L’idée d’unir la planète sous la direction d’un gouvernement unique, mondial, m’a longtemps paru être un objectif souhaitable. Ce serait peut-être la fin des guerres et des disparités excessives entre les populations. Aujourd’hui je vois cela d’un autre oeil.
La perte de souveraineté
Depuis une dizaine d’année je revisite et mets en question nombre de mes anciens ancrages et de mes croyances. Dans cette deuxième révolution culturelle à l’intérieur de ma vie, j’ai découvert ou validé d’autres angles d’analyse de moi-même et de la société.
Par exemple j’aime que les humains puissent circuler librement à travers les continents. Les facilités de voyage et de traversée des pays est une ouverture à laquelle je souscris toujours. Je pensais qu’un gouvernement mondial, abolissant les Etats-nations, ferait de la planète un grand jardin. Je voyais aussi dans les nations des entités capables du pire, même si elles ont d’abord une fonction administrative et identitaire.
Or aujourd’hui, en m’informant davantage sur le projet d’Accord de Partenariat Transatlantique, sorte de gigantesque marché commun, et en constatant qu’un tel accord est de nature à limiter les droits des pays à faire leurs propres lois, qu’il est susceptible d’exclure ceux qui n’en seront pas et donc de les appauvrir en les privant de marchés, je suis moins convaincu de l’idée d’un gouvernement mondial.
Si une loi commerciale unique gouverne les pays membres, il faudra créer des tribunaux spéciaux pour la faire appliquer. Ensuite il y aura création d’une force armée spéciale autorisée à contraindre un pays à appliquer la loi ou à lui imposer des sanctions s’il ne l’applique pas.
Clairement, les citoyens auront de moins en moins de pouvoir sur leur destin. Les particularité locales seront progressivement balayées. C’est déjà en partie le cas avec l’Union Européenne. Les AOC? Décidées par des fonctionnaires invisibles. Certaines plantes thérapeutiques ont déjà été retirées du marché: au profit de qui? Pourquoi un paysan savoyard ne pourrait-il plus se soigner avec une teinture-mère?
Le paradoxe est que la tendance à la mondialisation se combine avec un individualisme illimité, alors que cet individualisme en viendra tôt ou tard à contredire les lois collectives. En fait l’individualisme ne sert pas seulement le libéralisme philosophique, auquel j’adhère, mais aussi la société consumériste. Le divorce par exemple, légitime en regard de la liberté de choix de vie, est un formidable moyen de doubler les dépenses des familles séparées. L’idéologie du progrès social sert objectivement le consumérisme, quand elle n’en est pas un moteur délibéré. Dépensez, vous êtes moderne!
L’Etat-nation: un garde-fou obsolète ou nécessaire?
Dans un projet de gouvernement mondial on installe une direction monocéphale mais à mille bras. Un peu comme le dieu Shiva en Inde. Un seul groupe, dont le mode de légitimation n’est pas encore esquissé, règnera sur la planète, relayé par des sous-entités administratives au pouvoir limité. Il en sera de la planète comme d’un seul Etat. Cette direction monocéphale, toute-puissante, n’aura plus de controverse.
Face à cela l’Etat-nation est une entité plus limitée en territoire, mais qui reste souveraine. S’il est vrai que les nations ont été les tremplins de guerres, et que le nationalisme sert parfois à exclure les autres nations, ce n’est pas un passage obligé. Une nation peut vivre en paix avec ses voisins, et en souveraineté sur elle-même.
Le projet d’Accord de Partenariat Transatlantique pourrait être si contraignant et paradoxalement protectionniste pour ses membres, qu’il exclura de fait tous les pays qui n’en feront pas partie. La solution serait-elle dès lors d’appliquer ce projet au monde entier, d’annuler les Etats-nations, et d’accepter une direction politique unique sur laquelle seuls quelques lobbys auront un pouvoir? Une direction qui déciderait de la distribution des matières premières sans forcément tenir compte des administrations locales dont le pouvoir serait réduit à peau de chagrin?
