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France: le gagnant des élections régionales, selon Stéphane Guillon...

Loin de moi l’idée qu’il faut ouvrir la porte de la France au milliard d’affamés de la planète: cela ne sert à rien de déplacer la famine, mieux vaut valoriser les ressources locales et donner des moyens de produire aux populations chez elles.

LanguesFrance.jpgLoin de moi aussi la pensée qu’il vaut mieux être clandestin ici, dormant dans la rue et le froid, sans travail, victime du mépris et sans plus de dignité, que d’être dans une région où règne sans doute la corruption et la malnutrition mais où l’on garde sa dignité et ou les clans peuvent s’entr’aider.

Loin de moi toujours l’idée qu’il faut accepter l’engrenage du deal de drogue, la prison, la criminalité, plutôt que de tenter quelque chose là où l’on vit.

Je ne pense donc pas que l’on aide les immigrés clandestins en les gardant dans une Europe qui s’enfonce dans le chômage, où de nombreuses familles vivent endettées et n’ont plus d’avenir, où le plein emploi risque de ne jamais revenir. Partager son manteau en deux comme le bon samaritain, c’est possible. Le partager en 50 ou 100, on meurt tous de froid. Idem pour le pain.

Entre l’humanisme et le pragmatisme, le choix moral est très difficile. Mais l’humanisme qui accepte que les clandestins n’aient plus de dignité, plus de liens familiaux au prétexte d’une bonne conscience dont le fondement est juste mais l’application discutable, est-il vraiment de l’humanisme? C’est, encore une fois, un genre de situation où deux solutions sont soutenables: la protection des clandestins ici et leur rapatriement. Mais c’est encore une fois un domaine où tout débat est miné, clivé dès le départ, et où les niveaux de références ne sont pas les mêmes: l'humanitaire dans le premier cas, la loi dans le second.

J’ai bien conscience qu’il est plus facile d’être dans ma position d’Européen en Europe que dans la leur. Je n’oublie pas que lors des grandes famines en Europe, il y a 150 à 200 ans, de nombreux Suisses se sont exilés en Amérique pour tenter leur chance. Mais là-bas, ils ont dû travailler dur pour survivre, puis pour vivre. Ils n’avaient pas d’aide sociale. Mais je sais aussi que sans papier et formation adéquate, je n’entrerai même pas au Quatar si je voulais y faire fortune.

Tout cela pour dire que le retour des clandestins dans leur pays n’est pas forcément quelque chose d’inhumain. Les garder ici hors de toute dignité et avenir n’est pas une preuve d’humanité.

J’en viens donc au thème du jour, traité par Guillon. Certes sa critique du renvoi des clandestins est caustique et subjective. Mais au lendemain de ces élections régionales, un zeste d’humour même excessif ne fait pas de mal.

Et puisqu’il est question de régions, l’image Lexilogos plus haut propose la carte des langues régionales françaises. Non, ce n'est pas le résultat des élections... (cliquer pour agrandir).




Le Pen, Besson et Zemmour !
envoyé par franceinter. - Regardez plus de vidéos comiques.


Il me paraît juste aussi de laisser la parole à Eric Besson, dont on peut trouver une vidéo sur le net:

"La dernière chronique qu'il m'avait consacrée était raciste", a rappelé Besson, faisant référence à l'accusation de "mariage gris" prononcée par Guillon au sujet de l'éventuel mariage du membre du gouvernement avec une jeune tunisienne de 22 ans.

"Là, des mots lourds ont été utilisés", a-t-il poursuivi. "C'est un combat inégal: lorsque je parle comme je suis en train de le faire, je sais très bien que je lui fais de la publicité. Je sais très bien qu'on va considérer que c'est un martyr et qu'au nom de l'humour, il a le droit de tout dire. Or l'époque souffre de ça: il faut arrêter les amalgames, arrêter les anachronismes. Je pense qu'il faudrait réfléchir à la responsabilité de France Inter comme radio publique."

 

 

PS: Pensée pour Max Göldi, en prison à Tripoli.

