Il faut entendre l’accent en néerlandais: Zwarte Piet! Superbe. Ce personnage du folklore est aujourd’hui voué au bûcher. Brûlé sur l’autel de l’antiracisme. A se demander si l’antiracisme d’aujourd’hui ne rend pas idiot. Personnellement je le pense.
Pierre le Noir est notre Père Fouettard. Il accompagne Saint Nicolas le 6 décembre dans les rues des villes bataves et de nombreuses régions d’Europe. Il fait des cabrioles déguisé en habit médiéval. Sa peau est noire et il donne des punitions aux enfants désobéissants.
Son origine est multiple. L’une des traditions les plus acceptées est qu’il s’agit d’un personnage inspiré par l’évêque Nicolas de Myre, qui officia en Anatolie (actuelle Turquie) au IVe siècle. Il était réputé pour sa charité. Une autre légende le fait descendre du dieu nordique Odin.
La nuit du 5 ou 6 décembre Saint Nicolas vient distribuer des bonbons aux enfants, s’ils ont été sages. Zwarte Piet doit punir les autres. L’origine de ce deuxième personnage du tandem est controversée. Il serait arrivé d’Espagne, d’Afrique du Nord ou également de Turquie. Il serait à l’origine un Maure, donc une personne à peau noire.
On sait que les populations noires ont été répandues en Egypte au temps des Pharaons, puis dans toutes les terres musulmanes suite aux 15 siècles d’esclavage et de traite négrière arabo-musulmane.
C’est cette origine qui fait débat. Des personnes se sont plaintes auprès de l’ONU pour dénoncer une présentation désavantageuse des africains et la continuation de la mentalité qui prévalait lors de l’esclavage.
En clair on accuse cette tradition de perpétuer un racisme anti-noir.
« L'image de Pierre le Noir est dégradante. Les gens qui refusent l'évolution de ce personnage n'ont pas d'estime pour la communauté noire. C'est déshumanisant et cela dégrade notre qualité de vie et le bien-être de nos enfants. »
Les partisans ont un autre point de vue:
« Comme la tradition le veut, je crois que Pierre le Noir doit rester noir et c’est bien, parce qu’il doit être noir. Ce n’est pas une couleur de peau. C’est une mascarade, qui existe depuis des siècles partout en Europe. »
Bien que cette tradition soit très innocente certaines villes ont depuis deux ans remplacé Swarte Piet par des personnages au visage coloré différemment. Si quelqu’un voit du racisme dans ce personnage, il doit réécrire l’Histoire et effacer l’Afrique de la surface de la Terre. D’ailleurs les africains ne sont pas noirs mais de différentes nuances de brun.
Il faudra aussi supprimer du vocabulaire les expressions contenant le mot noir, comme la nuit noire, noir comme dans un four, idées noires, chocolat noir, chat noir, etc, au cas où quelqu’un croirait que ces expressions désignent les personnes dont l’origine ethnique proche ou lointaine est africaine.
Jusqu’où culpabilisera-t-on les européens, et infantilisera-t-on les africains en décrétant qu’ils ne doivent pas côtoyer des symboles d’une culture qui pourrait les heurter – comme s’ils n’étaient pas capable de faire la part des choses?
La lâcheté et la stupidité de certains antiracistes et de certains politiques sont incommensurables. Au fait, dans la série Mentalist, Patrick Jane court après un mystérieux criminel nommé John le Rouge. Et l’on ne dit rien. Au nom de tous les John, de tous les socialistes-communistes, des amateurs de Coca et des Peaux-Rouges, je m’oppose à ce personnage et je demande que l’on détruise tous les épisodes de cette série. Ou plus simple: je propose de renoncer au langage.
Je propose aussi qu’on abatte le monument African Renaissance à Dakar: les statues sont trop noires et pourraient heurter la sensibilité des blancs en voyage au Sénégal. Imaginons une statue dans le port de Marseille intitulée: Renaissance européenne, et figurée par un couple de blancs? J’ose à peine imaginer l’émeute...
Commentaires
Et toutes ces expressions là, si elles étaient prises au pied de la lettre : blanc cassé, blancs battus, un ptit blanc au zinc, chèque en blanc, battre les blancs, fouetter les blancs, saigner à blanc, tirer à blanc et j'en oublie des tas, la prochaine fois que je les entend, je proteste car c'est inconvenant. Si l'on décortique notre façon de parler sans nuance, nous sommes tous des racistes :-))
Bien vu Grindesel!
:-)
Chez nous, quand on était petits, on jouait beaucoup à Pierre le Noir. Merveilleux souvenirs... d'enfance, d'innocence, que personne ne pourra jamais nous enlever. Je me souviens encore de nos moqueries envers le perdant qui se retrouvait Pierre le Noir. Racisme ? On ne connaissait même pas le mot. Il faut que je retrouve ce jeu de cartes avant qu'on ne l'interdise au nom de cette sacro-sainte culpabilité!
Bientôt le "café de couleur" plutôt que le café noir au bistrot? Et le café métis pour le renversé?
Etrange conception manichéenne de cet antiracisme de convenance. Le noir désigne aussi bien le luxe, la classe, la richesse, les classes supérieures, la prêtrise, la sobriété, les profondeurs du psychisme, la grotte où l'homme blessé va se protéger et de réparer,
autant que la poussière du charbon, de l'obscur, du non-lumineux.
On ne peut pas, si l'on a la moindre intelligence, amalgamer chaque fois le mot noir avec les personnes d'origines africaines.
"A se demander si l’antiracisme d’aujourd’hui ne rend pas idiot."
Je crois que c'est déjà fait, mais il y a pire: il est en train de rendre raciste ceux qui n'en avaient rien à faire.
Oui Mère-Grand, il y a de cela.
De plus ceux qui suivent aujourd'hui la doxa sans réfléchir pourraient un jour se réveiller, parce que leurs convictions seront établies sur du sable, de la peur du jugement social, de la culpabilité, et non sur une réflexion solide. Ce qui en sortira pourrait ne pas être des bouquets de roses...
Il existe une expression du sud des des Etats-Unis ... "That dog don't hunt." ... qui, traduit lyriquement ... "Pars à la chasse avec ce chien, tu ne ramèneras rien." ... signifie qu'un plan, ou une bonne intention, sont voués à l'échec.
Je me demande comment l'argumentaire défendant la tradition de "Pierrot le Noir" tiendrait s'il était employé pour défendre une tradition qui serait connue sous le nom de "Pierrot le Juif.".
Chuck, il n'y a pas de Pierrot le Juif, mais il existe une expression à ce sujet: "Se cogner le petit juif". Elle est en principe assez connue. Personne n'y voit de racisme.
On peut bien sût faire de la novlangue et dire: "je me suis cogné le coude au niveau du nerf ulnaire".
Extrait:
"En route, donc, pour l'explication.
Peut-être vous souvenez-vous d'avoir vu, dans la vraie vie ou dans un film, des gens mesurer des longueurs de quelque chose (corde, tissu...) en l'enroulant autour de l'avant-bras, de la main à l'arrière du coude. C'était ce qui s'appelait "mesurer à l'aune", l'aune étant devenue la longueur du tour de l'avant-bras (soit environ 1,20 mètre) après avoir désigné l'avant-bras lui-même.
Ce mode de mesure demandait des mouvements particuliers des deux membres supérieurs, le coude de celui portant la chose à mesurer devant faire des allers-retours de bas en haut et pouvant être amené à cogner l'éventuelle surface au-dessus de laquelle la mesure se faisait.
La dénomination petit juif viendrait d'une époque où, dans le commerce des vêtements et tissus, les commerçants juifs étaient majoritaires.
Et lorsqu'ils étaient amenés à mesurer des produits à l'aune, ils pouvaient facilement et régulièrement se cogner le nerf ulnaire sur leur comptoir (ce qui, 'grâce' à la douleur procurée, permettait au client d'assister alors à une courte danse du scalp)."
www.expressio.fr/expressions/frapper-se-cogner-le-petit-juif.php
A noter que dans certains pays cela se dit: "Se cogner l'os des musiciens". Ciel, eux-aussi seraient donc méprisés, ostracisés, objet de ce racisme rampant qui sied tant aujourd'hui de porter haut et fort dans les sociétés sans plus de mesure ni réflexion?
On devrait aussi ne plus dire "Appeler un chat un chat" quand en réalité on veut dire autre chose, mais parler éventuellement de félin de compagnie.
Et "Peigner la girafe", n'est-ce pas là aussi mettre en évidence ce qu'il y a de disgracieux dans cet animal dont l'anatomie est aussi stupide.
D'ailleurs, "couler un bronze" n'est-il pas une sorte d'injure faite aux sculpteurs?
Et Gainsbourg avec sa chanson "couleur café" aurait dû aller en prison pour avoir comparé une métis à un vulgaire breuvage de grande consommation.
Et les grandes bringues feraient bien d'aller s'acheter un chapeau en forme de tampon XXL.
Quant au mot "goy" si largement utilisé dans les milieux juifs, nul doute qu'il soit une expression de respect et de sympathie...
Et que l'expression "face de craie" utilisé largement dans les milieux black désigne uniquement un professeur des écoles recouvert de poussière de craie après une journée harassante devant le tableau noir – oh pardon: de couleur?
Et que quand les personnes de couleur non-blanche, non-rouge, non-jaune et non-mate disent que les blancs sentent la mort, c'est un malentendu, ils veulent dire: "ils sentent l'amor".
Et pour ajouter à la liste de Grindesel, il y a blanc-bec, chou blanc, et le coup blanc, synonyme de ratage aux quilles.
Et saviez-vous que le Concorde avait souvent été qualifié d'éléphant blanc? Kèzako?
"Il convient cependant de noter que l'expression, de connotation péjorative, peut être utilisée pour désigner des travaux qui n'aboutissent jamais et qui sont des échecs techniques ou économiques. L'éléphant blanc se distingue par divers traits :
- l'inutilité pratique de la réalisation est évidente dès le début. La connaissance de cette inutilité étant difficilement démontrable, toute liste « officielle » de projet de type éléphant blanc reste discutable ;
- l'entretien est une charge financière évidente et cette évidence la rend désagréable (ce n'est donc pas « l'entretien d'une danseuse1» qui procure du plaisir à celui qui dépense) ;
- il n'est plus possible de se débarrasser de la réalisation, pour des motifs de fierté ou de prestige (les chantiers brutalement interrompus lorsque leur coût dérive ou que leur utilité disparaît n'entrent donc pas dans cette catégorie)." (Wiki)
Ah le racisme décidément se cacherait partout. C'est un complot mondial.
Même Barbara s'y était mise en chantant "L'Aigle noir".
Et je n'ose penser à la Pierre Noire de la Kaaba dans l'islam...
@hommelibre
« Chuck, il n'y a pas de Pierrot le Juif, mais il existe une expression à ce sujet: "Se cogner le petit juif" ... »
Teu teu teu !
Il ne s'agit pas d'un "sujet" de langage.
Le problème posé serait le même si la "tradition", qui incidemment EST le "sujet", s'appellait "Pierrot le Nègre" ou "Pierrot le Basané".
Vous cherchez là où il n'y a pas grand chose à trouver, Chuck. Les anciennes "Têtes de nègre" étaient-elle racistes ou incitaient-elles au racisme? Certainement pas. Le petit blanc qu'un boit au comptoir (qui est jaune) non plus.
On prend des symboles qui n'en sont pas pour satisfaire tel petit groupe communautaire, on ne demande aucune réciproque, et au final on est devant des interdits qui s'accumulent et qui ne changent en rien le coeur des Hommes. Il vaut mieux en rire et se demander s'il y a des personnes africaines ou d'origine africaine en Forêt-Noire.
Pour moi, nègre n'est pas injurieux. C'est Noir en italien. Il a certes été utilisé dans un certain contexte d'esclavagisme mais alors tout le monde peut y passer. Faut-il changer les noms du Niger, du Nigeria, du fleuve Niger? Les aveugles devenus les non-voyants, croyez-vous que cela ait changé quelque chose? Rien du tout. Avant on faisait attention aux aveugles. Aujourd'hui on se demande pourquoi on a changé le terme. Beau succès d'estime pour les palefreniers de la morale de bazar.
On peut aussi parler de la légende du Juif errant, personnage qui a servi à parfois stigmatiser les juifs et à rappeler leur crime d'avoir tué le Christ. Faut-il parler de "l'Hébreux légendaire de confession israélite et d'origine sémitique" errant?
@hommelibre
« Quant au mot "goy" si largement utilisé dans les milieux juifs, nul doute qu'il soit une expression de respect et de sympathie... »
Vous êtes sûr de ne pas confondre la signification du mot "goy" et la façon de le dire ?
Exemple: "Pfff, ces bretons ..."
Mais tout celà est un tout autre sujet que celui qui préoccupe les plaignants.
Quel serait, d'après vous, le sentiment des "goys" vivant en Israël si les israéliens fêtaient le jour de "Pierrot le Goy" avec des Pierrots déguisés en blonds ou en rouquins, bardés d'énormes croix et de crucifix autour du cou et à la ceinture, jouant Pierrot se lamentant de tout ce que Dieu ne lui a pas accordé ?
http://s22.postimg.org/ksnqmg34x/pierrot.jpg
Ou "Ali le Goy", paradant dans les rues de Tel Aviv, coiffé d'un turban ou d'un keffieh, harnaché d'une ceinture d'explosifs avec des méches étincellantes et fumantes, brandissant un sabre ou une kalach, pour faire peur aux petits enfants juifs "qui sont pas sages ou pas obéissants" ?
http://s22.postimg.org/cofmhpgpt/lecter_pal.jpg
@hommelibre
« Quant au mot "goy" si largement utilisé dans les milieux juifs, nul doute qu'il soit une expression de respect et de sympathie... »
Vous êtes sûr de ne pas confondre la signification du mot "goy" et la façon de le dire ?
Exemple: "Pfff, ces bretons ..."
Mais tout celà est un tout autre sujet que celui qui préoccupe les plaignants.
Quel serait, d'après vous, le sentiment des "goys" vivant en Israël si les israéliens fêtaient le jour de "Pierrot le Goy" avec des Pierrots déguisés en blonds ou en rouquins, bardés d'énormes croix et de crucifix autour du cou et à la ceinture, jouant Pierrot se lamentant de tout ce que Dieu ne lui a pas accordé ?
http://s22.postimg.org/ksnqmg34x/pierrot.jpg
Ou "Ali le Goy", paradant dans les rues de Tel Aviv, coiffé d'un turban ou d'un keffieh, harnaché d'une ceinture d'explosifs avec des méches étincellantes et fumantes, brandissant un sabre ou une kalach, pour faire peur aux petits enfants juifs "qui sont pas sages ou pas obéissants" ?
http://s22.postimg.org/cofmhpgpt/lecter_pal.jpg
Je me souviens encore de cette gourmandise de mon enfance... avant qu’elle ne soit banalement renommée « tête au choco » :
http://trade.mar.cx/FR333414
Evidemment le nom est un peu limite, mais à l’époque on n’y trouvait rien à redire, car il n’y avait guère d’Africains sous nos latitudes, donc personne que cela puisse offenser.
Je suis évidemment pour le respect des traditions, mais ne faut-il quand même pas prendre acte que la composition ethnique de nos contrées a été très massivement modifiée en une trentaine d'années, et qu’un petit enfant noir à qui on propose de déguster une « tête de nègre » puisse se trouver un peu gêné ... ?
Chuck,
Tout est dans le ton qui trahit l'intention, comme vous le soulignez.
"Pfff... ces Bretons" est une généralisation négative (le pfff étant en général synonyme de too much et vu négativement). Deux choses concourent à l'ostracisation: la généralisation à toute une population et non à un seul individu (primordiale pour la loi car un Pfff... ce breton ou Pfff... ce juif ne seraient pas sanctionnés), et en second l'aspect négatif.
On remarque que si l'on dit Les juifs sont formidables, il y a bien une généralisation mais pas d'aspect négatif et donc pas de poursuites. Ce qui dans la loi est prioritaire est pourtant réalisé: la généralisation à une ethnie ou un groupe particulier (Breton n'étant pas un bon exemple car ce n'est pas une ethnie à proprement parler, quoique).
Donc au fond on peut généraliser pourvu qu'on aime et ne dise que du bien!!!
:-)))))))
Je ne savais pas que le but était de préparer un monde de bisounours!
A propos de Pierrot le Goy, pourquoi pas? Je ne serais pas choqué dans le cadre d'un carnaval où l'on se défoule collectivement de tensions, comme une manière de redigérer quelque chose. C'est une seule fois, dans un cadre, et l'attitude habituelle ne montre pas de rejet violent des goy.
Pour Pierre le Noir on n'en est même pas là. Ce personnage est habillé à l'européenne médiéval et non à l'africaine, il ne représente aucunement un symbole de l'Afrique(au passage on remarque d'ailleurs que les Indiens qui ont souvent la peau très noire se fichent de ce genre de débats). Rien n'est dit ou écrit autour de Swarte Piet qui puisse atteindre à l'honneur des africains.
Il y a bien plus incisif dans certains carnavals européens, à l'encontre de catégories de blancs. Ou sur les affiches de gauche quand, par exemple, la Jeunesse socialiste genevoise illustrait il y a deux ans une campagne avec un gros riche collant d'un peu trop près un jeune pauvre. Entre manichéisme de base, haine du riche (que l'on a revu à l'oeuvre dans les rues de Genève, donc loin d'être virtuelle), et soupçon de pédophilie, on est largement au-delà des têtes de Swarte Piet.
Y a-t-il une intention raqciste contre les personne d'origine africaine dans Swarte Piet? Non. D'ailleurs on ne devrait même plus invoquer les origines, car c'est déjà discriminatoire. Les africains qui revendiquent leur africanisé et interdisent le racismes devraient se demander où est leur cohérence.
Un télévision suédoise interdit d'ailleurs de mentionner des origines, au nom de l'antiracisme:
https://translate.google.com/translate?sl=auto&tl=en&js=y&prev=_t&hl=en&ie=UTF-8&u=http%3A%2F%2Fwww.svt.se%2Fsvts%2Farticle5384068.svt%2FBINARY%2FSverigespegling%2520p%25C3%25A5%2520SVT%2520Nyheter.pdf&edit-text=&act=url
On nage dans la confusion.
@hommelibre
« Vous cherchez là où il n'y a pas grand chose à trouver, Chuck. Les anciennes "Têtes de nègre" étaient-elle racistes ou incitaient-elles au racisme? Certainement pas. Le petit blanc qu'un boit au comptoir (qui est jaune) non plus. »
John, de nouveau, vous minimisez le problème en le "recadrant" et en le réduisant à une "simple" question de choix des termes employés.
Les langues vivantes "vivent" John. Et vivre, c'est évoluer.
Si "nègre", en français, ne servait à l'origine qu'à désigner une personne à la peau noire, avec l'esclavagisme et la colonisation de l'afrique par les européens, le terme est devenu méprisant, rabaissant. Imaginez un instant une patisserie que vous appelleriez "Tête d'arabe", ou "Tête de chrétien" ... Il ne vous manque plus qu'à décorer votre patisserie d'une guillotine ou d'un sabre oriental en sirop de framboise.
En minimisant le problème, vous occultez tout l'aspect douloureux du mépris, de l'indignité, ou de la haine ressentis chez "l'autre" lorsque vous le confrontez, en *** connaissance de cause ***, avec des chapîtres historiques d'oppression extraordinaire vecue par des individus avec lequels il partage des traits distinctifs, des traits que VOUS, vous ne partagez pas.
Naturellement, comment vous tirez avantage de ne pas partager des traits communs, vous permettant de rester indifférent ou égoïste, dépend bien sûr de votre prédisposition envers "l'autre".
Mais ignorer les demandes d'un groupe d'individus de ne pas presser là où ça fait mal n'est jamais dénué du risque de provoquer un réflexe de défense.
Chuck Jones: je pense que vous n'avez pas eu le bonheur de connaître Razibus Zouzou, hélas. Mais il n'est jamais trop tard... (^ _ ^)
Personnellement, je serais ravie de voir apparaître une délicieuse nouveauté labellisée "Tête de blanc" sur le marché chocolatier!
Enfin, pour le fun, je viens de taper "tête de con" sur google et j'ai obtenu 314'000 références. En prime, les images ... pratiquement que des blancs!!!
@ Mikhail:
Votre argument me laisse perplexe. Je comprends que le nombre fasse loi, mais ne serait-ce pas plutôt être l'intention qui devrait être dénoncée? Il n'y avait pas d'intention de dénigrement d'une race dans ce que l'on appelait "tête de nègre", et à moins d'y voir une sorte de cannibalisme, je ne vois pas ce qui peut choquer. D'ailleurs je suppose que la couleur y était pour quelque chose, mais aussi la jolie forme arrondie de tête que l'on voit chez beaucoup d'enfants noirs.
Il est amusant de réaliser que "dénigrer" signifie, étymologiquement, "teindre en noir"... Ce qui fait de ce mot-même une apologie du racisme, non?
Si un africain m'appelle "fromage" ou "fromage blanc", ou "face de craie", tout dépend du ton sur lequel il le dira et ce qu'il s'en suivra.
Quand on parle d'un met très épais et difficile à avaler, on dit "étouffe-chrétien". Qui prendrait cette expression au premier degré? Même les chrétiens doivent en rire! C'est figuratif, rien d'autre.
De même parler de bouc émissaire n'est pas comparer une personne à un animal puant.
Et que dire des petits cake qu'on nomme "Madeleine"? Il faudrait interdire Proust! Et les biscuits dits "Milanais"? Et les petits Capucins, sont-ils anti-religieux?
Et les baisers de dames? Pornographiques. Je ne parle même pas des préparations "fourrées"...
:-D
Je suis pour vivre avec ce qui est et s'y accoutumer si l'intention n'est pas clairement malveillante, car c'est bien cela qui fait le problème.
Madeleine, excellent ces "têtes de cons"!...
Et une tête de blanc au chocolat blanc, je suis preneur.
Déjà qu'il y a les "Madeleines"... :-)
Chuck,
vous en faites trop et vous commencez à délirer doucement.
"Naturellement, comment vous tirez avantage de ne pas partager des traits communs, vous permettant de rester indifférent ou égoïste, dépend bien sûr de votre prédisposition envers "l'autre"."
Là vous accusez carrément une sorte de "nature" qui serait la mienne? Reprenez vos esprits, nous n'avons pas gardé les cochons ensemble. Je dois accepter aussi des choses qui me contrarient, et je n'ai pas l'intention d'infantiliser les africains comme vous le faites en leur évitant toute aspérité. Cela fait partie du vivant. L'intention prime.
On peut discuter du mot "nègre" vu son héritage mais cela ne change rien: c'est l'intention qui compte. S'il fallait supprimer tous les mots qui ont été mal vécus, il faut enlever "homme blanc hétérosexuel" qui est une expression aujourd'hui du racisme féministe et LGBT contre les hommes. Je le vis très mal, je suis profondément choqué par cette expression, ces mots et ce qu'on leur fait dire, veuillez donc les supprimer.
Je propose pour les remplacer: "je suis un membre de l'espèce humaine, de sexe masculin, à peau rose clair et de sexualité normative, et je suis aussi quelqu'un de formidable pour l'héritage très positif que ma lignée ethnique a apporté à l'humanité".
D'ailleurs Chuck ce n'est pas la langue qui évolue c'est la moralisation partisane du langage et les interdits fondés sur la peur. Ce n'est pas l'usage qui fait "évoluer" ici mais le lobbying d'une minorité politisée.
Croyez-vous que les africains n'expriment pas du racisme envers les blancs? Réveillez-vous!
@hommelibre
« Pour moi, nègre n'est pas injurieux. »
A moins de ne pas maîtriser la langue dans laquelle vous parlez, et de le faire savoir à vos interlocuteurs à la peau noire, ou que vous vous êtes mis d'accord pour en débattre, vous ne serez excusé que très difficilement si vous venez à parler de "nègre" pour évoquer une homme à la peau noire.
Ce que je veux dire, c'est que ... cela importe peu que ce que vous dites ne sois pas injurieux ... pour vous.
Ce qui importe, c'est ...
... à qui vous le dites, ou à qui vous le faites entendre, et ...
... comment vous vous considérez vous-même et, comment et quand vous vous permettez de raisonner comme un raciste.
"« L'image de Pierre le Noir est dégradante. Les gens qui refusent l'évolution de ce personnage n'ont pas d'estime pour la communauté noire. C'est déshumanisant et cela dégrade notre qualité de vie et le bien-être de nos enfants. »"
ce raisonnement est nul, ces gens ont beaucoup d'estime pour les jeunes magrébins. on voit le résultat.
c'est avec des gens avec un raisonnement comme ça qu'on en est là, ces gens avec ce raisonnement sont déconnectés de la réalité, ils ferment les yeux sur l’antisémitisme des jeunes de banlieue, leur attitude envers les juifs est bien plus grave que les propos sur les juifs cités plus haut. mais non ces gens là préfèrent être dans le déni.
http://www.huffingtonpost.fr/isabelle-kersimon/profs-en-territoires-perdus-de-la-republique-pourquoi-il-faut-regarder-ce-documentaire_b_8355082.html
"avec des chapîtres historiques d'oppression extraordinaire"
une petite réécriture biaisée de la colonisation.
"l'évolution de ce personnage n'ont pas d'estime pour la communauté noire."
que les gens de la communauté noire ai déjà de l'estime envers nous qui les accueillonts ça sera un bon début, parce que leurs dirigeants et les posts colonialistes leur ont inculpés le mépris des blancs. mépris sans aucune justification réelle. quand ces gens là auront de l'estime pour nous à ce moment là ils mériteront qu'on ai de l'estime pour eux.
belle analyse du colonialisme par jean d'Orgeix
"Que notre analyse des mobiles de la politique française de l°époque
soit juste ou non, indéniablement la faute capitale fut d'admettre
le dénigrement de l,époque coloniale française.
Lorsque j,écris « admettre le dénigrement ››, ‘c’est un euphémisme.
Au lieu d” “admettre” on peut dans un très grand nombre de cas
dire “encourager”. Les opinions politiques obligeant, chez nous, à
des prises de position systématiques sur certains problèmes comme
celui de la colonisation, il n'y a plus étude des faits, recherche de
vérité, mais seulement prises de positions idéologiques. Il y eut une
époque, à Bangui, où les discours violemment anti-blancs tenus par
des dirigeants noirs étaient écrits par certains attachés de l'ambassade
de France. Combien de ces derniers sont arrivés avec l'opinion préé-
tablie que tout Français résidant là-bas ne pouvait être qu'un ignoble
exploiteur de la sueur du peuple centrafricain, auquel il fallait faire
rendre gorge. Cette autodestruction a eu des effets dramatiques.
Nous avons admis, encouragé tous les propos, tous les écrits
présentant l”époque coloniale comme si elle avait été une infamie,
une ignoble exploitation d’un vainqueur asservissant un vaincu.
L'écrasement d'un pauvre peuple par un autre. C'est au point, et
cela fait partie de la grande intoxication mondiale, qu'une majorité
de Français éprouve de nos jours un certain complexe de culpabilité
envers l'histoire coloniale de notre pays.
On croit rêver!
Qu'est-ce qu'était l'Afrique centrale quand les Français ont
commencé la pénétration? Une mosaïque de tribus plus sauvages,
plus cruelles les unes que les autres; connaissant des famines, une
mortalité infantile effroyable; un anthropophagisme institutionnel!
Nous savons comment le vieux Bandassa évoquait l”époque
de ce bon temps durant lequel quand il faisait des prisonniers de
tribus voisines, ces malheureux étaient attachés à des arbres et le
palabre concernant l”attribution de chaque morceau de viande se
faisait devant “l’animal sur pieds”, si l'on peut dire, qui, ainsi, avant
d’avoir la gorge tranchée avait le douteux plaisir de savoir, qui allait
manger son foie, son cœur ou ses abattis.
fai vu certaines des limites tribales au-delà desquelles tout homme,
femme, enfant étaient attrapés et immédiatement dévorés.
La culture, la civilisation de L’Afrique centrale dont les speakers
de Radio Bangui nous parlent souvent sans rire, cӎtait cela!
La réalité de la colonisation a été d'apporter d°abord ce menu
bienfait qui s'appelle “la paix” et de donner à tous les Africains de
nos colonies, avec la sécurité, la possibilité de voyager, de se déplacer
sans crainte hors de leurs limites tribales.
La colonisation a marqué la fin des famines grâce à une orga-
nisation administrative ayant rapidement regroupé sur des voies
accessibles les villages perdus de brousse et en organisant une
agriculture de base.
C”est l’effort sanitaire de nos médecins qui a permis de venir à
bout du fléau de la lèpre, de faire reculer toutes les grandes maladies,
et parvenir à la quasi-disparition des épidémies.
La colonisation, c”est elle qui a créé les routes, les villes, donner
un début d’infrastructure économique, construit des écoles, qui
a entièrement créé tous les éléments permettant aujourd'hui à ces
pays de revendiquer leur indépendance. Combien de temps dura
cette période coloniale pour parvenir à ce résultat? Un... deux...
trois siècles? Non! Les tout premiers Français ayant commencé
à pénétrer en Afrique centrale l”ont fait il y a moins de cent ans;
soixante ans à peine pour certaines régions.
Cette implantation coloniale s'est-elle accomplie par une invasion
brutale, dans un bain de sang? Aucunement. Dans la plupart des
contrées elle fut pacifique grâce à des “traités” avec les chefs locaux.
Les combats qui eurent lieu ne mirent jamais aux prises plus de
quelques compagnies. Toute la pénétration française en Afrique
centrale provoqua beaucoup moins de morts qu'une seule bonne
journée durant la guerre du Biafra, et certainement moins que le
nombre d'êtres massacrés chaque année par les expéditions tribales
avant la colonisation.
Cette période coloniale fut-elle entachée de brutalité, d'abus
d’exploitation ?
Brutalité? Il ne faut pas oublier quels hommes ont organisé ces
pays. Le militaire pénétra et ensuite assura la sécurité de tous. Ce
furent les administrateurs civils qui assurèrent la direction du pays,
parallèlement à L’implantation des missionnaires.
Imagine-t-on ces derniers instaurant avec nos fonctionnaires civils
un règne de terreur, de cruauté, de mépris de l,être humain? Soyons
sérieux! Que la fameuse “chicote” ait fonctionné, certes oui. Pour
obliger les villages à créer des plantations, les cultures nécessaires
pour empêcher les famines, les administrateurs durent employer
souvent des moyens énergiques et les chefs responsables des villages
n,ayant pas accompli le travail fixé recevaient un certain nombre
de coups de chicote sur les fesses. Quelle horreur? Encore une fois,
soyons sérieux. À cette époque les punitions corporelles existaient
encore dans la marine britannique et que je sache les marins de
Sa Majesté n'étaient pas de pauvres esclaves méprisés et avilis. Vers
les années 1970 le président Tombalbaye, au Tchad, réínstaura
oflîciellement les condamnations au chicotage pour les chefs de
villages n’ayant pas accompli le programme des travaux de culture
fixé par le gouvernement... qui y a trouvé à redire? Actuellement
dans de nombreux États on coupe les mains des voleurs... quand
ce niest pas plus. (]'ai fait un court séjour au Cameroun en 1975
et dans le journal Cameroun-Tríbune du 27 janvier, j'ai pu lire un
écho annonçant l,exécution de deux étudiants qui avaient volé un
transistor dans la chambre d,un de leurs camarades.) A-t-on jamais
vu de pareilles peines pour de simples vols durant l'époque coloniale?
Il est d'ailleurs plaisant aujourd”hui d”entendre dénoncer liau-
toritarisme de cette époque par ceux-là même qui proclament que
ces peuples sont encore trop jeunes pour accéder à la démocratie;
que seul un parti unique, c'est-à-dire une dictature avec tout ce que
cela implique, peut assurer le développement économique; et ces
personnes ne s”émeuvent aucunement (ou de façon vraiment discrète)
sur les incroyables abus de nombreux gouvernements africains.
Le voilà, le véritable esprit raciste. Il est chez ceux qui ne se
soucient pas qu'un noir tue un autre noir mais qui s”indignent si
un blanc donne une gifle à un noir.
Abus? Certainement il y en a eu! Dès qu'une communauté en
domine une autre, des individus en profitent, en usent et abusent.
C”est fatal. Mais les abus particuliers qui ont existé ne peuvent peser
dans la balance face à tous les bienfaits apportés durant l”ensemble
de l)époque coloniale.
Nul doute que durant les cinq siècles d’occupation romaine
nous ayons, nous Gaulois, subi bien des abus individuels. Mais
par ailleurs nous reçûmes tout l”apport de la civilisation romaine
et méditerranéenne.
Astérix nous ravit, mais, historiquement parlant, il est heureux
que le brave Vercingétorix ait été vaincu à Alésia.
Que sont d'ailleurs les abus qui furent commis par quelques par-
ticuliers en Afrique en comparaison de ceux commis actuellement
par les fonctionnaires africains?
Exploitation? Il aurait été normal que la France colonisatrice cherche
à tirer un maximum de profits des territoires qu’elle contrôlait. Hélas,
ce sens de l”exploitation rationnelle n'a pas été, comme chez les Anglais,
l’apanage des gouvernements de la III° République. Les quelques
richesses mises en valeur en Afrique centrale ne contrebalançaient
pas les sommes que nous a coûtées l'équipement de ces territoires.
Non! En aucune façon les peuples d”Afrique centrale ne peuvent
dénoncer l’époque coloniale. Elle a été nécessaire pour eux; elle,
et elle seule, leur a permis de sortir d”un complet primitivisme et
de pouvoir prétendre accéder à la civilisation; et cela en un laps de
temps très court et à un prix infime.
Quelle importance dira-t-on, des discours anticolonialistes à
l”usage de la population sont normaux; ils font partie d’un certain
défoulement compréhensible et sans conséquences! Mais si, juste-
ment, les conséquences en sont graves. L'Africain à tous les éche-
lons est un affectif. C'est aussi un comédien né; il joue des rôles,
se grise lui-même de mots. À force de dénoncer l’époque coloniale
sans que nous remettions les choses au point, le dirigeant africain
s'est convaincu lui-même.
Il est tristement de bonne foi aujourd'hui quand il affirme que
nous avons volontairement détruit la “culture” africaine, la “civili-
sation” africaine, les “monuments” africains [sic], tout ce qui faisait
la gloire et la grandeur de l°Afrique noire, et ceci afin de parvenir à
asservir de pauvres peuples, de les réduire en esclavage en détruisant
leur histoire et leurs traditions.
Il y croit d'autant plus qu”il veut y croire. Il faut beaucoup de
courage pour admettre que l”on appartient à des peuples restés en
retard des autres dans l'évolution du monde, qui ont eu besoin
d,une direction étrangère et qui ont encore des efforts importants
à réaliser pour combler ce retard.
Il est plus simple et plus agréable de se poser en malheureuses
victimes dont le développement, l'épanouissement ont été entravés
par de féroces peuples guerriers ayant imposé leur loi par la force.
Or c'est très grave. D'abord parce que l’irréalisme est le pire
ennemi de toute politique créatrice; ensuite, cette vision totalement
fausse de leur histoire donne à l'Africain une agressivité, si ce n'est
de la haine, envers le blanc.
C'était le point de départ fondamental de tous nos rapports
présents et à venir. Où ces pays reconnaissaient que la colonisation
française a été nécessaire pour eux, profitable, alors une coopéra-
tion amicale, fraternelle était possible, et serait source de progrès.
Ou bien ils considèrent avoir été spoliés, exploités, et alors cela
engendre à notre égard une méfiance, une agressivité, un goût de
“revanche ”complètement stupides.
Un ne peut s,empêcher de penser que la condamnation sys-
tématique, sans appel, sans même envisager qu”il puisse en être
autrement, de l,époque coloniale appartient à la très vaste action
visant à la décomposition par l°intérieur de l'Occident.
Dans cette guerre larvée qui caractérise notre époque, l'Est s'ap-
puie sur l'arme idéologique grâce à laquelle il utilise des “cinquièmes
colonnes révolutionnaires” à l’intérieur des pays de l,Ouest, et par
ailleurs il cherche à gagner en influence dans le Tiers-monde.
Quel meilleur moyen que, d'un côté, attiser le sentiment de
revanche raciale contre les anciens colonisateurs, et de l'autre détruire
les forces morales de l'Occident. Dans la mesure où celui-ci renie
son passé, n'a plus conscience de ce que sa civilisation a apporté au
monde, éprouve un permanent complexe de culpabilité sa faculté
de résistance s”effondre.
D'où la mise en œuvre depuis des années de ce gigantesque
lavage de cerveaux visant à donner à l'homme blanc un sentiment
de culpabilité par rapport aux peuples afro-asiatiques.
"Exploitation? Il aurait été normal que la France colonisatrice cherche
à tirer un maximum de profits des territoires quelle contrôlait. Hélas,
ce sens de l”exploitation rationnelle n'a pas été, comme chez les Anglais,
l'apanage des gouvernements de la III° République. Les quelques
richesses mises en valeur en Afrique centrale ne contrebalançaient
pas les sommes que nous a coûtées l'équipement de ces territoires.
Non! En aucune façon les peuples d”Afrique centrale ne peuvent
dénoncer l'époque coloniale. Elle a été nécessaire pour eux; elle,
et elle seule, leur a permis de sortir d”un complet primitivisme et
de pouvoir prétendre accéder àla civilisation; et cela en un laps de
temps très court et à un prix infime."
"des chapîtres historiques d'oppression extraordinaire vecue par des individus"
des chapitres d'oppression extraordinaire tu disais "Chuck Jones"
le laxisme des anti-racistes patentés envers les immigrés qui s'assoient sur les lois de la république tu t'en fous tu trouve ça normal. tu est comme eux un irresponsable. juste bon à jouer le provocateur. l'empêcheur de tourner en rond, du même niveau que ces gens là
" Il y eut une
époque, à Bangui, où les discours violemment anti-blancs tenus par
des dirigeants noirs étaient écrits par certains attachés de l'ambassade
de France. Combien de ces derniers sont arrivés avec l'opinion préé-
tablie que tout Français résidant là-bas ne pouvait être qu'un ignoble
exploiteur de la sueur du peuple centrafricain, auquel il fallait faire
rendre gorge"
il faut réfléchir un peu avant d'écrire ce genre de mensonges.
"des chapîtres historiques d'oppression extraordinaire vecue par des individus"
http://www.huffingtonpost.fr/isabelle-kersimon/profs-en-territoires-perdus-de-la-republique-pourquoi-il-faut-regarder-ce-documentaire_b_8355082.html
Je ne vois pas ce que vous voulez dire: "... comment et quand vous vous permettez de raisonner comme un raciste."
Votre remarque ne me concerne pas, mais visiblement vous avez un problème personnel avec cela. Vous devez peut-être être un raciste refoulé pour en faire autant étalage. Personnellement je ne raisonne pas comme un raciste car à aucun moment de ma vie je n'ai considéré qu'une race était meilleure ou supérieure à une autre, et qu'une discrimination devait être établie entre les races. Si vous voulez me décrire comme raisonnant comme un raciste, alors ce n'est qu'une insulte. C'est donc la fin du débat.
J'ajoute juste ceci, pour le reste je vous laisse vous époumoner tout seul dans la puanteur de votre cerveau, Chuck:
Quand JM Olivier intitule un de ses livres "L'amour nègre" ce n'est pas du racisme, c'est une expression d'une forme d'intensité que la négritude suggère parfois.
Quand Aimé Césaire parle de négritude il n'est pas raciste. Quoique, puisqu'il dit aussi: "Que sommes-nous dans ce monde blanc?"
A relativiser pourtant puisqu'il déclare ailleurs:
"Nous nous sommes intéressés aux littératures indigènes, aux contes populaires. Notre doctrine, notre idée secrète, c'était: «Nègre, je suis et, nègre, je resterai.» Il y avait dans cette idée celle d'une spécificité africaine, d'une spécificité noire. Mais Senghor et moi nous sommes toujours gardés de tomber dans le racisme noir. J'ai ma personnalité et, avec le Blanc, je suis dans le respect, un respect mutuel."
Le mot "nègre" prend ici une autre tournure.
Noir, c'est une édulcoration d'une identité mal vécue, encore vécue sous le regard du blanc. Césaire avait compris cela et s'il revendiquait le mot "nègre" c'était bien pour se soustraire à ce néo-racisme qui dit "noir", ou "black".
Mais je ne l'emploierai qu'avec des gens qui ont le courage de leur identité. Je dis "noir" quand je suis entouré de peur et de lâcheté.
Noir est d'ailleurs, peut-être, plus juste en français. Mais Césaire a donné au mot "nègre" ses lettres de noblesse, sa revendication d'une singularité partagée, affirmée, sans plus avoir besoin du regard du blanc sur soi pour être défini.
"Noir", malheureusement, est une prolongation du colonialisme. Mais je joue le jeu pour me simplifier la vie.
les journaux africains sont très doués, aussi doués que nos anti-racistes patentés pour débusquer le racisme.
à croire que l'analyse de Jean D'Orgeix est toujours d'actualité, euh les victimes Belges de racisme on sait de quoi elles sont capables "voir le Bataclan"
http://www.jeuneafrique.com/228048/societe/racisme-en-belgique-il-faut-prendre-conscience-de-l-ampleur-du-probl-me/
de faire cesser cette réalité là est plus urgent.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/07/31/01016-20100731ARTFIG00004-insecurite-c-etait-intenable-nous-sommes-partis.php
que ça
« L'image de Pierre le Noir est dégradante. Les gens qui refusent l'évolution de ce personnage n'ont pas d'estime pour la communauté noire. C'est déshumanisant et cela dégrade notre qualité de vie et le bien-être de nos enfants. »
extrait d'un livre "les yeux grand fermés" de Michèle Tribalat.
"La prudence est de rigueur, d'autant que le racisme est présenté comme une maladie capable de frapper aveu-glément sans que les nouveaux malades soient toujours conscients de leur affection nouvelle. Ils sont, en quelque sorte racistes « à l'insu de leur plein gré ». Tout homme bien portant est peut-être un malade qui s'ignore1. La vigilance s'impose donc tous azimuts et détruit la confiance minimum nécessaire à un débat sain. Tout homme apparemment en bonne santé doit faire la preuve en permanence de son innocuité et donner les gages suf-fisants pour détourner le soupçon. Par principe de pré-caution, à la moindre toux, on suspecte le patient d'être atteint de la grippe. La chasse au suspect est devenue un sport prisé, avec l'avantage non négligeable de fournir la preuve la plus crédible que l'on n'est pas atteint soi-même. C'est un peu la rhinocérite à l'envers : il faut trouver des cornes à ses voisins. Cela fait des années que cette chasse empoisonne le débat français et handicape ce pays. Cette rhinocérite fait le bonheur des médias, mais gangrène les sciences sociales. Les chercheurs et les experts sont eux-mêmes, quelquefois, trop occupés à se prémunir de la sus¬picion, y compris, le cas échéant, en dénonçant leurs petits camarades, quand ils ne le sont pas à redresser l'opinion publique, pensant ainsi faire œuvre utile.
Telles sont les armes puissantes d'une nouvelle uto¬pie progressiste, mais profondément obscurantiste, que Pierre-André Taguieff a vertement critiquée sous l'appel-lation d'« immigrationnisme1 ». Il y voyait, lui aussi, une méfiance à l'égard de la connaissance : « Si l'immigration est un bien commun de l'humanité, il faut la favoriser par tous les moyens. Vouloir par exemple la connaître selon des méthodes scientifiques, en formulant des distinctions conceptuelles consistantes et en établissant des statisti¬ques fiables, c'est déjà manifester une défiance coupable à l'égard de ce qui doit être globalement accepté, les yeux fermés. Pour la belle âme immigrationniste, le devoir d'accueil sans réserve implique une obligation de mécon-naissance. L'ignorance ou la connaissance vague devient une preuve de bonne disposition vis-à-vis des flux migra-toires. L'acteur politique ne peut être qu'un spectateur qui applaudit au réjouissant spectacle, quitte à en facili¬ter le déroulement. »
Ce que manque, à mon avis, l'article de Pierre-André Taguieff, c'est la prise en compte des intérêts de classe des promoteurs et des croyants à ce nouveau progres¬sisme. Certes, en détenant l'arme absolue — l'accusation de racisme —, ils renforcent leur « pouvoir symbolique ». Mais faire peur et empêcher tout débat sur les effets réels de l'immigration a l'énorme avantage d'éviter de dévoi¬ler ses intérêts propres. S'il y a dépolitisation, comme le souligne justement Pierre-André Taguieff, c'est aussi en ce sens. Une société qui ne peut identifier les inté¬rêts contradictoires des groupes sociaux ne se donne pas les moyens de procéder à des arbitrages politiques transparents, susceptibles d'être sanctionnés par les élec-
teurs. Or des intérêts de classe existent bel et bien sur la question de l'immigration puisque ce sont les salaires des moins dotés en qualifications qui sont pénalisés par l'immigration telle qu'elle est aujourd'hui, ne seraient-ce que ceux des immigrés de plus longue date, alors que les employeurs et les salariés qui ont les moyens de profiter des divers services rendus par les immigrants — garde d'enfants, repas, ménage notamment — sont les béné-ficiaires. Ces derniers ont les idées d'autant plus larges qu'ils n'ont pas à supporter le voisinage des nouveaux venus. L'utopie aux mains pures que dénonce Pierre-André Taguieff est donc aussi un habile camouflage des intérêts de classe car, comme l'écrit George J. Bor-jas, le débat sur l'immigration oppose les perdants et les gagnants. «L'immigration modifie la répartition du gâteau économique et cet indéniable constat a beau¬coup à voir avec le fait que certains sont favorables à une forte immigration quand d'autres cherchent à la réduire ou à l'arrêter1.» On comprend pourquoi ces utopistes ne sont guère pressés de voir se développer des études sérieuses sur ce sujet et, quand elles existent, préfèrent faire silence un certain temps avant de reprendre l'an¬tienne. C'est ce qui est arrivé au rapport de Gilles Saint-Paul en mai 2009 qui n'a eu aucun écho dans la presse. Les médias avaient pourtant là l'occasion de fustiger la politique migratoire de Nicolas Sarkozy, occasion qu'ils laissent rarement passer. Mais ils ne l'ont pas fait parce que ce rapport remettait aussi en cause, comme celui de la Chambre des lords en 2008, le postulat des besoins économiques en travailleurs immigrés et la gestion éta¬tique de ces soi-disant besoins qui aggrave la segmenta-tion du marché du travail, au profit des salariés protégés. Les médias n'ont donc pas un goût très prononcé pour la vérité et restent tétanisés par l'injonction de ne pas favo-riser le racisme en risquant une remise en cause des ver¬tus de l'immigration. Le pouvoir politique, destinataire du rapport, n'a pas été plus bavard sur ce rapport, dont il ne tenait pas non plus à ébruiter les conclusions. Il pré¬fère, lui aussi, le discours mettant en valeur les atouts de l'immigration, même si ce discours renforce la légi¬timité des revendications en faveur d'une politique plus libérale. Ces revendications lui permettent d'afficher, par contraste, une certaine fermeté qui plaît à une partie de l'électorat, quand le discours vantant les mérites de l'im-migration offre l'habillage d'une certaine impuissance politique."
Écrit par : leclercq | 09 novembre 2014
suite
Traquer les pensées racistes Les sondages de la CNCDH
L'antiracisme dominant a bien déclaré la guerre au racisme introuvable (parce que indéclaré), une guerre aussi absolue qu'impuissante, car il ne vit que de sup¬poser l'existence de son ennemi désigné, et, n'ayant nul intérêt à la disparition de ce dernier, ne peut qu'éviter d'agir sur les causes réelles de ce qu'il prétend combattre. Simulacre de guerre paré des prestiges du «combat pour l'homme».
@ Chuck Jones
donc Chuck voilà votre fonctionnement d'antiraciste patenté.
L'antiracisme dominant a bien déclaré la guerre au racisme introuvable (parce que indéclaré), une guerre aussi absolue qu'impuissante, car il ne vit que de sup¬poser l'existence de son ennemi désigné, et, n'ayant nul intérêt à la disparition de ce dernier, ne peut qu'éviter d'agir sur les causes réelles de ce qu'il prétend combattre. Simulacre de guerre paré des prestiges du «combat pour l'homme».
je préfère en rire au lieu d'avoir à en pleurer.
Bonjour John, et si pour terminer gaiement ce dernier dimanche de 2015 nous buvions un bon verre de "blanc de blanc" d'Alsace, de Bourgogne ou d'ailleurs en mangeant un blanc de poulet préparée sans truffe noire pour ne vexer personne. Bonne fin de journée en espérant que la nuit noire ne tombe pas trop vite, cela ficherait tout en l'air. :-)
Bonjour Grindesel,
Ou alors un Bordeaux blanc, un Sauternes doré par exemple, peut-être un château Yquem, 1947 pour bien faire – l'année très chaude, l'année où l'été ne finissait plus...
Bu en fin d'après-midi en été, sous un ciel bleu, à Nadaillac-De-Rouge, dans le Périgord noir...
:-)
@ Chuck Jones
le racisme est analysé par le CNCDH
analyse de Michèle Tribalat
Qu'est-ce qu'être raciste?
Dans les sondages de la CNCDH, dès la deuxième question, on demande aux enquêtes de se prononcer sur le fait de savoir si le racisme est plus ou moins répandu en France à la date de l'enquête. La question se pose de savoir ce que les sondeurs et les sondés entendent par racisme. Il suffit pour s'en persuader de se reporter aux sondages des années 2002,2003 et 2004 dans lesquels une question sur ce sujet était posée aux enquêtes. La question était ouverte et ne se présentait donc pas comme une suite d'items prédéfinis. Une majorité écrasante de l'échantillon déclarait alors que le racisme était un sentiment de rejet à l'égard de groupes divers et variés, le rejet des différences en général. Si le racisme est assimilé à toute irritation à l'égard d'une différence, qui y échappe ? Chaque répon-dant a quelque chose de particulier en tête. Quel est l'inté¬rêt de recueillir ses mauvaises pensées ? Qui n'en a pas ?
Les enquêtes passent donc à confesse. Il est tout à fait étonnant de trouver en fin de rapport un tableau inti¬tulé «renseignements signalétiques des enquêtes» qui donne la répartition des réponses à la question : «En ce qui vous concerne personnellement, diriez-vous de vous-même que vous êtes plutôt raciste, un peu raciste, pas très raciste, pas raciste du tout ? » D'après Le Petit Robert, signalétique veut dire «qui donne un signale¬ment », signalement qui, toujours d'après Le Petit Robert, correspond à la « description physique d'une personne que l'on veut reconnaître ». En quoi l'aveu de racisme, dont le contour est flou, définit-il une population à ce point ? Dans le rapport de 2008, la CNCDH a supprimé, non pas la question, hélas, mais sa qualification de ren¬seignement signalétique, ce qui est un progrès1.
Que signifie être un peu raciste et quelle est la dif-férence entre l'être un peu et l'être pas très? Pour la CNCDH, dans un cas, vous êtes classé raciste et dans l'autre vous échappez à l'étiquette infamante. Qu'attend-on alors du raciste avoué à qui l'on demande s'il estime nécessaire une lutte « vigoureuse » contre le racisme ? Le sondage de 2007 a heureusement épargné aux enquêtes la liste des moyens (une douzaine) de lutte contre le racisme et les discriminations que leur proposait la commission en 2006 et sur laquelle ils devaient se prononcer quant à l'efficacité. En effet, certaines propositions inféraient ce que les sondés devaient tenir pour une évidence. ■*t
Des questions approximatives, des opinions sur des faits inconnus
Lorsqu'on demande aux enquêtes si un traitement impartial des médias serait efficace, c'est que l'on pose une équivalence entre «avec impartialité» et «d'une manière valorisante ». Une information qui ne serait pas valorisante deviendrait-elle partiale ? Lorsqu'on suppose qu'en faisant « mieux connaître les apports sociaux, éco¬nomiques et culturels de l'immigration à notre société » on ferait reculer le racisme et les discriminations, c'est que l'on sous-entend que ces apports sont forcément positifs et que le seul problème est la méconnaissance de cette vérité incontestable. La commission suggérait même qu'une campagne médiatique de lutte contre les préjugés à l'échelle nationale pourrait faire partie des instruments envisageables de lutte contre le racisme et les discrimi-nations. On imagine sans mal cette grande entreprise de redressement moral. On tremble à l'idée que la CNCDH en ait l'initiative. Que sait-elle de précis pour reconnaître un préjugé à coup sûr? Quels sont ceux des sondeurs ?
Comme on mélange ce qui est de l'ordre des senti-
ments, de la pensée, et ce qui est de l'ordre du compor¬tement et des actions, comment interpréter la question demandant aux enquêtes de s'identifier avec la propo¬sition selon laquelle rien ne peut justifier1 les réactions racistes ou avec celle selon laquelle certains compor¬tements peuvent parfois justifier une réaction raciste ? Qu'est-ce qu'une réaction raciste ? Un regard lourd, une marque d'hostilité, le fait de changer de trottoir, de sortir son couteau ?
Dans le sondage, le mélange entre opinion sur des impressions et non sur des faits d'une part et impréci¬sion des termes d'autre part est catastrophique. On refait le monde, mais approximativement. Pourquoi ne pas demander aux enquêtes s'ils pensent que la terre est plate ou ronde ? En fait, les sondeurs semblent avoir une grille normative toute faite sans rapport avec la réalité.
C'est le cas lorsqu'on demande aux enquêtes de se
prononcer pour savoir si les gens du voyage, les musul¬
mans, les Maghrébins, les Asiatiques, les Juifs, les Afri¬
cains, les homosexuels, etc. forment « un groupe à part »
ou un «groupe ouvert aux autres». D'abord, le contraire
d'un groupe ouvert n'est pas un groupe à part mais un
groupe fermé. Du temps de la ségrégation, les Améri¬
cains noirs formaient-ils un groupe à part ou un groupe
fermé aux autres ? Quelle connaissance les enquêteurs et
les enquêtes ont-ils de la situation dans la mesure où les
données sur les appartenances religieuses ou les origines
ethniques sont généralement inaccessibles. Les quelques
études réalisées, avec Bernard Aubry, sur les concentra¬
tions ethniques et les voisinages en France n'ont guère eu •->
d'écho médiatique. *
Que dire par exemple des cadres, si ouverts et si tolé¬rants dans les enquêtes d'opinion et qui préfèrent généra- -lement vivre entre eux et éviter autant que faire se peut les ;
voisins d'origine étrangère ? En l'absence de connaissance établie, tout le monde n'a que des impressions informées par l'expérience personnelle, les récits de seconde main ou les médias. Les réponses aux questions du sondage sont censées mesurer un sentiment de manque d'ouverture de certains « groupes » qui ne dit rien de la réalité mais tout des mauvaises pensées des enquêtes. Le réel n'a là aucune importance, c'est le positionnement en soi qui compte. Comme on ne peut pas donner raison aux sentiments négatifs, quelle qu'en soit l'inspiration, le réel se trouve congédié. On ne s'étonnera pas que l'on ait eu si peu le souci de développer les outils statistiques nécessaires à la connaissance en France si, de toute façon, le sentiment que l'on a des choses prime à ce point.
Il en va de même avec l'appréciation du nombre d'im-migrés en France. Tout d'abord, pour le commun des mortels, l'immigré c'est aussi bien la personne venue de l'étranger s'installer en France que celle née en France de parent(s) immigré(s). Beaucoup d'Européens font d'ailleurs la même confusion avec les termes « migrants » ou «immigrants», y compris dans les instituts de statisti-que et dans les écrits savants. On parle alors de migrants, d'immigrés de deuxième ou troisième génération, ce qui est une absurdité1. Ensuite, la formulation de la ques-tion mérite qu'on la cite entièrement, tant elle est ridi-cule : «D'une manière générale, diriez-vous qu'en France aujourd'hui, le nombre d'immigrés n'est pas assez impor-tant, est trop important, est juste comme il faut, ou qu'il vous est indifférent ? » On suppose que les sondeurs sau-raient nous expliquer à quoi correspond, dans la réalité, la réponse «juste comme il faut».
L'interprétation des réponses à cette question est entièrement normative. Trouver qu'il y a trop d'immi-
grés c'est vilain quelle que soit la réalité vécue, quand le fin du fin est de déclarer qu'il n'y en a pas assez. Il ne peut y avoir un «trop» qui soit objectif dans l'esprit des sondeurs. Pour penser correctement et ne pas se voir taxé d'ethnocentrisme ou de racisme, l'enquêté d'origine française qui réside à Clichy-sous-Bois, La Courneuve ou Aubervilliers, où les trois quarts des jeunes étaient d'origine étrangère en 2005, doit trouver qu'il n'y a pas trop d'immigrés et, si possible, «juste comme il faut» ou, encore mieux, «pas assez». En la circonstance, la personne d'origine étrangère résidant au même endroit fera preuve d'ouverture en déclarant qu'il n'y a pas assez d'immigrés, ce qui peut vouloir dire que ses voisins d'ori¬gine française seraient bien avisés d'aller voir ailleurs.
En 2006, cette question était redoublée à l'échelon local par la question suivante : «D'une manière générale, diriez-vous que, autour de vous, le nombre d'immigrés n'est pas assez important, est trop important, est juste comme il faut, ou qu'il vous est indifférent ? » C'était au moins un niveau d'appréciation en rapport avec l'expérience indi¬viduelle des enquêtes, introduisant donc un élément de réalité, lequel restait, par ailleurs, inconnu. Comment interpréter les réponses à de telles questions quand on ne connaît rien des conditions de vie des enquêtes ?