En l’état actuel du monde, un gouvernement mondial pourrait être une cause de paix s’il est dans de bonnes mains, mais il pourrait aussi être un cauchemar, un nouveau totalitarisme, une sorte de 1984 déguisé.
Identité, souveraineté, nation, liberté: des notions qui restent d’actualité et qui n’ont rien de réactionnaire. L’internationalisme, socialiste ou économico-libéral, a possiblement besoin de cadres et de limites. Les Etats-nations font actuellement, et peut-être pour longtemps encore, partie de ces limites.
Commentaires
Non, vous n'allez pas vous mettre vous aussi, tout comme Philippe Souaille !
Il faut résister à cette tentation là.
Ma tendance actuelle, justement, est plutôt de remettre en cause cette idée.
Il y a déjà une forme de gouvernement mondial FMI, ONU, BM...
Certains libéraux ne veulent plus d'état, mais sans état?
http://www.youtube.com/watch?v=UKH2aQCl03A
"Le gouvernement mondial" fait probablement partie du même type d'utopie que l'espéranto, langue universelle fabriquée artificiellement de toutes pièces.
Il n'est pas difficile de comprendre les motivations des personnes qui en ont assez des conflits, des problèmes de communication et qui se basent sur l'impression que l'on pourrait vivre mieux, en supprimant des "obstacles" qui semblent inutiles.
Je pense, au contraire, que les frontières et les langues sont des structures intermédiaires, qui permettent de dessiner des cadres, de rassurer et de nommer.
Nommer me semble être un acte fondamentalement humain. Cela m'est apparu en traversant l'Islande et en voyant, en plein milieu d'un paysage désertique, des panneaux indiquant le nom de cette pierraille si quelconque à mes yeux. Mais non ! Des êtres humains avaient passé par là et baptisé le lieu. Ainsi, la terre avait acquis une identité dans l'esprit des hommes qui passaient par là.
Si on considère, comment les langues se sont formées, à une époque où les hommes vivaient dans un relatif isolement, par petits groupes, on comprend combien elles sont porteuses d'une longue histoire et liées à une identité affective et généalogique. Demander à quelqu'un de renoncer à sa langue maternelle est perçu comme un acte très violent. Et a juste titre !
En revanche, apprendre une nouvelle langue (dite "étrangère") est un acte d'ouverture, qui permet de découvrir un autre univers, une autre façon de décoder le monde.
Imaginer un monde dans lequel on réduirait le nombre de langues parlées, c'est imaginer une perte immense. (Malheureusement, beaucoup de langues minoritaires disparaissent pour de vrai...). Apprendre une langue artificielle, comme l'espéranto, me semble une sorte de perte d'énergie, car elle ne correspond pas à une histoire, à un imaginaire millénaire.
Une langue ne correspond pas forcément à des frontières nationales, puisqu'il n'y pas d'équation une langue = un état national. L'analogie avec un "gouvernement mondial" n'est donc pas totale.
Toutefois, je vois en tout cas un autre parallèle : il y a quelque chose de foncièrement contre-intuitif dans le passage à un système déraciné, à une échelle si vaste, que le commun des mortels se retrouverait déconnecté des personnes qui exercent le pouvoir, in fine.
En observant le fonctionnement de l'actuel ONU, comment ne pas perdre toute illusion dans notre capacité de coopérer à un niveau international ?
Bravo tout simplement pour mettre sur le tapis cet accord transatlantique qui est un cauchemar, mais dont la presse à part le Canard Enchaîné et le Monde Diplomatique ne parle jamais. Cette presse aux ordres de la nomenklatura mondiale qui nous enfume avec des choses parfaitement insignifiantes, alors que se prépare une ignominie sans nom et une perte de souveraineté. Voir déferler en Europe la saloperie de nourriture yankee aux hormones, antibiotiques, ogm, etc. prouvera - si cet accord passe - que nos dirigeants n'ont aucun égard pour notre santé, ni pour l'avenir de l'agriculture européenne.
