Il n’y a plus d’Amérique, chantait Jacques Brel. Les héros sont morts. Les anti-héros tentent bien de les supplanter, sans véritable succès. Il y a trop d’amertume cachée dans leur coeur pour prendre une relève enthousiasmante.
L’avenir est sombre, très sombre, nous dit-on. Le ciel noir, très noir. Les eaux sont hautes, le ciel est bas, la température monte, les glaciers descendent. Les hérauts de la catastrophe planétaire parlent fort, leur tableau du monde est glacial. Qui a envie de les suivre? Qui a envie de survivre à leur discours? Ceux qui veulent se punir et nous punir. La peur, la punition ne font pas rêver. C'est pourtant ce qu'on nous sert dans ce monde qui manque cruellement de rêves.
La vie après la vie. Promesse d'un monde parfait après pour supporter celui-ci maintenant. Mais les religions ont fini de faire rêver en un monde nouveau. Elles sont devenues des tribunes politiques: quelle est la meilleure, la plus universelle, la plus payante en terme de salut, la moins compliquée, la moins criminelle, la plus libertaire, la moins dogmatique, etc. On ne rêve plus depuis longtemps en religion: on obéit et on paie sa place.
Les idéologie ont perdu leurs masques. On sait qu’elles sont des vampires. Le grand soir, le jour nouveau, puis le petit matin glauque et la gueule de bois. Cauchemar plus que rêve. Cauchemar connu et reconnu dans notre Europe qui fut terre de liberté avant d’être l’égout de la boucherie mondiale entre 1939 et 1945.
De la liberté naissante du 19e siècle aux fleuves de sang du 20e, du couple idéal à l’épicerie amoureuse, de l’individualité croissante aux masses bitumées de la pensée collectiviste, les contes de fée ont pris une teinte grise.
Il n’y a plus à rêver. Le monde est désenchanté. Il n’y a plus d’Amérique. Les rares rêves, comme celui d’Obama, ne durent plus que quelques mois avant d’être usés. Les adeptes de gourous religieux ou politiques nourrissent le rêve de toute-puissance de leurs maîtres à penser. Ils vivent dans le rêve d'un autre, ils donnent leur capacité à rêver en échange de vent et de sable.
Rêver c'est le plus qui fait de la matière un lieu habité. De la vie une danse. Du corps une organisation cohérente et sensible. Le rêve c'est l'écume de la vie.
Faut-il cesser de rêver pour enfin entrer dans la réalité? Ou faut-il ré-enchanter le monde? Et si c’est la deuxième hypothèse qui l’emporte, comment le ré-enchanter? Comment ne pas le blesser, le contraindre une fois de plus?
PS: Pas de rêve particulier en Libye. L’otage suisse de Kadhafi attend...
Commentaires
La Ligne de Coeur parle de vous, John. Ecoutez maintenant car il n'y a pas de répétition possible!;))) Bonne soirée.
En kioske actuellement, un excellent magazine entièrement consacré aux volcans:
"Dossier pour la science" N0 67, avril-juin 2010. Intitulé: "La Terre à coeur ouvert - du noyau au volcan"
Pachakmac, c'est raté, je n'ai pas réagi à temps. Je ne saurai donc jamais ce qui s'est dit...