On apprenait hier le décès d’Yves Rocher. Ce breton parti de rien a créé en 50 ans une entreprise prospère présente sur tous les continents.
A la mort de son père - il avait alors 14 ans - il aide sa mère dans le commerce de textile familial. Puis il se lance dans la fabrication d’une crème hémostatique selon une formule reçue d’une guérisseuse. C’est dans le grenier de la maison de La Gacilly qu’il installe son premier laboratoire.
En 1959 il fonde la société qui porte son nom. Il étend rapidement la gamme de produits en utilisant une importante proportion de plantes dans ses formules. Il ne se départira plus de ce créneau qui est son crédo.
Avant bien d’autres il joue la carte de la vente par correspondante. Et cela marche. En parallèle il ouvre ses premières boutiques à l’enseigne de la société. Il fait cultiver la matière première - les plantes - dans sa région. Il a adopté la certification Ecocert
Toute sa vie, fidèle à ses origines, il valorisera La petite ville de La Gacilly, dont il sera maire pendant plus de 40 ans, ainsi que le bassin d’emploi de Redon. On le lui a reproché: ses détracteurs estiment qu’il a parfois servi ses intérêts privés grâce à son poste de maire. Le principe peut se discuter, mais jamais une malfaçon n’a pu lui être reprochée. Et ma foi il a rendu service à sa région.
En terme de contenu, ses produits ont parfois été critiqués. On peut cependant dire qu’il a fait au mieux de son époque pour trouver un équilibre entre exigences écologiques et sanitaires et développement d’entreprise. Et côté entreprise, je ne peux que tirer mon chapeau à cet homme parti de rien et qui, au moment de sa mort, laisse une activité qui représente 15’000 emplois directs et 230’000 indirects, 2’000 boutiques à travers le monde et 2 milliards d’euros de chiffre d’affaire, tout en ayant développé une culture d’entreprise où les objectifs économiques tiennent compte de facteurs humains.
J’ajoute qu’il a aussi créé une fondation qui oeuvre à la protection de l’environnement en collaboration avec le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Chaque année un prix est remis pour soutenir un projet, comme la lutte contre la déforestation à Madagascar. Intelligente redistribution de l'argent.
Bravo, Monsieur Yves Rocher.
Vidéo: action Plantons pour la Terre de la Fondation Yves Rocher
PS: Les otages suisses du klan Kadhafi ne vont probablement pas créer une entreprise en Libye. Etre à la merci du kolonel depuis 17 mois n’est probablement pas une circonstance très motivante.