Les Beatles chanteraient «Here comes the sun» et Obélix dirait «Ils sont fous ces norvégiens» si d’aventure il visitait la Scandinavie. A supposer qu’il passe par la petite ville de Rjukan. C’est une ville de 3’500 habitants dans le sud de la Norvège. Elle est construite dans une vallée si serrée qu’elle ne reçoit jamais les rayons du soleil de septembre à mars. Au point où un téléphérique avait été construit pour transporter les habitants vers les sommets voisins.

Et bien cela va changer. Imaginés il y a 100 ans déjà, mais irréalisables à l’époque par manque de technologie appropriée, trois miroirs géants pilotés par ordinateurs sont installés sur une crête au-dessus de la ville. L'inauguration est prévue pour la semaine prochaine. Pendant l’hiver ils renverront quotidiennement les rayons du soleil vers la place centrale, formant un îlot d’environ 600 m2 de lumière réfléchie. (Images 1 et 2 Reuters, cliquer pour agrandir).

600 m2 ce n’est guère qu’une tache. Un petit carré de 25 mètres de côté environ. Il sera difficile d’y entasser tous les 3’500 habitants en même temps. Va-t-on distribuer des tickets  et former des files d’attente? Sur environ 6 heures de soleil par jour de beau temps, soit 360 minutes, cela fait court le bain de soleil, même en se serrant à deux par mètre carré. Pas de quoi porter un hâle ravageur.

Sans compter l’attrait touristique: 1’000 visiteurs par jour raccourciraient encore le temps de bonheur. Par contre la municipalité pourrait monnayer les tickets et payer des vacances en Espagne pour les enfants!

Cela dit le coup des miroirs n’est pas nouveau. En Italie, le village de Viganella en a fait installer en 2006. Le résultat est plutôt sympathique (image 3).

Mais pourquoi n’ont-ils pas tenté des incantations de nature à faire venir le soleil directement au-dessus de leur ville?

Je leur propose de chanter avec ces demoiselles qui, je n’en doute pas, y feront croire au soleil, jusqu’au miracle: