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Météo extrême (2) : le réchauffement climatique n’a pas d’incidence sur les tempêtes

Aujourd’hui il est difficile de parler météo sans évoquer le climat, et d’évoquer le climat sans penser au réchauffement. Alors soit, pensons-y en lisant ces diverses archives de l’année 1952. L’année des quatre tempêtes !

réchauffement,climat,tempêtes,grecInondations et canicules

 

J’aurais pu choisir l’année 1990. Cinq tempêtes avaient balayé une partie de l’Europe en l’espace d’un mois du 26 janvier au 27 février. Dont deux très rapprochées les 3-4 et 7-8 du mois. Un peu comme en 1999, à fin décembre, quand Lothar et Martin se succédaient à deux jours d'intervalle.

 

L’année 1952 est riche en épisodes extrêmes. Différentes sources d’archives françaises en détaillent le déroulement. La région de la Gironde et de la Garonne a connu des inondations mémorables, en février et en novembre. Agen, Bordeaux et d’autres villes furent inondées. Côté températures, le 2 mars on relève 21° à Toulouse, le 3, 19,1° à Tours. Le 22 Perpignan étouffe presque avec 26°. En juin et juillet une canicule frappe la France, décidément bon indicateur météorologique de l’ouest européen. Si juin fut plutôt disparate, dès le 30 et au début juillet on relève des températures extrêmes : 39° à Mont-de-Marsan, 38° à Orléans, 41° à Vichy, 40° à Lyon, 39° à Bâle, 38° à Paris.

 

Par contraste l’automne fut froid, le plus froid du siècle selon certains relevés. On note quelques journées glaciales: 2,5° à Angers, 10° à Nancy, 4° à Marseille. La Belgique connut un déficit moyen de 2,5° en septembre par rapport à la norme 1950-1980. La première tempête de 1952 frappe le 27 de ce mois avec des vents à 180 km/h à Tours. Trois jours après, le 30, Paris subit des vents à 135 km/h. Le 7 novembre une grande tempête frappe le nord de la France,  – avec des rafales à 180 km/h – et la Belgique.

 

Les 12 et 13 décembre enfin, la quatrième tempête est classée comme exceptionnelle. Elle touche une petite moitié du territoire. Le vent atteint 185 km/h – à Tours encore, 150 km/h à Paris, 145 km/h à Metz.

 

 

 

réchauffement,climat,tempêtes,grecSymboles

 

En comparaison, les vents des deux grandes tempêtes plus récentes, Lothar et Martin à fin décembre 1999, ont atteint la vitesse de 198 km/h à l’île d’Oléron, habituée aux bombes météorologiques comme on dit dans le jargon, et entre 140 et 170 km/h plus à l’intérieur du pays.

 

Ces deux tempêtes ont pourtant une valeur de symbole dans l’idéologie climatique du moment et sont souvent citées comme indicateurs d’un dérèglement du climat portant les épisodes météos à l’extrême. Pourtant le directeur adjoint de Météofrance déclarait en 2014 :

 

« Autant le réchauffement climatique est avéré, autant on ne constate pas une recrudescence des tempêtes. »

 

Les relevés plus que centenaires montrent que les tempêtes se produisent par cycles. Certaines périodes sont quantitativement plus marquées que d’autres. Ce que confirme Patrick Galois, prévisionniste :

 

« Nous ne disposons pas d'indicateurs démontrant une augmentation de la fréquence des tempêtes. C'est la variabilité naturelle du climat qui fait que certaines décennies sont plus calmes, comme pour les années 2000, et d'autres plus propices aux tempêtes. »

 

Il admet cependant un possible lien avec le réchauffement climatique :

 

« Le réchauffement climatique accentue les tempêtes dans la mesure où il contribue à faire monter le niveau des eaux. La tempête Xynthia a provoqué une surcote (surélévation du niveau de la mer) d'un mètre. (…) On pense par ailleurs que le réchauffement climatique provoque une augmentation des précipitations, notamment en hiver, dans le nord de l'Europe, comme les pays scandinaves et les îles britanniques. »

