A peine esquissé, le projet en gestation provoque déjà des résistances. Rappel pour qui ne l’a pas lu dans la presse: la Commission Fédérale de Coordination pour les Questions Familiales (COFF) propose d’introduire en Suisse 6 mois de congé parental, à répartir entre les deux parents.
Chaque parent disposera d’au moins 4 semaines de congé. Il n’est pas prévu de congé paternité en tant que tel, à l’instar du congé maternité. Mais ce dispositif, encore à l’étude, introduit de fait la possibilité de ce type de congé.
Je n’ai pas encore connaissance des positions des associations de pères, mais le projet me semble intéressant en particulier de par sa modulation adaptable aux besoins et souhaits des parents. En particulier il pourrait être pris en plusieurs fois dans les premières années, jusqu’à la scolarisation de l’enfant.
Le point qui provoque des résistances est le financement. Il serait assuré soit par un relèvement de 0,1 point la TVA ou de 0,2 point de l’Assurance Perte de Gains. Les camps sont tranchés: les libéraux s’opposent à ce projet à cause de son coût, la gauche le soutient.
Dans ce projet, ce qui est en jeu est la relation de l’enfant avec ses deux parents. Certes cela a un coût. C’est la contrepartie du travail des deux parents. Ce travail génère des revenus et des bénéfices pour la société. C’est la moindre des choses que la société fasse bénéficier ses enfants de ces bénéfices.
Pour info: l'association Pères pour toujours organise des soirées mensuelles sur différents thèmes. Les prochains:
• Rencontres mensuelles Papa Café
Les réunions Papa Café sont ouvertes à tous, hommes et femmes, membres ou non de l'association. C'est un moyen simple d'entrer en contact avec l'association. Vous pourrez y partager vos expériences. Les réunions Papa Café ont lieu en général le premier mardi du mois à 18h30 au Café de la Plaine Lune, N°14 bis av. du Mail, 1205 Genève.
Le mardi 2 novembre 2010 de 18h30 à 20h00 Papa Café exceptionnel avec conférence-débat.
Invité: Monsieur Jean-Charles Rielle, médecin, conseiller national.
Thème : Les mineur-e-s, une affaire d'adultes.
Nombreux sont les cas de mineurs déférés aux différents niveaux des autorités cantonales (Tribunal Tutélaire, Service de santé de la jeunesse, Service de protection des mineurs, Service médico-pédagogique, etc.) Quelles sont les influences des adultes, bénéfiques autant que délétères dans ces situations ?
Lieu : Café de la Plaine Lune, 14 bis, av. du Mail, 1205 Genève (à proximité immédiate du Parking de Plainpalais)
Participation aux frais: Fr. 5.-
Prochaines réunions Papa Café:
Mardi 7 décembre 2010: Mme Florence Foehr : Divorce, rebondir
Mercredi 12 janvier 2011: Mme Jalila Susini : Comment éviter l'escalade verbale
Plus de renseignements sur le site pptg.ch.
Commentaires
"C’est la contrepartie du travail des deux parents. Ce travail génère des revenus et des bénéfices pour la société. C’est la moindre des choses que la société fasse bénéficier ses enfants de ces bénéfices."
Les parents génèrent des revenus et la société se doit de leur financer ses enfants ? Vraiment ?
correction: financer leurs enfant ..
Et pourquoi pas un parrainage ? Ceux qui veulent financer le ou les enfants d'autres parents peuvent le faire en souscrivant à une fondation de parrainage ou en versant une cotisation mensuelle directement à une famille de leur choix.
En guise de remerciement, ils recevront une carte d'anniversaire de leurs enfants parrainés ou on leur accorde le droit de visite une fois par an.
L'idée à défendre est, me semble-t-il, de permettre aux deux parents d'avoir du temps pour organiser la vie à la naissance de l'enfant et de passer du temps avec lui pour créer les premiers liens. Dans une activité salariée il n'est pas possible de s'arrêter de travailler quelques mois sans salaire. Dans une activité indépendante (cela dépend laquelle) on peut un peu mieux organiser ses horaires à défaut de pouvoir s'arrêter.
