Éloïse Bouton s’est enfin décidée à parler.
Mon billet de novembre 2012 avait déclenché une grosse polémique. Pas moins de 176 commentaires, certains soutenant l’hypothèse, d’autres condamnant ou contestant le risque pris par mes propos et l’absence de preuve formelle. Dont une féministe universitaire dans un discours ne faisant pas honneur intellectuellement à l’Université.
C’est vrai, j’avais pris un risque en relayant et détaillant, images à l’appui, une information diffusée par le très détesté site d’Alain Soral. Eloïse Bouton, membre du groupe Femen, était-elle une call girl? J’avais mis l’information au conditionnel. L’idée qu’elle soit éventuellement prostituée ne me dérangeait pas. Mais la contradiction aurait heurté la cohérence idéologique de son groupuscule.
Avant de publier le billet de l’époque j’avais fait toutes les vérifications qui étaient alors possibles. Entre les éléments rationnels et mon intuition j’avais une très forte présomption. Cela suffit-il pour mettre en avant une supposée information brûlante sans certitude absolue ? Je me suis posé la question. Je m’en suis d’ailleurs ouvert à une internaute hors ligne.
Je me suis avancé parce que les éléments semblaient très plausibles. Et aussi parce que l’agressivité publique des Femen, leurs accusations contre les hommes en général, leurs simplifications outrancières des relations hommes-femmes, et la pratique qu’elles-mêmes avaient de la presse et de l’agression publique pour répandre leurs théories misandres, étaient « nauséabondes » et d’une rare méchanceté. Je me suis aussi avancé en espérant faire sortir le loup du bois. Méthode risquée, j’en conviens. le résultat à l’époque ? Le silence. L’ex-porte-parole de Femen France ne disait soudain plus rien.
L’épilogue est celui-ci : Éloïse Bouton a finalement reconnu avoir posté ce profil sur un site de call girls.
Elle l’a reconnu dans un livre paru il y a quelques mois : Les confessions d’une ex-Femen. Elle l’a répété dans une interview au JDD paru le 2 février dernier :
« Accusée d'être une escort-girl, la jeune femme revient aussi sur cet épisode et explique qu'en tant que journaliste freelance, elle s'était, pour les besoins d'une enquête au printemps 2011, créée un tel profil sur Internet pour dresser des portraits de clients réguliers de prostituées. »
Elle l’a aussi écrit dans son livre, dont j’ai trouvé un extrait sur le net, écrit dans le style dramatisé et outrancier de Valérie Trierweiler – ont-elles le même nègre ? – et dont j’attends le texte complet :
« J’oeuvre en cachette de Bertrand, mon petit ami de l’époque, que je devine peu réceptif à mon entreprise. Un jour, je ne serai jamais comment, il la découvre. Il ne me croit pas. Pour lui je suis une escort girl. C’est évident. »
Elle dit pour sa défense n’avoir pas pratiqué la prostitution. Elle voulait piéger des hommes pour montrer combien ils sont prédateurs. Ses propos laissent place à de nombreuses zones d’ombre. Et peut-être aurait-elle pu faire une étude sur la raison qui conduit les hommes à requérir les services de prostituées. Mais elle préférait les condamner avant de comprendre. Son idéologie misandre ne tolérait aucune nuance.
Pourtant je ne lui ferai pas de procès intention. Si elle dit qu’elle ne s’est jamais prostituée, je prends ses propos. Moi-même et un ami, il y a quelques années, nous avions fabriqué un faux thérapeute pour démontrer qu’un registre privé qui voulait avaler le marché des médecines douces était en fait une pompe financière sans aucune discrimination sur la compétence des praticiens. Nous avions raison. Nous l’avions révélé à la presse. Ce fut un choc dans le milieu. Cela nous a valu une plainte pénale. Judicieusement le tribunal avait classé, constatant le but idéal que nous poursuivions, la vérité de nos accusations et l’absence de tout avantage personnel à l’affaire. Je connais donc cette prise de risque et je lui accorde de la croire.
Mais j’avais raison : c’était bien elle sur ce profil.
Dans son livre, dans ses interviews et sur vidéo, elle reste polie quant au groupe Femen – qu’elle a quitté après avoir été réduite au silence suite à ces révélations. Mais on comprend bien que ce groupuscule dirigée par Inna Shevchenko pratiquait le contraire de ce qu’il prétendait. Ainsi les filles étaient obligées de se taire sur le groupe et contraintes à des pratiques dignes d’un mauvais film de série B sur la vie des GI’s au Viet-Nam.
L'imposture Femen
Inna Shevchenko avait fui l’Ukraine pour échapper aux conséquences pénales de ses délits. J’ai écrit plusieurs textes sur les Femen. Avant d’être en France son groupe flirtait tantôt avec l’extrême-gauche, tantôt avec les fascistes, sans état d’âme. Inna, décrite par Éloïse Bouton mais aussi par une Antigone infiltrée et par d’anciennes adeptes, est une dictateure (ah la féminisation des mots) paranoïaque. Une vraie prédatrice. Une illustration de ce féminisme rose fascisant. Interdire à ses « filles » de parler est l’exact contraire de toute idée d’émancipation féminine. La gauche française l’avait pourtant soutenue. Une tartufferie de plus.
L’imposture Femen est aujourd’hui démasquée de l’intérieur. La presse semble d’ailleurs moins intéressée. Après les avoir regardées droit dans les seins les journalistes ont un peu laissé ces filles aux corps formatés pour la presse voyeure.
Aujourd’hui Éloïse Bouton reste féministe. Elle tient le discours convenu et misandre habituel : domination masculine, oppression du corps des femmes, culture du viol accusant indistinctement tous les hommes, méchant patriarcat, pauvres femmes toujours victimes, etc, etc.
Bla bla bla.
Voilà. Si ma manière de faire est parfois audacieuse, ce que je reconnais et sur quoi je me surveille, le temps m’a donné raison.
Les Femen agressives, misandres et victimaires peuvent rejoindre les poubelles de l’Histoire. Poubelles qui sont décidément bien remplies ces temps.
Éloïse Bouton se refait une image grâce à une journaliste complaisante d’extrême-gauche :
Images : 1, Eloïse Bouton; 2, livre d’Eloïse Bouton ; 3, image du site des Femen – elles n’ont jamais été poursuivies pour incitation à la violence sexiste et le harcèlement malgré cela ; 4, harcèlement de rue et agression contre les manifestants à la Manif pour tous.
Commentaires
Témoignage instructif. Ca me donne envie d'utiliser les services d'une escort pour comprendre quelle sont les raisons qui amènent une femme à se prostituer sur internet.
Se payer les services d'une call-girl, pour qu'en suite elle saccage tout comme une tornade sur son passage ... il y a de quoi réfléchir !