Texte énigmatique. Envoûtant, rythmé, dont on ne sait d’abord à quoi il s’applique. Il est question du destin, et de la douleur d’un cavalier qui s’avance dans une vallée mythique, improbable, vallée du coeur. Vallée imaginaire où vont les coeurs quand les attaches sont rompues.
Face aux grandes étendues,
Il a marché longtemps.
Il a peut-être connu
Ton masque éclatant,
Soleils et firmaments
Qui forcent le respect,
Spectre revenant
De la vallée de la paix,
De la vallée du doute.
Quelle quête poursuit ce cavalier? Sur quelle plaine avance-t-il? Peut-être ne le sait-il pas lui-même. Il va vers un refuge, vers cette vallée où les blessures peuvent peut-être s’apaiser enfin:
Cavaliers s'avancent,
Nuages...
Désespoir de tout ce que l'on sait,
Laissez venir, laissez passer
Ceux dont l'amour s'est renversé
Il porte son bagage, et plus encore:
Face aux grandes étendues
De la misère humaine,
Tous les muscles tendus
Et le tympan qui saigne,
Mais le cavalier trouve peut-être, enfin, une rédemption, un pardon pour avoir blessé la vie en lui en ne sachant éviter d’être lui-même blessé:
Dans la vallée de la paix.
Les chevaux s'embrassent
Où l'herbe ne meure jamais
Quand les cavaliers passent
Dans la vallée de la paix.
J’ajoute deux commentaires sur cette magnifique chanson de Gérard Manset, commentaires trouvés sur youtube:
«la fin des amours magnifiques....il y a une longue marche dans cette vallée mais il faut arriver a l'autre rive même avec du sable sur les paupières et presque aveuglée..»
«Plus le désert est grand, plus la récompense est douce au voyageur qui se pensait perdu. Encore quelques pas et le murmure de l'eau-tre apaisera le nomade.»
L'intégration est désactivée, la vidéo doit être regardée directement sur youtube:
http://www.youtube.com/watch?v=K3P-4ZQ0HUY
Commentaires
Passe le grain de sable qui fera tomber le prétentieux flanqué de ses esclaves. Prestance et arrogance ne suffisent pas à prolonger la vie. En terre, le maître ne se distingue plus du ver. Trouver son désert sur le chemin de nos embûches pour aller à l'essentiel. Revenir au Jardin des Délices avec la sagesse des hommes blessés par l'existence. Et découvrir la pleine lumière blanche des aurores avec son coeur ouvert sur le monde et les gens. Sagesse des artistes matures qui nous offrent des plages de méditation transcendantale.
Bonne soirée, John.
Soyons clair, Hommelibre: il faut écouter TOUT Manset. De "On ne tue pas son prochain" à l'immense "Le pays de la liberté" (sur son dernier CD, "Manitoba ne répond plus") en passant par "Vies monotones".
Voilà. Vous devriez trouver tout ça chez votre disquaire (sauf le premier titre, jamais réédité)
BAV
Zorg, en effet. Manset, c'est un pays à lui tout seul.