Interprétations normatives et opinions des sondeurs embarquées dans les questions
Le sondage de 2007 abordait aussi la question de « la diversité » dans différentes institutions ou professions, en coupant l'échantillon en deux pour demander aux enquê¬tes s'ils trouvaient qu'il y avait trop, suffisamment ou pas assez de personnes de couleur, versus d'origine étrangère dans ces institutions. Que veut dire trop ? Est-ce par rap-port au goût des enquêtes ou par rapport à l'idée qu'ils
se font de la réalité ? Les sondeurs n'en savent pas plus que les sondés car ils sont, les uns et les autres, privés de référence nationale et de statistiques sur les origines des personnes travaillant dans les institutions sur lesquelles les sondés doivent se prononcer (personnel politique, télévision, police, services publics et enseignants). Que veut dire «trop» quand on évoque tous les jours dans les médias l'insuffisante présence des personnes de cou¬leur sur le petit écran, parmi les politiques, etc., sinon se déclarer raciste ? Là encore, la grille d'interprétation ne peut être que normative. Le «trop» n'a finalement aucune légitimité, si ce n'est débusquer le raciste.
La question qui se rapporte directement à l'intégra¬tion comprend une opinion «embarquée», présentée comme une évidence. En effet, elle inclut l'avis des son¬deurs, avis qui est bien près du stéréotype, si l'on veut bien admettre qu'un stéréotype est fondé sur une repré¬sentation erronée ou une idée toute faite. Les sondeurs demandent ainsi aux enquêtes de choisir entre les deux options suivantes : 1) Ce sont les personnes d'origine étrangère qui ne se donnent pas les moyens de s'intégrer ; 2) C'est avant tout la société française qui ne donne pas les moyens aux personnes d'origine étrangère de s'in¬tégrer. Cette question présuppose que l'intégration ne fonctionne pas, alors que nous manquons de consensus sur la définition et d'éléments d'observation de la réalité. Les sondeurs ont donc une vue pessimiste qu'ils deman¬dent aux sondés de partager implicitement en choisissant entre deux options extrêmement simplistes permettant d'apprécier, encore une fois, s'ils font preuve d'ouverture d'esprit. Pour les répondants qui ne sont pas d'origine étrangère, cela revient à incriminer la société, c'est-à-dire principalement eux-mêmes ou les politiques qu'ils ont mis aux affaires.
Les sondeurs ont leur conception de l'intégration qui leur permet de diagnostiquer un échec. Quant aux sondés,
ils déclaraient la leur en adhérant, à 90 %, à la proposi¬tion selon « laquelle il est indispensable que les étrangers qui viennent vivre en France adoptent les habitudes de vie françaises ». On aimerait savoir exactement ce qu'ils entendent par là et jusqu'où vont leurs exigences.
Armés de leurs bons sentiments, les sondeurs tran¬chent des questions hautement débattues. C'est le cas lorsqu'ils demandent aux enquêtes d'adhérer ou de reje¬ter des propositions auxquelles ils prêtent un caractère d'évidence parce que correspondant à un jugement posi¬tif ou à un stéréotype associé au dénigrement de la pré¬sence immigrée en France. On ne présente alors jamais à l'enquêté un propos mesuré qui pourrait avoir quel¬que justification, mais un propos outrancier qui a pour fonction de signaler, avec force « clignotants », le raciste assumé ou le type qui manque franchement d'ouverture.
C'est le cas lorsque le rapport déclare que les enquêtes reconnaissent [je souligne] très majoritairement la néces¬sité de recourir à l'immigration pour occuper certaines professions. Cette question fait pourtant l'objet de contro¬verses et ne saurait se résoudre à une affaire d'ouverture d'esprit face à un phénomène quasi naturel. Les écono¬mistes du marché du travail ne semblent pas partager cette « évidence ». La commission faisant preuve d'inno¬vation permanente, des questions sont ajoutées au fil des ans afin de tenir compte de l'actualité1. L'argument des pénuries de main-d'œuvre n'est proposé que depuis 2003. Il va même au-delà d'un ajustement du marché du travail puisque l'item proposé est le suivant : « La présence d'im¬migrés en France est nécessaire pour assurer certaines professions [je souligne]. » Après un moment de doute en
2005 (année où la société française a été saisie par une «bouffée d'ethnocentrisme1»), les enquêtes approuvent effectivement très majoritairement ce point de vue.
Mais ils sont tout aussi nombreux à « adhérer au pré-jugé» selon lequel «de nombreux immigrés viennent en France uniquement pour profiter de la protection sociale». Cette fois, les enquêtes ne reconnaissent plus une vérité, mais se laissent aller au préjugé commun. Pourtant, là encore, si la formulation n'était pas aussi outrancière, il y aurait matière à débat. Certains écono¬mistes évoquent cette motivation. On parle en anglais de social magnet (« aimant social »).
Les enquêtes «reconnaissent» également que «la pré¬
sence d'immigrés est une source d'enrichissement cultu¬
rel ». Ils ont d'ailleurs fait beaucoup de progrès depuis le
début des années 1990 où ils étaient minoritaires. Sans
doute mieux instruits des réalités depuis, ils se déclarent
désormais très majoritairement de cet avis (68 % en 2007
contre 42 % en 1992). C'est tout juste s'ils ont faibli dans
leur enthousiasme en 2005. i
Les questions pièges sur l'islam ;î
Les sondeurs tranchent aussi des questions théologiques débattues parmi les musulmans eux-mêmes. Ils listent un certain nombre de pratiques dites « religieuses musulma-nes » susceptibles de faire problème en société. La ques-tion est formulée précisément ainsi en 2006 et 2007 :
«Selon vous, le respect des pratiques religieuses musulmanes suivantes peut-il, en France, poser problème pour vivre en société ? Le port du voile, l'interdiction de montrer l'image du prophète Mahomet, le sacrifice du
mouton lors de l'Aïd-el-Kébir, les prières, le jeûne du ramadan, l'interdiction de consommer de la viande de porc ou de l'alcool. »
La question amalgame pratiques privées et pratiques publiques, en insistant sur l'aspect public de chaque prati¬que. Elle est donc extrêmement floue. Chacune de ces pra¬tiques, y compris les plus privées, peut effectivement poser des problèmes de vie en société. C'est le cas des prières quand on revendique de les faire sur les lieux de travail ou d'éducation, ou dans la rue. C'est aussi le cas du ramadan sur les lieux de travail, sans parler de l'école. Premièrement, les enfants sont extrêmement fatigués. Deuxièmement, on sait que les enfants de familles d'origine musulmane n'ont plus guère le choix que d'observer le ramadan ou de faire semblant dans certaines écoles. Est-ce que l'on peut appe¬ler cela un problème pour vivre en société ? Ma réponse est oui, d'autant que le verbe employé est «peut-il». La commission fait de l'interdiction de la représentation du prophète une pratique religieuse musulmane. Si elle n'était que cela, elle ne poserait aucun problème aux non-musul¬mans indifférents au fait que leurs voisins musulmans aient ou non, chez eux, une image représentant le prophète. Le problème commence lorsque cette interdiction est suppo¬sée s'appliquer aux non-musulmans qui, par définition, ne pratiquent pas l'islam et seraient alors contraints de prati¬quer contre leur gré.
Il n'est donc pas évident d'interpréter toute réponse positive à ces questions comme un simple signe d'intolé¬rance à l'islam. Là encore, il y a un effet de déréalisation dans la mesure où l'on sait déjà que certaines pratiques posent des problèmes réels. Le dire serait faire preuve d'intolérance. Pourtant, une idée déplaisante n'est pas forcément une idée fausse.
Dans l'enquête néerlandaise de 1998, l'hostilité à cer¬taines pratiques dites musulmanes n'était pas systémati¬quement interprétée comme un signe d'ethnocentrisme,
de xénophobie ou d'aversion pour l'islam1. On y distin¬guait l'opposition des Néerlandais d'origine à certaines pratiques sociales associées à l'islam (place de la femme et traitement des enfants), d'une hostilité plus générale à l'égard des musulmans. L'étude néerlandaise montrait également que l'hostilité aux pratiques sociales associées à l'islam conduisait à une plus grande opposition à l'im¬migration en général, y compris chez ceux qui n'éprou¬vaient pas d'aversion particulière pour l'islam. C'était le cas d'un Néerlandais d'origine sur deux qui n'approuvait pas le traitement des femmes et la manière autoritaire qu'ont les musulmans d'élever leurs enfants, sans mani¬fester pour autant une opposition aux musulmans en général. Il semble bien qu'une opposition de principe à certaines pratiques, au nom des valeurs néerlandaises, ne puisse pas se réduire à l'expression de préjugés négatifs sur les musulmans en général, mais rende méfiant vis-à-vis de l'immigration, y compris ceux qui, autrement, auraient été les mieux disposés. L'argument selon lequel il s'agirait là des plus malins qui réussissent à dissimu¬ler leur hostilité à l'égard de l'immigration ne tient pas la route non plus. Une manière d'éviter de suspecter la dissimulation des préférences réelles des enquêtes est de pratiquer, comme cela a été fait dans cette enquête, un test secret sur les préjugés éventuels des répondants. Cela revient à couper l'échantillon en deux. On demande alors à la première partie de nommer, parmi un certain nombre d'items lus à haute voix par l'enquêteur, ceux qui rendent les répondants mécontents. La seconde moi¬tié se voit proposer la même liste d'items plus un, égale-ment lus à haute voix. Le nouvel item glissé au milieu des autres était, dans l'enquête néerlandaise, «l'aide spécifi¬que apportée aux minorités ». On demande alors à cette moitié des répondants, non pas de nommer les items pro-
blématiques, mais de donner le nombre d'items qui les mécontentent. Un traitement statistique de ces réponses permet de tester la sincérité des affirmations données par ailleurs. Ce test confirme la sincérité des réponses des mieux disposés vis-à-vis des musulmans en général. L'incitation à la tolérance de pratiques qui choquent pro-fondément les Néerlandais a donc pour effet non prévu de les «remonter» contre une politique migratoire jugée trop libérale. L'invocation du préjugé ethnocentrique n'est guère convaincante : « En quoi, dans une culture libérale comme celle des Pays-Bas, l'invocation de valeurs libéra¬les comme référence normative pourrait être une mani-festation d'ethnocentrisme1 ? » L'enquête néerlandaise a, par ailleurs, introduit une grille d'items permettant d'apprécier les préjugés à l'égard des principaux groupes d'immigrants aux Pays-Bas, sans tourner autour du pot. Cette grille porte sur les défauts supposés de ces groupes ; égoïstes, malhonnêtes, violents, etc. Cette grille simple et sans détour leur permet de définir des niveaux de préju¬gés parmi les Néerlandais. Dire que tous les Marocains ou tous les Turcs sont égoïstes, malhonnêtes ou violents est un stéréotype évident. C'est raciste.
Les sondages de la CNCDH ne se satisfont pas de cette simplicité et brassent nombre de questions aux remugles douteux. Sous prétexte de mettre à nu les pensées des enquêtes racistes, les sondeurs forcent le trait ou donnent de la consistance à des hypothèses franchement racistes. Il devient ainsi légitime de s'interroger pour savoir si les Français juifs ou musulmans sont des Français comme les autres ou si des injures ouvertement racistes telles que «sale Juif» ou «sale Arabe» doivent être condamnées sévèrement par la justice, pas sévèrement ou pas condam-nées du tout. Qu'est-ce qu'une condamnation sévère? Chacun a sa petite idée. Quel est l'intérêt de laisser penser
que de telles injures pourraient être anodines ? Pourquoi demander à l'enquêté si la chose mérite d'être sanction¬née alors que la loi l'exige ? L'injure raciste est un acte sanctionné par la loi et non une vilaine pensée. C'est une veine de questions relativistes inépuisable. Pourquoi ne pas demander s'il faut sanctionner les pédophiles ?
Comment justifier la question sur les races alors que l'on s'échine par ailleurs à disqualifier l'usage du terme ? La question précise est la suivante : « Vous, personnelle¬ment, de laquelle des opinions suivantes vous sentez-vous le plus proche ? Les races humaines, ça n'existe pas ; tou¬tes les races humaines se valent ; il y a des races supérieu¬res à d'autres. » Visiblement, les Français n'ont pas encore assimilé l'information selon laquelle les races n'existent pas puisqu'ils sont encore 60 %, en 2007, à déclarer que toutes les races humaines se valent et 12 % à penser que certaines races sont supérieures à d'autres. Seuls 23 % des sondés déclarent que les races n'existent pas.
Un sondage aux effets déréalisants
Dans les sondages de la CNCDH, un grand nombre de questions laissent croire qui celle-ci envisage la lutte contre le racisme d'abord comme un grand nettoyage de ce qu'il y a dans les têtes. Ce nettoyage nécessiterait la mise à plat des mauvaises pensées, d'où ces questions faites pour prendre en défaut le raciste potentiel. C'est pourquoi la grille d'interprétation est si sommaire et si dédaigneuse du réel. Le questionnaire de la CNCDH révèle l'état d'esprit des sondeurs plus encore que celui des sondés. Ainsi, déclarer que certaines pratiques de l'islam posent problème devient un signe d'intolérance en soi, et donc un mauvais signe, quelle que soit la réalité, notamment vécue par le répondant. Penser qu'il y a trop d'immigrés est en soi coupable de manque d'ouverture au
monde quelle que soit la situation concrète de l'enquête. C'est une mauvaise pensée en soi et ce n'est pas une opi-nion qui pourrait être instruite par la réalité. À l'inverse, déclarer qu'un traitement impartial de l'immigration par les médias serait un bon moyen de lutter contre le racisme et les discriminations est un bon point en soi, quelles que soient les pratiques réelles des médias.
C'est une manière détournée de désapprouver tout sentiment d'inquiétude vis-à-vis de l'immigration. Le sondé, s'il veut faire bonne figure, doit donc décoder le sens caché des questions et deviner quelle réponse est correcte et moralement recevable et apprendre, en conséquence, à mentir. On chercherait à détruire tout sens moral et tout sens de la réalité qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
On peut d'ailleurs se demander si le souci de faire bonne figure n'est pas plus présent dans les classes socia¬les supérieures, par ailleurs mieux à même de se repré¬senter en quoi cette bonne figure peut consister. Ce pourrait être un élément d'explication de la distorsion entre leur ouverture manifestée dans l'opinion publi¬que et leurs pratiques privées cultivant l'entre-soi. C'est exactement ce que suggère une étude américaine sur les préférences de voisinage. Les individus qui ont fait des études longues sont plus sensibles aux pressions sociales sur ce qu'il est convenable de dire. Ils admettront moins volontiers avoir une attitude négative sur les questions raciales et seront mieux à même de « présenter leurs inté¬rêts, en tant que groupe racial, d'une manière plus sub¬tile1 ». Une autre explication des réponses plus favorables à l'immigration parmi les mieux éduqués tient au simple fait qu'ils sont moins concernés. Comme ils ne vivent pas autant à proximité des familles immigrées, ont fréquenté
des écoles où les enfants de ces dernières n'étaient guère présents et ne sont pas en compétition avec les immigrés ou leurs enfants, ils peuvent manifester plus d'ouverture, celle-ci restant largement théorique. Une autre recherche néerlandaise a montré que la plus grande tolérance affi-chée parmi les jeunes adultes qui ont le meilleur niveau d'études était liée d'abord à la moindre crainte ressentie à l'égard des minorités ethniques, et dans une moindre mesure à un autoritarisme moins prononcé, mais n'était en aucun cas liée à une plus grande capacité intellectuelle à comprendre les enjeux ou à une ouverture d'esprit plus large1.
