Gainsbourg disait: «La laideur a ceci de supérieur à la beauté, c’est qu’elle se conserve». La beauté est subjective. C’est peut-être ce qu’on peut lire dans les petits yeux quasi-aveugles de la bête. Elle est au moins sans complexe: toujours à poil - enfin sans poils, montrant sa peau ridée à qui peut la voir.
Oui, bon, n’empêche qu’elle a de quoi faire des jaloux. Elle vit en moyenne 30 ans quand ses cousines n’en vivent que 3 ou 4. Rapporté aux humains cela fait 600 ans! Elle ne montre pas de signe de sénescence. Elle, c’est le rat-taupe nu.
Comme les rats et souris c’est une espèce mammifère. Elle s’organise pourtant comme les fourmis, les abeilles ou les termites:
«La constitution du groupe est remarquable pour un mammifère: une seule femelle, la «reine», étant reproductrice. Elle s'accouple avec quelques mâles avec lesquels elle entretient des relations stables. Les autres individus de la colonie participent à l'élevage des jeunes, au percement des galeries, à la récolte de nourriture et défendent le système de terriers. Leurs capacités sexuelles sont bloquées par les phéromones contenues dans l'urine de la reine et par son agressivité.»
Mais il y a plus: le rat-taupe est résistant au cancer.
«Le secret de cette résistance vient d'être mis au jour par l'équipe d'Andrei Seluanov de l'université de Rochester (Etats-Unis). Elle réside dans l'hypersensibilité d'un phénomène bien connu des biologistes cellulaires : l'« inhibition de contact ».
Ce mécanisme stoppe la prolifération cellulaire lorsque leur densité devient trop importante, permettant ainsi de réduire l'apparition de cellules cancéreuses au sein d'une masse cellulaire compacte trop stressée. Si elle est connue chez l'homme et la souris, l'inhibition de contact se révèle avoir une acuité sans égal chez le rat-taupe nu. A peine les cellules se touchent-elles que leurs divisions s'arrêtent, ont montré les chercheurs.»
Ce mécanisme est lié à deux protéines particulières, dont nous ne disposons que d’une. L'absence de cette deuxième protéine chez l'humain fait que l'inhibition de contact se s'active pas.
"Une étude des cellules cancéreuses en culture a révélé que les signaux qui font normalement cesser la croissance n'ont aucun effet sur elles. Plus particulièrement, les cellules cancéreuses en culture sont insensibles à l'inhibition de contact."
C’est pourquoi cette bête si moche fait l’objet d’études en vue du traitement du cancer chez les humains.
Merci, sale bête!
PS: Le terrorisme d’Etat est comme un cancer. Il détruit peu à peu la cohérence des systèmes. Depuis 16 mois, les deux otages suisses de Kadhafi sont la monnaie d’échange de ce terrorisme d’Etat.