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Hitler, ce héros

J’aime le biniou. La cornemuse. Qu’elle soit d’Irlande, d’Ecosse, de Bretagne ou de Galice. Le son me fascine et me fait rêver. Les cornemuses jouent de la musique populaire mais aussi militaire. Cette dernière fait l’objet de «tattoo».

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Non pas les tatous, ces animaux étranges. Ni Audrey Tautou. Les tattoo sont des festivals de musique militaire. Alors quand la télé romande annonce un résumé du tattoo d’Edinburgh, le célèbre grand tattoo, j’allume le poste et j’écoute d’une oreille en tapotant sur mon clavier de l’autre. Non pas que la musique militaire soit ma tasse de thé artistique mais il y a souvent de la cornemuse. J’aime donc l’instrument, et j’aime aussi entendre ces fanfares et chorales réunies pour fêter la musique avec des milliers de spectateurs enthousiastes.

Ce soir il n’y a pas beaucoup de cornemuses. Les fanfares militaires sont plutôt classiques et symphoniques. Quand le présentateur annonce une fanfare de Mongolie, les sons se font plus étranges et langoureux. Le court spectacle de quelques minutes qui illustre la musique est un hommage à Gengis Khan, le chef de guerre qui fonda l’empire mongol au XIIe siècle.

Et là je fais «oups!». Gengis Khan? Fondateur d’empire, certes. Mais à quel prix? Très tôt il rassemble des tribus et forme une armée avec laquelle il s’empare du pouvoir en Asie hitler,gengis khan,tattoo,cornemuse,histoire,guerre,nazis,vikings,nietzsche,zarathoustra,allemagne,france,honneur,mongols,chine,pékin,victime,révolution,terreur,inquisitioncentrale, jusqu’en Corée. Puis il conquiert la Chine, assiège Pékin, rase la cité et tue tous ses habitants (plus de 500’000 à l’époque).

Le tyran

Comme souvent avec les tyrans, la perception de ce conquérant est double. Côté positif on lui doit des lois contre la capture des femmes et le développement du commerce mondial. Côté négatif on lui impute des massacres abominables. Il est décrit comme un chef militaire particulièrement cruel. On parle de son régime comme responsable de génocides. Ses descendants ont étendu l’empire jusqu’en Europe: le chemin de cette conquête fut rougi du sang de tous les villages qu’ils traversèrent jusqu’en Hongrie. Ils détruisirent de nombreuses villes d’importance et les civilisations qui se trouvaient sur leur chemin. L’empire mongol, le plus vaste empire connu à ce jour, provoqua un coup d’arrêt, voire un retour en arrière historique des régions conquises.

Alors, voir cet hommage à Gengis Khan dans un spectacle applaudi par des milliers de gens, cela me paraît soudain bien singulier. Mais l’Histoire dure et les émotions passent. Aujourd’hui on rit en voyant les esclaves dessinés dans Astérix et Cléopâtre. Comme si l’esclavage avait quelque chose d’amusant. On regarde Alexandre le Grand, conquérant acharné, comme un héros. On s’enflamme à l’éloge de la Révolution française dans hitler,gengis khan,tattoo,cornemuse,histoire,guerre,nazis,vikings,nietzsche,zarathoustra,allemagne,france,honneur,mongols,chine,pékin,victime,révolution,terreur,inquisition«1789», comédie musicale mise à la sauce romantique. On oublie que la Terreur fut l’un des régimes les plus sordides que l’Europe ait connu, reléguant l’Inquisition au rang de bluette pour adolescentes amoureuses de James Blunt.