'* Enfin, l'acharnement mis à traquer les pensées racis¬tes, xénophobes ou ethnocentristes joue aussi le rôle de caisse de résonance, maintenant le racisme au cœur de l'actualité, ce qui joue en faveur de l'activité des ONG subventionnées qui participent aux travaux de la com-mission2. Après tout, tant que 80 % des personnes vivant en France estiment que le racisme est répandu, une lutte « vigoureuse », comme il est dit dans le sondage, reste un impératif.
*i Une des raisons souvent avancées au maintien du son-dage en l'état est la nécessité de conserver la profondeur historique apportée par des séries longues. Dans le rap¬port de 20083, Nonna Meyer, Guy Michelat et Vincent Tiberj, qui analysent chaque année les résultats du son¬dage de la CNCDH, insistent sur le «caractère indis¬pensable du baromètre CNCDH » pour la connaissance des préjugés en France et plaident pour «la réintégra-
tion des questions disparues1». Je ne suis pas insensi¬ble à l'argument de la continuité. Cependant, le carac¬tère « barométrique » du sondage ne peut constituer un argument d'autorité pour ne rien changer. On aurait pu fort bien envisager de « changer de pied » progressive¬ment en introduisant des questions plus directes, plus saines, plus ciblées qui auraient fini pas se substituer aux précédentes. Il faut ajouter que, dans ce rapport établi après la fin de la mandature de la commission, sans que cette dernière ait pu se prononcer sur son contenu, on ne trouve pas trace des débats qui ont agité la commission sur l'opportunité du sondage tel qu'il est, ni a fortiori des conclusions de la sous-commission dédiée à ce sujet qui, je le rappelle, était unanime à en demander la suppres¬sion. Ce rapport est donc de parti pris, du seul fait que l'on y vante les vertus d'un sondage qu'il faudrait main¬tenir, non seulement en l'état, mais en y réintroduisant les questions abandonnées pour leur caractère douteux, alors même qu'il a été si fortement remis en cause à l'in¬térieur de la commission.
Coucou Homme Libre,
bonnes fêtes et joyeux Noël à vous,
m'enfin il a pas l'air trop catholique ce John le rouge, bizzzouxxx et bonne soirée!!!
Coucou Sarah,
ouaip, drôle de jaune le rouge...
Bonne fêtes à vous aussi!
Bizzzouxxx!!!
@hommelibre
- « Tout est dans le ton qui trahit l'intention, comme vous le soulignez. »
Non, John.
D'abord je n'ai rien *** souligné ***, j'ai *** évoqué ***.
***** S'il vous plaît, ne me prêtez pas des propos que je n'ai absolument pas tenus. *****
Ensuite, l'exemple que j'ai donné servait uniquement à mettre en évidence que le mot "goy" ne sert qu'à désigner des non-juifs, et qu'il n'y aucun évènement d'importance historique qui permet d'affirmer que le mot a évolué pour prendre une autre définition.
Enfin, le "ton", comme vous l'évoquez, est *** toujours *** sujet à interprétation, qu'une personne intégrée en société reconnaîtra comme très faillible, devant suisciter le doute, puis une demande de précision des propos tenus.
De nouveau, vous réduisez la question du racisme à la seule forme du message servant à transmettre une idée.
L'antiracisme, comme vous l'appellez, c'est le combat contre les discriminations raciales institutionelles ou traditionelles, pour abolir les pénalités sociales subies par des individus à cause de la couleur de leur peau ou de leur ethnie.
L'antiracisme n'est PAS une idéologie visant à interdire l'usage de certains mots du vocabulaire, comme vous tentez de le démontrer.
- « On remarque que si l'on dit Les juifs sont formidables, il y a bien une généralisation mais pas d'aspect négatif et donc pas de poursuites. »
Vous bâclez John, cet exemple ne tient pas debout.
Hors de tout contexte, la phrase "Les juifs sont formidables.", tout comme "Les juifs sont cons.", ne veut strictement rien dire.
Que comprenez vous si un total inconnu ne vous offre pas de fleurs mais vous dit "Les Johns sont formidables." ou "Les Johns sont cons." ?
- « A propos de Pierrot le Goy, pourquoi pas? Je ne serais pas choqué dans le cadre d'un carnaval où l'on se défoule collectivement de tensions, comme une manière de redigérer quelque chose. »
Très intéressant.
Quelles tensions, John ?
"Redigérer" quoi, John ?
Et comme personnage sensé amuser les petits enfants juifs, John ?
Quel idée garderont-ils des "goys" en voyant "Pierrot le Goy", avec des croix et des crucifix autour du cou, se lamentant de ce que Dieu ne lui a pas accordé ?
- « C'est une seule fois, dans un cadre ... "
Dans le cas présent "Pierre le Noir" c'est tous les ans, non ?
Et puis si dans un pays votre ethnicité est très minoritaire, et fait aussi l'objet d'une caricature du même genre, institutionelle ou traditionelle, une fois par an, tous les ans depuis des dizaines d'années, est-ce que la probabilité pour que vous soyez personnellement la cible d'une provocation directe, ou d'une aggression verbale ou physique, est la même que quelqu'un dont l'ethnie d'origine est majoritaire dans ce même pays ?
- « ... et l'attitude habituelle ne montre pas de rejet violent des goy. »
Pas compris, John.
Quelle attitude habituelle ?
Rejet violent des goys ... de quoi ?
- « Pour Pierre le Noir ... Ce personnage est habillé à l'européenne médiéval et non à l'africaine, ... »
Bon ... bien que ma grand-mère était alsacienne, Pierre-le-Noir, alias Le Père Fouettard, lui, je ne l'ai pas inventé et j'ai jamais eu à faire avec lui quand j'étais gamin. Alors si vous voulez débattre chiffons, vous serez vraiment très gentil de m'excuser parce que je passe.
Mais je peux vous rediriger vers des experts ...
http://www.stnicholascenter.org/pages/who-travels-with-st-nicholas/
http://www.stnicholascenter.org/pages/zwarte-piet/
http://www.vqronline.org/who-zwarte-piet
Et en français à peu près compréhensible, au passage merci au traducteur automatique de Google ...
https://translate.googleusercontent.com/translate_c?depth=1&hl=fr&rurl=translate.google.com&sl=en&tl=fr&u=http://www.stnicholascenter.org/pages/who-travels-with-st-nicholas
https://translate.googleusercontent.com/translate_c?depth=2&hl=fr&rurl=translate.google.com&sl=en&tl=fr&u=http://www.stnicholascenter.org/pages/zwarte-piet/
http://www.vqronline.org/who-zwarte-piet
Néanmoins, quelle différence cela fait-il qu'il soit "habillé à l'européenne médiéval et non à l'africaine" ?
- « il ne représente aucunement un symbole de l'Afrique ... »
Quelle importance cela a-t-il, au juste ?
- « (au passage on remarque d'ailleurs que les Indiens qui ont souvent la peau très noire se fichent de ce genre de débats).
Même question ... quelle importance ?
- « Rien n'est dit ou écrit autour de Swarte Piet qui puisse atteindre à l'honneur des africains. »
Dites moi, les hollandais n'avaient pas de pitres chez eux pour qu'ils soient allés chercher Swarte Piet en Afrique ?
- « Il y a bien plus incisif dans certains carnavals européens, à l'encontre de catégories de blancs. »
Prétendriez vous que Swarte Piet représente seulement une "catégorie de noirs" ?
Et laquelle, donc ?
- « Y a-t-il une intention raqciste contre les personne d'origine africaine dans Swarte Piet? Non ... »
Et c'est quoi au juste une "intention ra[q]ciste" ?
Faut-il une "intention raciste" pour commettre un acte raciste ?
- « D'ailleurs on ne devrait même plus invoquer les origines, car c'est déjà discriminatoire. ...
Un télévision suédoise interdit d'ailleurs de mentionner des origines, au nom de l'antiracisme: »
Désolé John, votre affirmation est incorrecte.
L'article précise ...
"Employees at Swedish Television news should always question whether a person's origin is relevant to the news and be able to justify why."
En français ...
"Les employés de la Télévision Suédoise doivent toujours se demander si l'origine d'une personne est d'une pertinence telle qu'elle mérite d'être rendue publique, et pouvoir justifier pourquoi."
(Commentaires apportés au message suivant de hommelibre)
- « CJ: "Naturellement, comment vous tirez avantage de ne pas partager des traits communs, vous permettant de rester indifférent ou égoïste, dépend bien sûr de votre prédisposition envers "l'autre"."
hommelibre: Là vous accusez carrément une sorte de "nature" qui serait la mienne? ... »
PARDON ? Je ne comprends rien à votre question, et encore moins à ce qui suit !
Vous avez compris quoi exactement de mon propos ?
Avez vous bien compris que ... faute de ressentir de l'empathie, la "prédisposition" dont je fais état est ... la *** bienveillance *** ?
Que c'est la bienveillance que vous éprouvez pour "l'autre", qui vous interdira, évidemment toute mauvaise intention, mais surtout tout acte qui n'inclut pas votre considération pour "l'autre", à défaut de partager ce que "l'autre" ressent ?
- « On peut discuter du mot "nègre" vu son héritage mais cela ne change rien: c'est l'intention qui compte. »
Très bien.
Expliquez alors *** l'intention *** des organisateurs derrière leur décision de ne PAS donner suite aux nombreuses plaintes de personnes à la peau "noire" qui se sont senties humiliées par les Swarte Piet jouant les bouffons noirs africains lors de la parade de St Nicolas.
- « S'il fallait supprimer tous les mots qui ont été mal vécus, ... Je propose pour les remplacer ... »
C'est pas une question de langage, de terminologie, de vocabulaire, de mots ...
(Commentaires apportés au message suivant de hommelibre)
- « D'ailleurs Chuck ce n'est pas la langue qui évolue c'est la moralisation partisane du langage et les interdits fondés sur la peur. Ce n'est pas l'usage qui fait "évoluer" ici mais le lobbying d'une minorité politisée. »
Interdisez un mot pour ne pas évoquer et transmettre l'idée qu'il véhicule, et c'est 36 nouveaux mots qui émergeront pour le remplacer.
Et c'est pas l'usage qui fait évoluer la langue ?
- « Croyez-vous que les africains n'expriment pas du racisme envers les blancs? Réveillez-vous! »
Pour sûr.
Mais, je vous cite ... "c'est l'intention qui compte".
Alors, c'est quoi votre intention ?
Oeil pour oeil, dent pour dent ?
(Commentaires apportés au message suivant de hommelibre)
- « Je ne vois pas ce que vous voulez dire: "... comment et quand vous vous permettez de raisonner comme un raciste."
Votre remarque ne me concerne pas, mais visiblement vous avez un problème personnel avec cela. »
A votre service, mais laissez moi au moins une chance d'élaborer avant de sortir le lance-flamme et d'arroser à tout va.
Ce que je veux dire c'est ... est-ce que vous rejetez l'idée que vous êtes vous même raciste ?
Si c'est le cas, alors vous ne ressentez pas les mêmes pulsions, n'êtes pas sensibles aux mêmes arguments, n'avez pas de prédisposition aux mêmes comportements.
Que vous reste-t-il alors pour essayer de comprendre et d'anticiper le discours et les actes d'un raciste ?
Essayer de penser comme un raciste.
Et ca pense comment un raciste ?
Voyons une définition simple du racisme...
"Le racisme, c'est ressentir du mépris pour ceux faisant partie d'une autre race que la sienne."
Et si l'idée de ressentir du mépris vous déplaît ...
"Le racisme, est inspiré du sentiment d'appartenir à une race supérieure aux autres races."
Il est préférable bien sûr de choisir quand et comment penser "comme un raciste" pour ne pas provoquer involontairement ses amis ou des inconnus de race différente.
- « Si vous voulez me décrire comme raisonnant comme un raciste, alors ce n'est qu'une insulte. »
Je vais peut-être vous décevoir ... entrer dans votre tête, comme dans "Minority Report", je sais pas faire.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Minority_Report
- « JM Olivier ... Aimé Césaire ... Senghor ... Le mot "nègre" prend ici une autre tournure. ... »
Mais, saperlipopette !
Puisque je me tue à vous dire que le racisme n'est PAS une question de terminologie !
@Madeleine
- « Chuck Jones: je pense que vous n'avez pas eu le bonheur de connaître Razibus Zouzou »
Que si, que si, dans les années 60. Et les Pieds-Nickelés.
Mais ma BD préférée à cette époque c'était Tintin.
- « ... une délicieuse nouveauté labellisée "Tête de blanc" sur le marché chocolatier!
... je viens de taper "tête de con" sur google ... pratiquement que des blancs!! »
Moi j'ai tapé "tête de blanc", pratiquement que des photos de Laurent Blanc.
Suis pas sûr que "tête de blanc" soit le meilleur nom pour votre nouvelle spécialité au chocolat.
Essayez "tête de noeud", les images sont très drôles... (^o^)
Le dernier documentaire produit par CNN, première diffusion le 30 novembre 2015.
https://www.youtube.com/watch?v=kXR0VC7LkgQ
@ Chuck Jones
"L'antiracisme, comme vous l'appellez, c'est le combat contre les discriminations raciales institutionelles ou traditionelles, pour abolir les pénalités sociales subies par des individus à cause de la couleur de leur peau ou de leur ethnie."
l'antiracisme est une fumisterie pas autre chose.
L'antiracisme dominant a bien déclaré la guerre au racisme introuvable (parce que indéclaré), une guerre aussi absolue qu'impuissante, car il ne vit que de sup¬poser l'existence de son ennemi désigné, et, n'ayant nul intérêt à la disparition de ce dernier, ne peut qu'éviter d'agir sur les causes réelles de ce qu'il prétend combattre. Simulacre de guerre paré des prestiges du «combat pour l'homme».
je préfère en rire au lieu d'avoir à en pleurer.
le seul résultat de l'antiracisme c'est d'avoir fait passer les maghrébins pour des victimes et de les exonérer du racisme qu'ils pratiquent eux à grande échelle, et de les empêcher d'avoir la moindre remise en cause de leur comportement inadmissible, donc résultat catastrophique.
