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Ne pleure pas Jeannette

C’est juste troublant. Ou dérisoire. Ou dramatique. L’histoire se complique encore. Jeannette étale sa vie privée en détails comme pour nous convaincre que c’était vrai. Cela ne nous regarde pas, diraient les Inconnus. Mais si, cela nous regarde, pour la raison que l’histoire nous est jetée au visage de manière répétée et insistante depuis des mois sur le net, et que sa principale protagoniste tente de faire alliance avec nous.

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Après l’assassinat du dessinateur Charb dans l’attentat du 7 janvier, Jeannette Bougrab s’est épanchée dans les médias. Elle affirmait, ou revendiquait, d’avoir été sa compagne. La famille de Charb a aussitôt démenti la chose par voie de communiqué. Le frère a déclaré:

 

« Nous démentons formellement l’engagement relationnel de Charb avec Jeannette Bougrab. La famille ne veut plus que Jeannette Bougrab s’exprime au sujet de Charb dans les médias, de quelque manière que ce soit. »

 

Jeannette Bougrab est monté au créneau pour réaffirmer sa relation affective avec Charb. Elle a fait le tour des plateaux télé. Elle dit détenir des sms sans équivoque sur sa relation. Trois mois plus tard elle publie Maudites, un livre dans lequel elle parle de la violence faite au femmes, et de sa mère. Elle se fait leur porte-parole, lit-on quelque part. En réalité je dis qu'elle les utilise pour au parler d'elle et rien que d'elle. Parler d'elle de cette manière à la fin de ce livre est au mieux une faute de goût, au pire une tentative de manipulation.

 

A lire ces pages finales au style d'adolescente boutonneuse on se demande ce que signifie ce passage, à part de considérer qu'elle l'a écrit pour se justifier et faire son propre éloge. Elle ramène le livre à elle, se met en scène au centre de l’événement. Elle y confie même une tentative de suicide. A croire que son sort est plus important que celui de Charb. Toutefois elle donne des détails qui montrent, au moins, qu’elle était proche du groupe de Charlie Hebdo. Mais comment peut-on étaler à ce point sa vie privée sans que l'on y décèle un cas sociologique ayant valeur d'exemple ? Il en faut une couche. 

 

Si au moins son histoire était exemplaire pour d’autres, si au moins elle avait valeur d’exemple. Mais non : Jeannette Bougrab est de la veine des Trierweiler ou des Flavie Flamant. De celles qui crachent sur leur propre vie privée et l’étalent dans la boue, qui hyperbolisent une posture victimaire pour attirer les projecteurs. De celles qui n’ont aucune dignité, aucune fierté personnelle. 

 

 

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Cette semaine une autre femme sort de l’ombre, Valérie M. Selon la Libre Belgique :

 

« C'est le magazine Closer qui a été le premier à révéler cette information. Valérie M. serait la véritable compagne de Charb, n'en déplaise à Jeannette Bougrab, qui s'était présentée dès le lendemain de la tuerie dans les médias comme celle qui partageait sa vie. (…) … le 8 janvier (au lendemain de l'attaque), c'est bien Valérie M. qui affirmait aux enquêteurs être en couple avec le dessinateur depuis mars 2011. Elle maintient qu'ils ont passé les deux dernières nuits ensemble dans une lettre que Closer est parvenu à récupérer. »

 

 

Charb avait-il deux femmes dans sa vie ? Ou plus ? Peut-être. Mais cela ne nous regarde pas, diraient encore les Inconnus. D’ailleurs on s’en fout.

 

D’accord, d’accord, cela ne nous regarde pas. Mais la course pathétique de Jeannette Bougrab pour se légitimer elle-même, comme si c’était elle qu’on avait tuée (elle le dit d’ailleurs dans une phrase dont elle ne semble pas prendre la mesure: « … et ils ont fini de m’assassiner »), me regarde malgré moi sur l'écran des infos, et me laisse laisse, disons, perplexe.

 

 

La mort de Charb met en lumière Jeannette Bougrab. Son histoire est peut-être vraie et tant d'insistance ébranle le lecteur critique. Nous ne savons pas ce qui se passe dans la tête ni dans le coeur des gens. Qu'aurions-nous fait à sa place ? Aurions-nous su faire autre chose que de l'anecdote de bac à sable ?

 

Mais si ce n'est pas vrai... 

 

 

Je hais les larmes sur les plateaux télé. Journalistes ou invités, conscients ou non, ces gens manipulent, étalent leur impudeur, exploitent la crédulité et pleurent comme s’ils se masturberaient publiquement. Si l'on n'a pas plus de retenue pour les larmes, craignons ce qui sortira des humains dans 10 ou 20 ans. 

 

Les larmes sont comme le sperme jaillissant de victimes télégéniques. Elles font des petits. Danger! Ne croyons plus aux larmes publiques, aux larmes prostituées. Soyons même extrêmement critiques avec les larmes si nous voulons préserver notre propre intégrité et nous prémunir contre l'insignifiance.

 

 

 

Catégories : Politique, Psychologie, société 0 commentaire

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