Souvenez-vous d'ami le précédent accord qui n'a capoté que grâce à la mobilisation qui s'est organisée contre lui. Les coups fourrés se préparent en cachette. Hors du contrôle des peuples.
Que Hollande soit un partisan de cet accord démontre qu'il est tout sauf un socialiste. Quelle trahison de ceux qui ont voté pour lui!
Et pour l'Ukraine, souvenez-vous de cette huile de tournesol assaisonnée à l'huile minérale. Bon appétit également!
Une gouvernance mondiale ferait le jeu des multinationales et ne serait en aucun cas démocratique.
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Ah bon?
http://www.contrelacour.fr/fevrier-2014-marche-transatlantique/
Calendula,
Oui les humains ont une Histoire variable selon les lieux. Je vois de plus en plus que l'on peut s'ouvrir à autre chose mais que l'on n'efface pas d'où l'on vient. L'Esperanto était une idée généreuse, mais sans racines elle est resté une idée de niche.
"Roots", racines. Je commence à comprendre la notion d'identité, de souveraineté et de nation sous cet angle, au final légitime simplement parce que "cela est". Et les racines sont dans les individus.
Nommer, donner une identité: quel action incroyable quand on y pense! Nommer c'est différencier: l'esprit humain a besoin des différences pour se construire.
On pourrait se dire, par rapport à l'UE, que l'union est une meilleure chose que les antagonismes passés. On peut aussi penser que les Etats-Unis ont réussi leur fédéralisme parce qu'ils n'avaient pas notre histoire si ancienne et différenciée.
@ Johann: l'APT a pour le moment peu d'écho dans le public qui ne le connaît pas. Sa gestation est très secrète. Il faudra désormais en parler davantage et montrer ce qu'il contient. Le débat ne doit pas être réservé aux cabinets ministériels.
@ Pli: je pense que le libéralisme sans Etat est au mieux une utopie, au pire un malheur. Sans Etat on ne peut demander à des organismes privés de rendre la justice ou de répartir des travaux au bénéfice de tous. Bien que libéral à cause de l'amour de la liberté je ne peux adhérer à l'idée de se passer d'Etat.
@hommelibre,
Notre fédéralisme suisse réussit, alors que notre histoire est très longue et que les futurs cantons étaient impliqués dans d'autres grands ensembles. Il y avait des problèmes de différentes langues, religions etc.
Je pense que le temps long est un facteur primordial. L'Histoire se construit sur la durée et pas dans un doux flux harmonieux. La Suisse s'est amalgamée lentement, avec des problèmes certains, pas sans sursauts, pas sans traités internationaux.
Ca fonctionne sur la longueur, parce qu'on a envie et besoin que ça tienne et grâce à des institutions bien pensées. Et probablement parce que le pays est à taille raisonnable.
De nos jours, on veut que tout aille très vite, on n'accepte de moins en moins de prendre du temps.
Je vois le référendum-éclair de Crimée avec les yeux d'un escargot ringard: Bigre ! 15 jours ! L'arrivée des forces spéciales : 48 heures ! Ca c'est de l'action moderne.
Ce n'est pas en Suisse qu'on organiserait un référendum en 15 jours ;-))
"@ Johann: l'APT a pour le moment peu d'écho dans le public qui ne le connaît pas. Sa gestation est très secrète. Il faudra désormais en parler davantage et montrer ce qu'il contient. Le débat ne doit pas être réservé aux cabinets ministériels."
Exactement et je vous félicite d'avoir aborder ce sujet!
Gouvernance Mondiale: l'APT ou en anglais TTIP (Trade Transatlantique Investment Partnership)ou supra-autorité.
hommelibre, Johann et d'autres.
Bravo pour prendre le relai des milieux qui ne se définissent pas comme partisans d'un bord - avant tout anthropologues et anthroposophes - qui bataillent contre cette besogne secrète pouvant conduire les peuples à leur propre aliénation.
