Je suis resté scotché. Dès ses premières paroles, la mère de Carla Bruni fascine. À 86 ans son esprit est vif et clair, sa pensée audacieuse. Elle est comme une mémoire du XXe siècle.
Le visage est buriné mais la grâce est intacte. Elle raconte sa vie à ses filles, sans rien omettre ni cacher. Sa vie est celle d’une artiste tombée dans une famille de la grande bourgeoisie italienne.
Son beau-père est dur, un tyran domestique. Dans cette famille on vit sur l’apparence, on doit montrer une bonne image. C’est la survivance de la bourgeoisie du XIXe siècle. Marisa y fait sa place et ne souffre pas de cet environnement peu authentique. Elle se débrouille et vit sa propre vie.
Elle raconte son grand amour pour son mari, dont le caractère était, dit-elle, très compliqué et difficile. À cette époque on apprenait encore à vivre ensemble et à construire quelque chose. Elle raconte aussi leur liberté sexuelle. Son fils, décédé depuis, est né d’une relation adultérine. Son mari le savait car ils se disaient tout. Il l’a assumé.
Elle parle de sa résilience sans la nommer. De son goût pour la liberté. Elle raconte aussi l’amusement de sa nouvelle vie de belle-mère de président.
Son témoignage est bien plus qu’une histoire personnelle: c’est un document sur la société et son évolution depuis soixante ans.
Je n’ai pas encore lu son livre mais j’ai écouté l’interview par Darius Rochebin dans l’émission Pardonnez-moi d’hier, sur la RTS. Un document de 25 minutes, où chaque minute compte.
Merci, chère Marisa, de témoigner avec autant de lumineuse liberté, de grâce et de lucidité. Si vous étiez candidate à une présidence politique je voterais pour vous sans hésitation.
La sagesse est trop rare pour se priver de la vôtre.
Commentaires
@Hommelibre comme je vous comprend ! en effet c'est ce genre de personnages qui tous ont su nous transmettre le virus du respect face à la personne âgée
Quand aux visages ridés ceux -ci représentaient les sillons de la vie que nous aurions tous à franchir
Nous avons eut la chance de vivre avec trois générations différentes que nous respections alors qu'aujourd'hui les vieux coutant trop cher et la vieillesse faisant peur on a plutôt tendance à éviter ce qui pourrait rappeler que nous ne sommes pas éternels
C'est un très beau billet
Merci Lovejoie.
Hommelibre autant je déteste les compliments me concernant sachant qu'ensuite ils seront suivis d'une pluie de tuiles autant j'aime en faire
Et ce genre de billet devrait figurer plus souvent sur le Net
Très bonne journée