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Prostitution (2) : ce qu’en pense un travailleur du sexe

Rien ne change. Les prostitués femmes et hommes en prennent à nouveau plein la figure. Avant ils étaient rejetés par une morale issue de la religion, aujourd’hui ils le sont au nom d’une nouvelle morale d’État dictée par le féminisme. L’État remplace Dieu.

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Il semble que les organisations de travailleurs et travailleuses du sexe n’aient pas été consultées. La plus connue, le Strass, est clairement opposée à cette loi. L’un de ses membres écrivait en 2011 cette tribune:

« Etre pénétré sexuellement ne fait pas de moi la propriété de celui qui me pénètre, quand bien même je reçois de l’argent pour ça. C’est toute la différence entre le travail et l’esclavage, l’esclave ne recevant en général pas de rémunération comme le travailleur libre qui dispose ensuite de ses revenus. (…) 

Le législateur ne peut pas décider à ma place de ce que constitue le respect de mon intégrité physique. Si nos parlementaires ne se soucient guère de mon consentement, je leur réponds que contrairement à eux, mes clients eux s’en soucient : un client n’est pas un violeur. C’est quelqu’un qui, au contraire, respecte nos conditions et donc notre consentement. (…) La proposition de loi parle des clients comme d’hommes qui ont "le droit de disposer quand ils le souhaitent du corps des femmes". En réalité, nous ne sommes pas à la disposition sexuelle de nos clients, à n’importe quel moment. »

 

 

Putophobie

Sur le nombre de prostituées en France, dont 90% seraient des étrangères en situation précaire selon une estimation gouvernementale invérifiable, le Strass est en désaccord. Selon les autorités il y avait en 2014 environ 20’000 prostituées en France. Alors qu’il y en a 400’000 en Allemagne. Comment une telle différence est-elle possible? Comment accorder du crédit aux affirmations de l’État?

prostitution,abolition,pénalisation,france,strass,En dessinant l’image d’Épinal du méchant client et de la pauvre victime on revient à l’iconographie classique. On déresponsabilise d’un côté pour charger au maximum de l’autre. On est pas loin de la putophobie comme l’écrivent certaines prostituées. Les putes sont d’évidentes victimes de cette nouvelle volonté de les rendre invisibles. Car pas de client, pas de prostituée visible. 

Au fond, vouloir en finir avec la prostitution, c’est la considérer comme une sorte de déviance sociale. Elle doit donc être éradiquée dans l’esprit de ses pourfendeurs, adeptes d’une société karchérisée et javellisée. Interdire est, pour ces cerveaux trop anciens, incapables d'une vraie réflexion moderne, une sorte de réflexe pavlovien. La société doit être plus pure et il faut punir ceux qui la rendent impure. Mais la pureté, on sait où cela mène: inquisition, nazisme, sectes, etc.

Si donc les personnes prostituées restent considérées comme déviantes, par obligation due à la pauvreté (pourtant tous les pauvres ne se prostituent pas), une faute morale reste attachée à ce commerce. Ce ne sont plus des femmes de mauvaise vie mais des victimes aliénées ou rendues en esclavage. Pas sûr qu’elles gagnent au change en endossant cet habit de victime par principe. 

Elles ne sont donc pas considérées comme des adultes responsables, libres, décidant de leur propre vie. Elles ne sont pas des personnes à part entière. Sous le prétexte de protection l’État les considère comme mineures moralement et décide à leur place de les protéger. Les prostitués restent au final à la marge de la société. Encore une fois. Le comble de la perversion féministe: rendre des femmes invisibles sous prétexte de les désaliéner. Putain d’idéologie!

 

 

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La prostitution est devenue un des champs de bataille du féminisme d’État. On constate d’abord que toute la rhétorique officielle ne parle que des femmes prostituées, pas des hommes. Exemple:

« … la France affirme avec force que l’achat d’actes sexuels est une exploitation du corps et une violence faite aux femmes. » (Laurence Rossignol, ministre du droit des femmes). Aucune mention n’est faite sur celles qui choisissent librement de gagner plus d’argent qu’au chômage. Quant à l’aide financière accordée aux travailleurs et travailleuses du sexe elle est dérisoire. Le montant prévu par la loi ne permet d’accorder, selon le calcul du Strass, que 160 euros par personne et par an, sur la base de 30’000 personnes concernées qui quitteraient le métier.

Autant dire que le volet social est dès l’origine inapplicable, voué à l’échec. Celles et ceux qui quitteront le métier seront encore plus pauvres, s’ils l’étaient déjà. Ils connaîtront l’exclusion économique – en plus de l’exclusion morale, puisque si l’on veut les en sortir c’est parce que c’est « mal ». Quelles raisons ces personnes auraient-elles d’arrêter? Et si elles n’arrêtent pas, seront-elles condamnées pour complicité de délit avec leurs clients? Eh oui: elles proposent un produit dont la consommation est devenue illégale. 

La prostitution pose question à la société. La sexualité étant protégée pour des raisons de reproduction, filiation, consentement, entre autres, il est légitime d’être interrogatif sur cette activité, même si dans les faits elle a toujours été pratiquée et continuera sans doute à l’être. Qui peut empêcher une femme ou un homme de proposer une passe discrète chez soi, de chercher des clients sur le net, de profiter d’opportunités pour boucler les fins de mois? Combien d’étudiantes et de femmes au foyer se prostituent occasionnellement? Pas de chiffres.