Une gouvernance Européenne a déjà commencé partiellement via des accords sur la libre circulation des capitaux, biens et services. Comme l'Accord de Partenariat Transpacifique où plusieurs pays l'ont déjà signé.
Comme le mentionne Pli, OMC, FMI, BM gouvernent assez largement le monde par sa fonction plus de concentration que de répartition-circulation.
Ces institutions seraient très embarrassées si elles devaient gérer les autres aspects contraignants émanant du "gisement humain": son bon état de production, son coût d'entretien, son dressage au maniement du cheptel mort mis à disposition, ses aptitudes à suivre les évolutions technologiques... Elles veulent déjà que les coûts soient supportés par le gisement lui-même (la société), et que les gains, uniquement, leur reviennent.
C'est une règle simple du niveau de l'épicier, mais nos gouvernements, étranglés par les normes qui leur sont faites, pensent faire partie du club des privilégiés alors qu'ils se font escroquer et ils vont escroquer d'autres pour compenser les manques. Leur peuple en premier puisqu'il est à libre disposition.
L'ironie dans les négociations de l'APT c'est que nos gouvernementaux délèguent des pouvoirs supérieurs aux leurs, à une petite poignée des délégués européens qui va signer l'acte de mise à mort d'eux-même et de leur peuple, imbus du titre qu'on leur fait d'experts économistes mais qui ne voit pas venir le nœud coulant autour du cou.
La presse est grandement coupable de ne jamais en parler. Nos instances politiques aussi se sont disqualifiées et décrédibilisées en demeurant muettes sur ce projet qui sera malheureusement transposé dans les bilatérales III, à l'étude actuellement aux chambres, dans le plus grand secret, comme l'a dévoilé Arthur Grosjean dans son blog.
Désormais, veillons sur nos élus, questionnons les.
l'Amérique Latine, l'Afrique du Sud, une partie des Européens se battent contre Monsanto, Novaris, Bayer, BASF, Syngenta etc. Les petites voix populaires sont utiles pour repousser cette main mise sur le vivant et le patrimoine culturel ou la propriété intellectuel = droit éducationnel (les USA veulent porter de 30 ans à 90 ans ou davantage la cession en domaine publique des ouvrages écrits) contre la pollution minérale, chimique et biologique: plus le droit de demander réparation (pour un pétrolier qui échouerait près des côtes, des sites pollués par une activité industrielle, des terres impropres à la culture après utilisation d'engrais et de pesticides non dégradables etc).
Depuis quand, on n'a plus le droit d'utiliser et de conserver ses propres semences? des patrimoines phylogénétiques des espèces?
Qu'en pense les sociétés botaniques?
Agro-alimentaire en exemple: les espèces variétales privées, interdites du fait des trusts multinationaux qui refusent leur homologation ou qui se les approprient. le privé, l'individu, pour sa propre consommation, sans en faire de commence, se trouverait aussi sous le coup du procès pour violation des règles dit "de sécurité" et des droits de production et reproduction.
Qu'on s'en inquiète! les nombreux accords déjà signés ont déjà drastiquement réduit la capacité des pays à produire et à créer. C'est le transfert de ce droit et de cette capacité vers des sociétés multinationales qui va appauvrir l'humain et la planète.
En cas d'épidémie comme le feu bactérien sur une espèce, cette espèce peut disparaitre de la planète par lee seul fait de ces règles confiscatoires, répressives et coercitives. Elles s'arrogent tous les droits.
La grande question est la composition de ce tribunal suprême. Comment fonctionnera-t-il, où, sur quel mode et avec qui au siège. On prend acte des nombreux coups portés contre les droits et chartes à l'ONU, l'OSCE ou l'OCDE. Va-t-on aussi juste prendre acte de l'aventurisme de nos dirigeants?
Un exemple de l'APT traduit au niveau national. France et son auto-interdiction de la diversité variétale non homologuée dans l'agriculture.