 

 

 

réchauffement,climat,tempêtes,grecPolitisation

 

D’autres franchissent le pas à l’instar du GIEC. A propos de Klaus, tempête impressionnante mais pas vraiment plus violente que 1952 ou 1999 :

 

« Les prévisions formulées par le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) concernant les changements climatiques induits par les activités humaines font état de phénomènes météorologiques plus violents et plus nombreux. Or, ce qui est inquiétant, c'est la puissance et l'occurrence de cette nouvelle tempête, moins de 10 ans après celle de 1999 pourtant baptisée la « tempête du siècle ». A ce titre, le climatologue français Jean Jouzel, vice-président du GIEC a relevé une "cohérence" entre l'intensité de la tempête Klaus et les prévisions sur le changement climatique. » 

 

D’autres, plus politiques, sont moins prudents : « Il peut donc s'agir de phénomènes nouveaux comme en témoigne les tempêtes de fin octobre 2000. Et on doit, comme Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, s'étonner de constater que la France, pays tempéré, puisse être désormais traversée par des tempêtes tropicales. »

 

 

D’autre encore vont plus loin. Ainsi Aslak Grinsted, du Centre for Ice and Climat de l’Université de Copenhague :

 

« La nouvelle simulation indique que si les températures moyennes mondiales augmentent de 0,4 °C, on peut s’attendre à voir un doublement de la fréquence des ondes de tempête comme celle qui a suivi Katrina. Si les températures augmentent d’un degré, ces évènements auront lieu de trois à quatre fois la fréquence habituelle. Une augmentation de deux degrés de la température mondiale se traduira par environ 10 fois plus d’ondes de tempêtes. »

 

 

 

réchauffement,climat,tempêtes,grecPas de corrélation

 

Or en 100 ans la température a augmenté de presque un degré, continuant le rattrapage post-petit âge glaciaire, et il n’y a eu aucune multiplication du nombre des tempêtes ni augmentation remarquable de leur intensité. Elles n’ont pas augmenté d’un facteur 3 ou 4. En plus de 100 ans le réchauffement du climat ne semble avoir aucune incidence sur les tempêtes. ( Sauf si l'on est membre du GIEC ou politicien. Les premiers ont besoin d'argent, les seconds de voix : la collusion suit leurs convergences d'intérêts ).

 

Météofrance confirme cela par ce directeur de la climatologie, Pierre Bessemoulin : « Le nombre d’épisodes de vent fort présente une forte variabilité interannuelle (7 en 1968, 26 en 1962), ainsi que celui des fortes tempêtes (0 en 1989, 1993 et 1998, 5 en 1965), mais l’étude ne met pas en évidence de tendance significative sur les 50 ans. (…) Elle révèle également que le nombre et l’intensité des tempêtes ont peu évolué à la fin du XXe siècle et qu’elles ont atteint le niveau qui était le leur en début de période. Ceci recoupe des études allemandes et nordiques (Planton et Bessemoulin). »

 

En France entre 1952 et 1966, 24 tempêtes cataclysmiques ont été enregistrées, soit avec des vents de 10 à 12 Beaufort (ouragan). La grande peur de l’époque était… le refroidissement climatique.

 

 

Images (cliquer dessus pour agrandir) : 1, Nasa, 7 nov. 1952 ; 2, tempête Klaus, 2009; 3, Aslak Grinsted; 4, statistiques tempêtes.

 

Archives inflclimat.fr ici.

Autres archives ici, ici.

 

Catégories : Environnement-Climat, Météo, Science 1 commentaire

Commentaires

  • Une chose est plus que certaine ,heureusement que le Giec n'existait pas à l'époque du Débarquement .Pour le coups nombre d'armées seraient encore en attente
    On a évité le pire

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