Le héros

J’imagine alors que dans quelques décennies ou siècles on créera un grand spectacle qui pourrait s’intituler: «1933». On y racontera l’irrésistible ascension d’un certain Adolf, mais pas comme Brecht l’a fait. On en fera une victime incomprise dans sa jeunesse, identifiant son sort personnel à celui d’une Allemagne humiliée par la France et les alliés après la première guerre mondiale. La prise de pouvoir de 1933 sera la démonstration de son génie politique. On parlera de ses méthodes comme on parlerait de Napoléon et l’on louera sa reconstruction de l’Etat. On rappellera ce qu’il fit pour son pays: des autoroutes, la Volkswagen, du travail, une sorte d’égalité socialisante, une admiration pour les femmes. Et surtout on rappellera qu’il lavait l’honneur déchu de la nation allemande. Il sera présenté comme un héros, comme Gengis Khan, Alexandre le Grand, Robespierre, etc. On passera la Shoah et la Gestapo aux pertes et profits de la guerre, comme partout. On s’enflammera au salut nazi fait par des dizaines de figurants marchant d'un pas ordonné comme on fait le salut romain dans les péplums, comme on porte haut les insignes des conquérants vikings. La croix gammée sera dessinée en couleur or sur un ciel sans limites.
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A la fin, le suicide dans le bunker sera extatique: un tableau gris et rouge, enfumé, dans un monde apocalyptique en ruine et en feu. Hitler, debout, seul, la mèche sur les yeux, regardera par une brèche du bunker son oeuvre détruite, dans le vrombissement des avions et le fracas des bombes. Sur une musique wagnérienne il se suicidera dans une posture d’une dignité certaine.

Alors, une voix off, grave, citera cet extrait de Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietzsche:

«L'homme est une corde tendue entre la bête et le Surhomme, une corde au-dessus d'un abîme.»

Et le rideau tombera lentement sur une épopée majeure du XXe siècle.

Oui, bien sûr, un tel spectacle sera un jour monté. Et personne ne trouvera cela choquant. Les humains ont la mémoire incertaine. Et ils aiment l’intensité pour l’intensité. Ils seront servis. Mais on ne l'écrira pas seulement comme un divertissement anodin. On l'écrira parce que l'horreur figée du nazisme fait oublier la démesure du personnage, son aspect mythique rejoignant les dieux de l'Olympe (dont la cruauté ne fut pas négligeable). On l'écrira pour digérer, pour ne pas laisser la part fascinante du personnage ressurgir de l'ombre où on l'a mise et revenir en force par mouvement de balancier.

 

On l'écrira, et le spectacle aura du succès. La musique, elle, ne sera pas de cornemuse.

 

 

Et Robespierre, version résistant romantique dans 1789:

 

Catégories : Politique 26 commentaires

Commentaires

  • Bonjour John, vous ne pouvez pas confondre comme cela 1789 et 1933! Le projet d'Hitler était le fascisme et l'Empire du Mal. Le projet de 1789 était d'abattre la tyrannie royale et de trouver les bases démocratiques dont le siècle des Lumières avaient théorisé son avènement. Entre nazisme et démocratie, mon coeur ne balance absolument pas. Il y a des guerres à mener. Et ceux de la Résistance contre le nazisme était une guerre pour la liberté contre la folie hitlérienne.

    Pour la bluette, je suppose que celles et ceux de 1789 devaient quand même trouver des moments romantiques et amoureux pour se fortifier dans le combat avant la mort probable face aux fusils du roi... Enfin bref, l'amour romantique ne peut être dissocier de la lutte pour la liberté. Oui. Je sais. Hitler recevait des milliers de lettres d'amour de folles qui se pâmaient devant le pouvoir satanique qu'il avait acquis... Je n'appellerai pas ça du romantisme mais de la fascination pour le fascisme d'un homme qui avait des idées pures et des ennemis à crever par millions pour installer son règne de pureté débile...

  • L'idée principale est que Hitler sera un jour moins diabolisé qu'aujourd'hui, comme tous les tyrans. Voir des occidentaux applaudir à une représentation sur Gengis Khan c'est comme voir des français applaudir un jour à un spectacle dont Hitler sera la vedette, dans des poses valorisantes. Entre les deux il n'y a qu'une question de temps.

