Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le concept d’égalité appliqué aux urinoirs

Que lis-je ce matin sur le blog de Julie? Que nous ne sommes pas tous égaux. Patatras! La nouvelle tombe ainsi à l’aube du 1er mai. Cette n’est pas due au hasard:  nous ne sommes pas égaux devant le boulot. Ecrit dans sa lumineuse encre bleue, l’information est encore plus cruelle qu’un jour de printemps sans soleil.

pee budy,uriner debout,femmes,hommes,Inde,usa,maître,stand up,Les grands se plieront...

Non non, je ne blague pas. Il se trouve qu’à Genève le 1er mai n’est pas un jour férié. Les magasins sont ouverts, les banques, ainsi que la poste et les restaurants. Mais l’administration cantonale est en congé. Les feignants! Pas d’école, pas de guichet où une adorable demoiselle nous demande avec son plus joli sourire quel est notre besoin, toute empressée à le satisfaire ou à nous orienter vers son non moins gentil collègue. (Vous remarquerez que la demoiselle est adorable alors que le monsieur n’est que gentil. Ben oui, quoi...).

Bon, depuis que l’égalité est devenue un concept formateur des Droits Zumains, elle est mise à des sauces nombreuses et diverses. Initialement nous sommes égaux devant la loi. Ce qui ne signifie pas que nous soyons égaux en tout. Les individus ont les mêmes droits en matière de justice par exemple. Ni le sexe, ni l’argent, ni un quelconque copinage ou communautarisme ne devrait générer de privilège aux uns ou aux autres.

Or voilà bien la discrimination coupable: à Genève certains ont congé le 1er mai et d’autres pas. Aux armes, citoyens et citoyennes: nous ne sommes pas égaux devant le boulot! Il faut couper des têtes.

Mais là, j’ai soudain l’impression que l’égalité est mise à des sauces improbables. Car avoir congé ou non un jour qui n’est pas officiellement férié est du ressort de l’employeur, fût-il l’Etat. (Non, je ne dis pas que l’Etat est futile, vous ne m’écoutez pas!).

Faudrait-il préciser les questions qui sont vraiment liées à l’égalité? Et celles qui ne le sont pas? Cela éviterait bien des confusions. Par exemple nous ne sommes pas égaux en taille. Dans la foule les petites personnes passent presque inaperçues alors que les grandes sont immédiatement repérées. Est-ce une injustice, une inégalité épouvantable? Non bien sûr. Les grandes personnes peuvent marcher pliées en deux: ainsi elles deviennent invisibles.


pee budy,uriner debout,femmes,hommes,Inde,usa,maître,stand up,

... et les femmes pisseront debout

Nous ne sommes pas égaux en volume vocal. Alors que les uns s’époumonent inutilement pour se faire entendre, d’autres imposent leur présence d’un simple mot. Nous ne sommes pas égaux en droits dans les autobus et les trams: il y a moins de places assises que de places debout. Pour le même prix, certains ont plus de confort que d’autres. Ici l’inégalité est organisée par les constructeurs avec l’aval des pouvoirs publics.

Je lisais hier le résumé d’une étude qui montre que les femmes étasuniennes dirigeantes de grandes sociétés gagnent en moyenne 43% de plus que les hommes pour le même poste. La raison: la peur. En effet:

«Les comités de rémunérations se disent nous ne voulons pas de problèmes à payer moins bien les femmes donc si nous nous trompons, autant se tromper en les rémunérant davantage, explique Graef Crystal, expert en rémunération, cité par Bloomberg News.»

pee budy,uriner debout,femmes,hommes,Inde,usa,maître,stand up,Aux Etats-Unis toujours, on a enfin trouvé le truc pour que l’égalité devant les pissoirs soit effective. L’idée vient d’Inde (image 2, cliquer pour agrandir). Il s’agit d’un petit entonnoir qui dirige le jet sans que cela ne coule sur les jambes. Le but est de permettre aux femmes d’uriner sans avoir à se frotter aux toilettes publique. J’ai eu une fois une copine de vacances qui faisait pipi debout sur la plage. Toute nue. Cela l’amusait beaucoup. Moi aussi!

