Les recherches sur les virus oncolytiques, c’est-à-dire capables de détruire les cellules cancéreuses, avancent à grand pas. On estime que la prochaine décennie verra les premiers traitements sur des humains.
«L'utilisation de virus dans le traitement du cancer est une approche relativement neuve baptisée virothérapie. Marginale il y a encore quelques années, la virothérapie a connu une explosion de publications scientifiques ces derniers mois.
Il y a deux formes d'applications envisagées. La première, la plus connue, consiste à utiliser un virus atténué ou faiblement pathogène comme vecteur d'un gène: le virus modifié va s'introduire à l'intérieur de la cellule cancéreuse et modifier son ADN. En introduisant certains gènes ( comme le P53 par exemple) il est possible de rétablir la fonction d'apoptose, de ''suicide'' de la cellules
Une autre forme de virothérapie plus ''naturelle'', consiste à utiliser des virus dits ''oncolytique'' qui, comme leur nom l'indique ont la propriété de détruire sélectivement tumeurs cancéreuses. En mutant, les cellules cancéreuses ont en effet perdu leur capacité de protection contre certains virus: alors que ceux-ci provoqueront une pathologie bénigne en proliférant dans l'organisme, ils entraîneront une destruction massive en proliférant dans la tumeur. les différences entre cellules malignes et cellules normales agissent un peu à la manière de la barrière des espèces (par exemple un virus bénin chez l'homme comme l'herpès simplex peut tuer certains singes).
À ce jour une dizaine de virus oncolytiques sont référencés. Parmi ceux-ci les principaux sont l'herpès bovin (BVH-1), l'herpès de type 2 (HSV2), le virus sinbis, le virus de Newcastle et le virus de la rougeole.
La plupart ont déjà fait l'objet d'essais cliniques très prometteurs comme le virus de newcastle (sur des cas de glioblastome) ou une forme recombinée d'herpès simplex dans le traitement du cancer du sein. L'utilisation des virus oncolytiques pourrait amener une révolution de l'ampleur des premières chimiothérapie au siècles dernier.»
Aux Etats-Unis, la clinique Mayo a fait connaître récemment le résultat d’une étude sur le cancer avancé du sein sur une population de souris. En leur inoculant le virus de la rougeole les chercheurs ont augmenté leur espérance de vie de 80%.
A propos de la rougeole, il faut dire que c’est une maladie très intéressante. Chez l’enfant, elle marque souvent le passage d’une dépendance des parents à une plus grande autonomie. Cela se constate dans l’évolution rapide du caractère et du mode relationnel, ainsi que dans la fréquente poussée de croissance après la maladie.
Les hautes températures de la rougeole ont aussi un effet de renouvellement sur l’organisme. On sait de plus que les cellules cancéreuses ne supportent pas les fortes températures. Il y aurait une recherche à effectuer dans ce sens également.
Sur un plan philosophique cette recherche virale pour soigner certains cancers est intéressante: faire de nos ennemis (les virus) des alliés.
A suivre.
PS: Les otages suisses en Libye ont-ils envie de faire de leurs ennemis des alliés? De moins en moins sûr maintenant que l’on sait qu’ils vont passer en procès. Incohérent Kadhafi: avant il ne fallait que des excuses pour les libérer, ensuite de l’argent, maintenant un procès. Le scénario des infirmières bulgares recommence-t-il? Kadhafi, tête de mule.