Elle a fait le tour de la presse, NDM 1 de son petit nom. Elle vient de l’Inde et se fait remarquer déjà dans d’autres pays.
«Selon The Lancet Infectious Diseases, 37 cas ont été identifiés au Royaume-Uni. Ces personnes s’étaient toutes rendues en Inde ou au Pakistan, pour y subir une intervention chirurgicale. On a également trouvé des cas isolés aux États-Unis, au Canada, aux Pays-Bas et en Australie, ainsi que plusieurs cas en Inde et au Pakistan, d’où la bactérie provient.»
Il faut noter que la famille de cette bactérie contient l’Escherichia Coli, soit le classique Colibacille. Celui-ci est une bactérie fréquente et normale dans l’intestin. Elle représente environ 80% de la flore intestinale. Son utilité est de favoriser la digestion. On dit alors qu’elle est commensale, ou amie.
Mais elle peut devenir pathogène sous l’effet de mutation et d’acquisition de gènes de virulence. E. Coli est particulièrement mutable et évolutif. En effet, un E. Coli pathogène peut n’avoir plus que 40% de gènes commun avec le Coli commensal.
En l’occurrence il ne s’agit donc pas d’une nouvelle bactérie, mais d’un gène qui développe dans cette bactérie et quelques autres une virulence intense.
Cela montre d’une part que les virus sont une forme de vie très vivace et adaptable, ayant donc de bonne chances de résister à toutes sortes d’environnements différents. Il n’est pas forcément utile de les traquer tous: renforcer son propre terrain est la première réponse, hors urgence.
Cela montre aussi que le monde ne peut être aseptisé et que nous devons vivre avec le risque. Les grandes épidémies - peste, tuberculose par exemple - sont terminées pour le moment mais d’autres peuvent se développer. La course aux antibiotique est une chose, l’immunité naturelle en est une autre.
Les antibiotiques sont très utiles dans de nombreux cas. Mais on sait qu’ils favorisent les résistances et doivent être utilisés avec précautions. On le sait, mais on ne le répètera jamais assez.
L’angoisse d’une colonisation généralisée par ce gène et par des bactéries ultra-résistantes est maintenant à l’ordre du jour. A peine sortis de la pandémie de la grippette H1N1 on repart en trombe sur une autre menace présentée comme le prochain risque mondial. Entre les catastrophes supposées prouver le réchauffement et l’enfer que sera le monde dans quelques décennies, les pandémies et bactéries, et tout le reste, il y a de quoi devenir dépressif. Car c’est une série de psychoses organisées qui sont lancées sur le monde.
Et bien non. Je dis non. Je refuse de voir le monde en noir. Même s’il y a des choses dures et terribles. Faisons de notre mieux. Nous ne maîtrisons pas tout, mais au moins nous pouvons travailler à garder en nous les belles choses de la vie. Cela, c’est un choix, je dirais même une écologie mentale. On peut très bien parler des problèmes - climatiques, sanitaires ou autres - sans en faire un catastrophisme obligatoire.
Le catastrophisme n'est pas la réalité: de toutes façons la Terre en a vu d'autres, elle se remettra toujours. Le catastrophisme n'est pas une réalité, c'est un état d'esprit. Donc il dépend de nous. Il est notre production.
Question: à quoi sert le catastrophisme? Quel besoin remplit-il? Quel stress intérieur projetons-nous sur les catastrophes, autant attendues que redoutées?
Commentaires
Il faut s'en remettre au génie humain. Voilà l'occasion d'orienter de nouvelles recherches contre les bactérie multi-résistantes. Peut-être que l'existence des antibiotiques ont eu comme conséquence un endormissement sur les lauriers des chercheurs.
D.J