Aux Etats-Unis la pub joue sur le narcissisme féministe. L’affiche aurait pu montrer autre chose qu’un urinoir pour hommes (image 3). Je doute en effet qu’en Inde, ou même aux USA, beaucoup de femmes souhaitent pisser à côté des hommes dont, je le rappelle, le mât de misaine est dehors pour l’opération délicate de la vidange de vessie. Mais c’est sans compter sur le féminisme victimaire: pisser de bout c’est être l’égale du maître! Grâce au Pee Budy les femmes auront davantage confiance en elles-mêmes dans la vie. Elles tiennent là une revanche historique...

On y arrive aux toilettes mixtes.

Mais quand les femmes, passées d'un coup de la victime absolue à la survalorisation sexiste qui les affirme toute-puissantes (image 4), redescendront sur terre, prions pour que le petit triangle rose ne reste pas brandi comme un Mein Kampf ou comme le Petit livre rouge maoïste. On se souvient de ce que la théorie du surhomme a produit au XIXe siècle: les pires totalitarismes de l'Histoire.

 

 

pee budy,uriner debout,femmes,hommes,Inde,usa,maître,stand up,

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Catégories : Féminisme, Humour, société 3 commentaires

Commentaires

  • Le seul pissoir démocratique et égalitaire, c'est la chiotte à la turque... hélas on en voit de moins en moins.

    C'est pourtant plus hygiénique (pas de contact physique) et semble-t-il, la position est très bénéfique pour la santé. Ici:

    http://www.naturesplatform.com/health_benefits.html

  • Sinon, cela fait longtemps que je m'interroge sur la doctrine du "pissé-assis", décrété de force obligatoire semble-t-il chez les Progressistes du Grand Nord.

    En effet, outre la mise au rebut de l'urinoir traditionnel, relégué par la force de l'égalitarisme au rang de pièce de musée (mais c'était de toute manière déjà le cas depuis Marcel Duchamp), je me demande bien de quelle manière on compte mettre en oeuvre cet impératif de non-discrimination.

    Va-t-on installer des détecteurs de mouvement pour vérifier si l'utilisateur est resté debout, avec mise en action d'une brigade d'intervention (ultra-)rapide en cas de signalement d'un délit ? Ou bien des capteurs d'humidité sur le rebord des cuvettes, avec déclenchement d'une alarme assourdissante en cas d'éclaboussure indélicate?

    Si vous avez d'autres informations ou idées, Hommelibre, je suis tout à votre écoute, car à n'en point douter, cette règlementation débarquera bientôt chez nous...

  • @ Mikhail:

    Une telle volonté de soumettre et de réprimer s'accompagnera probablement d'une technologie de pointe: identification de l'utilisateur à l'entrée des toilettes avec prise d'empreintes et de mesures anthropométriques, capteur d'odeur pour une reconnaissance olfactive au cas où il viendrait cagoulé, vidéosurveillance de dos et de face avec programme avancé de reconnaissance faciale, brigade d'agents discrets dans les 50m autour des toilettes.

    Ou aussi senseurs sur la cuvette: si elle n'est pas utilisée 10 secondes après l'entrée d'un utilisateur dans une cabine, ou si elle reçoit de l'humidité, des sanglent immobilisent le délinquant jusqu'à l'arrivée de la police. On peut aussi imaginer le déclenchement d'un signal sonore puissant une d'une voix enregistrée annonçant le délit dans le quartier. Jugements en flagrants délits avec incarcération minimale de trois jours pour une première fois, puis aggravation exponentielle pour les récidives.

    Tout cela a un prix, évidemment. Le plus économique serait quand-même les cuvettes à l'air libre le long du trottoir, avec un policier à chaque bout.
    :-)

Les commentaires sont fermés.