Tous victimes! A écouter les gens se raconter, nous sommes tous victimes de quelqu’un ou de quelque chose. Bien sûr il y a vraiment des victimes: victimes de comportement illégaux, victimes de blessures affectives, par exemple.
Mais pour être juste avec soi-même, il ne faut pas oublier de mentionner les blessures que nous-mêmes avons infligées. C’est en général plus difficile. Passer pour le méchant ou la méchante n’est guère valorisant - sauf si l’on en fait profession de foi!
Il se peut aussi que nous n’ayons pas en mémoire toutes les fois où nous avons blessé. La personne blessée ne nous l’a pas dit, ou bien cela semblait normal à nos yeux. Ou bien nous n’avons pas voulu le voir. Nous le cachons, jusqu’à nous-même. Cela fait aussi partie des listes obscures, celles que l'on ne montre habituellement pas.
Blesser, cela arrive. Qui est assez saint et sage pour prétendre n’avoir jamais blessé? Cela arrive, par inadvertance, par manque d’information sur la limite de l’autre. Ou parce que notre attitude collisionne une expérience passée chez la personne que l’on blesse, et cela sans avoir les moyens de le savoir.
Et puis on blesse parfois aussi intentionnellement.
Donc, dans l’idée du précédent billet sur Les Erreurs, on va de même faire des listes. Ou une liste double: d’un côté les blessures que nous avons subies, de l’autres celles que nous avons infligées. Dans celles que l’on a subies, on observe lesquelles sont encore actives: ressentiment, colère, souffrance. On barre celles qui sont déchargées et l’on étudie comment travailler les autres.
Dans celles que l’on a infligées, on observe lesquelles ont fait l’objet d’une réparation de notre part - si c’était nécessaire. Pour celles où aucune réparation n'a été faite alors que cela le méritait, on étudie comment boucler la boucle. De préférence on fera ce travail avec un-e ami-e proche ou une personne de bon conseil. Si besoin ce pourrait être fait avec un professionnel de l’aide.
Il est plus facile de commencer par la liste des blessures subies - comme de par hasard on s’en souvient beaucoup mieux!… Mais il est plus efficace de commencer par celles que nous avons infligées. Quand on reconnaît clairement sa propre part, on est plus tolérant avec ceux qui nous ont blessé.
Le travail de clarification sur soi-même est un des moyens pour éviter de répéter des situations désagréables ou douloureuses. Mais ce travail n'est pas toujours facile: il y a des blessure pour lesquelles la réparation est très, très longue.
Commentaires
Blessures subies : tout ce qui ne tue pas rend plus fort.
Blessures infligées : tout ce qui ne tue pas rend l'autre plus fort.
Je suis toujours vivant et je n'ai tué personne.
C'est ma philosophie de la vie. Ce n'est pas compliqué. Il suffit de tourner la page. Ca s'appelle qqch comme la résilience.
Le travail de clarification devrait intervenir non pas après, mais avant. Sur ses besoins, ses désirs, ses choix. Et vogue la galère.
Johann, bravo, vous avez votre gestion. Résilience, oui, mais à voir sur la durée s'il en reste des traces et si elles sont dommageables ou non. Il y a différents modes de résilience. le plus évident est de tenir et de continuer, comme le métal d'où vient le concept. Mais l'humain étant plus complexe que le métal, le rebond n'est pas automatiquement synonyme d'effacement des charges engendrées par un trauma. C'est cela qui peut demander un travail sur soi.
@Johann
C'est sans doute vrai, mais il faut du temps pour tourner vraiment la page. Et parfois c'est long, alors trouver des astuces pour mieux le vivre, pourquoi pas?
@hommelibre
J'aime vraiment bien votre idée de double liste, je vais tenter l'exercice.
:-B
Ok Pascale. Tenez-moi au courant, si vous le voulez bien. Pas du contenu mais de l'intérêt que vous aurez ou non trouvé.
Et si on arrêtait de faire les « mauviettes » et qu’on se mettait à envoyer tous ceux qui le méritent au « Paradis de prétentieux » ? (Référence au film les tontons flingueurs)
C’est de l’humour « Dark » ! ; )))))
Ah, Darkounette, je vois bien là en vous un mec, un vrai!
........
..... hélas ......
Cela tiendrait aussi du western. La belle époque où l'on ne s'embarrassait pas de manières (rires...).
;-)))
Bingo ! J’ai toujours su qu’il y avait une petite camionneuse au fond de moi…tapie derrière un ovaire et qui ne demande qu’à sortir ! Mais je l’ai toujours maîtrisée sous un vernis sophistiqué ! ; )))
Bingo ! J’ai toujours su qu’il y avait une petite camionneuse au fond de moi…tapie derrière un ovaire et qui ne demande qu’à sortir ! Mais je l’ai toujours maîtrisée sous un vernis sophistiqué ! ; )))