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Néandertal: nouveau rapprochement avec Sapiens

Au XIXe siècle la découverte d’une deuxième humanité, celle des néandertaliens, confrontait  l’idée d’espèce «élue» qui serait celle dont nous descendons et dont nous sommes les représentants. Il y avait les singes et les Hommes. Des Hommes intelligents, malins, forcément différents de ce que l’on nommait les sauvages.

néandertal,sapiens,humanité,préhistoire,adn,virus,rétrovirus,génome,sauvage,terre,primitif,singe,allemagne,Dans ce XIXe siècle où les théories racistes s’élaboraient avec des prétentions scientifiques, il fallait préserver l’idée d’une humanité supérieure. Les signes présentés par ce squelette découvert en Allemagne dans la vallée de Neander dérangeait. Son crâne allongé vers l’arrière, le front plat, l’arcade sourcilière très marquée, le mention fuyant et le prognatisme de la mâchoire lui donnaient une allure relativement éloignée de nous.

Il a donc été d’abord décrit comme un sauvage, un être primitif ne pouvant être qualifié d’humain à part entière. La représentation de l’époque montrait un primate entièrement poilu et au visage n’ayant pas plus à voir avec l’humain que celui d’un grand singe.

Aujourd’hui on sait que cette représentation était erronée. Néandertal n’avait pas plus de poils que nous. Le reste de la peau était apparente et claire. Les cheveux étaient plutôt roux. Et depuis quelques années, depuis le séquençage de son ADN, on pense que Néandertal et Sapiens se sont croisés. En effet Sapiens d’Europe et d’Asie porte aujourd’hui environ 4% de gènes de Néandertal. Nous étions compatibles.

Il n’y a pas eu de races réellement différents: Sapiens, Néandertal et Denisova représentent une seule et même humanité, dont certains groupe se sont différenciés dans le temps, pour des raisons encore .

Une découverte encore plus récente confirme notre origine commune. On sait que les virus ont en partie marqué notre ADN. Des traces de rétrovirus très anciens peuvent être aujourd’hui décelées dans l’ADN comme le détaille Futura Science:
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«Les rétrovirus, comme le VIH, ont un mode d’action particulier. Lors de l’infection, le simple brin d’ARN qu’ils contiennent est rétrotranscrit en une séquence d’ADN intégrée par la suite dans le génome de la cellule hôte. Les virus détournent alors la machinerie cellulaire pour forcer la production de tous les constituants nécessaires à la synthèse de nouvelles unités virales libérées lors de la mort de la cellule infectée.

Cependant, les virus peuvent également rencontrer des difficultés durant leur cycle de vie, notamment en ne parvenant pas à détourner la machinerie cellulaire. L’ADN proviral reste alors dans notre patrimoine génétique sans être utilisé et se transmet de génération en génération. Près de 8 % de notre génome serait ainsi composé d’ADN viral dit fossile.

Des séquences de nucléotides propres à quatorze provirus humains endogènes de type K (HERV-K), des rétrovirus infiltrés dans le patrimoine génétique, ont été recherchées au sein des génomes d’Homo sapiens, d’Homo neanderthalensis et des Dénisoviens. Ces trois espèces partageraient des morceaux d'ADN appartenant à 13 provirus, probablement transmis par leurs ancêtres communs. Les infections remonteraient donc à plus de 800.000 ans. En revanche, le quatorzième provirus a uniquement été observé chez l’Homme de Néandertal et l’Homme de Denisova, prouvant ainsi que ces deux espèces avaient bien un ancêtre en commun, infecté voici 400.000 à 800.000 ans.»



On sait aujourd’hui que Néandertal était doté du gène du langage, qu’il avait une culture de l’outil, qu’il créait des oeuvres représentant le monde, qu’il connaissait la valeur symbolique de la parure, et qu’il s’était organisé en réseaux sociaux sur d’assez vastes territoire - ce qui lui permettait de mélanger les populations des clans et d’éviter la consanguinité. Il était donc très proche de l’Homme moderne, Sapiens, qui est la seule humanité restante aujourd’hui sur Terre.

 

Images: 1: "Wilma". Reconstruction réalisée en 2008 par Kennis et Kennis, photo par Joe McNally/NGS. 2: Ao, selon le film de Jacques Malaterre: "Ao, le dernier Néandertal".

Catégories : Science 2 commentaires

Commentaires

  • Il est erroné de prétendre que seul Sapiens est présent aujourd'hui sur terre. Il y a même là un problème majeur de dénomination que la classification scientifique devrait corriger prochainement.
    En effet, il est aujourd'hui admis que l'homo sapiens sapiens, à sa sortie d'Afrique (théorie de l"out of Africa") a rencontré l'homo neandertalis qui lui a légué 2 à 4% de ses gènes salvateurs, notamment HLA.
    Le métissage entre sapiens et néandertalis a donc fort logiquement donné naissance à un troisième "homo" dont nous sommes aujourd'hui.
    Le sapiens post métissage n'est plus le sapiens pré-métissage. 2% à minima de modification génétique constituent un tournant majeur dans l'évolution.
    Il va donc être temps de nous redéfinir par une appellation nouvelle afin de nous différencier du sapiens avant sa rencontre avec ce néandertal qui lui a tant apporté.

  • Merci pour ces précisions Bruno.

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