C’est le cri du coeur de la gauche française. De l’extrême droite aussi. En ce moment c’est la gauche qui crache sur les riches. Et fort. La une de Libération d’hier est un modèle de populisme qui aurait fait belle figure sur l’ancien canard facho «Je sais tout».
Ceux qui prétendaient que Sarkozy montait les français les uns contre les autres font pire. Il désignent au lynchage.
Suite à cela Libération a perdu 500’000 euros en pub. Il paraît que le journal s’en fiche et que Rotschild, propriétaire du titre, soutient sa rédaction. Libé ne serait-il plus que le fantôme de super riches qui se battent entre eux pour occuper le territoire?
Fanfrelande y est allé de son couplet patriote sur Bernard Arnault. Sarkozy faisait du Le Pen et Hollande fait du Sarkozy. Marine finira présidente. Aucune imagination.
La France n’a plus d’argent, il faut trouver rapidement 30 milliards, et en même temps le gouvernement baisse les taxes sur l’essence - donc diminue encore ses ressources - et propose de financer en partie le travail à temps partiel en cas de difficultés des entreprises. Avec quel argent? On ne sait pas. C’est à n’y rien comprendre.
L’imprécation fait pour un temps passer la pilule de l’impuissance politique. Après la réalité reprend le dessus. Il y a trois mois le pouvoir de gauche déclarait de manière tonitruante que le plan social de Peugeot était inacceptable. On apprend aujourd’hui que le gouvernement fait marche arrière et le valide.
Peut-être serait-il utile de donner envie de venir s’installer en France et d’y entreprendre. Rétribuer l'initiative plutôt que redistribuer ce que l'on prend à ceux qui entreprennent. Mais la France semble avoir pris la haine des entrepreneurs. Ça ne va pas aider à s’en sortir. Certes il faut prendre. Il ne s'agit pas de prétendre qu'un Etat organisé assurant une relative stabilité de la vie sociétale et des institutions peut vivre de rien. Mais augmenter les impôts sans faire venir plus d'argent est irréaliste.
En creux, on va peut-être comprendre ce qu'a tenté Sarkozy: faire venir l'argent en France et le garder. Il n'a pas vraiment réussi, certes. Mais avec ses changements réguliers et sa haine des riches, la France donne-t-elle envie de s'y installer et d'y créer des richesses? La question dérange car elle heurte des dogmes politiques et des réflexes culturels. Ah, si Napoléon revenait, il obligerait les autres pays à se plier à la fiscalité française et il irait chercher militairement les déserteurs fiscaux. La Belgique, la Suisse, Monaco, les Bahamas, et bien d'autres, envahis par l'armée française: la face du monde en serait changée...
La gauche française fera-t-elle fuir d’autres entrepreneurs? Elle pourrait bien ne gérer que le délabrement de l’économie avec ses augmentations d’impôts. Alors elle se défoule en criant:
«Riches, je vous hais!»
(Evangile de gauche, verset 1).