Je pense que ce projet est un plus pour les pères, et peut-être aussi un temps de partage pour le couple.
benpal: quelles sont vos objections à ce projet?
Personnellement j'aurais préféré commencer par un vrai congé paternité. Ce congé parental arrose tout le monde, y compris ceux qui ont les moyens de faire autrement.
Pour les femmes, obtenir un congé non-payé (si on a les moyens), c'est en principe relativement facile après un congé maternité, on ne fait que le prolonger d'un ou quelques mois.
Pour les pères, c'est autre chose, ça ne semble pas encore dans les mœurs.
Je trouve d'autre part pas très juste de demander à tous (via la TVA ou la perte de gain) de financer un truc non ciblé. Il y a des femmes qui ne reprennent pas leur travail après le congé maternité, et je trouve ça à moitié correct. Ça sous-entend quelque part que l'on finance (dans ce cas uniquement) une part de choix de vie. Parce qu'avec ou sans, c'est des couples qui auraient pu faire et fait ce choix.
:-B
Pascale, la souplesse du système proposé, pouvant être réparti selon les besoins des parents, n'est-elle pas intéressante? Combien sont ceux qui ont les moyens de faire autrement?
J'entends bien la gêne à payer collectivement un projet presque niche. Je crois avoir compris le comm de benpal dans le même sens. N'est-il pas étonnant que la période de la venue d'un enfant soit une niche, un espace réduit et très particulier, sans intérêt collectif?
J'admets volontiers pouvoir tenir une argumentation erronée. Mais je ne comprends pas bien cette critique. Le bien-être de la famille, le temps donné à la venue d'un enfant, est pour moi d'intérêt collectif. Un financement collectif ne me choque donc pas.
Oui c'est intéressant, mais je ne suis pas convaincue. Et je crois vraiment que le congé paternité devrait être mis en place avant.
Il y a également le risque que le partage se fasse toujours de la même manière, un maximum pour la mère et le minimum pour le père. Notamment pour une raison toute simple, l'allaitement.
Et j'ai toujours de la peine avec le financement de ce congé lorsqu'il s'adressera à des personnes qui n'en n'auraient pas eu besoin. Je trouve ça un peu luxueux par les temps qui courent...
Sur le fond, il est sûr que c'est souhaitable de faire en sorte que les parents puissent passer plus de temps avec leur progéniture.
Bref, je suis mitigée...
:-B
Je ne vois pas une réelle différence avec le congé paternité, Pascale !
Il y a là une présentation mettant sur un même pied la mère et le père. Quant au financement, il est sur le même mode de ce qui existe déjà pour le congé maternité. Je suis d'accord avec HL sur le choix de société qui tend à favoriser la famille. Je ne crois pas que cela soit une perte.
Comme l'indique le COFF c'est un projet plutôt modéré par rapport à ce qui existe en Europe.
Personnellement, avec mes quatre enfants je n'ai jamais perçu d'allocations, parce que j'avais chaque fois un statut du mauvais côté de la barrière vis à vis des règlements d'applications(non marié, puis marié mais indépendant, puis séparé et juste bon à payer des pensions).
Mais en tant qu'indépendant et employeur je paye beaucoup de cotisations qui ne me concernent pas directement. Mais pour moi c'est ok, car soutenir la famille et les enfants est un choix de société qui me va bien.
"Il y a là une présentation mettant sur un même pied la mère et le père."
trés vrai et ça me dérange, la mode de l'indifférenciation est passée par là
alors que le pére et la mére ne sonts pas égaux pour le jeune enfant, leur rôle n'est pas le même, ils ne sonts pas interchangeables, les hommmes ce n'est pas de congé de paternité qu'ils onts besoin mais d'une reconnaissance par la société de leur vrai rôle de pére.
"Pourtant, les pères d’aujourd’hui sont beaucoup plus présents, s’investissent beaucoup plus auprès de leur enfant !