Déclasser ainsi les personnes prostituées sous prétexte de les protéger malgré elles, c’est prolonger l’ostracisme social et moral qui les vise. Rien n’a changé. La protection des femmes est un leurre. C’est un prétexte pour contrôler la sexualité masculine. L’impuissance – ou le manque de volonté – de l’État à démanteler les réseaux de prostitution forcée ne saurait être compensée par la criminalisation des hommes.

 

Les hommes, justement? J’y viens ensuite.

 

 

 

Catégories : société 5 commentaires

Commentaires

  • Comme vous dites Hommelibre ,putain d'idéologie qui infecte tant de domaines

  • Des milliers de pédophiles parmi les religieux, les enseignants et autres corporations ont été cachés par les autorités religieuses et politiques depuis des siècles.

    Une pute a plus de valeur qu'un petit Président ou un sinistre ministre qui par le passé en ont usé et abusé.

    " « On ne peut traverser le pont d’Avignon sans rencontrer deux moines, deux ânes et deux putains. » Ce célèbre adage médiéval témoigne de la vitalité du « plus vieux métier du monde » dans la cité des papes. Mais bien d’autres villes de France peuvent se targuer d’une telle réputation. S’il est certain que l’Église et l’État exploitaient les bordels et prostituées déclarées, rien n’atteste qu’ils géraient la totalité des 3000 bordels parisiens du 15e siècle, et des 40 000 prostituées parisiennes du 18e siècle, pour la plupart clandestines."

    Combien de moines, de curés, de pasteurs vont au bois de Boulogne?

    Mais qu'ils sont cons qu'ils sont cons!!

    http://matricien.files.wordpress.com/2012/10/putain-bonne-soeur.jpg

  • @Pierre Noel

    c'est amusant de faire une commentaire qui va dans le sens de l'article mais poster un lien qui vient d'un site internet tenu par des gens qui défendent violemment l'idée que les hommes sont des salauds juste bons a exploiter les femmes.

  • D'autres liens existent, seuls le message et l'info ont de la valeur.

    Puisque vous êtes de passage, bonne route et bonne santé !

  • Un homme raconta avoir fait des années de prison pour méfaits en tous genres au point que son casier judiciaire était "à rallonge". Souteneur, également. Détail apte à inspirer Pierre NOEL, en prison, finalement, cet homme, témoignant, "rencontre le Christ". L'issue de cette rencontre opère en lui en revirement fondamental tel qu'il change de vie. Avec son épouse ouvre un restaurant. Gagne passablement d'argent. Pour réparer si peu que ce soit le mal fait concernant les prostituées il s'acharne en les aidant à trouver du travail pour sortir du trottoir.

    Il faudrait savoir comment et pourquoi une femme devient prostituée afin de saisir la portée sociale de la démarche constituant à chercher solution au problème de la prostitution "en sa forme actuelle". Il y a des progrès, certes..."partout"?

    Pierre NOEL, en trois points vous vous trompez (non en rapport avec l'article présent mais avec vous tel, comme toujours, qui insultez en passant à l'attaque dés qu'il s'agit de religion, religieux, etc. Les rêves tels celui de Marie avec l'"Ange Gabriel", nombreux gynécologues et psys vous l'affirmeront, existent (judaïsme: un ange peut être un rêve, une idée, une rencontre).
    Une voix "cristalline" (peut, par référence, faire penser à une voix d'ange) s'adressant à une femme enceinte, je puis en témoigner, pour lui demander de lui permettre de venir au monde... la vue d'un visage de poupon la femme à son réveil sanglotant de ne pouvoir le garder: revirement fondamental. Huit mois plus tard naissance de l'enfant.
    Prophétie, j'en témoigne également: trente ans avant sa mort Edmond Kaiser annonça à sa fille aînée exactement comment elle serait coiffée à l'instant même où elle apprendrait sa mort en "Inde". Ce qui, trente ans, plus tard se révéla avoir été prophétie indiscutable.
    En écoutant son père lui annoncer comment elle serait coiffée le jour de l'annonce de sa mort (par téléphone) en "Inde"!la fille aînée d'Edmond Kaiser se pencha pour voir s'il y avait bien du café dans la tasse de son père qui lui donnait l'impression d'avoir un peu bu.
    Mais non simple café dans la tasse... ce qui confirme les versets bibliques de l'Ancien Testament selon lesquels on reconnaîtra sur la route les petits prophètes au fait qu'ils auront l'air comme "pris de vin doux"... exactement comme Edmond Kaiser trente ans avant sa mort.

    Mais pourquoi le taire: il n'y a pas qu'une forme de possibilité de gain d'argent au moyen de son corps... de son esprit ou de ses connaissances scientifiques entre autres... je lis un livre de Georges Duhamel, Vue de la Terre promise (réussite matérielle et de prestige, gains). En début du livre question d'une grenouille torturée à des fins d'analyses scientifique sans avoir été curarée puis de chiens "analysés" également qui hurlent dans une cour... Il y aurait, Pierre NOEL, tant et tant de souffrances animales, notamment, à dénoncer à ..."devoir faire quelques chose"!

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