    La royauté n'était pas une tyrannie à l'époque de la Révolution. Elle voulaigt limiter le pouvoir de la noblesse, ce qui servait le tiers-état. D'ailleurs la Révolution fut surtout une affaire parisienne et de manque de pain, le tout utilisé par ceux qui voulaient être califes à la place du calife. La Révolution fut construite sur la haine de la civilisation médiévale, au point où les "Lumières" inventèrent la Légende noire, le droit de cuissage, etc. Elle fut aussi la spoliation des biens de l'église par la bourgeoisie montante. L'église s'occupait du social, des hôpitaux, d'enseignement, entre autres. Après la Révolution il n'y a plus eu aucune aide sociale pendant un long temps. Par contre il y eut les guerres napoléoniennes qui ont ensanglanté l'Europe. Magnifier Robespierre c'est presque comme faire l'éloge de Caligula. On ne sait lequel fut le plus fou.

    La Révolution a-t-elle donné la démocratie? Pas vraiment. Il en a fallu d'autres. La décomposition de l'Europe pendant le siècle qui a suivi a produit le besoin de reconstruction d'identités nationales, d'Etats forts (grâce à quoi d'ailleurs on imposa la conscription et les guerres furent bien plus facile à faire). Suite à l'échec allemand de la première guerre mondiale, le nazisme est d'abord apparu comme un idéal social et identitaire. C'est pour cela entre autres que des gens y ont adhéré. Ils auraient dû lire Mein Kampf. Et encore, la violence contre les juifs était tellement habituelle et générale que cela ne choquait pas comme aujourd'hui.

    La Révolution a aussi produit des pays divisés contre eux-mêmes.

    Son idéologie officielle (liberté, démocratie) est critiquable (il faut oser critiquer les doxas) et peu évidente vu la suite.

  • Au fait, ce ne sont pas les fusils du roi qui ont tué environ 100'000 personne et emprisonné 500'000: c'étaient ceux de la Terreur et la guillotine.

  • Votre article est une réflexion intéressante sur la subjectivité de la mémoire face aux faits "historique". Ici on parle de la cruauté des uns, de la libération des autres au prix de sacrifices plus ou moins indispensables.
    Oui l'histoire est avant tout un tri, un tri à l'aune de la pensée du jour qui glorifie les uns (la révolution, Napoléon) et condamnent les autres (Hitler et d'autres). C'est à mon avis un mode de faire destiné à se donner bonne conscience sans entrer dans les détails qui gênent. Hitler un monstre, certes mais que dire du communisme et de ses -au bas mot- 70 millions de sacrifiées sur l'autel de cette idéologie ? Merci d'avoir rappelé en quelques mots combien l'image reconstruite est souvent loin de la réalité historique, par idéologie , oui, mais souvent par simple commodité intellectuelle que j'appellerais paresse.

  • C'est un de vos plus brillants billets, en effet. En 1959, on avait reçu au chalet deux jeunes Allemands après un échange. Ils avaient dans les 14-15 ans et n'avaient jamais entendu parler d'Hitler...

    Dans les années 90, j'ai travaillé pour des bureaux allemands en Afrique. On se côtoie plus entre collègues quand on est isolé dans une petite ville de province du Burkina qu'en Europe. Donc on parle beaucoup... Leur refus de leur histoire sautait aux yeux. Par contre, ils parlaient beaucoup de l'or des Juifs dans les banques helvétiques...

    Mein Kampf est un livre interdit, alors qu'en exergue de la version en français, vous pouvez y lire : "Tout Français doit lire ce livre", signé Maréchal Lyautey...
    Hitler était évidemment opposé à sa traduction dans cette langue...

    uranus2011 relève avec justesse l'aveuglement de nos historiens sur le communisme que l'on peut qualifier de fascisme rouge : parti unique, confusion de l'Etat avec le parti, totalitarisme, embrigadement doctrinaire de la jeunesse, culte de la personnalité du Führer ou du Guide Suprême ou du Grand Timonier, visées impérialistes sur le reste du monde...
    C'est pourquoi il faut encore et toujours rappeler que dans national-socialisme, il y a socialisme. Les SA ont été éliminés parce que justement, ils l'étaient un peu trop, socialistes...
    Hitler au départ était prévu comme fer de lance anti-bolchévique et la marionnette s'est retournée contre ses maîtres en s'alliant avec Staline pour d'abord détruire les démocraties occidentales.