C’est merveilleux, mais encore une fois, s’ils ne sont pas investis et reconnus dans leur statut par le discours maternel et la société dans son ensemble, s’ils sont considérés comme des mères bis, cela n’a pas de portée sur l’éducation de l’enfant. Un père peut être présent en permanence et n’avoir pas voix au chapitre. J’en ai vu tellement ! Ce n’est pas en instaurant un congé de paternité de quinze jours qu’on va rétablir leur statut. C’est en incitant la société et les mères à accepter qu’ils jouent leur rôle dialectique dans l’éducation : tracter la mère vers sa féminité et briser le face-à-face mère/enfant."
http://in-nocence.org/public/read.php?3,3651
Entretien - Aldo Naouri aux parents : Soyez autoritaires
Envoyé par: Rogemi ()
Date: 11 avril 2008, 20:59
Entretien - Aldo Naouri aux parents : Soyez autoritaires
Dans son nouveau livre, « Eduquer ses enfants » (Odile Jacob), le pédiatre le plus célèbre de France explique pourquoi nos enfants vont mal et encourage les parents à assumer, sans crainte, leur rôle d’éducateurs.
Il a appelé de ses voeux le retour du père, critiqué la sacro-sainte alimentation à la demande, fustigé la toute-puissance des mères et émis des hypothèses sur le rôle positif de la douleur à l’accouchement. Depuis vingt-cinq ans, le pédiatre Aldo Naouri déboulonne un à un les fondamentaux de la naissance et de l’éducation contemporaines. Qu’importe si les experts hurlent au sacrilège et lui contestent sa légitimité à convoquer l’inconscient-s’il a lui-même fait une psychanalyse, il n’a jamais exercé en tant que psy-, Naouri continue de prêcher. Au nom de ces parents qui, désorientés par trente ans de théories contradictoires dans l’art d’accommoder les bébés, font un succès phénoménal à chacun de ses livres dits « réactionnaires ». Dans « Eduquer ses enfants », qui paraît le 20 mars chez Odile Jacob, Naouri les exhorte plus que jamais à reprendre la main et à répondre fermement, dès la naissance, à la « toute-puissance infantile » de leur progéniture. Parce que les « enfants à problème » d’aujourd’hui, ces enfants difficiles, agités et malheureux dont Naouri déplore le nombre grandissant, seraient en fait des enfants mal élevés. Tout bêtement.
Le Point : Nos enfants vont-ils si mal ?
Aldo Naouri : Je le crois, oui. En quarante ans de pratique, je les ai vus changer. Leur santé physique s’est considérablement améliorée, mais ils présentent, depuis dix ou quinze ans, des troubles du comportement et du développement qu’on ne leur connaissait pas autrefois.
Par exemple ?
Des difficultés relationnelles, des retards d’acquisition du langage, des problèmes scolaires ou d’hyperactivité. Ce sont souvent de petits obsessionnels, et ils ont globalement plus de mal, depuis quinze ou vingt ans, à devenir autonomes. La preuve ? L’incroyable développement des professions qui visent à leur « rééducation », comme la psychomotricité ou l’orthophonie.
Selon vous, plutôt que de les envoyer chez le psy, les parents auraient dû remplir leur rôle d’éducateurs, et ce dès la toute petite enfance. Mais pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? Que s’est-il passé ?
En toile de fond de ce « défaut d’éducation », il y a deux événements fondamentaux, et en tout premier lieu la maîtrise totale, dès 1975, de la contraception. Je m’en réjouis, évidemment. Mais elle change tout ! L’enfant n’est plus une conséquence involontaire de la sexualité des adultes, il est un pur produit de leur volonté, placé par conséquent au sommet de l’édifice familial. Et puis nous sommes passés durant la même période d’une société de pénurie à une société d’abondance. Je m’en réjouis aussi ! Sauf que, dans une société de pénurie globale comme celle que nous connaissions avant les années 70, le message intrinsèque à l’éducation était : « Tu ne peux pas tout avoir. » Un statut était donné d’emblée à la frustration, à ce que les psychanalystes appellent le manque, qui est selon moi essentiel à l’éducation d’un enfant dès son plus jeune âge. Aujourd’hui, le message de notre société de consommation, et donc des parents eux-mêmes, qui peinent à y résister, c’est : « Non seulement tu peux tout avoir, mais, comme nous, tu as droit à tout. »
Vous suggérez que ce sont les classes moyennes qui peinent le plus à éduquer leurs enfants.