Catégories : Politique 5 commentaires

Commentaires

  • Evidemment. Mais le problème repose aussi sur la "manière" dont on les renvoie chez eux. Quand on arrête un grand père devant sa petite fille, quand on renvoie des jeunes scolarisés, quand on débarque de force chez les gens au point que certains sautent des fenêtres... Oui, il y a là quelque chose de choquant. On peut effectivement affirmer que l'humanitaire doit se concilier les exigences de la loi. Mais, dès lors, ce qui est vrai ici peut l'être dans n'importe quelle région du monde. Et, de fait, légitimer jusqu'aux excès de la charia. Par ailleurs, les lois évoluent et certaines, encore valables il y a 50 ans, vous feraient sauter au plafond.
    Le confort dans lequel nous vivons (ou avons longtemps vécu) a eu un coût. Ce coût, ce sont ceux dont on a exploité les richesses naturelles qui l'assument aujourd'hui. Nous les avons également utilisé comme main-d'oeuvre des décennies durant. Maintenant que le vent semble tourner, il faudrait donc les renvoyer chez eux. Pour leur profit, assurez-vous. Dans ce cas, je parlerais plutôt de pertes et profits.

  • Zorg, il y a des cas documentés d'expulsions violentes. Il y a aussi des cas de résistance violente. Il y a du racisme en Europe contre les africains. Il y a du racisme contre les blancs en Afrique.

    Quand je suis allé au Nigéria, des bandes armée agressaient les blancs en voitures, et si ceux-ci refusaient de leur laisser la voiture ils finissaient une balle dans la tête. Il y en a eu quand j'y étais.

    Dans les contrôles de rue, où les blancs étaient forcément visés pour obtenir d'eux un backshish, on vous retenait des heures si vous ne payiez pas.

    Et n'oublions pas l'Histoire: les bourreaux ne sont pas toujours du même côté.

    Pour leur profit, il faudrait le renvoyer chez eux. Au Zimbabwe, les blancs sont non seulement renvoyés mais tués directement à la moindre résistance.

    La réalité n'est pas manichéenne.

  • Nous sommes bien d'accord. J'ai moi-même beaucoup parcouru l'Afrique (Zimbabwe, Afrique de l'Ouest, Ethiopie, afrique australe, etc.) et j'ai constaté parfois ce racisme anti-blanc. Mais, justement, nous nous targuons d'avoir développé des outils contre le racisme et l'exclusion, notamment suite à la seconde guerre mondiale. N'y a-t-il pas aujourd'hui, non pas de la part de la population, mais des administrations, une regression dans ce domaine? D'autant plus que, vous le savez autant que moi, les flux migratoires sont organisés selon des critères économiques. Et, souvent, avec beaucoup de cynisme.
    Pour le reste, bien sûr: pas de manichéisme. Les bourreaux sont de toutes origines et l'Histoire n'est pas une garantie suffisante.

  • Pourquoi y a-t-il des clandestins en Europe? Parce que la libre entreprise et les ménages bourgeois les utilisent. Au nom du profit. Ils sont payés bien moins que les citoyens ou les résidants étrangers au bénéfice d'un permis. Et travaillent plus dur. Font plus d'heures. Ne peuvent pas se plaindre. Mieux que l'esclavage, puisque le patron n'a même pas à prendre soin de son esclave. Il y a des centaines de domestiques à Genève employées dans les villas bourgeoises et qui travaillent 16 heures par jour quand ce n'est pas plus. "Payées" entre 300 et 500 Francs par mois. Entrées avec un visa touristique. Origines: Amérique latine, Ile Maurice, Russie...

    Moralité: il y a des clandestins parce que des résidants ne respectent pas les lois de leur pays et qu'ils ne sont pas sanctionnés à la mesure de leur crime.

  • "Au Zimbabwe, les blancs sont non seulement renvoyés mais tués directement à la moindre résistance."

    C'est ce que les Européens ont enseignés aux peuples colonisés pendant des siècles, même quand ils étaient accueillis les bras ouverts. Quand les terres ont été accaparées par la violence, il ne faut pas être surpris de se les voir réclamées un jour. Ce n'est pas une justification, juste une explication.

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