"Le racisme, c'est ressentir du mépris pour ceux faisant partie d'une autre race que la sienne."
c'est plus compliqué que ça.
""La prudence est de rigueur, d'autant que le racisme est présenté comme une maladie capable de frapper aveu-glément sans que les nouveaux malades soient toujours conscients de leur affection nouvelle. Ils sont, en quelque sorte racistes « à l'insu de leur plein gré ». Tout homme bien portant est peut-être un malade qui s'ignore. La vigilance s'impose donc tous azimuts et détruit la confiance minimum nécessaire à un débat sain. Tout homme apparemment en bonne santé doit faire la preuve en permanence de son innocuité et donner les gages suffisants pour détourner le soupçon. Par principe de précaution, à la moindre toux, on suspecte le patient d'être atteint de la grippe. La chasse au suspect est devenue un sport prisé, avec l'avantage non négligeable de fournir la preuve la plus crédible que l'on n'est pas atteint soi-même. C'est un peu la rhinocérite à l'envers : il faut trouver des cornes à ses voisins. Cela fait des années que cette chasse empoisonne le débat français et handicape ce pays. Cette rhinocérite fait le bonheur des médias, mais gangrène les sciences sociales. Les chercheurs et les experts sont eux-mêmes, quelquefois, trop occupés à se prémunir de la sus¬picion, y compris, le cas échéant, en dénonçant leurs petits camarades, quand ils ne le sont pas à redresser l'opinion publique, pensant ainsi faire œuvre utile.
Telles sont les armes puissantes d'une nouvelle utopie progressiste, mais profondément obscurantiste, que Pierre-André Taguieff a vertement critiquée sous l'appel-lation d'« immigrationnisme"
vous aussi Chuck Jones vous faites la traque aux racistes. vous aussi vous êtes obscurantiste !!!
"Expliquez alors *** l'intention *** des organisateurs derrière leur décision de ne PAS donner suite aux nombreuses plaintes de personnes à la peau "noire" qui se sont senties humiliées par les Swarte Piet jouant les bouffons noirs africains lors de la parade de St Nicolas.
ils se sont sentis humiliés !!!
qu'ils commencent à comprendre qu'ils sont dans un pays qui les a accueillis, donc la moindre des choses c'est de respecter les coutumes de ce pays que ça leur plaise où non
@ Chuck Jones
extrait du livre "les territoires perdus de la république"
résultat du fonctionnement des cons d'antiracistes, parce que pour être aussi cons qu'eux il faut le faire, en réalité ce sont les mêmes ordures que les féministes. ils ne valent pas mieux.
"Une mise au point est indispensable, que je pose
en préalable : aucun de ces enseignants, habitués de
longue date a des populations scolaires de toutes
origines ethniques, n'a jamais manifesté de racisme
« anti-arabe ››. je suis intimement convaincue de
l'objectivité de leurs récits. je suis moi-même
membre d'une association qui milite pour conser-
ver la mémoire de la résistance et de la déportation,
et profondément antiraciste. Mais on ne peut pas
continuer à s'aveugler et à croire naïvement qu'il
n'y a plus de racisme dans nos écoles, en France. Ce
racisme existe : il ne vient plus du côté où on le
trouvait traditionnellement, ou beaucoup moins, je
l'atteste sur mes trente-quatre années d'expérience.
Désormais, ce ne sont plus les jeunes « blancs et
chrétiens ›› qui méprisent les « Arabes et les
Noirs », en les humiliant par des agressions verbales
ouvertement racistes : certains, probablement,
conservent ce vieux sentiment de racisme hérité de
leur famille, de leur milieu « socio culturel ››
(comme on dit si volontiers maintenantl), mais ils
ne l'expriment plus, ce qui est déjà un net progrès,
pourrait-on penser. En réalité, la situation est plus
complexe : ils ont peur...
Actuellement, ce sont les élèves non musulmans,
quelles que soient leur origine ethnique et leur reli-
gion, qui adoptent un « profil bas ›› et se laissent
insulter sans broncher par les jeunes élèves d'origine
maghrébine de la dernière génération.
je n'avais pas accordé à cette situation une atten-
tion particulière jusqu'à ces derniers mois; tant que
les propos plus bêtes que dangereux (« Sale blanc ››,
« Putain de ta race ››, etc.) tournaient court sans dégé-
nérer en actes de violence, j'avoue que je considérais
ce renversement d'attitudes, entre musulmans et non
musulmans, sans inquiétude. Comme la plupart des
personnels de l'Éducation nationale, je partageais
l'opinion communément admise selon laquelle il
faut comprendre ces jeunes « beurs » qui sont en
quête de leur « identité culturelle ››, qui portent le
poids de l'humiliation de leurs aînés victimes du
racisme et de la colonisation et qui, puisque c'est le
propre de Padolescence que de s'exprimer dans l'ex-
cès, traduisent leur mal-être par une affirmation vin-
dicative de leur appartenance à l'islam ...il faut donc
les excuser et ne pas trop s'offusquer de leur agressi-
vité verbale qui passera avec l'âge, sans conséquence
dommageable pour notre société démocratique. Je
trouve désormais ce discours lénifiant, voire dange-
reux pour les valeurs républicaines de l'école, et
notamment le respect de la laïcité et des droits de
l'homme.
Arlette Corvarola,
proviseur honoraire, Val-d'Oise.
conclusions les antiracistes sont des cons dangereux !!!
@ Chuck Jones
"L'antiracisme, comme vous l’appelez, c'est le combat contre les discriminations raciales institutionnelles ou traditionnelles, pour abolir les pénalités sociales subies par des individus à cause de la couleur de leur peau ou de leur ethnie."
déjà la loi contre le racisme n'a pas lieu d'être il y a déjà des lois protégeant les citoyens contre les insultes sur la voie publique, etc
et des associations se portant parti civile comme SOS racisme, c'est inadmissible.
extrait du livre de Philippe Nemo "la régression intellectuelle de la France"
par elle seule, un délit. Et si elle n”est pas un délit, comment le
fait d°y «provoquer» pourrait-il l”être? Constituer la haine en
délit revenait donc à faire sanctionner par le droit pénal des faits
plus ou moins inconsistants et indémontrables. Cela constituait
un glissement fâcheux par rapport à la notion d”« incitation à la
violence››. La violence, elle, est un acte visible et extérieur, et
si l”on peut montrer que le violent a agi après avoir entendu ou
lu certains propos, on pourra soutenir que 1'auteur des propos
porte une part de responsabilité dans le délit lui-même. Mais,
étant donné que la haine n”est pas visible tant qu”elle ne s°est pas
traduite en actes, l°
extrait du livre de Philippe Nemo "la régression intellectuelle de la France"
par elle seule, un délit. Et si elle n’est pas un délit, comment le
fait d’y «provoquer» pourrait-il l’être? Constituer la haine en
délit revenait donc à faire sanctionner par le droit pénal des faits
plus ou moins inconsistants et indémontrables. Cela constituait
un glissement fâcheux par rapport à la notion d’« incitation à la
violence››. La violence, elle, est un acte visible et extérieur, et
si l’on peut montrer que le violent a agi après avoir entendu ou
lu certains propos, on pourra soutenir que 1'auteur des propos
porte une part de responsabilité dans le délit lui-même. Mais,
étant donné que la haine n’est pas visible tant qu’elle ne s’est pas
traduite en actes, l’incitation à la haine ›› ne pourra être elle-
même que supposée, supputée, de façon essentiellement subjec-
tive et arbitraire.
Un rappel historique s’impose ici. Les sentiments intimes ont
été placés hors de portée du droit pénal depuis le me siècle quand
Pierre Abélard, dans sa fameuse Éthique, a distingué péché et
crime. Le péché est évidemment très grave, puisqu’il peut être
puni des peines de l’enfer. Mais il n’est connu que de Dieu qui,
seul, «sonde les cœurs et les reins ››. Il est donc hors du ressort
des tribunaux humains qui ne peuvent juger que les actes qui
troublent l’ordre public de façon visible, objective et mesurable.
En faisant cette distinction, Abélard, un des premiers grands maî-
tres de l’Université française, faisait accomplir aux Européens
du Moyen Âge un pas en avant considérable et rendait possible,
à terme, le développement des libertés intellectuelles modernes
et donc de la science. En effet, c’est grâce à cette distinction que
les universités furent autorisées à développer les savoirs nou-
veaux -toujours suspects aux conformismes et orthodoxies de
la société extérieure - dès lors qu”il n'en résultait pas de troubles
manifestes à l'ordre public. _
Par cet article de la loi Pleven, le droit pénal revenait donc en
deçà d’Abélard. Il était somme de punir des propos n’ayant encore
causé de tort à personne et dont personne n’était en mesure de
démontrer qu’ils en causeraient. Il était invité à agir en amont
des actes, au niveau de la pensée. Il commençait à devenir une
police de la pensée.
La notion de «provocation à la discrimination» comportait
des dangers d’arbitraire encore plus redoutables, mais nous ne
pourrons en parler adéquatement que lorsque nous examinerons
les lois récentes faisant un usage extensif de cette notion.
Le rôle concédé aux associations
La loi Pleven introduisait dans le droit français une dernière
bombe à retardement. Elle autorisait le déclenchement de l'ac-
tion judiciaire en matière de racisme et d’antisémitisme non plus
seulement par la ou les victimes et par le ministère public, mais
par des tiers, à savoir «toute association, régulièrement déclarée
depuis au moins cinq ans à la date des faits, se proposant, par
ses statuts, de combattre le racisme ›› (article 5).
C’était une rupture par rapport à des principes remontant au
droit romain. Lorsqu’un mal est commis, la personne la mieux
placée pour le constater est celle qui en est victime, c'est donc à
elle - ou, si elle est empêchée, à sa famille et autres ayant droits -
de se plaindre. Lorsque les agissements incriminés portent tort
non pas seulement à cette victime, mais plus généralement à l'or-
dre public, c’est au ministère public, seul représentant légitime
de la collectivité, qu'il revient de prendre l’initiative des poursui-
tes. À ces deux cas fondés en justice et en raison, la loi ajoutait
maintenant une étrange chimère: elle autorisait à agir des tiers
qui, d'un côté, ne sont pas directement concernés ni lésés, et qui,
d’autre part, en tant que groupes privés, ne peuvent, par construc-
tion, avoir en vue le seul intérêt général. D'autant que l’associa-
tion n’a pas à démontrer que son action est approuvée par une
majorité, ou une partie notable, ou même une partie quelconque
de la communauté ethnique ou religieuse qu’elle prétend défen-
dre. Il suffit qu’elle ait inscrit unilatéralement dans ses statuts
qu”elle veut «lutter contre le racisme››, démarche qui dépend de
sa seule volonté. Ainsi, n’importe quel groupe d’individus, éven-
tuels sous-marins de partis politiques, d’associations militantes
ou de sectes, peut désormais s’auto attribuer la capacité juridi-
que d’attaquer autrui pour ses opinions. On croyait pourtant que,
depuis la séparation de l’Église et de l'État, les groupes idéolo-
giques n’avaient d’autre moyen de propager leurs idées qu’en les
proposant au public dans le cadre d’un libre débat; voici que,
désormais, certains d’entre eux étaient investis du singulier pri-
vilège de pouvoir livrer au bras séculier les personnes ne pensant
pas comme eux. On vit naître alors des officines spécialisées, de
véritables polices privées de la pensée pouvant instrumentaliser
la justice au profit d’intérêts idéologiques partisans ou d’intérêts
catégoriels.
extrait du livre de michéle tribalat "l'assimilation la fin du modéle français"
élevés ont peu de chances de devoir cohabiter avec des
voisins musulmans où qu'ils résident, même si c'est dans
l°unité urbaine de Paris où les musulmans ne représentent
que 8 % de la population de ces iris, soit quatre fois moins
que dans les iris les plus pauvres.
Le modele d”assimilation nécessite, pour fonctionner,
une certaine mixité ethnique des catégories populaires. La
perspective de la mise en minorité des natifs au carré est
profondément anxiogene et conduit plutôt à la séparation
qu'a la mixité. Pour que l'assimilation fonctionne, les natifs
au carré doivent aussi avoir le sentiment qu'ils exercent
un ascendant culturel reconnu par l`ensemble du corps
social, élites comprises qui sont celles qui distribuent les
bons et les mauvais points. Or leur ascendant culturel est
contesté, pratiquement, dans l'expérience quotidienne de
la cohabitation, mais aussi théoriquement par ces élites
pour qui toutes les cultures ont un même droit de cité.
La séparation devient alors la conduite rationnelle des
catégories populaires pour protéger leurs propres modes de vie.
suite
Se retourner contre les immigrés ou leurs descendants
n'est certainement ni juste ni utile. Ils ne sont pour rien
dans la construction européenne et ne sont pas respon-
sables des décisions que nous avons accepté de prendre. On
ne peut leur reprocher d'avoir tenté leur chance. Chercher
à améliorer son sort est profondément humain. Ce ne sont
d'ailleurs pas leurs mobilisations qui ont créé la situation
dans laquelle nous sommes aujourd'hui. Ils n'ont fait
qu'utiliser les droits qui leur ont été accordés. Pourquoi
s'en seraient-ils abstenus?
D'autres se sont mobilisés pour eux, comme on cherche
à protéger des espèces en voie de disparition. Nous avons
fait notre propre malheur nous mêmes en nous défendant
d'exiger les adaptations indispensables. Notre souci de
prendre toute la responsabilité à notre charge pour ce qui
va mal a épargné aux immigrants l'examen de conscience
sur les raisons qui les ont poussés à venir en Europe et sur
leurs propres ambiguïtés: « Pourquoi les pays dans les-
quels ils ont grandi sont en si mauvaise posture? Pourquoi
l'indépendance des pouvoirs coloniaux a conduit, dans
tant de situations, à plus de pauvreté et de répression et
non l’inverse? Et pourquoi ont-ils décidé de venir dans des
pays qu”ils condamnent avec tant de passion et regardent,
très souvent, avec un sentiment combinant la crainte et le
dégoût? N°y aurait-il pas, finalement, quelque chose d'ac-
cueillant dans les cultures libérales, quelque chose d’émi-
nemment attrayant qu'aucune société au monde ne peut
ignorer ?