    Et effectivement, si l'Humanité ne s'éteint pas d'ici là..., on peut imaginer que Hitler soit transformé en héros de festival populaire dans quelques dizaines d'années sur fond de culte de Wotan. A moins que les historiens ne deviennent enfin des gens sérieux qui font leur boulot et non de la propagande en refaisant l'Histoire ? Je n'ai pas besoin de dire à quoi je pense...

  • HL, je ne dispose pas de votre mail privé et donc j'envoie ce texte sur votre blog. Il n'y a pas de lien possible, je l'ai moi-même recopié. Je pense que vous lirez cela avec un certain intérêt...

    C.G Jung, 1945, Aspects du drame contemporain
    (Article paru dans la « Neue Schweizer Rundschau »)

    « Les événements qui se sont déroulés en Allemagne et la dévastation morale de toute une génération d’un peuple qui compte 80 millions d’habitants constituent pour tout Européen un rude coup. On pouvait jadis reléguer de telles horreurs dans la lointaine Asie… Qu’un membre de la famille culturelle européenne ait pu en arriver aux camps de concentration, jette sur tous les autres une lumière troublante. Car enfin, qui sommes –nous pour nous imaginer qu’une chose pareille soit absolument impossible chez nous ? Multiplions pour un instant la population suisse par vingt, et nous voilà 80 millions d’âmes. Du même coup, l’intelligence de notre opinion publique et notre morale civique s’en trouveraient divisées d’autant, en raison de l’influence catastrophique qu’a, au point de vue spirituel et moral, toute accumulation grégaire, toute agglutination en masses.

    Cela est la base même des crimes collectifs, et il ne faut rien moins qu'un miracle qu'il ne s'en produise point. Croyons-nous sérieusement que nous en aurions été préservés, nous qui avons parmi nous bon nombre de traîtres et de psychopathes politiques ?
    Avec horreur nous avons pris conscience de tout ce dont l'homme est capable et de ce dont nous aurions été capables aussi. Depuis lors, un affreux doute en l'humanité nous tenaille, en cette humanité dont nous sommes faits et dont nous sommes une parcelle. Certes pareille dégénérescence suppose la réalisation de certaines conditions préalables, dont la principale est l'accumulation de masses citadines, industrialisées, c'est-à-dire occupées à des travaux spécialisés et monotones, masses humaines déracinées qui ont perdu les instincts les plus sains, jusqu'à l'instinct de conservation.

    En effet, dans la mesure où l'on attend de l'Etat protection et sollicitude, l'instinct de conservation se perd, ce qui est un symptôme alarmant. Tout attendre de l’Etat,cela signifie qu’on attend tout des « autres » au lieu de compter sur soi. Chacun s’appuie sur l’autre, dans un faux sentiment de sécurité. Car pour être dix mille à s’accrocher les uns aux autres, on n’en est pas moins suspendu dans les airs, avec la seule différence que l’on ne ressent plus l’insécurité qui vous entoure. Compter toujours davantage sur la protection de l’Etat n’est pas de bon augure, car cela signifie que le peuple est en train de se transformer en un troupeau de moutons, qui escomptent toujourd que les bergers les conduiront sur de gras pâturages. Mais bientôt la houlette devient règle de fer et les bergers se changent en loups. Ce fut un spectacle pénible que d’assister au soupir de soulagement que poussa l’Allemagne tout entière lorsqu’un psychopathe atteint de la folie des grandeurs lui déclara : « Je prends sur moi l’entière responsabilité ». Quiconque a encore en apanage un instinct de conservation intact sent parfaitement que seul un imposteur peut prétendre vouloir le soulager de toute sa responsabilité. Un homme sain d’esprit songera-t-il à prendre la responsabilité de l’existence d’autrui ? Quiconque promet tout ne tiendra rien, et quiconque promet trop court le danger d’en venir aux expédients pour tenir ses promesses, ce qui le met sur la pente de la catastrophe. L’extension continuelle de la prévoyance étatisante est, certes, en un sens très belle, mais elle donne d’autre part fort à penser, car elle escamote la responsabilité individuelle et produit des caractères infantiles et moutonniers. Elle s’accompagne en outre du danger que les gens irresponsables n’exploitent finalement les hommes capables, comme cela s’est produit en Allemagne sur une vaste échelle. Il faut veiller, coûte que coûte, à ce que soit préservé l’instinct de conservation du citoyen ; car l’homme privé des racines nourricières de ses instincts devient la proie des vents. Il n’est plus qu’un animal malade, démoralisé et dégénéré, et ce n’est qu’à travers une catastrophe qu’il a une chance de recouvrer la santé."

