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Les raisons d’une critique (1): «Invincible»

Qui connaît ces paroles de chanson: «If I have to, I can do everything. I am strong, I am invincible, I am Woman». Ce qui donne en français: «S’il le faut je peux tout faire. Je suis forte, je suis invincible, je suis Femme». C’est une partie du refrain d’une chanson d’Helen Reddy, «I am Woman».

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Helen Reddy était une chanteuse et comédienne australienne. Au début des années 1970 sa chanson a pris la première place des charts de l’époque et est devenue pour longtemps un hymne féministe. C’est ainsi qu’un des leaders féministes de l’époque, Betty Friedan, lui a rendu un hommage vibrant. Elle a raconté, dans «I changed my life», comment des déléguées du NOW (National Organization for Women) se sont emparée de la chanson:

«Tout à coup, dit-elle, les femmes on quitté leurs sièges et ont commencé à danser autour de la salle de bal de l'hôtel, en joignant les mains dans un cercle de plus en plus large qui a compté jusqu'à mille personnes peut-être, dansant et chantant: «Je suis forte, je suis invincible, je suis une femme.» C’était une belle expression spontanée de joie de vivre. Nous avons toutes ressenti dans ces années que les femmes se mettaient en mouvement en tant que femmes.»

Cet événement fut une sorte de rituel fondateur pour beaucoup de femmes. Je me demande quel était le problème des femmes occidentales, car les femmes africaines ont toujours dansé et n’avaient pas besoin d’Helen Reddy. Je peux toutefois imaginer le ressenti des participantes: j’ai moi-même, à d’autres occasions et non en tant que membre communauté masculine, partagé de tels moments où le corps, l’émotion et une pensée formulée et répétée font gravir une étape dans notre expérience de vie et donner le sentir de croître. Ce sont des moments magiques de communion et de liberté. 

Le texte de la chanson, qui fait office de mantra du rituel, mérite cependant une analyse critique, quelle que fut l’euphorie du moment. De cette critique j’en viendrai aux raisons de ma critique du féminisme, du gender et de la guerre des sexes.

 

Les deux racines

L’affirmation du refrain: «I am invincible», est un exemple de positivisme forcé et de productivisme d’une époque qui respirait au rythme du New Age. Positivisme forcé puisqu’il s’agit plus d’une revendication que d’un constat. Revendication contre une faiblesse de genre que l’on tente d’exorciser. Quelle qu’en soient les raisons, des femmes se sentaient faibles et ont depuis lors construit une théorie et une pratique visant en premier lieu, et de façon permanente, à se montrer fortes, voire plus fortes que les hommes, ou meilleures.

Cette racine du féminisme était plus positive que l’autre racine, celle des marxistes quihommes,femmes,féminisme,guerre,invincible,helen reddy,sexes,new age,marxisme,féminin,masculin,coach,femen,vallaud belkacem,bovary, ont assimilé les hommes aux patrons et les femmes aux prolétaires, cet autre féminisme qui disait: 

 

«Tous les hommes sont des violeurs et c’est tout ce qu’ils sont.» Marilyn French, Auteur; (plus tard, conseillère lors de la campagne présidentielle de Al Gore);

«Je crois que les femmes ont la capacité de compréhension et de compassion qu’un homme ne possède pas structurellement; il ne les a pas parce qu’il en est incapable.» Barbara Jordan; ancienne membre du Congrès américain;

«Plus je deviens célèbre et puissante, plus j’ai le pouvoir de faire mal aux hommes.» Sharon Stone;

«... toute violence masculine envers les femmes fait partie d’une campagne concertée.» Marilyn French (ce qui a ensuite justifié la construction de la théorie stupide de la domination masculine);

«Tout rapport sexuel, même s’il est consensuel, entre un couple marié, est un acte de violence perpétré contre la femme.» Catherine MacKinnon;

«Quand une femme jouit avec un homme, elle ne fait que collaborer au régime patriarcal, rendant érotique sa propre oppression.» Sheila Jeffrys;

«J'estime que la haine envers les hommes est un acte politique honorable et valable, en cela que les opprimées ont droit à la haine de classe contre la classe qui les opprime.» Merle Morgan, éditrice du MS Magazine;

«Le mâle est un accident biologique ; le gène Y (mâle) n'est qu'un gène X (femelle) incomplet, une série incomplète de chromosomes. En d'autres termes, l'homme est une femme manquée, une fausse couche ambulante, un avorton congénital. Être homme c'est avoir quelque chose en moins, c'est avoir une sensibilité limitée. La virilité est une déficience organique, et les hommes sont des êtres affectivement infirmes.» Valerie Solanas, SCUM Manifesto.

