Le mot amitié me fait penser d’emblée à cette chanson de Pierre Vassiliu: «Amour, amitié». Chanson tendre sur deux êtres qui, d’amis, ne franchissent pas le pont qui va vers le corps et l’amour.

Et je pense à cette différence fondamentale entre l’amour et l’amitié: le corps. Le vécu du corps dans l’amitié est désexué. Ni désir ni séduction: l’essentiel est ailleurs. Pourquoi? Par quel mystère peut-on avoir une proximité aussi forte dans l’amitié, sans que les corps ne s’éveillent? Cela reste pour moi une question.

Il y a une autre différence: la peur de perdre n’est pas la même en amour ou en amitié. En amour elle peut être très aiguë, le manque se fait vite sentir. En amitié, de longues plages de temps peuvent nous séparer sans trop de manque. Mais à vrai dire, il y a dans l’amour une proximité émotionnelle, portée par le corps, que je ne trouve pas dans l’amitié.

Et l’amitié homme-femme? Est-elle possible sans qu’il y ait sexualisation? Pour ma part mon meilleur ami, celui qui m’accueillera en toutes circonstances et que j’accueillerai en toutes circonstances, est une femme. Sans aucune ambiguïté.

Difficile d’écrire beaucoup sur l’amitié.  L’amitié se vit, elle ne fait pas partie des choses dont je discute ou sur lesquelles je développe une réflexion particulière.

Amusant comme ce thème de l’amitié, traité pour le blog collectif, s’est pour moi mélangé à l’amour, pour avoir quelques pistes de comparaison. Cela à cause d’une chanson presque oubliée:







PS: Il attend dans son exil, dans sa prison. Il attend, Max, l’otage suisse à Tripoli. Il attend de revenir enfin chez lui.