    On voit l'initiative UDC du 9 février ou Ecopop selon un autre angle, après ces remarques de Jung sur "toute accumulation grégaire, toute agglutination en masses", non ?

  • Jung est un des penseurs qui creusait au-delà des limites convenues. Cette analyse est une clé importante. On pourrait aussi ajouter, en prolongement parfait, quelques réflexions de Girard sur le désir mimétique et le bouc émissaire.

    Depuis quelques années j'ai réalisé combien l'Histoire est enseignée selon une idéologie. Réécrire le passé ou en sélectionner quelques aspects et leur donner une teinte unique est un vrai sport! Cela dure depuis des siècles. Ce n'est que depuis quelques décennies par exemple que des historiens parlent du Moyen-Âge en démontant la Légende noire. On peut faire les mêmes observations avec de nombreux épisodes du passé, ou avec la lecture féministe de l'Histoire de la société.

    Idéologie pour les uns, paresse pour les autres, peut-être. Il me paraît en tous cas important de libérer la parole et d'oser les débats.

  • Votre comparaison avec Napoléon me semble particulièrement intéressante.

    Il est vrai qu'aujourd'hui encore, l'Empereur et son bilan divisent, les uns le considérant comme un héros, les autres comme un impitoyable tyran.

    Mais il faut se rappeler qu'à la Restauration, l'Usurpateur était considéré comme le Mal personnifié, et que ses partisans étaient impitoyablement pourchassés comme le seraient de vulgaires néo-nazis de nos jours. Souvenez-vous que dans le roman de Dumas père (publié 30 ans après les "faits"), Edmond Dantès fut condamné sur la fausse accusation de bonapartisme.

    Ce n'est que plus tard que surgit le mythe napoléonien, d'abord dans les milieux nostalgiques de la grandeur militaire de la France, avant d'être popularisé par de nombreux artistes et écrivains.

    Aujourd'hui, ce qui demeure le plus grand obstacle à la réhabilitation du Führer (outre le fait que, comme le disait Brasillach, l'histoire est écrite par les vainqueurs), c'est tout de même son acharnement à détruire certains groupes ethniques (Juifs, Tziganes), ce qu'on ne pourra guère reprocher à Napoléon, pourtant grand dévoreur d'hommes (le rétablissement de l'esclavage n'était pas comparable, s'agissant cyniquement d'une mesure de réalisme économique en faveur des colonies antillaises). En notre siècle où prévaut l'antiracisme, cela ne peut pas passer.

  • @uranus2011 et @HL

    Très très pertinentes vos réflexions. C'est vrai qu'aujourd'hui nous vivons sous le règne de la paresse intellectuelle.

  • @ Mikhail:


    Merci pour les précisions que vous apportez, et pour rappeler que l'Histoire est écrite par les vainqueurs...

    En effet Napoléon n'a pas commis de meurtres de masse pour des motifs ethniques. Il n'a pas repris l'antisémitisme européen latent (qui existait aussi dans les pays musulmans et non seulement en Europe).