 


Invincibles

Ce féminisme-là est très vivace puisqu’il est l’arme des guerrières, des Femen, de Najat Vallaud Belkacem, et de bien d’autres. C’est la branche politique dominante actuellement. Le féminisme plus positif a bu cependant à la même source ontologique: la victimisation globale, systématique et permanente des femmes. Il s’est nourri de cette supposée faiblesse dont il faut à tout prix se libérer. Car en effet pourquoi se dire forte, invincible, sinon pour conjurer le sort et se reprogrammer autrement que dans la faiblesse et l’impuissance?

hommes,femmes,féminisme,guerre,invincible,helen reddy,sexes,new age,marxisme,féminin,masculin,coach,femen,vallaud belkacem,bovary,Pourquoi tant de femmes se sont senties à un moment concernée par le féminisme, qu’il soit radical et politique ou qu’il soit New Age et destiné aux ménagères de moins de 50 ans un peu bovarystes sur les bords? Comment des générations de femmes qui avaient tenu une place forte dans le monde, par l’éducation et la reproduction, en faisant tourner la société pendant les guerres, en gérant des exploitations et les revenus familiaux, qui s’étaient battues à la Révolution, qui votaient dans les assemblées communales au Moyen-Âge, qui avaient ouvertement des amants sous Rome, qui parfois ont été guerrières, qui dansaient librement et s’amusaient pendant les années folles et aux début du rock, qui dansaient nues à Woodstock en fumant des pétards, comment en sont-elles venues dans les années 1970 à entrer en résonance collectivement avec le discours victimaire et vindicatif? Que quelques idéologues aient manipulé les opinions, soit, mais pourquoi l’opinion s’est-elle mise à suivre cette manipulation?

Les deux racines ont une chose en commun: la guerre faite aux hommes. Le discours est guerrier, même dans cette chanson. «Invincibles», elles ne peuvent être vaincues: il s’agit bien de victoire ou de défaite, donc de guerre. Le féminisme est le produit d’une guerre des sexes. Il la prolonge et la perfectionne même. Tout est prétexte, même l’arnaque de la supposée inégalité salariale.

Mais suffit-il de se déclarer invincible pour l’être? Et n’y a-t-il pas au fond une arrogance phénoménale à se vouloir invincible? Il y a quelques années j’ai coaché un sportif de free fight. Il voulait être champion du monde. Il en avait les moyens physiques mais pas encore le mental. Pendant la séance j’ai perçu ce dont il avait besoin. Je lui ai montré une posture du corps associée à un mot et à une émotion: «Invincible». Il s’est vu invincible et il a gagné. Mais ce qui est valable ponctuellement et pour une personne spécifique ne peut être généralisé. Les guerriers se voient invincibles, ils ne le sont pas tous pour autant.

L’affirmation d’invincibilité est une survalorisation de la personne, ici en tant que groupe. Elle masque un sentiment de faiblesse, qui est peut-être quelque chose de profondément féminin, et non pas causé par la société mais par elles-mêmes. Le féminisme se tromperait dès lors en s’attaquant aux hommes et à la société. Certaines l’ont compris, semble-t-il, en révoquant la fatalité de la maternité.

On verra dans la suite ce qui résulte de cette affirmation de toute-puissance.

 

Images: Helen Reddy, Betty Friedan, Valerie Solanas.

A suivre.

Catégories : Féminisme, Philosophie, Politique, Psychologie, société 8 commentaires

Commentaires

  • C'est marrant , j'ai jamais vu un homme justifier serieusement quelque chose par son seul sexe sans que ce soit taxé de sexiste (et à raison)
    Marrant qu'avec ces délires à la pelle sur la domination masculine , personne ne bronche lorsqu'une femme prétend tirer sa force de son sexe.
    J'ai même envie de dire que c'est typiquement feminin de mettre son genre/sexe en avant avec fierté.


    http://matricien.org/

    "Le matriarcat est l'origine et l'avenir de l'Humanité"

    Ah ben quand je disais que les délires new-age étaient à prendre au serieux... C'est pas pour rien.

  • C'est complètement délirant de lire de tels propos de la part de femmes.On les verrait tout à fait comme Kapos
    Pourquoi ne s'engagent-elles pas à l'Armée ?A mon avis elles doivent en rêver mais peut-être redoutent elles inconsciemment de trouver leur égo mâle les obligeant alors à ramper devant des gradés
    La femme a toujours eut le pouvoir de diriger ,commander cela tous les anciens l'affirmeront .Mais de là à faire souffrir sciemment les hommes fau vraiment avoir ou un grain ou alors tellement imubues de leur pouvoir celui-ci dérègle complètement leur cycle hormonal les transformant en Cruela
    Savent -elles au moins ce qu'est un orgasme ? j'en doute
    Bon, elles ont un net avantage sur d'autres,elles ne se feront pas posséder/rire
    Ou alors l'ayant tellement été par leur propre père se vengent elles ainsi sur d'autres hommes, peut-être que leur jouissance à faire et voir souffrir leur suffit,elles sont franchement à plaindre et un jour aussi la roue tournera en leur défaveur
    Le jour ou toutes elles devront apprendre à vivre vraiment seule et sans plus aucun appuis même féminin pour leur venir en aide!

