L’annonce de l’entrée en dette de la Terre a fait le tour du monde le 21 août. La planète produit ou régénère moins que ce que nous consommons. Chaque année cette dette commence plus tôt. Comment est-ce possible?
Une organisation écologiste, le Global Footprint Network, fait cette mesure annuellement. Elle montre sa base de calcul en un schéma. Ce calcul appelle une question simple. Les sols produisent une à deux récolte par année, selon la région et la culture. Si la Terre a déjà produit ce qu’elle peut produire pour 2013, par exemple en céréales et en produits frais, cela devrait signifier qu’elle ne produira plus avant les récoltes de 2014.
Mais entretemps, nous mangeons quand-même. Qui donc fournit le pain du petit-déjeuner ou le sorgho, ou le riz?
- La Terre!
- Mais si elle a déjà tout produit?
- Les réserves accumulées.
- Le calcul tient forcément compte des réserves puisqu’il est établi en offre et demande. Or il est dit que la Terre accumule des dettes depuis 1970. 43 ans de dettes accumulées, à raison de quelques jours par année au début puis de quelques mois depuis un paquet d’années. On doit avoir accumulé des années de déficit. Que mangeons-nous? De la dette?
- Oui, nous mangeons de la dette.
- La dette à la banque c’est de l’argent inexistant. De l’argent inventé en tant que potentiel, qu’idée, pour devenir réel peu à peu sous forme de dépenses ou d’achat de biens. De l’argent à venir par notre travail, un investissement sur l’avenir. Mais le pain que je mange aujourd’hui n’est pas fabriqué avec les céréales de demain.
- Non en effet.
- Donc la Terre continue de produire?
- Oui.
- Dans les années 1960 environ 1/3 de l’humanité souffrait de la faim. Aujourd’hui, alors que nous sommes deux ou trois fois plus nombreux, moins de 1/6e de l’humanité souffre de la faim. La Terre a donc produit plus pour plus d’humains?
- En effet.
- Il n’est donc pas logique de diviser la bioproductivité par le nombre croissant d’habitant.
- C’est une vue globale. Moins de forêts et moins d’eau douce ou un épuisement de la nappe phréatique régénéreront moins et irrigueront de moins en moins les sols, qui du coup produiront moins.
- D’accord, mais ce discours est tenu depuis des décennies. Or il se passe le contraire. Les méthodes de culture sont améliorées, les nouvelles variétés de plantes cultivables produisent plus, l’agriculture biologique se développe et régénère les sols. Si le réchauffement se confirme et s’accentue, il est promis plus de pluies dans de nombreuses régions parce qu’il y aura plus d’évaporation des océans, et donc les nappes phréatiques se rechargeront. Ces paramètres sont-ils pris en compte dans la mesure réalisée par le Global Footprint Network?
- Je ne sais pas.
- En tous cas le boulanger a toujours du pain dans sa boutique. La dette de bioproductivité semble bien abstraite. Ou alors le calcul est incomplet. Si quelqu'un peut expliquer précisément cette dette et exposer l'ensemble des paramètres pris en compte, on verrait lesquels ont été ignorés. Non?
- ...
- Pourquoi faudrait-il prendre pour argent comptant un chiffre non expliqué et anxiogène? Peut-on demander des comptes à ceux qui font ces comptes? Je n'ai vu aucun média se poser de questions sur cette date du 21 août et sur les paramètres introduits dans le calcul. Etrange. Une raison de douter.
Commentaires
Quelle triste nouvelle ... il fallait quand même s'y attendre un peu ... depuis le temps que l'on nous averti.
Depuis la fin de la guerre on nous bassine avec ces chantages alimentaires
De toutes manières s'il n'y a plus rien à manger on est rassuré grâce a la bio déconnomologie,les cerveaux ne souffriront plus de famine .
On va finir par croire que tous les habitants dépensant pour manger alors qu'ils n'ont pas faim et obéissant aveuglément aux fameux ,faut manger trois fois par jour sont en fait tous atteints de Tocs ou alors n'osent -ils de peur d'être condamnés à on ne sait quelle punition ,enfreindre cette maxime
Mais peut-être faut-il avoir souffert vraiment de la faim pour sentir le ridicule caché sous ses peurs qui doivent faire rougir d'envie des pasteurs décédés depuis longtemps qui eux grâce a l'argent versé à la sortie du culte s'empressaient acheter des confiseries pour la classe la plus aisée qui arrivait toujours en dernier lors de la cérémonie pour encore mieux ridiculiser les plus pauvres
Pourquoi avoir peur ,les Africains sont plus malins que les Européens.Ils ont compris que pour se sauver fallait pas continuer de croire aux belles paroles qui restent sans lendemain
Et quand on aura interdit à tous les éoolos de voyager ,enfin la faim disparaitra grâce aux chasses permettant de nourrir des familles d'Inuits qui elles crèvent de faim pour sauver la nature.Encore une fois on ne doit jamais sauver celle-ci au détriment des indigènes
Les enfants de demain auront un lourd tribut à payer pour la déconnologie d'aujourd'hui!
