Voilà, j'ai terminé les retouches et corrections de mon roman écrit sur ce blog l’été dernier. Ce fut un gros travail. En écrivant et publiant par bouts, sous forme de feuilleton je n’avais pas le recul nécessaire. A la relecture globale il y avait pêle-mêle: des incohérences, redoublements de mots, lourdeurs, et de nombreuses faiblesses de style.
J’ai pris deux mois pour en faire un roman qui je crois tient maintenant la route et qui, je l’espère, a un rythme. J’avais la matière brute et j’ai affiné, tranché, mis en relief, ôtant beaucoup, ajoutant peu, déplaçant ici, allégeant là. J’ai aussi précisé par quelques touches le personnage de Lone.
J’aime ce travail qui consiste à sculpter le texte après avoir produit la matière brute.
Le titre d’origine n’avait fait que suivre le premier billet dont le roman est issu. Je lui ai donné un nouveau titre, sous réserve de l’acceptation d’un éventuel éditeur: «Le diable en été».
Je remercie celles et ceux qui m’ont fait l’honneur de me lire en totalité ou partiellement cet été. J’aime ce roman. J’espère trouver un éditeur. Je vais aussi l’envoyer au département fiction des grandes télévisions. Sait-on jamais? Il faut se faire des rêves. Si vous connaissez des personnes utiles soit dans les maisons d’édition soit dans les grandes télé, je vous saurais gré de me soutenir dans mes démarches.
Pour qui veut voir l’évolution du roman après retouches, ou simplement le lire en entier, je mets à disposition la version pdf. En échange je demanderai simplement un avis, une critique, un commentaire, afin de continuer à améliorer mon écriture. Il suffit de m’en faire la demande ci-dessous ou sur mon adresse courriel hommecible@yahoo.fr. Elle sera disponible dès mardi ou mercredi, après une dernière retouche de mise en page. Quelques exemplaires papiers seront disponibles, mais peu! Cela coûte cher à réaliser et je les réserve en priorité aux maisons d’édition. Le temps de les imprimer et ils devraient être disponibles en fin de semaine.
Ce livre est comme un bébé. J’espère qu’il fera un chemin. Mais j’accepte aussi qu’il puisse n’intéresser personne. Mektoub! C’est le destin!
Ci-dessous je propose quatre extraits, dont le nouveau début que personne n’a encore lu puisque j’ai modifié le billet d’origine pour lui donner un point de départ romanesque.
Enfin je remercie ici encore très vivement Olga Loredana, qui par son défi sympathique du mois de mai dernier a permis l’existence de ce roman.
Le nouveau début:
« Elles descendent la rue principale et l’on n’entend qu’elles. Des rires, des riens, des robes, des mains derrière les carreaux. Quelques pas légers entre les murs. Une chanson à la volée.
⎯ Pirouette, cacahuète !
⎯ Alouette !
Des rires encore. Des pas qui s’éloignent. Je vais à la fenêtre. Elles ont disparu.»
Et trois extraits:
«Nous nous serrons pour valider le pacte avec nos corps. Elle aurait pu me demander n’importe quoi j’aurais signé. Je lui parle à l’oreille. Je lui dis des choses un peu folles que je ne peux retenir, comme pour lui donner des gages. Elle me répond des choses un peu folles, un léger doute dans la voix : doit-elle se livrer déjà ou se taire ? Mais elle sait que je sais, que je sais déjà, que ces choses un peu folles racontent ce que nous savons tous les deux. Et je lui réponds d’autres choses un peu folles comme : moi aussi, toi aussi. Alors elle me dit : moi aussi, et nous ne vérifions plus rien. Nous sommes là et son cœur devient le mien, et mon cœur est le sien, et elle sait de l’intérieur ce que je ressens. Elle est comme transparente, elle sent chaque battement de mon cœur, chaque tremblement comme si c’était elle, et c’est elle, et c’est moi. Un pas de plus vient d’être franchi. Quelques mots comme : je suis si bien, j’aime être avec toi, moi aussi, moi aussi. C’est si peu. Ce peu nous remplit et prépare le chemin à d’autres mots, plus forts. Mais il est encore trop tôt. Et je m’arrache, et je reviens, et je m’arrache encore.
Et je n’oublie pas. Le poids du danger est toujours là.»
«La nuit descend sur Banon. Personne n’a faim. Nous sommes trop occupés à faire des projets. Soudain, surgi de nulle part, Mike ⎯ Loup des Nuages ⎯ vient s’asseoir à notre table. Il est encore plus énigmatique que Pierroun. Sarah le traduit.