Premières mesures urgentes: déclarer les régions et communes hors accord.
http://stoptafta.wordpress.com/category/vu-dallemagne/
Suivre le projet de près:
http://www.nouvelledonne.fr/communiques/ttip-tafta
Quel est la colonne vertébrale de l'APT ou TTIP?
http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2013/october/tradoc_151789.pdf
APT ou TTIP.
Oups! j'ai oublié ce lien sur les effets de l'arbitrage.
http://www.politis.fr/TTIP-Les-degats-de-l-arbitrage,26131.html
Le pire dans tout cela est que ce fameux accord transatlantique, est une initiative (désespérée ?) qui ne sert qu'à faire survivre une mafia de multinationales. Car en ce qui concerne l'économie américaine elle semble sur une très très mauvaise pente.
La dette exponentielle gérée à coup de planche à billet semble condamner à court terme le dollar avec tout ce qu'il est sensé représenter.
Un maximum d'observateurs voient la Chine siffler les Etats-Unis hors jeux, rétablir des valeurs basées sur l'or.
Ce qui explique l'arrêt d'achat de dollars américains par la Chine depuis novembre 2013,et son achat massif d'or et de valeurs minières tous azimuts.
http://www.cercledesvolontaires.fr/2013/11/28/la-chine-annonce-quelle-va-cesser-dacheter-du-dollar-americain-the-economic-collapse/
Dans le même temps, elle fait la promotion d’un commerce hors-dollar en Asie au travers de la Shanghai Cooperation Organisation (SCO) qui inclut aussi la Russie et d'autre pays pour construire un bloc économique au dénominateur commun : l’or.
http://www.scriptoblog.com/index.php/component/content/article/62-le-meilleur-du-web/economie/1218-la-chine-anticipe-la-chute-du-dollar
Ce jour là, les USA et l'Europe seront cuits ! et c'est pour tout de suite ! Beaucoup prévoient ce coup de force pour cette année.
Alors soi l'Europe n'arrive pas à concevoir une autre alliance que le USA, soi c'est une nouvelle fois l'incompétence des politiciens européens.
"Hommelibre
Il faut absolument lire l'exposé de Marc Raoul Jennar sur le TTIP.
Il est important de réaliser que même l'air respiré risquera d'être réglementé. (Je plaisante avec inquiétude).
http://www.jennar.fr/?p=3038
poser la question c'est y répondre surtout quand on sait que le nouvel ordre mondial a été l'instigateur des mouvements les plus sordides dont la sélection raciale et sociale
Qui se cachait dans le dos d'Hitler? les USA qui en avaient fait leur marionnette préférée
Philippe Souaille est-il seulement malhonnête et réducteur, ou aussi illettré? Il m'avait demandé de ne plus commenter sur son blog parce qu'il n'avait pas de temps à perdre. Sa phrase précise: "Merci d'en rester là, je n'ai pas de temps à perdre à débattre avec des raisonnements absurdes et si vous y voyez de la suffisance, vous avez parfaitement raison".
Son élégance "humaniste" habituelle, quoi... Si ce mot a encore un sens dans sa bouche.
Je me suis donc abstenu. Quelle surprise donc de lire ensuite chez lui un commentaire me concernant, signé de sa main:
"J'en profite pour répondre aussi à l'ami John, qui nous détaille ses états d'âme sur les questions - fondamentales - de la construction européenne et de la gouvernance mondiale. Il base tout son discours, comme tous les nationalistes anti-européens, sur le fait que la nation protègerait l'individu et serait un échelon juste, plus proche des gens qu'un gouvernement du monde."
Il me répond après m'avoir demandé de dégager! Original. Il aurait pu répondre sous le billet que j'ai publié concernant le gouvernement mondial.
Il parle de mes "états d'âme", formule combien méprisante chez ce facho rouge illettré. On parle des états d'âmes des femmes, par exemple, sous-entendu: ce n'est pas très important. On connaît sa misogynie cachée...