    Il faudra bien un jour digérer l'Histoire si l'on veut éviter de retomber dans ces mécanismes mortifères. Je pense pour ma part que l'on n'a pas digéré les deux derniers siècles et qu'il faudrait repenser et reparler d'où nous venons.

    L'antiracisme actuel est une tentative de réponse au rejet du "différent" qui a pris des proportions d'un système au XXe siècle. (Parenthèse: il est étrange de constater que la tendance intellectuelle actuelle est l'indifférenciation, par le gender, par l'égalitarisme, etc). La tentative antiraciste est maladroite et peu efficace car la pénalisation et la stigmatisation émotionnelle ne changent pas les esprits. Le rejet du différent est un mécanisme humain individuel connu, qui, quand il coagule dans une population entière, produit des résultats effroyables. Mais l'obligation d'aimer son prochain, ou l'interdit de dire qu'on le déteste, ne suffit pas à changer le mécanisme.

    Je pense, à tort ou à raison, que le droit à dire sa détestation devrait être préservé, puis débattu, discuté, pour peu à peu trouver une manière négociée de vivre ensemble, avec des signes concrets de bonne volonté. La non-discrimination ne suffit pas, car tout est discrimination: la beauté en est une, qui fait que l'on apprécie plus certaines personnes que d'autres. Le fonctionnement de l'esprit et la construction de l'identité sont intimement construits sur la discrimination.

    Je comprends l'intention antiraciste mais je doute de son efficacité en l'état, et je crains que la contrainte pénale et morale ne fasse ressortir des démons ultérieurement. Je préfère un débat argumenté à la stigmatisation morale. Le débat argumenté me paraît avoir davantage de chances de s'ancrer dans l'individu et de relativiser ses mécanismes de rejet.

  • "On oublie que la Terreur fut l’un des régimes les plus sordides que l’Europe ait connu, reléguant l’Inquisition au rang de bluette pour adolescentes amoureuses de James Blunt."

    C'est une ignominie de comparer l'inquisition au régime de Robespierre. La "terreur" est l'histoire racontée par les vainqueurs. La grande peur des bourgeois. Qui fait bien entendu l'impasse sur le contexte historique. C'est une guerre civile. Comparer le nombre de victimes et les procédés pour obtenir des aveux, puis pour mettre à mort... et parler de "bluette" est une saloperie. Bien sûr pas un mot sur le boucher Napoléon. Aux ignorants les mains pleines.

    Pourquoi ne pas parler de la Commune? Mais quand c'est de la racaille, aucune importance, n'est-ce pas?

  • Merci H.L. de cet article très intéressant que j'ai lu avec beaucoup de plaisir et en plus j'ai pu lire tous ces commentaires documentés sans avoir l'impression de tomber dans une foire d'empoigne. Encore merci et bonne soirée.

  • @pachakmac"...vous ne pouvez pas confondre comme cela..." Et c'est pourtant ce que fait le pouvoir politique en France avec Dieudonné, et vous soutenez le pouvoir politique en question?!?!?!? Contre la liberté d'expression, celle qui vient du peuple! C'est comme cela qu'a commencé la stratégie dictatoriale d'Hitler. Dieudonné n'est pas au pouvoir en France, valls et consort..oui!

  • @ HL

    "Je comprends l'intention antiraciste mais je doute de son efficacité en l'état, et je crains que la contrainte pénale et morale ne fasse ressortir des démons ultérieurement."

    je pense qu'on en est au stade que l'intention antiraciste donne des privilèges à certaines catégories de population, qui n'ont que des droits pas de devoirs les protègent des supposés racistes, ce qui crée une situation qui au lieu de faire baisser le racisme l'augmente.