Absolument. Parce qu’elles ont été les grandes bénéficiaires de l’enrichissement général. Comment ne pas entraîner leur enfant dans cette abondance toute neuve ? Au risque de choquer, je pense que les couches supérieures de la société, qui avaient déjà du patrimoine et n’ont pas connu cet enrichissement brutal, s’en sont mieux sorties parce qu’elles ont continué à introduire de la frustration dans l’éducation, que cela plaise ou non aux enfants.
Votre théorie s’applique peut-être aux beaux quartiers, mais des pans entiers de la société sont aujourd’hui exclus de l’abondance. Les enfants des quartiers difficiles sont frustrés, et ils ne vont pas bien !
Je suis issu moi-même de la misère, je m’en suis sorti, et je suis loin d’être le seul de ma génération. Mais j’ai grandi à une époque où le message était : « On ne va pas tout avoir, mais on va se battre pour avoir le plus possible . » Ce qui est terrible, c’est de grandir dans la privation alors que la société vous fait croire que vous avez droit à tout. Il y a de quoi devenir fou.
Pourquoi tant de parents se plaignent-ils de ne pas avoir d’autorité ?
Ce qui fonde l’autorité, ce n’est pas la colère, ce n’est pas la claque ou la fessée, que je réprouve, c’est la hiérarchie au sein de la famille, et surtout la conscience que l’on a d’elle. Lorsqu’on n’a pas le moindre doute sur son bon droit à exercer l’autorité, lorsque l’on n’est pas dans une entreprise de séduction de son enfant, cela fonctionne. Tant de parents se livrent à des négociations, à des marchandages avec leurs enfants ! Mais on ne négocie qu’avec un individu qui est à égalité avec vous !
Ce qui n’est pas le cas d’un enfant ?
Un petit enfant est une personne digne de respect. Mais non, il n’est pas encore un sujet, il n’est donc pas notre égal.
Mais n’est-ce pas votre faute à vous, les pédiatres, les psys et autres experts de l’enfance, si les parents ne se sentent plus légitimes ? En démontrant à coups de livres et de grandes théories que vous savez et que vous faites mieux qu’eux, n’est-ce pas vous qui les avez infantilisés, dépossédés de leur rôle ?
Absolument ! Mais ne me mettez pas dans le lot ! Toute mon oeuvre, depuis trente ans, consiste justement à tenter de rétablir les parents dans leur statut, à leur redonner confiance en eux. J’avais dit à Françoise Dolto : « Depuis que vous sévissez sur les ondes, les parents sont devenus mutiques, alors je leur déconseille de vous écouter ! » Elle avait un tel talent que les parents, se sentant incapables de faire aussi bien qu’elle, étaient paralysés. Or je préfère des parents qui se trompent, mais qui s’assument dans leur bon droit, eux « en haut » et l’enfant « en bas », plutôt que de se réfugier derrière des recettes de psys.
Vous affirmez même, vous, le féru de psychanalyse, que la place qu’a prise l’inconscient dans notre société est un obstacle à l’éducation !
Mais l’éducation n’est pas de la thérapeutique ! Elle est un blocage des pulsions ! Le mot qui a peut-être fait le plus de dégâts dans les familles est le mot « traumatisme ». On a tellement eu peur d’en faire subir aux enfants, alors qu’ils supportent très bien la frustration, qu’on les a empêchés de grandir... C’est comme cela que l’on en arrive à montrer aux pédiatres des enfants de 8 ans avec un biberon ou une tétine dans la bouche parce qu’on ne sait pas comment faire pour qu’ils s’en passent sans les « traumatiser ». Alors qu’il suffit de les leur enlever !
