A plein de choses. A écrire des livres pendant des siècles sur la même histoire.
A se trouver des milliers de qualités devant l'être que l'on aime. Rappelons-nous d'être amoureux de manière régulière: nous sommes si aimables alors.
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A plein de choses. A écrire des livres pendant des siècles sur la même histoire.
A se trouver des milliers de qualités devant l'être que l'on aime. Rappelons-nous d'être amoureux de manière régulière: nous sommes si aimables alors.
Avec sa voix il occupait une place à part. Sa drôle de voix bien à lui qu’il jetait dans les salles dès le début de sa carrière. Et avec ses drôles de gestes des mains il a contribué à décomplexer tous ceux qui ne savent pas quoi faire de leur corps quand on les regarde.
Est aujourd’hui possible de désigner notre époque par un nom global? Dans les années 1960 Herbert Marcuse parlait de répression du désir et de son remplacement par la consommation de masse. Dans la même période Jean Baudrillard écrivait «La société de consommation».
Tout le monde n’a pas de grand rêve. Et parmi ceux qui rêvent tous n’ont pas la force de les réaliser. Seuls ceux qui en ont la force réaliseront leurs rêves.
Ma bonne fée vient parfois me parler pendant mon sommeil. Elle s’introduit je ne sais comment, s’y installe comme un rêve, le bouscule et le chambarde, me lance un clin d’oeil et me fait signe d’écouter sans me réveiller. D’autres fois elle vient en volant d’un arbre voisin et se pose en amie sur le bord de la fenêtre ouverte, où elle m’entretient des choses de la vie et me demande si l’été sera chaud.
Vit-on de ses rêves? Peut-on construire un projet ou entreprendre une action sans y mettre un plus: l’espoir, ou au moins le désir, d’un résultat conforme à ses voeux?
Comment réussir à être au niveau mondial dans un pays où le sport est une affaire de garçons? En s’accrochant. En insistant jusqu’au bout. Un rêve est un rêve. Quand un rêve devient si fort qu’il remplit notre temps et nos pensées alors il peut devenir réalité.
Marco pourrait s’asseoir près de la cascade. Il ne le fait pas. La voix obscure jaillit encore des murs.
- Cette eau n’est rien. Un filet, un fil. Rien! Ni odeur ni nuages. Encore moins d’infinité. Tu peux t’asseoir si tu veux. Tu peux la boire. Tu n’en auras que pour ta soif. Rien pour le voyage. Rien pour le rêve. Cette eau tombe et disparaît. Tombe donc, et disparais! Personne ici ne t’a appelé. Il n’y a pas de mer. Pas de mer! Pas d’infinité. Si tu connaissais la mer tu ne serais pas venu te perdre dans cette montagne. Ah, la mer et ses promesses. Connais-tu la mer? Que connais-tu de la mer?
Laissant Marco, Fahoule descend vers la plaine. Elle dispose de peu de temps. Arrivée au campement elle devra parler devant le Conseil, réunir des guerriers, établir une stratégie et revenir à la montagne rouge avant le forgeron. Elle sait déjà ce qu’il fera. Ne trouvant pas Marco en ville il fouillera les points d’eau de la région. L’ermitage de l’Oeil d’aigle doit être protégé.
Les mots de Kekko frappent le jardin comme un marteau. Des serpents sifflants lacèrent l’espace dans les têtes. Le pacte des forgerons! La dernière fois qu’il fut évoqué il y eut un bain de sang. Pour un mot de travers. Un forgeron éconduit avait froissé la fille d’un chef. Ici chaque mot compte, même le plus léger. Des morts, des mutilés, des rues noyées de rouge. Des cris, et des larmes pendant des semaines. La ville et toute la province furent sinistrées. Un festin de bêtes. On voyait, jusqu’au fond des ventres découpés, la violence qui parfois déshabille l’humain.
