En voilà une qu’elle est bien bonne. Fallait oser. Les violences lors du défilé de la police genevoise seraient donc de la faute au Conseiller d’Etat Pierre Maudet. Sa faute, sa très grande faute, selon l’ultra-gauche - ou est-ce l’ultra-droite, tant ils se ressemblent - serait d’avoir dépensé de l’argent pour le 200e anniversaire de la création de la police.
Je laisse de côté les controverses sur le bien-fondé de cet anniversaire. La date de création fait l’objet de contestation par deux historiens. Soit. Ont-ils raison? Leurs propres arguments laissent la place aux deux hypothèses.
Cette commémoration a donc été émaillée de violences, pas très nombreuses mais néanmoins assez graves. Etant prévenu que des casseurs allaient s’en prendre aux festivités, monsieur Maudet aurait-il dû l’annuler?
Certainement pas. Ce serait comme abandonner le terrain sous une menace terroristes.
Mais le plus hallucinant est de lire des commentaires justifiant l’agression contre la police. Des propos emberlificotés et plutôt tordus. Le nom donné à cette journée par les manifestants est pourtant explicite: «Dance against the police», ou «Danse contre la police». La posture anti-flics est annoncée. On sait à quoi s’en tenir.
Certains propos soutiennent implicitement les violences et ceux qui les ont commises, tout en accusant Pierre Maudet d’être la cause de ces violences. Les casseurs ont leur porte-parole, qui dit en clair: «Ce n’est pas leur faute». Ne pas dénoncer c’est être d’accord.
Cette ultra-gauche - ou ultra-droite, tant ils se ressemblent - renonce à prendre ses responsabilités. Les auteurs de faits violents sont irresponsables, c’est Pierre Maudet qui les aurait provoqués.
Donc demain un violeur rejettera toute responsabilité en disant: «C’est la dame qui m’a provoquée en marchant en minijupe». C’est l’exacte même logique.
Je ne défends pas ici la police ou monsieur Maudet, qui sauront le faire eux-mêmes. Je défends le principe de responsabilité. La démocratie ne fonctionne que si chacun prend sa propre responsabilité. Si c’était le cas nous n’aurions pas besoin de police. A propos, les manifestants qui possèdent un vélo mettent-ils un anti-vol? L’anti-vol, c’est comme la police. Il n’est donc pas inopportun de célébrer ceux qui protègent nos biens et maintiennent une certaine sécurité dans la ville.
Prochaine casse lors du concert de la Garde républicaine française le 17 octobre? Certains propos le laissent à penser. La musique militaire n'est pas ma tasse de thé, mais leur droit est de jouer, même dans une grande salle genevoise.
Moralité: fachos rouges, fachos bruns, même combat: pisser sur la démocratie.
Photos sur le blog de Haykel:
Commentaires
Vous savez, on est sacrément mal barrés avec l'extrême-gauche à Genève. Comme à Zurich et Berne d'ailleurs, autres villes suisses aux noyaux durs.
J'hume toutefois qu'il va y avoir un sacré shoot aux élections l'an prochain, municipales pour commencer.