Vous avez des mots très durs pour les parents, mais ce sont surtout les mères qui, comme d’habitude dans vos écrits, sont accusées de tous les maux. On dirait qu’après les avoir fréquentées quarante ans dans votre cabinet vous ne pouvez plus les voir !
Au contraire, je compatis à leur sort et je veux les aider ! On les a soumises à une pression si grande, à la fois maternelle et professionnelle, que pour pouvoir tenir elles ont trouvé un moyen simple de soigner leur narcissisme : se faire aimer de leur enfant en le comblant en tout, en se mettant à sa totale disposition. C’est une catastrophe !
Pourtant les femmes d’aujourd’hui travaillent, s’investissent en dehors de leurs enfants. Comment pourraient-elles se mettre à leur disposition ?
En essayant de rattraper chaque soir, en une heure et demie, leurs dix heures d’absence ! Quelle erreur ! J’ai toujours essayé de les convaincre que leur présence n’avait pas autant d’importance qu’elles le croient, et que leur bébé, cinq minutes après les retrouvailles, était avec elle exactement comme si elles n’étaient pas parties. Elles n’ont rien à « rattraper ».
On sent bien, en revanche, votre empathie pour les pères... C’est quand même un peu fort, nous sommes à peine sortis de la société patriarcale, hommes et femmes sont depuis trois minutes à égalité dans l’éducation de leurs enfants, et vous plaignez déjà ces pauvres pères !
Je veux bien admettre l’empathie. Mais non, pères et mères ne sont pas à égalité ! Les relations intra-utérines laissent des traces indélébiles chez l’enfant, qui sait d’emblée qui est sa mère et ne pourra d’ailleurs plus jamais s’en « débarrasser », alors qu’un père, pour un bébé, est un étranger. La mère doit donc l’investir dans son discours, et la société le soutenir dans son statut, qui n’est pas interchangeable avec celui de la maman. Nous faisons le contraire, et tout le monde y perd. Souvenez-vous du rapport du juge Bruel sur la violence dans les banlieues, en 1998. Le diagnostic était sans ambiguïté : manque de pères !
Pourtant, les pères d’aujourd’hui sont beaucoup plus présents, s’investissent beaucoup plus auprès de leur enfant !
C’est merveilleux, mais encore une fois, s’ils ne sont pas investis et reconnus dans leur statut par le discours maternel et la société dans son ensemble, s’ils sont considérés comme des mères bis, cela n’a pas de portée sur l’éducation de l’enfant. Un père peut être présent en permanence et n’avoir pas voix au chapitre. J’en ai vu tellement ! Ce n’est pas en instaurant un congé de paternité de quinze jours qu’on va rétablir leur statut. C’est en incitant la société et les mères à accepter qu’ils jouent leur rôle dialectique dans l’éducation : tracter la mère vers sa féminité et briser le face-à-face mère/enfant.
Et si ce « défaut d’éducation » perdure, que risque notre société ?
Un individu dont la toute-puissance infantile n’a pas été jugulée par l’éducation continue, à l’âge adulte, à vivre dans l’angoisse, l’individualisme et l’obsession. Je les reconnais vite, ces adultes-là ! Si les parents ne réinvestissent pas leur rôle, notre société risque une rupture du lien social, que l’on pressent déjà. Et elle risque de devenir ingouvernable.
Au fond, qu’est-ce, pour vous, qu’un enfant bien élevé ?
C’est un enfant serein
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Tout ce qu'il ne faut pas faire avec son bébé
Aldo Naouri prend le contre-pied de tous les « mauvais réflexes » des parents
Alimentation à la demande
Dès le début du troisième mois, elle devrait faire place à une alimentation réglée-au quart d'heure près.
Ne pas faire du sein de la maman-ou du biberon-une « station-service » à laquelle le bébé puise dès qu'il en a envie !