  • Hitler sera une star comme les autres ce n'est qu'une question de temps.
    Les massacres ethniques n'ont pas cessé avec la fin de la deuxième guerre mondiale. Ils y en a tous les jours, il suffit de regarder en Afrique par exemple ou bien avant aux états unis avec les indiens ou encore à Sabra et Chatilla. Les massacre religieux c'est pareil et les exemples sont encore plus nombreux.
    La différence avec Hitler c'est qu'il dirigeait un pays super organisé et endoctriné ce qui lui a permis de mettre en ouvre son triste projet.
    Les autres tyrans qui se sont distingués au cours de notre histoire n'étaient pas très différents. Soit ils ont gagnés leurs batailles et sont devenus des héros soit ils les ont perdues et sont oubliés. Le nombre de victimes aussi n'est pas déterminent, Staline a fait mourir plus de gens qu'Hitler mais "à la russe" Le style change en fonction des cultures.
    L'homme a toujours été un danger pour lui même et la dissolution du pouvoir le meilleur garde fou contre ses penchants autoritaires communautaristes et racistes. Dans notre monde moderne un nouveau paradoxe voit le jour entre la diffusion instantanée des crimes commis et la même diffusion planétaire de spectacles à la gloire d'anciens tyrans dont on a oublié la cruauté.

  • P.S. Dilution à la place de dissolution du pouvoir.

  • Faut-il taire le fait que le "projet premier" d'Hitler était l'architecture? Que, n'ayant pas le niveau d'études permettant l'entrée dans l'école concernée, il prépara et présenta des plans estimant que s'il pouvait par eux prouver qu'il était doué on l'accepterait à ladite école... en lui "donnant sa chance". Ce fut en vain. Le même Hitler, devenu architecte? ce, non pour minimiser horreurs et atrocités mais pour poser la question des "barrages d'accès" voulus, déterminés: "Nous, privilégiés, (en Inde, "castes"), oui, "eux", non!" Jacqard Albert, par exemple, dénonça les barrages d'accès "sournois" ce, dès l'école, (maths, un élève ne comprend pas. L'enseignant répète plusieurs fois la même explication puis renonce sans, précisait Albert Jacquard, sans, volontairement, chercher, une autre explication... (Mes pères et mari ayant été juifs, je ne suis évidemment pas judéophobe) Quels étaient les loisirs d'Hitler, la musique. Imaginons, un instant, Hitler architecte, marié, une joie pour lui? être membre d'un ensemble chantant les Passions sublimes de Bach, Les Allemands ne sont-ils pas un peuple chantant? le choeur:, Passion selon St-Matthieu;"wohin, wohin? nach Golgotha"! Pourquoi s'enfermer une fois pour toutes en ces atrocités en feignant d'ignorer les "barrages d'accès"? parfaitemen innocent?

  • Hitler, Lénine, Staline Mao ne sont que la personnification d'une tendance. Il y a probablement en Suisse ici et maintenant un certain nombre d'individus comme eux, avec le même potentiel. Le sculpteur Basler, dans le film de Reusser sur ses anciens camarades, le dit bien: "Heureusement, nous n'avons jamais eu le pouvoir...". Personnellement, j'ai entendu un parent très proche de cete grande famille de propriétaires viti-vinicoles de Sierre, très connue et très riche, déclarer que si les maos, dont ils faisaient partie, avaient le pouvoir, on enverrait les bourgeois cultiver le maïs sur le glacier du Rhône et que s'ils n'y arrivaient pas, eh bien tant pis pour eux...
    Et maintenant, ces braves gens sont à Amnesty International, au parti socialiste et compagnie et toutes ces associations de connards patentés...

    Mais voilà, les conditions objectives n'étaient pas les mêmes dans les années 70 ici qu'en Russie en 1917 ou en Chine en 47...

  • "dont ils faisaient partie" Horreur ! Dont IL FAISAIT PARTIE ! Mes excuses à la famille...

  • Mais non ce n'est pas une ignominie de comparer la terreur à l'inquisition, avec ses religieux noyés par centaines pour "délit d'opinion", ses condamnations à mort dignes de la Corée du nord ou du régime Pol Pot, ses executions publiques de masse, ses recherches pour executer le plus de personnes avec le meilleur rendement : essais à Lyon sur 200 personnes avec des canons à mitraille etc.... votre indignation est toujours très sélective Johann... je vous accorde que probablement la torture était moins présente, mais les condamnations à mort en quelques minutes étaient le lot commun.

