Dans un dénuement total, les yeux encore remplis de ce qu’ils ont vu: maisons détruites, proches noyés, ravage de leurs villes et villages, les survivants du typhon Haiyan errent dans les décombres qui jonchent le sol comme un tapis continu, sur des dizaines de kilomètres carrés.
D’autres survivants attendent, en file de milliers de personnes, la boisson et la nourriture venue des avions, ou des navires de l’US Navy. Ils n’ont plus rien, que leur corps et les quelques vêtements qu’ils portaient au moment du drame. Plus rien que des enfants dans les bras et une lueur de vie toujours présente dans les regards, plus forte que la terreur.
Le vent, la pluie, sont le lot d’un ouragan. Mais il faut voir le déferlement de la mer sur toutes les villes côtières touchées par Haiyan pour prendre la mesure du choc: l’eau déferle comme un troupeau innombrable de bisons enragés que rien n’arrête. Une telle ampleur dans la destruction est difficilement imaginable. L’aspiration du typhon a créé un immense tsunami. La courte séquence diffusée hier soir par la RTS montre l’extrême violence des éléments (voir plus bas).
Une correspondante de la chaine Al-Jazira témoigne:
«Nous nous accrochions au plafond, quand soudain le toit a été arraché par le vent. [...] Le bruit était incroyable, difficile à expliquer, c'était comme une bête furieuse, on ne pouvait rien voir mais on pouvait seulement sentir tous les débris qui volaient partout autour de nous, pendant deux heures. Tout ce que nous avions autour de nous s'était envolés, à l'exception des vêtements qu'on portait.»
Il faut aussi entendre ces témoignages de sauveteurs, et ceux des habitants. Comme celui ce cette mère à la fin du reportage de Mise au point, qui a été emportée sous l’eau, qui a survécu, et qui, juste après avoir repris son souffle, a retrouvé sa fillette de 5 ans noyée par la même vague. Il faut ressentir ce qui se passe dans le coeur de ces personnes pour prendre la mesure de l’extrême. L’émotion, souvent déplacée à la télévision, est ici a sa plus juste place, pudique même car au-delà des mots et des larmes.
Alors voilà, devant tant de dénuement, les survivants ont un évident, un criant, un hurlant besoin de tout. C’est dans un tel moment qu’au-delà de l’aide apportée déjà par les autorités du pays, dépassées - matériel et médicaments des sections locales de sauvetage ont été emportés par le vent et les vagues, au-delà de l’aide apportée aussi par différents gouvernements, nous pouvons, nous devons être solidaires et apporter notre contribution personnelle pour soulager leur détresse. C’est le minimum de ce qu’un humain doit faire envers un autre humain. Elle contribuera entre autre à la reconstruction d’une vaste région habitée par des millions de personnes, une région où règne aujourd’hui la désolation.
Chacun, chacune à sa manière, dans la mesure de ses moyens.
La Chaine du Bonheur fait aujourd’hui une opération spéciale. Le site: www.bonheur.ch, et le CCP: 10-15000-6.
http://www.bonheur.ch
Le numéro de téléphone gratuit: 0800 87 07 07.
A 07h45 les promesses de dons s’élèvent à 102’565 Frs.
Voir aussi le reportage sur Mise au Point:
http://www.rts.ch/emissions/mise-au-point/5276493-mise-au-point.html
La séquence diffusée par la RTS:
Commentaires
Mais que c'est beau ! Que d'émotions ! Nul doute que toutes ces demoiselles vont se pâmer devant votre grandeur d'âme ! Après la chansonnette rikiki, l'humanitarisme téléphoné. Vous êtes décidément de toutes les astuces pour tringler la minette de base, HL...
Merci Hommelibre pour ce billet si détaillé en matière d'information et d'émotion qui font honneur à la blogosphère! Bien à toi!
Géo
vos lunettes fumée au cynisme rend le monde encore plus crade
A défaut de verser un don à la chaîne du bonheur, on peut aussi se cotiser pour expédier Géo aux Philippines. On ne sait pas trop ce qu'ils en feront, mais ils pourront toujours organiser des spectacles pour distraire les enfants : "Rolando le clown ronchon". Un régal...
Si Renaud s'en était déjà pris aux Enfoirés, il n'est désormais plus le seul ! Dans les colonnes du Point, Jean-Louis Murat dit sans détour ce qu'il pense de la troupe d'artistes qui se mobilisent chaque année pour les Restos du Coeur. Pour lui, ce n'est ni plus ni moins qu'un "système dégoûtant" !
jean-Louis Murat sur les restos du coeur :
"Les jolis coeurs, les-plus-généreux-que-moi-tu-meurs, je n'y crois pas du tout. La vraie générosité, elle est silencieuse. Ca ne doit pas devenir un élément de promotion" explique-t-il, avant de s'en prendre aux artistes qui se joignent au monde de la politique : "C'est le triomphe de l'hypocrisie. Les chanteurs se mettent toujours du côté du manche. La vie d'artiste est beaucoup plus confortable si tu es vaguement contre. Ils essaient de se placer sous une sorte de lumière marxiste. Ils disent : je suis un rebelle, je suis socialiste. Tous les cons font ça".
Je souligne : tous les cons font ça...
:-)
Je ne suis pas fan de sa musique mais j'aime bien ce qu'il dit.
Bon. Veuillez accepter mes excuses pour la dureté excessive de mon premier commentaire. Soit dit en passant, cette dureté était aussi due au fait que j'aimais beaucoup ce que vous écrivez...