L’un des objets sensibles soumis au vote est le texte sur l’encadrement des manifestations. Les organisateurs pourraient être tenus pour responsables des débordements, violences et dégâts commis lors d’une manifestation autorisée.
Je comprends le souci que pose cette situation de violence. La destruction de voitures ou de magasins ne doit pas être acceptée. C’est d’ailleurs au détriment de l’objectif d’une manifestation, qui est de poser haut et fort une problématique, pas de la saboter par des pros du détournement d’intention qui choisissent des cibles au hasard du parcours.
Aujourd’hui on sait qu’il y a un noyau de personnes qui profite des manifestations pour casser. Acte de radicalité politique? Défoulement? Anarchisme mal compris? Quoi qu’il en soit ces actions anéantissent la communication autour du thème de la manif et la noyautent.
Il est clairement difficile pour des organisateurs de tout prévoir. Pire encore: imaginer devoir payer les dégâts ou de grosses amendes. C’est dissuasif. Ou alors cela suppose un service d’ordre nombreux et entraîné, avec des risques évidents que les choses ne dégénèrent en violences interpersonnelles. Et ce n’est pas leur boulot.
Le projet soumis au vote possède peut-être, idéalement, un caractère préventif et responsabilisant pour des organisateurs. Je crains cependant qu’il ne décharge les autorités d’une part de leur travail. Que ce soit en temps normal ou lors d’une manifestation c’est à la police d’assurer le maintien de l’ordre public et d’éviter la casse. C’est un principe. D’autre part le délinquant est responsable de ses actes. Personne ne doit l’être à sa place. C’est aussi un principe de droit et de justice. Un organisateur de bal ou d’exposition est responsable de la sécurité des lieux, mais seulement jusqu’à un point. Il n’est pas poursuivi en cas de bagarre entre les clients ou de casse à la sortie d’une soirée arrosée. La responsabilité individuelle est une des garanties de la liberté. Collectiviser cette responsabilité porte atteinte à la liberté. Et menacer les organisateurs d'une forte amende n'empêche pas le risque de casse. Mais cela dissuadera d'organiser des manifestations alors qu'il s'agit d'un droit démocratique.
Y a-t-il une autre solution pour éviter la casse et les hooligans des manifs? Celles qui sont déjà en place, et qui peuvent être appliquées avec précision. Ce n’est certainement pas simple. On ne peut mettre un policier à chaque mètre le long du parcours. Mais on peut mettre en place des tactiques et des consignes à l’usage des organisateurs, comme le retrait immédiat dans des rues adjacentes au parcours prévu en cas de problème, afin de laisser la police intervenir sans être gênée. Celle-ci doit pouvoir agir préventivement et isoler des personnes ou un groupe de personnes dont le visage est par exemple masqué. Dans la mesure où des groupes ont la casse comme intention, il faut y répondre par une réelle stratégie préventive.
La cause de la casse ne vient pas des organisateurs. Il ne me paraît pas juste qu’ils soient les cibles de la police et de la justice.
Commentaires
Le plus drôle c'est qu'ensuite les militants des partis qui soutiennent cette lois beuglent à qui veut l'entendre que la gauche est liberticide !
brrr, ça fait peur la Suisse,
;)))
bizzzouxxx!!!
Bah Sarah, c'est un côté de la Suisse. Il y en a d'autres! :-))
A part ça le froid est revenu, avec la bise. mais moins fort le froid. Vous allez bien? Pas gelée?
Bizzzouxxx!!!
le froid est revenu chez vous et même pas un débarquement de Femens pour réchauffer,;))), 1 degré sur mon ordi, jusqu'à -10 ça passe ;)))!!!bonne soirée