D‘abord il y a la lumière. Cette lumière posée sur le monde. On la devine partout: sur les routes chaudes; ruisselant des feuillages; dans l’ombre même des arbres et des maisons. L’été, c’est la lumière posée sur le monde comme une éternité.
Les blés beiges, vastes tapis généreux, l’émoussent et la dispersent. Sur les seigles barbus danse une myriade d’étincelles ou apparaît, furtive, la chevelure de l’aimée.
Puis vient l’odeur. De la terre asséchée monte un parfum d’insectes et de poussière. Le vent léger pousse cahin-caha les senteurs des foins fraîchement coupés ou déjà secs.
L’été est comme une grâce. Les blessures y sont moins brûlantes. Dans le temps arrêté la vie délaisse les grandes batailles. Se pencher pour boire, s’allonger pour dormir dans les herbes hautes, sous la nappe de chaleur. Cela suffit.
Et respirer les paysages, les manger des yeux jusqu’à plus faim pour s’en souvenir après les moissons.
L’été il faudrait se marier et goûter encore une fois l’éternité.
- L’éternité est illusoire, et les noces durent ce qu’elles durent!
- Qu’importe. Il ne faut pas résister à la lumière.
(Illustration Van Gogh)
Commentaires
Cet article fait rêver, on se croirait encore dans un été ensoleillé ou les fleurs sentent beau et que tout le monde semble avoir la joie de vivre.
Un rêve que l'auteur partage avec ses lecteurs. Merci pour ce beau moment même si ca ne dure pas longtemps.
Pourquoi cette année ne sera pas comme la précédente ou mieux encore ? On a connu la crise mais on espère que cela cesse