Le cadeau à l'aîné au moment de la naissance du deuxième
Catastrophique ! L'enfant sent notre crainte que cette naissance le fasse souffrir - ce qui ne sera pas forcément le cas - et devine qu'on l'achète. C'est la porte ouverte à la pire des jalousies.
Le doudou
Si tant est que le bébé en ait besoin, pas question de maintenir le fameux « objet transitionnel » cher à Donald Winnicott [pédiatre et psychanalyste anglais notamment connu pour son travail sur la relation d'attachement mère-enfant, NDLR] au-delà des 2 ans de l'enfant.
Le biberon du matin maintenu jusqu'à 5 ou 6 ans
Epouvantable ! Il doit être supprimé au plus tard à la fin de la deuxième année. Idem pour la sucette. Mieux vaut un enfant qui ne boit pas de lait le matin qu'un enfant qui continue de téter alors qu'il sait boire au bol.
Parler au nourrisson
Quand on a quelque chose à lui dire, oui ! Mais le soûler de paroles et commenter vainement le moindre de ses gestes, « je t'enlève ton chausson, je te fais un baiser », non !
Justifier un ordre
Un ordre justifié n'est plus un ordre. On peut éventuellement donner une explication si l'enfant la demande, mais seulement une fois que l'ordre a été exécuté, et elle doit être rapide.
Marchander : « Si tu fais ça, tu auras ça »
Dramatique ! C'est montrer à l'enfant que l'on ne se sent pas dans son droit, c'est le placer à égalité et l'inviter à négocier en permanence.
Nourrir l'enfant à tout prix
Mieux vaut sortir gentiment un enfant de sa chaise haute s'il n'aime pas sa purée, quitte à ce qu'il attende le repas suivant pour se nourrir. S'il est trop tard et que l'on a accoutumé l'enfant à choisir son menu dès son plus jeune âge, alors tant pis. Qu'il se nourrisse exclusivement de jambon-purée pendant des années, jusqu'à ce qu'il se lasse... On ne doit pas introduire de rapport de forces dans l'alimentation.
Ritualiser le coucher
Le brossage des dents, le pyjama, la chanson, l'histoire, le câlin, la petite lumière pour dormir, etc. Erreur ! Ces rituels qui colonisent aujourd'hui les chambres d'enfants pour les rassurer au moment du coucher en font de vrais obsessionnels. Et donnent un statut à leur peur ! Mieux vaut le soir fermer la porte de l'enfant et le laisser gérer son temps comme il le souhaite-à condition qu'il ne revienne pas au salon-jusqu'à ce qu'il s'endorme
Tout ce qu'il ne faut pas faire avec son enfant
Le câlin du matin dans le lit des parents
Les psychologues sont unanimes pour l'interdire. C'est plus facile à dire qu'à faire. J'estime qu'on peut l'autoriser à une condition : être habillé décemment. L'enfant ne doit jamais, même à cet âge, avoir accès à l'intimité de ses parents. On ne se rend pas compte à quel point un corps nu d'adulte, qui plus est de parent, peut être troublant, déstabilisant pour un enfant.
Frapper un enfant qui frappe
Fréquemment adoptée par les parents, elle n'est pas la solution. De même que mordre un enfant qui mord pour lui montrer ce que ça fait. L'enfant qui se comporte ainsi est un timide inhibé qui découvre son intérêt pour l'autre et essaie d'entrer en contact. Il faut lui expliquer qu'il a raison de chercher à se faire des amis, mais qu'il s'y prend mal, et lui proposer une autre approche, la caresse, par exemple. Il corrigera de lui-même son comportement.
Sacraliser le premier jour à l'école
Un matin comme un autre. Et le soir il suffit de lui demander comment sa journée s'est passée. A trop vouloir en faire on prend le risque de communiquer sa propre anxiété à son enfant. La crainte du parent peut à elle seule traumatiser l'enfant.
Dédramatiser les mauvaises notes
Une mauvaise note ne doit pas passer pour quelque chose d'anodin. Au minimum, elle doit faire l'objet de commentaires. Au pis, d'une punition s'il y a accumulations et que l'enfant ne fait aucun effort.