⎯ La tempête est là. L’esprit de la Terre a parlé à Loup des Nuages. On ne peut éviter ce qui doit arriver. Il y aura encore de la souffrance. Mais demain la Terre saura se nettoyer. Loup des Nuages est avec vous. Il vous voit dans son cœur. Il sait que cela doit être accompli.
⎯ Quoi ? Qu’est-ce qui doit être accompli ?
⎯ Il ne peut le dire. Demain il sera là. Votre culture a perdu les rituels de nettoyage de l’esprit et du cœur. Quoi que vous fassiez vous restez avec une charge. Vous vous encombrez tellement que vous fabriquez des maladies. Loup des Nuages vous aidera. Il sera avec vous demain. Il ne peut en dire plus maintenant.
Loup des Nuages commence alors à chanter. Un chant étrange, profond, nostalgique. Un chant qui annonce la tempête. Une complainte qui apporte du courage, le courage de faire front. On se tait, on écoute. Je ressens quelque chose d’étrange. Le chant de Loup des Nuages est entré dans mon corps. Une force inhabituelle habite mes muscles. J’ai l’impression que mes yeux voient plus clair. Dans la nuit tombée tout ce qui est pâle semble éclairé.»
« Une rage me submerge. Une violence pure. Romane se débat. Elle est presque nue. J’approche, encore dix mètres. Les mains de Lone serrent le larynx de Romane. Ne pas crier ! Il faut faire vite, profiter de la surprise. Saisir son cou et faire lâcher prise. Le bruit du vent couvre les crissements des cailloux sous mes semelles. J’approche encore ⎯ je suis à un mètre. J’évalue en quelques secondes comment le saisir. Romane cligne des yeux. Elle râle. Je vois clairement le cou de Lone. Un caillou roule sous mon pied. Il se retourne. Je me laisse tomber sur lui. Il me donne un grand coup de son bras. J’assure ma prise. Il frappe, frappe. Il ne dispose que d’une main contre moi. De l’autre il continue à étrangler Romane dont les yeux se ferment. Il reste peu de temps. Je serre plus fort et assure ma clé. Il frappe encore, nous roulons, ma tête heurte une pierre et tout est trouble ⎯ ne pas lâcher ⎯ maintenant ⎯ tenir ⎯ je serre plus fort ⎯ je me retiens ⎯ peur d’écraser sa gorge. Mais il ne lâche pas Romane et les secondes passent, je la vois mollir, je serre encore la gorge de Lone, plus fort. Il résiste et se débat sans abandonner sa prise. Sa main est comme la mâchoire d’un Pitbull. Alors je comprends. Je dois le faire. Maintenant. Très vite. Faire ce qui est à faire. «Ce qui doit être accompli». La phrase de Loup des Nuages. C’est à moi de l’accomplir. Maintenant. «S’il n’est pas trop tard», disait Pierroun. Si je ne le fais pas très vite Romane va mourir sous mes yeux. «Maintenant Paul ! Fais-le, n’attend plus ⎯ elle étouffe ! Paul, fais-le !» Alors quelque chose vient en moi. Je pousse un cri, un feulement qui devient un rugissement. Je me sens tigre. Je commence à dominer Lone. Je deviens féroce, invincible. Je serre encore, plus fort, une vigueur inouïe m’habite.»
« ⎯ Je t’aime Paul. Je t’attendrai.
Je reste avec ses mots, ses mots et leur humanité. Ces mots qui me réparent de la quitter.
⎯ Je crois que je t’aime aussi Elsa. Tu es dans moi. Je te prends avec moi.
⎯ Prends-moi, garde-moi en toi. Ne m’oublie pas.
⎯ Je ne t’oublierai pas.
Romane intervient, les yeux coulants.
⎯ Paul, je te demande pardon. C’est ma faute ce qui t’arrives. Pardon, pardonne-moi !
⎯ Je n’ai rien à te pardonner Romane. Ce que j’ai fait je l’ai choisi. Je pouvais ne pas aller à ta recherche. Je pouvais ne pas intervenir, ne pas décider de faire mourir Lone. Ce n’est pas ta faute. J’ai fait mon choix. Je ne regrette rien. Sauf d’être éloigné de toi, Elsa.
