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Facebook: les amis de vos amis sont-ils vraiment vos amis

Le service de socialisation en réseau Facebook semble s’être imposé très largement. Y figurent non seulement les individus mais aussi des sociétés, comme la Tribune et d’autres. Des politiciens y discutent, des artistes font leur promo. 500 millions d’inscrits: on ne peut nier la spectaculaire réussite du produit. Deux lectures en sont possibles: celle d’une utilisation conviviale et celle des mécanismes moins visibles qui sont en jeu.

internet-communication-technology.jpgCôté clair: le livre de sa vie

Le service facilite certainement les contacts. Toutes nos connaissances peuvent accéder à nos informations sans que nous devions écrire ou téléphoner à chacune en particulier. Pour annoncer un événement, montrer les photos d’une fête, partager un goût musical, faire connaître une région que l’on a apprécié, c’est idéal.

C’est à la fois un album de souvenirs, un journal de bord, une gazette familiale, bref: on est tous ensemble réunis dans ce grand salon virtuel qu’est le site. On peut aussi y causer en direct: très pratique, reconnaissons-le. Avoir tout ensemble sur un seul service est une facilitation importante.

Et tout le monde peut y exister. C’est éminemment démocratique.

On peut aussi y préserver sa confidentialité, pourvu que l’on y pense.

Nul doute qu’il s’agit d’une bonne idée.


Côté sombre: le catalogue de ses manques

Fesse-bouc répond à un besoin de reconnaissance. On se montre, on se fait un incroyable nombre «d’amis». Ce besoin de reconnaissance sociale risque de durer un certain temps car dans le passé, seule une infime partie des humains avait accès au fait d'être connu et de centrer les regards sur soi. Aujourd'hui tout le monde ou presque peut le faire.

On s’active pour se présenter sous son meilleur jour. On devient la star dans un cercle restreint, cercle que l’on cherche à agrandir en se faisant de nouveaux amis qu’on ne connaît pas. La gloire à peu de frais, les ambitions sans risques: c'est aussi cela qu'il faut y voir. Etre célèbre sur FB est une manière de remplir ses manques sans prendre le risque de monter la tête trop haut. FB est le discount du net-réalité.

On y communique moins qu’en parole. Même le chat est limité: phrases très courtes, vocabulaire approximatif, et sans le langage corporel et les intonations il manque 80% du message.
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Quant à la démocratie elle est relative, les patrons du site pouvant dans certaines conditions utiliser vos données sans vous en avertir. Ils ont besoin de vous, pour gagner leur argent. Car vous leur en faites gagner à votre insu: vos goûts, vos préférences, vos habitudes vont servir à adapter le marketing de grosses boîtes dans votre sens. Sans avoir rien demandé vous pouvez recevoir des courriels ou des appels téléphoniques dont le contenu peut être en rapport avec vos centres d’intérêt. Toutes vos informations publiques peuvent être utilisées, analysées (les dirigeants en ont la possibilité) et ces analyses et leurs statistiques revendues à des tiers. Les dirigeants ont donc intérêt à vous faire dire le plus possible sur vous

De plus le besoin de reconnaissance pousse à faire des liens avec des inconnus dont personne ne sait ce qu’ils feront des informations qui viennent à leur connaissance. Il serait bien naïf de croire que toutes les personnes inscrites sur Facebook sont des gentils. Ils y a des voleurs et toute une flopée de gens qui sauront quoi faire avec tout ce que vous leur faites connaître gratuitement sur vous. Par exemple, on vole votre identité ou des codes confidentiels comme des codes de cartes bancaires (voir ici Mise au Point).

Facebook a un petit goût de Big Brother.

Il vaut mieux ne pas trop détailler ses informations sur FB, et ne garder certaines que pour les proches sûrs. De même, la course aux amis ne vous donne aucune garantie de la bienveillance d'inconnus que vous croyez connaître.

Les amis de vos amis ne sont pas forcément vos amis.


Catégories : société 2 commentaires

Commentaires

  • Encore une des innombrables vertus du cloisonnement :-)
    La solution aux problèmes causés (ou empirés) par ces réseaux (FB n'est pas du tout le seul) est une confondante simplicité: ne montrer sur Internet que ce qui peut être montré en public. Je me demande combien de personnes seraient d'accord pour afficher leurs photos personnelles accompagnées de légendes à propos l'état de leur vie sentimentale sur les murs de leur café préféré... Ce qui est choquant (ou pas) dans la vraie vie devrait aussi l'être (ou pas) sur le Web.

  • La comparaison avec les murs d'un café est parlante, Inma. Certains ont peut-être un sentiment d'intouchabilité parce qu'ils sont derrière leur écran. Le cloisonnement est ici une nécessité.

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