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Français de souche : Hollande s'y met

Après la sortie de Manuel Valls sur l’islamo-fascisme, François Hollande a repris le flambeau et ajouté une couche hier, lors du dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). C’était au sujet de la profanation récente du cimetière juif de Sarre-Union.

Souche02-.jpgOrigine

On sait que les auteurs du délit n’étaient pas de confession musulmane. Voulant faire passer ce message, le président français a utilisé une expression plutôt mal vue à gauche: «français de souche». Ses paroles extraites de la vidéo ci-dessous:

«J'étais la semaine dernière à Sarre-Union, dans ce cimetière dévasté par de jeunes lycéens, Français de souche comme on dit, ignorants au point de ne pas avoir vu les écritures en hébreu, inconscients pour ne pas avoir remarqué les étoiles de David, mais à ce point intolérants pour renverser le monument dédié aux victimes de la Shoah».

L’expression «français de souche» fait habituellement polémique en Normalie. Eric Zemmour l’utilise, donc la gauche classe ce terme dans le dossier «extrême-droite». Ce qui montre la déculturation des gauches françaises et leur prise en otage du langage. Car l’expression n’appartient pas à la droite. A aucune droite. Elle appartient à la culture française et signifie, au figuré, les racines familiales et/ou ethniques d'une personne, d'une famille ou d'un clan.

La définition suivante, extraite de Wikipedia, illustre précisément l’expression «de souche»:


Personne qui appartient à un groupe national donné depuis de nombreuses générations, au point de ne plus tenir compte d’éventuels ascendants immigrants.



Selon le dictionnaire en ligne cnrtl.fr, la souche signifie bien une forme d’origine:


Ensemble des individus de même espèce provenant d'un ancêtre unique.

souche04-racine.jpg
Le Code Civil contient également la notion de souche, désignant l’origine d’une succession:

Auteur commun à plusieurs personnes dans le droit des successions (Jur. 1985). Dans tous les cas où la représentation est admise, le partage s'opère par souche: si une même souche a produit plusieurs branches, la subdivision se fait aussi par souche dans chaque branche, et les membres de la même branche partagent entre eux par tête (Code civil, 1804, art. 743, p. 136).

 

Ancienneté

La même nationalité donne aux citoyens les mêmes droits. Que l’on soit ressortissant d’une nation depuis plusieurs générations ou depuis un mois, cette égalité juridique fait partie de la culture démocratique. L’ancienneté n’a pas d’effet sur le droit. Mais elle en a sur la coutume.

Il n’y a en soi rien de répréhensible ou de malement discriminant à mentionner qu’un citoyen est «de souche» si l'on se réfère à son ancienneté générationnelle dans le pays. Les droits des citoyens à nationalité identique sont certes identiques. Mais dans les faits ressentis, dans la coutume et dans la culture orale d’un pays, il existe néanmoins des différences «morales» ou «fonctionnelles» associées à l’ancienneté et à l’origine géographique.

L'origine ne peut être considérée comme valeur négligeable. Un citoyen naturalisé d’origine européenne est plus facile à assimiler dans un autre pays européen qu'un citoyen extra-européen. Les racines religieuses, juridiques et culturelles sont assez proches pour atténuer le choc du changement et de l’adaptation, et pour diluer les risques communautaristes. La souche musulmane, mais on peut aussi penser à une souche animiste par exemple, produit un choc souche01-coupée-constitue-lair-de-jeux-rêvée-pour-ce-jeune-renardeau....jpgculturel plus radical selon le pays d'origine. Il n’y a ni bien ni mal à cela. C’est ainsi: le proche nous est plus familier que le lointain, pour lequel l’apprivoisement est plus long.

Il n’y a pas de différence juridique entre un citoyen dont la famille est installée en France depuis des générations et celui qui vient d’être naturalisé. Mais il ne viendrait pour autant à personne l’idée d’élire à la présidence un citoyen français d’origine arabo-musulmane parlant un baragouin et ne connaissant ni les moeurs politiques ni les coutumes du pays.

L’égalité des droits ne règle pas tout. L’ancienneté, l’expérience, entre autres qualités spécifiques, font encore partie d’une hiérarchie sociale reconnue et admise dans les sociétés démocratiques. Dans cet esprit il n’y a rien à redire à l’expression «de souche», au moins tant qu’elle désigne une prévalence de l’ancienneté dans les relations sociales et qu’elle n’implique pas une différenciation des droits du citoyen. Cette notion de souche est d'ailleurs appelée à évoluer car les nouveaux arrivants dans un pays «feront souche» un jour. Même s'ils s'assimilent, ils apportent une partie de leur culture originelle dans leur nouvelle culture.

Par contre on peut se demander si, en utilisant cette expression, François Hollande veut libérer le langage de ses clivages et privatisations politiques, si c'est un mot inconscient révélateur de ses opinions secrètes, ou s'il veut ratisser très large en vue de 2017.






Catégories : Art et culture, Politique, société 3 commentaires

Commentaires

  • Il aura en tous cas eu l'habileté de rajouter ces quelques mots :
    "comme on dit".

  • Ouaip... ça lui permet d'utiliser la formule. Il fout le bordel. Ou il a lâché une de ses sorties incontrôlées...

    Autre hypothèse encore: c'est sa pensée réelle.

  • Montebourg aussi fait du Zemmour: il parlait hier de la "politique suicidaire" de F. Hollande. Ils s'y mettent tous.

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