Nous nous donnons un long baiser, comme la mer embrasse la plage quand le soir vient. Puis nous descendons de voiture. La porte de la gendarmerie est ouverte. Un officier termine une écriture, se lève et demande ce qui nous amène.
⎯ Je viens me rendre. Hier j’ai tué Lone.»
Commentaires
Avez-vous pensé à la maison d'édition Publibook : www.publibook.com ?
Bonjour John Hommelibre
Vous aviez passé un début d’année difficile et vous aimez écrire … Je n’ai fait que détourner votre attention sur quelque chose de plus léger que ce que vous viviez. Suggérer, titiller votre imagination m’a semblé le meilleur moyen, le plus propice. Je ne savais pas ce que cela aurai donné. Au vu du résultat, j’suis assez fière de moi ;o)
Je me réjoui de lire la finalisation de cet essai estival. Et ne manquerai pas de vous faire part de mes critiques ;o)
Amicalement
Olga Loredana
P.s. : Pour ces fêtes de fin d’année, je vous souhaite de réveillonner comme le veut la tradition, sans restriction mais avec modération ;o)
Merci Kissa, je vais regarder.
Loredana, vous pouvez être fière de vous. Vous avez trouvé le bon bouton chez moi (pas tout le monde n'arrive à sonner à la bonne porte)! Mon roman vous sera donc dédicacé, comme vous le verrez. Comme convenu je vous tiens au courant pour un exemplaire. Bien à vous.
Alléchant, ces extraits. Je n'ai pas suivi le travail de rédaction de l'été passé, mais lis volontiers votre roman pour en faire une critique acerbe et bienveillante, si vous n'êtes pas allergique aux oxymores.
Amicalement.
PJR
acratopege@bluewin.ch
Merci cher Acratopège. Je vous l'envoie dans la semaine.
"ma tête heurte une pierre et tout est trouble ⎯ ne pas lâcher ⎯ maintenant ⎯ tenir ⎯ je serre plus fort ⎯ je me retiens ⎯ peur d’écraser sa gorge. Mais il ne lâche pas Romane et les secondes passent, je la vois mollir, je serre encore la gorge de Lone, plus fort. Il résiste et se débat sans abandonner sa prise. Sa main est comme la mâchoire d’un Pitbull. Alors je comprends. Je dois le faire. Maintenant. Très vite. Faire ce qui est à faire. «Ce qui doit être accompli». La phrase de Loup des Nuages. C’est à moi de l’accomplir. Maintenant. «S’il n’est pas trop tard», disait Pierroun. Si je ne le fais pas très vite Romane va mourir sous mes yeux. «Maintenant Paul ! Fais-le, n’attend plus ⎯ elle étouffe ! Paul, fais-le !» Alors quelque chose vient en moi. Je pousse un cri, un feulement qui devient un rugissement. Je me sens tigre. Je commence à dominer Lone. Je deviens féroce, invincible. Je serre encore, plus fort, une vigueur inouïe m’habite.»"
Quel moment! mon coeur palpitait...
Il y en a beaucoup des moments comme ça?
Et moi Hommelibre? Que faire pour vous rafraichir la mémoire? Trouver les paroles de chansons où je vous disais qu'elles feraient un malheur dans un roman?
Suis triste :(
"Je viens me rendre. Hier j’ai tué Lone.»"
C'est la fin?
Je signale en passant, que le héros sera acquitté, car porter secours à une personne en danger de mort, n'est pas considéré comme meurtre, même s'il y a mort d'homme. Il y a des circonstances atténuantes dans ce cas précis. Notre héros, il sera même salué comme tel, avait affaire à un meurtrier bien déterminé et qu'il n'a pu en venir à bout qu'en rassemblant ses dernières forces - un ange serait passé? - il était à moitié assommé.... Alors! cette fin, c'est quoi? :)
NB: L'éditeur pourra vous dire les passage à améliorer.... dans le cas où.. à moins d'un coup de coeur.... Ce que je souhaite du plus profond de mon coeur.
Patoucha: non, ce n'est pas la fin. Et le procureur va a priori interpréter le fait autrement. La fin est ... Mais chut... je vous l'enverrai en pdf.
Pour le message sur les paroles de chanson... sorry, j'ai oublié.... Je vais rechercher.
err "passages " :)
"Pour le message sur les paroles de chanson... sorry, j'ai oublié.... Je vais rechercher."
C'était sans compter avec ma mémoire d'éléphant :))))
Cela vous bouffe des heures les recherches.
Bonne nuit