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France: un sondage surprenant

On dit souvent que les français sont très attachés à une présence forte de l’Etat et qu’ils plébiscitent cette sorte de puissance parentale. Il est vrai que la tradition est ancienne: depuis la royauté qui n’a eu de cesse de grouper les régions autour du pouvoir central, en passant par les jacobins de la Révolution, puis les empires ou les gouvernements de gauche, l’Etat français est et reste encore très puissant.

france,sondage,Etat,providence,entreprise,Au point d’être pléthorique selon un discours récurrent. L’adhésion populaire à cette conception d’Etat fort et autoritaire semble pourtant remise en question. Un sondage récent (cliquer pour agrandir) montre qu’une forte majorité de citoyens hexagonaux souhaite une diminution significative du volume de l’Etat par une réduction drastiquement ses dépenses.

L’Etat n’est plus perçu comme le sauveur mais en partie comme un frein au développement du pays. Il est remarquable que constater que les français souhaitent davantage de réformes! Et qu’ils reprochent à leurs gouvernants de n’avoir pas eu le courage de les entreprendre. On pense par exemple au nombre de couches de représentation (de la commune à l’Etat central) qui coûtent cher à la collectivité. Nicolas Sarkozy avait envisagé de supprimer soit les cantons soit les départements, mais a finalement reculé. La réforme aurait pourtant fait mouche. Réformer l’administration signifierait aussi simplifier les démarches. La conséquence serait une diminution spectaculaire du nombre des fonctionnaires et des élus avec leur staff. Ce qui ne peut se réaliser d’un coup sans jeter des millions de personnes au chômage. Nicolas Sarkozy avait commencé à réduire leur nombre en ne renouvelant pas les départs. François Hollande a repris la politique d’embauche et de gonflement des effectifs.

Un autre enseignement significatif de ce sondage: les français croient en l’individu et en l’entreprise et redonnent aux familles une place prépondérante dans la solidarité. Par ailleurs il appellent (à 46%) à une valorisation de l’innovation et de l’esprit d’entreprise.

«Le changement doit venir du citoyen ou des entreprises, l'Etat doit se réformer. Pour les Français, c'est le citoyen (75 % ) et dans une moindre mesure l'entreprise (55 %) qui est le meilleur vecteur du changement. C'est vers sa propre famille (50%) et pas vers l'Etat (1% et 6% aux services publics ou à la protection sociale) qu'un Français se tournerait pour l'aider en cas de difficulté.»

Les grands thèmes de la gauche sont en perte de vitesse puisqu’on peut lire (en filigrane certes mais le frisson existe) un début de repli face à l’Etat-Providence et parent, cela même si 44% des français pensent encore que le modèle social est un atout pour le pays. Ce modèle pourrait néanmoins être révisé à la baisse, en particulier dans le secteur des dépenses de santé. Pour valoriser l’individu, l’indemnité chômage pourrait être plus importante au cas où un ex-salarié propose un dossier solide pour devenir auto-entrepreneur. Cela exigerait également que les formalités administratives et la fiscalité soient plus favorables à l’entrepreneur.

C'est une idée parmi d'autres.

 

 

 

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Catégories : Politique 7 commentaires

Commentaires

  • Il est normal que les Français pensent cela: on leur vend l'idée que les dettes publiques (coût) font partie du PIB (richesses). Ces deux termes ont beau être antinomiques, on les utilise quand même.

  • Je profite de votre billet pour rebondir sur la polémique au CA de la ville au sujet de la cession de Naxoo à l'actionnaire minoritaire, Cablecom.

    Je suis partisan d'un Etat fort dans ses domaines régaliens étendus, c'est à dire pas limités à la protection des citoyens mais aussi à la promotion de l'accès à la culture et aux soins. Accessoirement je reconnais l'importance d'arbitrages dans les domaines de l'urbanisme et de la mobilité.

    Pour atteindre cet objectif il faut faire des choix, parfois douloureux.
    Si dans un premier temps il pouvait sembler louable de permettre l'accès à une information alternative et éviter de se complaire dans une forme de pensée unique provoquée par la diminution de l'offre des médias conventionnels, ce choix ne se justifie plus aujourd'hui puisque le citoyen dispose de sources si innombrables qu'il ne sait plus à quel saint se vouer.