Je roule et je suis sur la réserve, mais ça roule quand même. Alors tout ce qui me dira que j'ai un problème ne sera que des conneries ?
Il y a une latence entre les signes d'un processus déséquilibré et l'arrêt complet d'un système. Heureusement d'ailleurs !
C'est clair que l'indicateur de ces ONG est un peu brumeux. A force de tirer des moyennes de chaque paramètre et de les confronter entre eux , on ne trouve pas forcément le reflet de la réalité présente.
Il n'empêche .... On peut s'arranger de faire 3 récoltes au lieu d'une seule, il n'empêche pas que les éléments du sol s'appauvriront et que chaque épis sera moins riche en valeurs nutritionnels
D'après ce que j'en comprends le système de calcul de la régénération des sols n'est pas indiqué. Mais on peut largement supposer qu'a force de prendre des terres pour la culture et les habitations est un système d'emprunt sur un des paramètres participant à l'équilibre général.
Le problème est qu'il semble que notre dynamique emprunte dans un peu tous les systèmes tampons existants.
Finalement, il me semble que l'on peut bien affirmer que nous consommons plus que ce que la terre peut donner "de manière équilibrée" et que nous empruntons sur des systèmes tampons de la biosphère. Même si dans ce genre d'étude, il y a des variables qui ne sont pas prises en comptes (exemple les éléments qui nous viennent du soleil et du cosmos ne sont pas maîtrisable mathématiquement)
"L’annonce de l’entrée en dette de la Terre a fait le tour du monde le 21 août."
Pas un mot en France, en tout cas. Ni vu, ni connu.
Bonjour John,
Cela fait un moment que je me questionne sur ce genre d'informations. Ce qui est clair:
- Elles proviennent toujours d'obscures associations activistes. Étonnamment, aucun scientifique indépendant n'a jamais produit d'étude confirmant ces affirmations.
- Aucun mot sur le processus scientifique qui a (devrait avoir) conduit à ces conclusions. On affirme, c'est tout.
A défaut de base scientifique fiable, je considère donc ce genre d'information nulle et non-avenue. Je pense qu'en réalité, personne ne sait combien la Terre peut produire. Comme vous le dites, elle produit aujourd'hui bien plus qu'il y a quelques décennies, et il est probable qu'on puisse produire encore plus.
Par contre, il est évident que la surproduction a un prix. Appauvrissement des sols, amenuisements des réserves d'eau douce, etc... Il est aussi probable que ça ait un impact sur la santé au travers de l'utilisation de pesticides et autres produits chimiques. Quoi qu'il arrive je suis persuadé que la surpopulation est le grand fléau du 21ème siècle.
Ce texte met en évidence des interrogations hautement légitimes sur le calcul et la validité de ce qu'on nomme "empreinte écologique".
Un petit bouquin paru chez la Découverte fait très bien le tour de la question: http://bit.ly/12F2V3e
En gros, c'est bien évidemment le capital non-renouvelable qui pose problème, même si le problème peut être différé (parfois longtemps). L'agriculture dans le Sud-Ouest des Etats-Unis continue à produire beaucoup, mais est dépendante d'intrants qui ne sont pas pérenne (eau de nappes phréatiques fossiles, engrais de synthèse,...). Elle permet toujours de nourrir les Américains, mais l'on sait que ce n'est pas durable.
L'empreinte écologique entend comparer le capital-nature renouvelable annuellement (car il ne faut pas oublier que certaines ressources naturelles renouvelables, comme le poisson, peuvent disparaître par surexploitation) et la prédation humaine sur ce capital. La question va d'ailleurs au-delà du problème de l'alimentation et concerne l'ensemble des activités humaines.
Evidemment le calcul des deux termes de l'équation est très complexe sur le plan méthodologique et les incertitudes sont énormes (Comment tenir compte par exemple de l'énergie nucléaire ?).
Cela étant, contrairement à ce qu'affirment certains commentaires et sous-entend le texte, le débat se tient de façon transparente dans un nombre important de chaires universitaires et, si les méthodes et les résultats sont discutés, il semble clair pour tous que la prédation humaine excède largement les capacités de régénération de l'environnement... et que cette prédation est très inégalement réparties entre les régions et au sein des régions.
Merci pour cette info, je trouve aberrant que l'on nous parle de déficit alimentaire alors qu'on jette une quantité astronomique de nourriture tous les jours (j'ai entendu le chiffre global de 50% mais à vérifier). Nous sommes plutôt en sur-production et si nous produisions de manière plus intelligente il ne devrait plus y avoir de famine.
La terre ne se régénère pas d'elle même ? Ce qui est le plus nuisible c'est la pollution industrielle, ou les produits comme le roundup qui tue et empoisonne nos terres il faudrait plus se mobiliser pour arrêter tout cela.
Bon ben tant qu'à faire autant profiter de la discussion :
http://www.pollinis.org/