Lui donner raison contre l'enseignant
Les professeurs sont là pour enseigner et l'enfant pour être enseigné. Cette hiérarchie n'a pas à être remise en question au prétexte que la maîtresse donne trop de travail ou qu'elle est trop sévère. La meilleure attitude en toutes circonstances est de défendre l'enseignant auprès de l'enfant, dès la première année à l'école. Faute de quoi on ne le prépare pas à la réalité du monde du travail.
Intervenir dans les conflits entre frères et soeurs
Au contraire. Il ne faut surtout pas se mêler de régler les disputes à propos des jouets, par exemple, car elles sont formatrices. L'enfant prend conscience de son environnement, de la place qu'il y occupe et apprend à créer des alliances. On les laisse se disputer à leur guise, sauf si cela devient intolérable. A ce moment-là le parent doit intervenir. Quitte à les punir tous, sans avoir à le justifier autrement qu'au nom de son propre confort. Réagir en tant que parent égoïste rétablit la saine hiérarchie parent/enfant.
L'anniversaire avec toute la classe
Il ne faut pas que l'anniversaire ressemble à une noce. Sinon vous le mettez dans une position intenable, au centre de tout, dans un sentiment vertigineux de toute-puissance. Mieux vaut une petite fête avec trois copains qu'avec vingt gamins. Mais les parents veulent souvent renvoyer une image positive de leur enfant et d'eux-mêmes vis-à-vis des autres parents
Tout ce qu'il ne faut pas faire avec son préadolescent
Lui interdire de grignoter toute la journée
Tout dépend. Si le jeune adolescent a des dépenses énergétiques importantes qui lui permettent de manger plus, tout en n'ayant aucun problème de poids ou de santé, pourquoi interdire ? Sinon, il faut l'empêcher de grignoter et d'acheter des produits de grignotage. Car se contenter de lui dire d'arrêter le chocolat et en avoir plein les placards est totalement inutile.
L'autoriser à ne pas prendre tous ses repas en famille
Absolument pas. Quel que soit son âge. Cela paraît dictatorial, mais peu importe. J'ai assez vu des personnalités se déliter chez des adolescents qui manquaient de repères. Le repas de famille en est un. En outre, il est une formidable occasion d'échanges.
Lui interdire de choisir lui-même ses vêtements
Ce qu'un enfant déteste par-dessus tout, c'est être différent des autres. Il voudra donc être lui aussi « à la mode ». Pourquoi l'en empêcher ? Ce qui n'interdit pas d'avoir un discours critique sur la pression publicitaire qui transforme les petites filles et les petits garçons en « déjà adultes »...
Il lui faut un téléphone portable
Aucun intérêt avant l'adolescence. Le parent ne doit pas céder. Eduquer, ce n'est pas séduire. C'est le contraire. Les parents sont condamnés à être aimés et haïs par leurs enfants, quand ils les punissent ou qu'ils leur interdisent quelque chose. Et ils ne peuvent éviter ni l'un ni l'autre.
Ne pas donner d'argent de poche
Pourquoi ? Ce n'est pas inutile pour aborder avec lui la question de l'argent en général. A condition que ce ne soit pas avant 9-10 ans. A lui de décider ce qu'il veut en faire.
Libre accès à la télé ou à l'ordinateur
Là encore, ne pas avoir peur de se montrer autoritaire. C'est au parent de décider combien de temps l'enfant peut regarder la télé. Il faut des règles : trois heures par jour, uniquement le week-end, ou forcément avec l'un des parents. On dose en fonction de l'âge et des résultats à l'école. En revanche, ne jamais oublier que la télé, comme l'ordinateur, est une distraction à laquelle l'enfant a droit s'il a fait tout ce qui devait être fait : le bain, les devoirs...
