En bonne logique, puisque le fait de fabriquer et d’utiliser une fausse carte de police n’est pas condamnable, il n’y a pas de raison pour qu’un faux abonnement le soit.

Titillé par un commentaire sous mon précédent billet, j’ai donc décidé de mettre en pratique la réciprocité ainsi que l’égalité devant la loi, et de me prévaloir de la décision de l’ancien Procureur général Daniel Zappelli: selon sa jurisprudence un faux certificat n’est pas condamnable si l'on n'en fait pas un usage abusif.

Je me suis donc fabriqué un faux abonnement Unireso, en annonçant bien qu’il s’agit d’un faux (cliquer pour agrandir) afin d’économiser l’enquête, car je ne veux tromper personne, contrairement aux contrôleurs blanchis par M. Zappelli. Je l’utiliserai dorénavant dans mes déplacements en TPG. Je le montrerai comme titre de transport si je suis contrôlé. Je refuserai toute amende et irai au Tribunal de police défendre ma position si nécessaire. En refusant de me condamner au nom de l’égalité devant la loi et de la jurisprudence Zappelli, le Tribunal de Police rehaussera l’image de Genève en Suisse et dans le monde. Mon action est donc une oeuvre positive et charitable pour notre belle ville et pour son rayonnement.

Mais si le Tribunal de Police me condamne je refuserai l’amende et ferai de la prison à la place. C’est bien plus amusant. Monsieur Zappelli contribuera ainsi à amuser la République.

Les fausses cartes de polices ayant entre autres servi à coller des amendes à des resquilleurs, cette riposte est proportionnée. Cependant je n’en ferai pas usage pour aller voir des prostituées à moindre frais. Je pourrais faire valoir que le transport amoureux vaut bien un transport en tram, mais je ne veux pas abuser de mon abonnement.

Avant de prendre cette décision je me suis demandé s’il était futile de faire une telle action. Je me suis répondu que ce n’est pas plus futile que de fabriquer de fausses cartes de police et de les utiliser dans l’exercice de ses fonctions, puis d’être blanchi pour cette falsification. Je trouve même que fabriquer de fausses cartes de police et les utiliser, c'est assez énorme. C'est un grand pas dans la délinquance. J’ajoute que l’égalité devant la loi m’importe beaucoup. Et la démocratie s'use quand on ne la réveille pas de temps en temps.

J’espère contribuer à dérider les genevois. Dans la mesure du possible j’enregistrerai la scène si des contrôleurs me verbalisent, et je la mettrai en ligne.