  • "«Le mâle est un accident biologique ;..... En d'autres termes, l'homme est une femme manquée, une fausse couche ambulante, un avorton congénital. Être homme c'est avoir quelque chose en moins, c'est avoir une sensibilité limitée. La virilité est une déficience organique, et les hommes sont des êtres affectivement infirmes.» Valerie Solanas, SCUM Manifesto."

    Si seulement.... nous n'aurions pas eu à lire vos saloperies sur eux!

  • Ben... je viens de lire que l'auteur femme des lignes qui ont suscité mon commentaire est décédée. Je voulais en savoir plus sur elle et, ma foi, c'est bien le genre de femme que je pensais:


    Qui a peur de Valérie Solanas - Michèle Causse
    michele-causse.com/.../Qui_a_peur_de_Valerie_Solanas-MicheleCausse....‎

  • @ Patoucha:

    J'ajouterai quelques éléments du texte de Michèle Causse dans le prochain billet, cela va bien dans le sens de mon propos. Merci pour le lien.

  • Une pareille haine des hommes reflète sans doute un lesbianisme, parfois non assumé. D'ailleurs il est étonnant de voir les Femens défendre le mariage gay, s'opposer avec violence à l'homophobie exacerbée de Vladimir Poutine. Homophobie qui est un caractère que je trouve détestable chez lui c'est vrai, mais en quoi cela a-t-il quelque chose à voir avec le féminisme ? N'y a-t-il pas un mélange des genres très équivoque ?

    Je pense que c'est le grand malheur de la cause féminine: c'est de l'avoir abandonnée aux lesbiennes. Ces dernières méritent bien sûr d'être défendues, mais elles ne doivent en tout cas pas se prétendre les représentantes de toutes les femmes. Les femmes dans leur grande majorité aiment les hommes, même si elles ont quelques reproches à leur faire et qu'elles souhaitent être traitées en égales. Elles ne souhaitent pas prendre le pouvoir voire émasculer les hommes. Elles aiment la virilité et ne veulent pas d'un nivellement total des deux sexes. Et bien je pense que la solution, c'est que les femmes qui se disent féministes tout en aimant les hommes se lancent en politique et renvoient les lesbiennes défendre leur propre combat et non pas prétendre défendre l'ensemble des femmes.

  • @Homme libre,

    Excellent,tristement excellent,avec la précision que ce type de discours a surtout été et est entendu et produit dans les pays anglo-saxons ,avec en supplément le Québec.

    La France a vu par contre la présence d'un féminisme plus différencié jusqu'à présent avec E Badinter,Mona Ozouf ou Claude Habib avec ses beaux livres très humains comme"galanterie française",mais les temps changent,et pas pour le meilleur,à cet égard.

    En fait ce féminisme à dominante nord-américaine correspond étroitement aux critères d'un nationalisme extrême appuyé au départ sur un critère biologique ,celui du sexe ,dont le mouvement même de cet idéologie à contribué à nier l'existence,au profit d'une entité floue et maudite,"le masculin" source de tout le mal sur terre.

    K Marx écrivait que les hommes ("humains") ne savent pas l'histoire qu'ils font,l'on pourrait dire maintenant que les (nationales)-féministes ne savent pas en enfants gâtées d'une époque (les 30 glorieuse) et d'une civilisation qui a promu jusqu'à présent la personne individuelle et donné des conditions de vie jamais vues à la plupart de ses membres ,hommes et femmes,l'Histoire qu'elles font ,nihilistes qui ne s'assument pas.

    Rien ne garanti le futur et l'avenir comme amélioration du présent et la liberté des femmes occidentales dépend de la vitalité des cultures dans lesquelles elles vivent.A scier la branche sur laquelle elles vivent ,les nationales-féministes contribuent à la probabilité du pire pour tou(te)s.

    Tout ceci résonne comme des appels,un véritable désir de tyrannie,en toute inconscience de ce qui pourrait en découler.

    La perversité de tout cela ,c'est que l'expression fanatique de la haine tend à produire de la haine en retour et c'est ce qui est recherché par les plus retorses et frénétiques de cette faune.

  • @Homme libre,
    Une expérience de pensée , avec une méthode rhétorique toute simple est à faire.
    Il suffit en effet de remplacer les termes "arabes", "noirs","juifs",ou ce qui
    correspond aux préjugés haineux reconnus comme tels,par homme(s) ou mâles dans les
    discours reconnus comme racistes pour voir ce que cela donne.Sachant que personne ne choisi son sexe et que il n'est pas encore exigé pour être reconnu membres de l'espèce humaine et digne de l'être,de devenir transsexuel,je vous laisse imaginer le résultat.

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