  • @ norbertmaendly

    " il prépara et présenta des plans estimant que s'il pouvait par eux prouver qu'il était doué on l'accepterait à ladite école... en lui "donnant sa chance". Ce fut en vain. Le même Hitler, devenu architecte? "

    hitler était un enfant couvé par sa mère sans limites, l’excès d'autoritarisme de son père ne servait à rien puisqu'il n'était pas soutenu par la mère.

    http://schikelgruber.net/hitlerC.html

    "A bien des égards, le jeune Adolf apparait comme un enfant gâté et peut être contesté dans ses aspirations artistiques mais pas réellement rejeté. Il n'y a pas là une voie royale vers le déséquilbre et la schizophrénie. Adolf Hitler n'a pas été un enfant ou un adolescent très heureux mais seulement dans la mesure où il est un être instable, dissipé, nonchalant, donneur de lecons. Bref, la carbon-copie de milliers de jeunes gens qui végètent en classe et parfois toute leur vie. Il aura tendance à se réfugier dans l'imaginaire et dès son plus jeune âge assommera ses collègues de discours sur ses conceptions du monde et sur ses immenses possibilités. Le qualificatif de "frimeur" est certainement le plus approprié à définir ce qu'a été le jeune Adolf. "

  • "de milliers de jeunes gens qui végètent en classe et parfois toute leur vie." sauf que lui a fait la guerre de 14, en a retiré la certitude d'avoir été trahi par l'arrière - les Juifs...- et que le traité de Versailles était une profonde injustice.
    Il ressentait ce que ressentaient le 99 % des Allemands et a eu le culot d'aller jusqu'au bout de cette logique. Il n'y a pas eu deux guerres mondiales, mais bien une seule qui s'est en fait terminée par la chute du Mur de Berlin en 1989...

  • "Cet aspect "frimeur" était-il dans la nature la plus profonde du garçon ou a-t-il été encouragé par le refus paternel de discerner chez lui de réelles qualités artistiques ? Il est bien sûr impossible de répondre à cette question. Pour ma part, je pense que Hitler était de la race des frimeurs, des velléitaires, des ambitieux qui craquent à la première contrariété. Quatre ans de guerre le rendront fou et transformeront ces traits de caractère en monstruosités pathologiques."

  • "je pense que Hitler était de la race des frimeurs, des velléitaires, des ambitieux qui craquent à la première contrariété."
    Il faut le lire pour le croire. Le velléitaire en question a tout de même commis la plus grande catastrophe d'origine humaine de tous les temps, non ? Le velléitaire en question a tout de même renvoyé tous ses généraux et pris le commandement de ses armées pour les mener au désastre avec une sûreté qui est l'antithèse du velléitaire ? Mais quel est donc ce foutoir psychologisant que vous nous servez là ? C'est Hitler vu par la collection Harlequin ?

  • @ Géo

    il ne faut pas oublier que la guerre de 14-18 la rendu fou !!!

    on voit bien dans son éducation qu'un pére autoritariste non investit du rôle de pére par la mére c'est équivalent à un manque de pére.

    cette mére a couvé son enfant, puisqu'il était désiré programmé comme les méres couvent actuellement leurs enfants.

  • Hitler... Judas...

    Mais où serait-on sans ces fouteurs de merde ?


    Sans Judas... pas de christianisme, pas d'évangiles (une biblelette peut-être avec les exploits de Jésus, sans les souffrances). Pas de curés, pas de nonnes, pas de Château-Neuf-du Pape. Bref on serait p'têtre tous bouddhistes... ou musulmans. Aïe !

    Sans Hitler... pas de 2e guerre mondiale, pas de cultes à la mémoire, pas de repentance, p'têtre pas de réfugiés palestiniens, pas d'Israël.

    Il faut peu de monde pour changer le monde.

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