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Susan Boyle, Mozart et l’archiviste

Faut dire que Susan Boyle c’est un bon coup... médiatique. Non seulement elle chante juste, mais elle chante assez bien dans le genre sirupeux. Si je devais offrir une compil à ma grand-mère, j’hésiterais peut-être entre elle et Nana Mouscouri.

susan-boyle.jpgLa comparaison n’est pas anodine. Voix posées, répertoire passe-partout, absence de caractère propre. De la bonne musique pour le Noël en famille, entre la dinde et et le tiramisu. Une musicalité qui dilue les cris des enfants. Pas besoin d’écouter vraiment ni de débattre sur l’art: c’est le consensus assuré. Tiens, même en voiture on peut écouter Susan Boyle sans risquer de rater les feux rouges.

Sans blaguer, elle a réussi son affaire. Physiquement, elle a tout contre elle. Aucun look glamour ou ravageur, pas d’expression sur son visage osseux sorti d’une salle climatisée du musée Grévin une année de canicule, pas de gestuelle susceptible de souligner l’intention - pas vraiment d’intention d’ailleurs.

En plus elle est devenue une icône: la revanche des moches, la réhabilitation des méprisés, l’insurrection commerciale des exclus. Et la victoire des vieilles filles. C’est le triomphe de la non-qualité, le buzz de l’insignifiant. La glorification de l’absence de qualité propre. Le degré zéro du charisme.

Il faut quand-même lui rendre hommage: elle n’a pas froid aux yeux. Elle y est allé, a bravé les quolibets. Elle a fait sa place. Elle vit son rêve, et ça c’est magnifique. Démonstration que la démocratie donne sa chance à tous, au créateur comme à la copie, au méritant comme à l’aléatoire. A Mozart comme à l’archiviste.

En ce sens le succès de Susan Boyle fait plutôt plaisir à voir, et tant mieux pour elle. Et puis, tous les goûts sont dans la nature. Il ne faut simplement pas chercher de l’art là où il n’y a que business, ni du talent là où il n’y a que reproduction.

Bon, Susan Boyle c’est fait, ce n’est déjà plus une originalité tant elle se moule dans le sirop musical d’une époque à l’affut du coup médiatique.

Qui après?


Après avoir écouté S. Boyle, il peut être nécessaire de rééduquer son oreille. Loreena McKennith devrait y aider:

 

PS: Les otages suisses du kolonel K. - 520 jours de rétention - n’ont pas la même chance: sortis de l’anonymat bien malgré eux, ils n’en tirent aucun bénéfice. La vedette, c’est le chef du klan.

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Catégories : Art et culture 2 commentaires

Commentaires

  • Ahh Hommelibre, soignez votre orthographe... C'est Nana MousKouri et Loreena McKennitT... A part cela, c'est vrai que la revanche des grosses et moches a quelque chose de roboratif...

  • Déblogueur, terrible... moi qui fais en général attention, là je suis sans excuses. D'autant moins que j'ai plusieurs disques de Loreen McKennitt. Mais pas de Nana.

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