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France: la gauche grevée par l’Etat providence?

La gauche française recule aux municipales: environ 5% de voix en moins que la droite au niveau national, et même 12% si l’on ajoute les voix frontistes. Le parti socialiste encaisse les dividendes de sa politique économique et sociétale.

france,gauche,municipales,socialisme,libéralisme,Les questions sociétales polémiques ont occupé le devant de la scène au détriment d’une vraie politique, en particulier économique. En deux ans le bilan est sévère: cafouillages de Florange, promesses irréalistes sur le chômage, comportement histrionique de Montebourg, sectarisme de Peillon, dogmatisme de Vallaud-Belkacem, polémiques sur l’introduction de la théorie du genre à l’école primaire - théorie qui prend l’école publique pour une tribune idéologique, autoritarisme et absence de vrais débats sur les questions de société, il y a de quoi perdre de grosses parts du capital électoral du début.


Le Moi-Président est insignifiant, le changement est inexistant, la France plus divisée que sous Sarkozy. La courbe du chômage finira peut-être par s’inverser. Mais qu’elle monte ou descende n’est pas vraiment le fait du gouvernement: la situation économique est liée à la situation mondiale, au coût de l’Europe et à des paramètres locaux. Le levier politique ne peut avoir qu’une influence limitée sur l’emploi.

Mais le problème de la gauche est plus profond. Elle se fait en général élire pour son projet de redistribution des richesses, arguant de solidarité et d’Etat providence. Mais, en France en particulier, elle n’a aucune doctrine sur la création des richesses. Elle est même très agressive sur ce thème: «A bas les gros, prenons aux riches, taxons les entreprises pour redistribuer l’argent sous forme d’aides sociales». Cette mainmise de l’Etat sur la création de richesse pourrait sembler intéressante à première vue. Certains pensent que si l’Etat prend l’argent et le redistribue, l’argent circule mieux. L’ennui est qu’il le prend en grande partie aux entreprises, qui paient de telles charges qu’elles sont parfois découragées à investir ou à embaucher. Donc à terme il y aura moins d’agent en circulation et le miracle de l’Etat providence pourrait se tarir.

A Ferney-Voltaire un restaurant connu, bien placé, fait de bonnes affaires. Il pourrait s’agrandir. Pourtant il y renonce car au-dessus de ses recettes actuelles il entrerait dans une tranche d’imposition supérieure et les recettes nouvelles qui pourraient être dégagées partiraient intégralement dans les caisses de l’Etat. Sans compter les salaires supplémentaires à sortir. Bosser plus pour gagner moins, ce n’est pas motivant.

François Hollande a amorcé il y a quelques temps ce que l’on nomme un tournant libéral. Il est prêt à baisser les charges des entreprises à condition qu’elles embauchent. L’argent moins perçu par l’Etat irait dans de nouveaux salaires. Le peu d’ébranlement après cette annonce est remarquable!

La gauche française devrait admettre clairement l’importance de la libre entreprise et de la création de richesse. Donc reconnaître plus clairement quelle s’inscrit dans le cadre d’un système économique libéral. Et donc admettre ouvertement que les inégalités sociales font partie de la société, tout en faisant ce qu’elle peut pour éviter que les trop grandes disparités ne la détruisent.

Mais cette gauche est paralysée par ses contradictions. Elle soutient aujourd’hui le projet d’Accord de Partenariat Transatlantique, qui diminuera la marge de manoeuvre du politique au profit des très grandes firmes commerciales. Elle peut tenter des réformettes de société, cela ne lui apporte aucun dividende politique et masque mal son incompétence et son dogmatisme enragé.

Les français ont aussi pris l’habitude d’attendre beaucoup de l’Etat, soutenus en cela par la gauche. Or si les caisses se vident, même la gauche ne pourra plus surfer sur le rôle providentiel de l’administration. Elle devra faire comme à Rotterdam: les bénéficiaires du chômage en fin de droit doivent maintenant travailler 8 heures par semaine gratuitement pour la municipalité s’ils veulent percevoir des allocations.

Le gouvernement doit économiser 50 milliards d’euros tout en diminuant les charges des entreprises. Il devrait certainement trouver de quoi économiser en dégraissant l’Etat et en supprimant nombre de privilèges. Si la gauche développait une vraie doctrine de création de richesse, ce serait une bonne révolution. Gageons qu'elle ne le fera pas et qu'elle prolongera la souffrance du pays. Ses énarques sont bien payé, le peuple peut attendre.

 

Catégories : Politique 1 commentaire

Commentaires

  • Eh oui !!!
    Et n'oublions pas que c'est Mitterrand qui a foutu la France en l'air par ses nationalisations désastreuses, son recours incessant à la dette et sa dévaluation continue du Franc qui était presque à parité avec le CHF lors de son élection et qui ne valait même pas 25cts lors de son départ.
    Et le dogmatique Jospin aidé par la dogmatique Martine Aubry ont pimenté la sauce avec leurs 35 heures.
    Si le socialisme est nécessaire en tant que contre pouvoir au capitalisme outrancier, il devient une catastrophe lorsqu'il est au pouvoir.

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