Parler avec lui de sexualité
C'est devenu courant, et c'est à éviter. Il s'est créé tout un marché de livres pour enfants sur le sujet. A un préado qui vous demande conseil : « Trouve-toi une copine ou un copain pour en parler » est la seule bonne réponse. Pas question de devenir le confident des amours de son enfant, pas plus qu'il ne doit l'être pour ses parents. Il faut que la barrière soit la plus étanche possible. Et ne jamais recevoir le petit flirt à la maison, ou alors pas en tant que tel. Si vous commencez à intervenir dans les amours de votre préado, vous serez avec lui dans son lit quand il aura sa première relation sexuelle.
L'autorisation de minuit
Pas question, même avec un préadolescent. Il va à une boum avec ses copains, il doit être rentré à une heure précise-22 heures, par exemple. S'il va au cinéma, et que la séance finit à 19 heures, c'est 19 h 15 à la maison. Et ce n'est pas négociable. Ce qui caractérise le préadolescent, c'est un sentiment de profonde insécurité, il a donc besoin de parents responsables. Le brider le sécurise.
J.-D. Nasio « Naouri
@leclercq,tout ce que vous dites reflète le bon sens de l'éducation qui offrira la maturité d'esprit très vite à ce cher bambin qui souvent raconte aux copains,dieu qu'ils sont pots de colle mes vieux,surtout depuis cette invention sans doute issue du pays des trolls à materner les enfants jusqu'au cursus universitaires voire davantage et qui faute de parents matures se retrouvera dépendant des services sociaux plus âgés faute de travail et de toupet pour n'avoir pas osé envoyé ballader ses géniteurs,le cordon ombilical est coupé dès l'accouchement non?qui ne l'a pas fait étant plus jeunes ceux ayant réussi cet exploit même menacés de punitions ,forme de chantage émotionnel ceux-là ont su réussir dans la vie là même ou tout le monde avait peur,à chaque génération ses problèmes ce fut et sera toujours n'en déplaisent à ceux qui confondant le maternage animal et humain!être parent exige de savoir gérer la souffrance du nid qui se vide,plus on attent plus la peur s'installe et celle-ci se nourrissant de l'intellect on comprend pourquoi de plus en plus de parents immatures dépendent de mouvement extra religieux!une vraie aubaine pour ces mouvmements
@ Caramel
d'accord avec toi
""En Finlande, le bilan des congés parentaux pris par les pères est contrasté. Alors que le
gouvernement prévoyait un taux de recours au mois du père de l'ordre de 20 %, il n'était que de 4 %
en 2003, 10,5 % en 2006 et à peine 15 % en 200958. A force de prolonger les congés parentaux de
naissance, destinés à être partagés par la mère et le père, on a involontairement prolongé les
interruptions temporaires des mères et construit de ce fait une sorte de « contrat temporaire de la
finlandaise au foyer ». On assiste ainsi à une relative discontinuité des trajectoires professionnelles
des mères, dans la mesure où elles sont ponctuées de longs congés parentaux, phénomène imprévu
résultant, en partie, d'une sorte de « méprise » entre les parents et le législateur que les réformes
ultérieures n’ont pas réussi à défaire."
Et que cela plaise ou non cette sublime idée d'offrir le temps de partage aux hommes pour materner ce qui n'est pas inscrit dans leurs gènes tout comme la fibre maternelle n'est pas innée elle non plus depuis on a jamais vu autant de détraqués sur la toile,des pères draguant des gamines tandis que madame va travailler,une vraie société de Trolls et incapable de reconnaitre leurs erreurs,on a jamais autant entendu de, c'est la faute au patronat et quoi encore,la patronat n'a rien à materner des humains qui ne pensent qu'à s'amuser aux dépends de ceux qui paient déjà bien assez d'impots
tous les hommes ne sont pas à mettre dans le même panier mais dire qu'avant y'en avait tout autant c'est vrai à la seule différence qu'ils devaient sortir pour aller travailler tandis que maintenant ils vont et beaucoup ne s'en cache même pas travailler mais pour chatter alors si le patronat refuse il a bien raison ,le peuple sera de son côté de toutes manières!