2008/10/24/suicide-d-un-professeur-accuse-de-violences-l-eleve-a-reconn.html
des planches pourries on appelle ça, mais il y en a aussi dans le privé, j'en témoigne, des gens qui mettent en valeur des attitudes sois-disant féminines,
et qui l'exigent aussi de leurs subordonnés, une attitude politiquement correcte (très faux cul)est devenue de nos jours plus importante que la valeur professionnelle. ça nous donne des cadres incapables de soutenir leurs subordonnés, et je parle de cas concrets, ABB france puisque j'y travaille.
http://archives.madame.lefigaro.fr/psycho/20050204.MAD0319.html
Sophie Carquain. – Dans cet essai *, vous prônez le retour de l’homme, “ le vrai, le dur le tatoué ”… C’est un peu réac, non ?
Hélène Vecchiali.
Si être réactionnaire c’est souhaiter que l’on arrête de travestir les hommes, alors oui ! Mais je ne veux surtout pas voir les femmes soumises.
S. C. – Vous, qui coachez les managers et les comités de direction, vous dénoncez aussi le “ management au féminin ”.
H. V.
– Il règne aujourd’hui dans les entreprises un terrorisme anti-masculin ; le “ chef ” est devenu politiquement incorrect et le vocabulaire s’est féminisé pour être plus doux… Voire plus infantilisant. Résultat : on hésite aujourd’hui à imposer, ordonner, refuser, sanctionner. La grande tendance du jour est d’inscrire les cadres – en particulier les hommes – à des “ séminaires de management au féminin ” avec, au programme, écoute, intuition, émotion, complaisance… Ces valeurs soi-disant féminines, dont on se gargarise tant, mais qui ne correspondent pas toujours aux réalités de l’entreprise ! Il faut être parfois dur, tranchant, directif. Poser la loi, la faire respecter. On ne zappe pas impunément la virilité…"
@ Nairof
""La course à la séduction de l’enfant au sein de la famille a affecté l’école, devenue elle aussi trop maternante.
Le soutien sociétal à l’instance paternelle, source symbolique de l’autorité, a définitivement disparu. Le père, réduit à son rôle géniteur et social, a été invité à devenir une mère bis. Ce qui le conduit, au détriment de l’éducation physiologique précoce liée à sa fonction, à se lancer avec la mère dans un concours, hautement toxique, de séduction de l’enfant. Cet investissement de la seule aura maternelle, conjoint à l’infantolâtrie qui en a résulté, a gagné les structures de nos sociétés, devenues elles-mêmes maternantes.
Ce phénomène a affecté le dispositif scolaire, dont on sait les problèmes qu’il doit affronter. Les enseignants ne sont pas seulement censés devoir combler le déficit éducationnel. "
mais en plus ils ne sonts pas soutenus par leur hiérarchie, un comble !!!!
http://www.la-cause-des-hommes.com/spip.php?article137
Bonjour je viens de lires vous commentaires et je suis d'accord avec tout ça .
je suis maman de trois enfants ,et je peux dire que certains profe n'arrangents pas les choses et certains eleves nom plus memes entre copains et copines de classe tout est BOM pour une plainte , tribunal etc ont prends exemple AMERIC