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Une douleur sans identité

Depuis quelques années on entend parler du pays des Flandres par la politique. Une partie des flamands voudrait se séparer de la Wallonie et mettre un terme à l’Etat belge. Ils veulent être indépendants. On se souvient des tracasseries administratives imposées aux francophones dans les communes flamandes de la région bruxelloise. On se souvient aussi des défilés de séparatistes portant haut le drapeau des Flandres, fond or et lion des sables noir.

flandres2.jpgL’accident de car en Valais a touché les familles de deux villages des Flandres. Il vient rappeler qu’au-delà des controverses politiques parfois âpres, il y a des humains. Simplement des humains, avec une douleur qui n’a ni passeport ni langue, sauf celle, universelle, de ceux qui ont perdu une partie de leur coeur.

Il y a  quelques photos dans la presse, les photos de ces parents si dignes. Il y a le soutien de leur proches, et en cercles concentriques, celui de leur communauté linguistique. L’humain est ainsi, il est d’abord touché par le proche, puis le moins proche, comme un caillou dans l’eau fait des vagues qui s’étendent. Le cercle suivant c’est la Belgique entière qui est solidaire. Dans le drame il n’y a plus deux communautés, il n’y en a qu’une.

La douleur de ces deux villages flamands est partagée par le pays entier.

Ce drame rappelle que les humains sont partout les mêmes devant des grandes souffrances. Il y a ces mères dont le visage est rayé de larmes. Ces pères dont le regard ne regarde plus rien. Dans un pays plat la douleur n’a pas de limites. Elle ne s’arrête qu’après très, très longtemps, quand mernord.jpgles vagues croisées se perdent dans une autre houle.

Dans ce pays de plaines et de mer, de pêche, de plages sans fin, les larmes viennent du large, emportent tout, et repartent un jour quand le vent du sud vient apaiser le coeur, s’il y arrive.

Dans ce pays on ne voit pas la frontière entre le sable et la mer. A l’infini des plages répondent ces paysages si longs, ces terres fertiles parfois légèrement vallonnées, ces villes où résonne encore la fierté des Comtes de Flandres.

Sur l’étrange langueur d’un horizon sans commencement se dressent des hommes droits, sensibilité à fleur d’armure, et des femmes aussi belles qu’une moisson sous le soleil.

Et quand on a traversé ce long paysage, il y a la mer, où les larmes finissent par se fondre dans la marée.

Catégories : Divers 2 commentaires

Commentaires

  • Merci HL pour ce joli commentaire qui je l'avoue sans honte fait rouler quelques larmes sur mon visage. Je connais bien la Belgique, j'aime ce pays et ses habitants, étant native de la France d'en haut. j'aime vos mots qui le caractérise.

  • Oui Vali les belges que je connais sont des gens attachants. J'ignorais vos origines. Je suis moi-même d'une famille belge, je suis souvent allé en Belgique pour les vacances d'été quand j'étais gamin. Mon premier amour quand j'avais 11 ans était une blonde flamande aux longs cheveux... Je me souviens toujours de son nom.

    Ce drame rapproche les gens opposés, et nous fait connaître un peu plus de leur humanité. C'est terrible que cela doive se passer dans ces moments-là, mais c'est ainsi.

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