    Mais surtout, comme on peut le vérifier dans à peu près tous les domaines, le privé est toujours plus efficace dans la rationalisation, l'adaptabilité, l'optimisation du rendement et la compétitivité. Alors qu'il ne dispose pas de subventions.
    Au contraire, le service public est une grosse usine à gaz inerte et les collaborateurs sont boulonnés à leurs sièges. Cette garantie de l'emploi les rend paresseux et les lenteurs administratives découragent les meilleurs volontés.

    Nous avons la chance en Suisse de ne pas subir les tares d'un Etat trop lourd comme chez nos voisins. Mais nous pourrions faire mieux. Naxoo est un premier pas dans ce sens. Le suivant devrait permettre de rationaliser les services de l'Etat en facilitant la transversalité et la mobilité des fonctionnaires dans les divers services en fonction des urgences. Tout l'inverse de ce qui se passe depuis pas mal de temps. Par exemple l'organisation de dépenses inutiles pour obtenir la reconduction de budgets surévalués.

  • "Au contraire, le service public est une grosse usine à gaz inerte et les collaborateurs sont boulonnés à leurs sièges. Cette garantie de l'emploi les rend paresseux et les lenteurs administratives découragent les meilleurs volontés"

    bien vu

    http://www.atlantico.fr/decryptage/quand-rentiers-capturent-etat-charles-gave-750624.html

  • @Leclercq. Le témoignage de cet élève de 27 ans est édifiant. Mais nous pourrions l'étendre à tous les domaines de formation et pas seulement aux études qui permettent d'accéder à l'administration publique.
    J'ai souvent observé que ceux qui se forment à outrance en accumulant les diplômes et les formations continues étaient aussi ceux qui manquaient le plus de confiance en eux. Ils compensent par un document qui prouverait leurs qualités alors que les formations sont inévitablement en décalage avec le monde réel. Malheureusement, par les temps qui courent, les employeurs reçoivent tellement d'offres qu'ils sont obligé de faire un premier tri en fonction de ces documents qui viennent édulcorer les CV. Ils passent ainsi à côté de collaborateurs brillants et motivés.

  • @Leclercq. Le témoignage de cet élève de 27 ans est édifiant. Mais nous pourrions l'étendre à tous les domaines de formation et pas seulement aux études qui permettent d'accéder à l'administration publique.
    J'ai souvent observé que ceux qui se forment à outrance en accumulant les diplômes et les formations continues étaient aussi ceux qui manquaient le plus de confiance en eux. Ils compensent par un document qui prouverait leurs qualités alors que les formations sont inévitablement en décalage avec le monde réel. Malheureusement, par les temps qui courent, les employeurs reçoivent tellement d'offres qu'ils sont obligé de faire un premier tri en fonction de ces documents qui viennent édulcorer les CV. Ils passent ainsi à côté de collaborateurs brillants et motivés.

  • L'idée de mobilité et de transversalité dans l'administration est intéressante. Elle ne peut s'appliquer à tous les postes, mais à une partie d'entre eux au moins. Il y a une piste à creuser, qui bousculerait pas mal de mentalités!

  • A Pierre Jenni: vous louez le privé. Pourtant la crise des subprimes n'est pas arrivée à cause d'un Etat trop gros, mais parce que certaines banques étaient trop grosses: si elles s'écroulaient, le système économique s'écroulait. L'Etat a donc dû les renflouer avec notre argent. En effet, les entreprises fonctionnent sans subsides...

    D'autre part, la Cour des comptes, la Défense, la Justice, la Poste, l'Education Nationale, la SNCF et tant d'autres services, sont des services publics, donc faisant partie de l'administration: des fonctionnaires, pourtant "le service public est une grosse usine à gaz". Beaucoup sont utiles.

    Il faut cesser de véhiculer des a-priori négatifs: les patrons sont des exploiteurs, les fonctionnaires des fainéants, les féministes sont des hystériques...
    La véritable raison du mille-feuille administratif est que l'Etat s'est décentralisé mais qu'il n'a pas réformé: il y a des doublons. Supprimons les doublons, et nous verrons si l'Etat est si contraignant que cela.

    Je rajouterai ceci: ceux qui ont gagné beaucoup d'argent par leur travail acharné et leur talent dans le privé, doivent-ils faire de l'évasion fiscale? Doit-on considérer qu'ils sont exemptés parce qu'ils créent de la richesse? Les fonctionnaires font partie de quelque chose de plus grand qu'eux: ils servent le bien public. Ils servent l'Etat car ils servent les citoyens.

    A hommelibre: les Affaires Etrangères appliquent déjà la transversalité; François Hollande était membre de la Cour des comptes avant d'être président.

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