Derrière la maison du président on s’affaire. Les filles préparent le repas. Les garçons dressent la table sur la terrasse. On attend près de quarante personnes, les forgerons et leurs épouses. Dans le jardin le père devise avec Kekko. La nuit tombe. Le plus jeune fils apporte des fruits frais et une lampe à pétrole. Les fruits sont acheminés depuis les vastes plantations du sud, à une journée d'ici, près du fleuve. L’immense marché de la ville est approvisionné quotidiennement. Le président et son épouse ont fait les achats dans l’après-midi, accompagnés de leur aîné et de ses deux soeurs. Au retour les sacs d’osiers étaient remplis. L’aîné portait un agneau dans les bras. L’agneau a été égorgé et préparé. Il cuit maintenant sur une broche devant un feu près de la maison.
Ses pieds frappent le sol. Il écrase le monde. Il écrase les chefs. Leur sang vole dans la poussière. Il cogne, grogne, fait rouler des cailloux. L’effet de la pierre a changé. Les cailloux, lourds, sourds tambours, s’entrechoquent et craquent. Il tient dans ses mains des couteaux de soleil. Il saigne, croit-il. Un fleuve de sang. Un fleuve qui charrie l’urine de la terre et la sueur du ciel. Quelle est cette odeur fauve? Un parfum de musc attaché au vent. Il vient d’en bas, glisse au fond des ravines, monte à flanc de rocher, croise le fleuve de pierres et de poussière. Marco court dans ces mouvements contraires. Il court au centre d’un tourbillon, un tourbillon de bruit et de vent.
Kekko approche des faubourgs. Lillie crie ses imprécations et donne des coups de pied. Leur étrange attelage attire les regards des marchands dont les étals sont installés sur la terre sèche qui borde le bitume. Des enfants passent en courant par les portes des maisons où l’on n’aperçoit que de l’ombre. Ils s’attrapent, rient et recommencent. Leur jeu tourbillonnant les mène à l’intérieur. On n’entend plus que les voix et des cris. Puis ils reviennent à la lumière en mimant des danses antiques.
Marco ne répond pas. Il regarde intensément la femme. Elle est habillée d’une pièce de tissus noir qui fait pantalon en bas et s’arrête au ras du cou. Les épaules sont couvertes d’un châle turquoise croisé par devant, tenu dans sa ceinture. Il souligne précisément ses seins. La chevelure est abondante et longue.
Derrière lui une femme suit ses grandes enjambées à pas rapides et désordonnés. Le souffle court elle reste de longs moments sans rien dire. Son visage est blanc comme la lune. Elle porte un pull noir à manches longues, par-dessus une ample jupe bleue qui virevolte en tous sens quand elle tente de donner des coups de pieds au grand bonhomme. Elle paraît si petite à côté de lui. On dirait un nain et un géant.
Marco est assis sur une grosse pierre au bord de la route déserte. Pas une auto depuis ce matin e des dizaines de kilomètres avant d’apercevoir les toits de la première ville. Il a marché plusieurs heures. Il est fatigué. Ses pieds font mal. Son sac pèse une tonne. Il s’est arrêté sur cette pierre, sans l’ombre d’un arbre. Il n’y a pas d’arbres dans cette région. Rien que cette route, et de vastes étendues désertiques jaunes et grises et au loin des montagnes rouges.
Suivre le fil dès les premières images. Ce visage, cette auto. Ce regard par la fenêtre. Dubaï et sa tour. Où va-t-il? On ne sait pas. Il semble négocier une étoffe. C’est un défilé de mode.
Fanfrelande aime à se faire voir comme un homme de culture. Mitterrand le faisait aussi. Fanfrelande veut tout faire pareil que Mitterrand. Alors il parle littérature au Salon du livre et prend comme héros un personnage célèbre de la mythologie grecque auquel il s’identifie: Sisyphe. Un héros à propos duquel un penseur moderne, Albert Camus, a écrit «Le mythe de Sisyphe».
J’imagine ce qu’a coûté Star Wars ou Avatar. Cher, forcément cher. Pour un rêve dans lequel beaucoup ont plongé. Sans regret, des étincelles dans les yeux. C’est une chance de pouvoir être encore enfant.
Depuis trois semaines le chaman rêve. Il ne dort pas vraiment: il est en transe et voyage autour de la Terre. Cela a commencé par un soubresaut dans son corps. Il marchait dans la forêt, attentif à chaque son et à tout mouvement autour de lui. Il suivait un sentier le long d’un ruisseau presque sec.