Sur le contenu de son commentaire, il me classe parmi les nationalistes anti-européens. On sait quelle haine, quel mépris et quel déni du débat représente ce terme dans son discours. On voit très vite venir l'accusation de tueur de vieilles dames et de mangeur d'enfants - une métaphore pour facho, quoi, son terme préféré et unique dans ses "analyses" politiques.
C'est réducteur et faux, cher non-ami Philippe illettré. Il faut apprendre à lire les autres sans y voir ce que vous-mêmes avez dans votre propre tête. Il y a une vraie vie en-dehors de votre cerveau reptilien.
Car je ne me range pas du côté des nationalistes: je porte une réflexion sur le nationalisme, ce qui est différent, et je constate qu'il a peut-être encore son utilité et qu'il n'est pas seulement l'épouvantail fauteur de guerres. Je ne me déclare pas anti-européen, mais je commence à mettre en doute l'évolution de l'UE et lui retire une partie de ma loyauté.
Peut-être faudrait-il qu'il se demande comment un pro-européen de longue date, comme moi, en vient à mettre en doute le bien fondé du projet européen dans son état actuel. Mais demander à Philippe de se poser des questions, c'est comme demander à un chat de traverser la mer à la nage.
Il ajoute, sur la gouvernance mondiale:
"Bien au contraire, il est toujours question de ne déléguer aux échelons continentaux et mondiaux que la gestion des rares points qui nécessitent une coordination continentale ou mondiale. Mais qui sont vitaux. Tout le reste doit au contraire revenir au plus près des gens, dans un mouvement de décentralisation et de régionalisation accentué."
Les rares points à gérer concernant le monde seront le commerce, les ressources énergétiques, l'armée, la justice, l'espace. Mais même dans l'exploration spatiale une certaine concurrence entre les nations est facteur de progrès.
Tout cela devrait être unifié sans quoi il n'y a pas de gouvernance mondiale mais seulement des accords internationaux. Or ces points supprimeront une part très importante de la souveraineté. Il restera l'aménagement du territoire, par exemple, pour les régions, ou la construction de mosquées et d'églises, ou de centre de loisirs. Dans la disparité actuelle de ressources économiques et de développement des différentes régions du monde, l'idée d'un gouvernement mondial est pour le moins prématurée. Les plus gros resteront les plus gros et grossiront encore: ce sont eux qui font les lois, comme avec l'APT.
Il apparaît de plus en plus qu'un gouvernement mondial est un aplatissement du monde. L'ONU, malgré ses faiblesses, est préférable actuellement à l'idée d'un gouvernement mondial.
Une chose encore: je ne suis pas l'ami d'une personne qui n'a que le mot facho dans sa bouche ricanante quand on est en désaccord avec sa volonté dominatrice. Et pour ce qui est des états d'âme, je comprends que cela le dérange, car cela suppose que moi, au moins, j'ai une âme et que je sais que que signifie être "au plus près des gens"...
:-)
"Or ces points supprimeront une part très importante de la souveraineté."
Petit rappel à l'intelligentsia qui tient les médias et voudrait absolument supprimer les droits populaires (même Luc Ferry, très, très décevant, parle contre la démocratie directe. Le nain David Laufer, cela fait ricaner. Mais Ferry...):
Pour modifier la constitution, il faut la majorité du peuple et des cantons. En trois mots : on vous emmerde...
PS. J'ai vécu plusieurs fois ce genre de situation avec Souaille. Donc complétement d'accord avec vous.
Si toutes les nations se donnaient la main et tiraient à la même corde, cette corde pourrait se rompre, cette corde du futur pendu ne doit pas couler autour de son cou: Non à ces négociations profondément malhonnêtes.
Le Chili vient de célébrer, seule, cette victoire contre Monsanto.
Serions-nous, en Europe, plus dupes pour nous y soumettre?
Allons! Gauche bobo, Droite abêtie, un petit effort pour éviter la ruine de demain!!!
http://www.michelcollon.info/Le-Chili-celebre-le-triomphe.html