En abandonnant toute exigence à l'égard des immigrés
et de leurs descendants avec lesquels les Européens sont
sommés de trouver en permanence des accommode-
ments, nous avons suscité l”audace des musulmans dont
le poids en Europe, et tout particulièrement en France,
n'a cessé d’augmenter. Nous avons sous-estimé la spé-
cificité de l`islam, en présumant qu`il ne rendrait pas les
musulmans plus difficiles à assimiler que ne l’avaient été les
migrants en provenance d`Europe. Nous n'avons pas non
plus imaginé qu’ils pourraient se tourner de plus en plus
vers la religion et préserver leur potentiel démographique
en améliorant la transmission et en pratiquant une endo-
gamie très stricte. L'endogamie religieuse étant plutôt
la règle que l’exception, on ne peut faire reproche aux
musulmans de se marier entre eux. Ils sont juste un peu
plus endogames que les natifs au carré catholiques. La
sécularisation inexorable des musulmans, une fois en
Europe, était une illusion portée par des sociétés très sécu-
larisées - tout particulièrement leurs élites - qui n”ont
pas imaginé un autre destin que le leur aux populations
venues s’installer en Europe.
Nous avons péché par excès d'optimisme en imaginant
avoir résolu une fois pour toutes la question des préten-
tions religieuses sur la vie politique. La sécularisation des
sociétés européennes nous paraît être un progrès universel
vers lequel ne manqueront pas de graviter, un jour ou
l’autre, les musulmans européens. N’ont-ils pas sous les
yeux, tous les jours, les avantages que procurent de telles
sociétés, notamment la protection dont ils font l`objet en
vertu de la liberté de conscience?
Les Européens n’ont pas toujours conscience de la
fragilité de ce qu'ils appellent leurs valeurs. Pourtant, ce
n'est pas parce qu'ils se sont battus pour elles qu'elles
sont définitivement acquises. Ils n`ont plus l’humeur
belliqueuse et ne voudraient pas avoir à recommencer,
avec les musulmans, la bataille menée contre l'Église. Ils
s'illusionnent et espèrent que les musulmans compren-
dront d`eux-mêmes sans qu`on les bouscule que leur avenir
n'est pas dans toujours plus de religion. Entrés dans l”ère
de la tolérance après avoir terrassé l'Église, les Euro-
péens ne sont pas prêts à un nouvel affrontement avec
la religion. Les Européens attendent de l'islam qu’il
s'effondre de lui même, les Européens se sont donnés
le plus grand mal pour isoler l'islam des méthodes voltai-
riennes. On a confondu la volonté de ridiculiser l'islam
avec la xénophobie et le racisme. On attend de ceux qui
se posent des questions sur cet islam qu’ils se contentent
de botter le train du cheval fourbu chrétien dans l’espoir
que les musulmans en déduisent que les lois générales
ainsi établies s’appliquent aussi à leur religion.
Le nouveau modèle d'intégration prêchant le respect
et la tolérance n`est pas le cadre idéal pour mener une
nouvelle bataille visant à acclimater l`islam. Il invite au
contraire à s'instruire sur la culture de l’Autre afin d”in-
duire un comportement compréhensif. Une fois instruits
des coutumes des autres chez eux, les Européens ne pour-
raient, d’apres la nouvelle doctrine, que développer de
l’empathie à l`égard de l’Autre. Et tout finirait par s`arranger.
Rappelons nous l`initiative italienne menée à Turin - Tou-
riste chez soi - tellement vantée par l'UE. Lorsqu'on
aura goûté aux délicieux falafels et kebabs, on aura fait
un premier pas vers les fascinants exotismes de la culture
étrangère. Cela devrait lever les appréhensions relatives
à la charia. Derrière ce raisonnement fallacieux se trouve
Peut-être une sorte d”approche touristique des vrais pro-
blemes sociaux et politiques.
Le défaut de cette approche touristique est qu'elle essen-
tialise absolument tout. Le touriste, en effet, voyage pour
découvrir des modes de vie, des cultures qu'il espère authen-
tiques: les chasseurs de tête devraient toujours errer dans
les forets, les cannibales dévorer leurs ennemis, les voleurs
se faire couper les mains. C'est tout le contraire pour
l'habitant qui ne souhaite pas voir ces moeurs étrangères
envahir sa vie quotidienne. Il ne veut pas vivre en touriste
chez lui. Et c’est mieux ainsi car il évite alors de tomber
dans un culturalisme radical selon lequel tout homme est
ligoté par sa propre culture et incapable d’évolution. Il n'y
a aucune raison pour que l'on s'habitue à voir perpétrer
des actes répugnants au seul motif que c`est la coutume
dans une autre culture. Et ce n`est pas parce que ces pra-
tiques sont celles de minorités que ces dernières devraient
être protégées contre la critique. D’autant que les rapports
de force ne sont pas toujours très clairs dans un contexte de
mondialisation et de communications hyper rapides. On l’a
vu à diverses reprises avec la réaction de par le monde à des
événements extrêmement localisés. Faut-il laisser grandir
les groupes de pression aux pratiques totalitaires issus des
minorités et attendre qu’ils deviennent majoritaires pour
en faire la critique? Un tel raisonnement apparaît ridicule
des qu’on le transpose à l’extrême droite, contre laquelle
il faut toujours sévir dès la première heure. Et, comme
l`écrivent Jens-Martin Eriksen et -Frederik Stjernfelt, cela
pourrait vite aboutir à cantonner la liberté d’expression
à la seule critique du gouvernement qui, en démocratie,
représente la majorité.
En fait, comme l’expliquent ces deux auteurs, le cultu-
ralisme sévit aussi bien à gauche qu’à droite. À gauche,
on est xénophile et on exalte le respect des différences et
1Des coutumes barbares comme la mutilation génitale ou la
pendaison des homosexuels sont aussi des traditions pures, main-
tenues intactes dans le zoo culturel. Qui sommes-nous pour imposer
nos normes culturelles et ainsi corrompre cette authenticité? ›› Ibid.,
de l`authenticité. On aime trop l’immigré pour vouloir
qu’il change. À droite, on est plutôt xénophobe, en raison
d’une même conception immuable des cultures qui amène
à déclarer toute évolution impossible. Les deux camps
se battent sur le même terrain. Ces perceptions cultura-
listes trouvent un écho dans les minorités elles-mêmes et
les encouragent, en quelque sorte, à durcir leur identité.
L'islamisme, c’est aussi l'idée qu”il faut revenir à un islam
authentique, les salafistes poussant le scrupule jusqu'à
chercher à modeler leurs comportements sur ceux des
pieux ancêtres. _
En valorisant les différences et les cultures venant d”ail-
leurs, la gauche a attise le feu de la fierté nationale qu'elle
cherche pourtant à éteindre en permanence. En mettant
l’accent sur la diversité et en valorisant les appartenances
ethniques des minorités, elle a contribué à faire surgir la
question identitaire chez les natifs au carré. C’est vrai en
France mais aussi ailleurs en Europe. Si les personnes
D’origine étrangère ont une identité si précieuse qu’il faille
se mobiliser pour la préserver, pourquoi n'en irait-il pas de
même pour les natifs au carré? En quoi les identités des
uns seraient-elles plus illégitimes que celles des autres?
L’assimilation, peut-être de manière contre intuitive,
N’est pas une conception culturaliste de l`intégration. Elle
ne considère pas que l’autre soit incapable de modifier
ses comportements. C'est même tout le contraire. Elle
n’implique pas non plus une valorisation excessive de la
culture nationale mais impose simplement son ascendant
sur les cultures venues d'ailleurs afin que les « autochtones»
n'aient pas l’impression de vivre en touristes dans leur propre
pays et qu'ils 'éprouvent un sentiment de continuité avec
leur propre histoire. La cohésion sociale ne nécessite pas
seulement un dialogue entre les présents, mais aussi avec
ceux qui les ont précédés.
Ce modèle d'intégration français est désormais frappé
de péremption et désavoué par les classes dirigeantes, de
gauche comme de droite, qui lui ont préféré le modele mul-
ti culturaliste européen. Cette mutation coïncide avec une
réalité bien particulière, marquée à la fois par une résistance
à l'assimilation du côté des musulmans et par le découra-
gement de classes populaires natives au carré qui en sont
venues à se séparer afin de préserver leur mode de vie. Ce
n'est pas une particularité française. Les Britanniques qui
ont expérimenté la cohabitation interethniques à Londres
en reviennent eux aussi. Ils quittent leurs quartiers lon-
doniens. Une Londonienne a raconté dans le Telegraph
pourquoi elle souhaitait quitter Acton, un quartier popu-
laire où elle avait emménagé en 1996. Acton est de plus
en plus marqué par une présence musulmane qui, sans
être forcément hostile, revendique de plus en plus sa sépa-
ration des autres habitants. Elle le ressent dans la rue, avec
Pimpossibilité de croiser le regard des femmes trop lour-
dement voilées comme des hommes. Dans les magasins
tenus par des musulmans aussi où elle est moins bien
accueillie. Et, plus généralement dans les espaces publics.
Par exemple, un commerçant a affiché une interdiction de
boire de l'alcool, non seulement dans son magasin, mais
aussi dans les rues avoisinantes. Même si elle n`apprécie
pas beaucoup l'ébriété sur la voie publique, elle y voit une
forme de prise de territoire. Ce qui lui manque le plus ce
sont les conversations ordinaires qu`elle avait avec ses
voisins. Mais ses voisins sont aujourd’hui soit des Euro-
péens de l’Est fraîchement arrivés et ne parlant pas anglais,
soit des musulmans dont le regard est devenu insaisis-
sable. Une des rares personnes qui lui parlent encore est la
pharmacienne, une femme musulmane qui lui a conseillé
dernièrement de couvrir son corps entièrement lorsqu’elle
va à la piscine. C’est plus sain. Elle a donc décidé de partir:
« Moi aussi, j`ai décidé de quitter mon quartier et de suivre
les pas de tant de mes voisins. Je n'en ai pas vraiment
envie. J’ai travaillé dur et longtemps pour venir m’ins-
taller à Londres, pour trouver un bon travail et acheter
une maison et j’aimerais vraiment pouvoir rester. Mais je
suis une étrangère dans ces rues et tous les “bons” quar-
tiers, avec des rues sûres, de beaux logements et des cafés
agréables sont hors de ma portée. Je vois Londres devenir
une place destinée presque exclusivement aux immigrants
pauvres et aux très riches.
Respect et tolérance, nous dit l`UE, tel doit être l”objectif
D’une politique d’intégration. Exiger la tolérance, c’est
déjà beaucoup. Mais exiger le respect, c’est peut-être trop
demander. « La tolérance est un acte qui doit être accompli
par ceux qui se sentiraient insultes ou offensés et qui
consiste à supporter l`affront au lieu de supprimer ce qui
offense. ›› Ainsi, tout nous oblige, quoi qu'on en pense,
à tolérer le port du voile dans des lieux publics où il n'est
pas interdit sauf s’il couvre le visage et sauf à l`école et
plus généralement dans la fonction publique. Ceux qui
s’en prennent aux femmes qui portent le voile dans la
rue font effectivement preuve d'intolérance. Il est dif-
ficile d’imaginer un principe légitimant l”interdiction du
voile dans la rue. Le fait que le voile nous déplaise et
qu”il ne corresponde pas à la tradition française n'est pas
un argument juridiquement recevable. Par contre, si nous
sommes obligés de le tolérer, on ne peut exiger de nous
que nous l’estimions ou que nous en ayons un jugement
positif. C’est trop demander. Il en va de même pour les
musulmans excités à la moindre parole, au moindre écrit
qui leur semble blessant. Ils doivent le supporter sans
qu`on leur demande de trouver cela respectable. Exiger
le respect, c’est recommander l`insincérité dans la plupart
des échanges: « si on est forcé de respecter [...] il s'agira
forcément d’un respect spécieux, d’une reconnaissance
feinte, d’un intérêt simulé. Exiger le respect, c’est aussi
miser sur la violence. Le respect, on ne le sait que trop dans
les banlieues difficiles, est une notion ambiguë. Il peut être
inspiré par la crainte. C’est ce que découvre avec ivresse
Maajid Nawaz lorsque son frère, invoquant la bombe
soi-disant cachée dans son sac à dos, fait plier le petit
groupe néonazi de Mickey qui les poursuit de son assiduité
belliqueuse. Ils repartent « la queue entre les jambes ››
(cf. Épilogue en fin d”ouvrage). C’est aussi cela le respect, le
respect « mafia ›› tel que le dénomment jens-Martin Eriksen
et Frederik Sthernfeltl. Salman Rushdie voyait comme
l’un des plus grands dangers le fait que des hommes bien
puissent céder à la peur en appelant cela du respect. Alors
que la tolérance est la condition nécessaire à la liberté d’ex-
pression, le respect peut en être l`exact opposé puisqu'il
peut l’empêcher, la museler. La crainte, qui inspire le
respect et qui se manifeste généralement par la langue
de bois, peut s`étendre, au-delà de la peur des réactions
violentes, à celle de se voir traîné devant les tribunaux
pour avoir exprimé des idées non conformes.
En appelant à la fois à la tolérance et au respect, l”UE
sème donc la confusion et donne à la politique d’inté-
gration deux objectifs absolument contradictoires. Elle
place les Européens dans une situation orwellienne. Cette
confusion est parfaitement illustrée par l’initiative prise
par certaines personnes au Danemark qui, en pleine crise
des caricatures, alors même que des ambassades danoises
partaient en fumée, n'ont rien trouvé de mieux que d’orga-
niser, pour lutter contre la xénophobie, un festival gastro-
nomique permettant de déguster des plats de la cuisine du
Moyen-Orient . On se croirait dans Mars attaque de Tim
Burton. Autre exemple, suite aux émeutes qui ont éclaté
à Clichy-sous-Bois en 2005 après que deux jeunes gens
ont trouvé la mort dans un transformateur pour échapper
à la police, une stèle en leur hommage a été élevée sur
une coulée verte en enfilade avec les monuments de la pre-
miere et de la seconde guerres mondiales". Le 27 octobre,
on commémore la mort des deux jeunes gens, événement
dramatique mais fortuit, combinaison d’une initiative poli-
cière qui a mal tourné et d’une prise de risque démesurée. ..
avant de commémorer, le 11 novembre, à deux pas, l’ar-
mistice de la première guerre mondiale! Sans émeutes,
il n`y aurait probablement pas eu de stèle. Que célèbre-
t-on? La mort en martyrs de ces jeunes gens avec toutes
les ambiguïtés que cela peut évoquer?
La contradiction de la politique européenne d’inté-
gration (et donc de celle de la France puisqu’elle y a
souscrit) transparaît clairement si l`on prend le temps de
décrypter les écrits émanant des instances européennes.
C’est le cas lorsqu'elles recommandent d`instituer des codes
de conduite pour les journalistes, dont ces derniers accep-
teraient volontairement de se doter, afin qu”un discours
positif sur la diversité « améliore la perception du public ››
et finisse par convaincre les Européens. C’est aussi très
visible dans les appels d`offre ou les questionnaires de
l`UE, dont les titres ne sont guère marqués par l'incertitude
quant aux résultats.