On a tous nos idées, parfois même un programme idéal de gouvernance. Je me suis pris à imaginer ce que serait le mien si j’étais en lice. J’en ai parlé avec Charly Schwarz et Sarah au Café Blog hier. Charly avait la même idée de livrer son programme, dont il fera part sur son blog. N’étant candidat à rien et sans responsabilité politique, j’ai carte blanche.
1. Un principe de mon programme est la responsabilité de l’individu. Il doit avoir la plus grande latitude pour décider de sa vie et la prendre en main. Une société ne fonctionne pas sur l’Etat mais sur la force créative et la motivation des individus. L’individu doit subir le moins d’entrave possible pour créer et produire, car il est l’unité de base, le référant. Ce doit être facilité par une grande indépendance afin de lui permettre d'exercer le plus pleinement sa responsabilité personnelle et sociale. Il s’agit de libérer l’enthousiasme et la motivation.
2. L’entreprise individuelle, la petite entreprise, doit donc être promue comme tissu économique de base. Plus il y a de petites sociétés, moins il y a de dépendance à l’égard de grands groupes, et moins il y aura de grandes crises économiques laissant des millions de gens sur le carreau.
3. Pour la promouvoir, toute personne décidant de créer sa propre activité sera soutenue et encouragée. Par une exonération de toutes charges et d’impôts pendant une durée susceptible de permettre le démarrage de l’activité. Une période de trois à cinq ans pourrait être accordée pour ce démarrage. Une activité qui prend son essor plus rapidement ne paiera charges et impôts qu’à partir d’un certain chiffre d’affaire.
4. L’Etat met en place un fond d’encouragement non embourable pour le démarrage de ces petites entreprises, couvrant les salaires pendant un ou deux ans. C’est un fond à risque, l’activité pouvant ne pas démarrer. Mais il faut soutenir et donner sa chance à chacun qui a l’audace de se lancer, même à fonds perdus. L'Etat investit sur le citoyen. Le créateur d’entreprise devra toutefois rendre des comptes et démontrer son implication. Il devra être responsabilisé sur son activité. L’échec sera étudié, et si le créateur de l’entreprise en est responsable, il ne recevra pas de nouvelle aide avant 5 ou 10 ans.
5. Cela aura pour effet de libérer les entreprises individuelles et les petites entreprises de la dépendance des banques, qui alloueront des crédits aux plus grosses entreprises. L’argent sera progressivement transféré de l’aide sociale à la créativité, faisant de l’Etat non plus le dépanneur de l’activité en berne ou l’ambulance de la société, mais une force innovante dynamique. C’est une autre forme d’aide sociale.
6. Une petite entreprise qui engage ne libère pas les employés de la dépendance. Pour pallier au moins partiellement à cela, puisque l’indépendance sera une valeur fondamentale, cette entreprise ne paiera charges et impôts qu’en proportion du degré d’intéressement et de co-responsabilité des employés. Dans l’idée qu’il vaut mieux prendre sa vie en main et être créatif que subir et se plaindre, la motivation des employés sera stimulée de deux manières. D’une part par l’argent, donc l’intéressement aux résultats. Un salaire de base pourrait être augmenté de primes selon les résultats. Chacun devient plus responsable de la bonne marche de l’entreprise. D’autre part en assurant la promotion de la co-responsabilité dans la gestion et les décisions. Cette motivation n’est plus l’argent, elle est la réalisation individuelle et le développement des compétences et de la créativité. L’allègement des charges et impôts de la société sera compensé par les impôts supplémentaires apportés par l’augmentation du salaire des employés.
7. La question des grandes sociétés est plus délicate. Elles sont nécessaires pour réaliser des activités d’envergure ou pour produire des biens technologiques que quantité rend accessible à tous tout en en diminuant le coût. Cette question sera abordée ailleurs.
8. Toujours dans l’idée d’une société de responsabilité, une partie des services assurés par des professionnels sera transférée à ces comités de quartiers ou de communes.
9. Ainsi, des conflits de voisinage, des petits conflits commerciaux, les conflits scolaires,, entre autres, pourront être d’abord pris en charge par une médiation locale assurée par des bénévoles qui seront défrayés du temps passé par un transfert de fond. La Justice pourra être soulagée par cette médiation et l’argent économisé sera alloué aux comités de médiation. La judiciarisation de la vie quotidienne, la République des Juges, sera ainsi contenue et réduite.
10. Il s’agit de ne plus tout laisser entre les mains de spécialistes et de se décharger sur l’Etat de responsabilités qui peuvent être prises en charge par une solidarité locale. Le tissus social, sans renier l’individu, sera ainsi renforcé. La vie des gens est entre leurs mains, pas - ou le moins possible - dans celles de l’Etat ou de spécialistes.
11. Dans cet esprit des comités de soutien social assureront la solidarité sociale, par exemple le soutien aux malades, l’aide aux personnes âgées, la garde des enfants quand un parent est malade, etc. Ces comités seront défrayés. L’argent sera transféré progressivement des services professionnels vers ces comités à mesure qu’ils prendront de l’essor.
12. Toutefois, après l’individu, la famille sera la deuxième unité de référence. C’est là où l’entraide devra être soutenue. Ainsi pour les parents qui s’investiront à fond dans leurs responsabilités, comme leur famille coûtera moins à la société ue si elle délègue à des services professionnels, ils seront soutenus par des primes ou autres avantages. Tout ce qui diminue la charge de l’Etat et augmente la responsabilité des individus-citoyens sera encouragé.
13. Pour simplifier la vie des citoyens, quand une force politique sera au pouvoir sur ce programme, une de ses premières décisions sera d’annuler toutes les dettes individuelles et des petites entreprises. Comme ces dettes ne sont souvent pas honorées, et dans la mesure où les grosses sociétés reçoivent parfois de l’aide publique sous différentes formes, ce sera à la fois une liberté retrouvée pour des millions de gens et une forme d’équité.
L’équité sera d’ailleurs un autre principe fondamental, qui sera développé dans un prochain billet. De même que la revalorisation des facteurs humains par rapport aux facteurs économiques. Ceux-ci devront de toutes façons être revus à la baisse, l’activité économique étant progressivement transférée dans davantage de pays et partagée par davantage de gens. Vivant de moins il faudra apprendre à vivre mieux, et que ce soit un plaisir et non une punition.
A suivre.
PS: En Libye, pas d’indépendance pour les deux otages suisses retenus et coupés du monde par le pouvoir, seuls, loin de leur pays et de leurs familles. Une pensée pour eux chaque jour...
Commentaires
Tu as mon vote cher free man...;O)