Les maires de Londres et de Paris ont réagi au Brexit par une apologie des grandes métropoles. Le résultat du référendum à Londres indique par exemple une volonté de rester dans l’UE à 59,9%, alors que le refus global est de 52%.
Cette fracture entre les métropoles et le reste des pays a donné des idées à leurs maires respectifs. Qui verraient bien la fin des Etats-nations au profit des villes globales, sortes de villes-États (une ville globale est une ville ayant une position stratégique à l'échelle mondiale et constituant un noeud de communications au sein d'un réseau).
Ce n’est pas nouveau. L’Italie médiévale en connaissait déjà. La Suisse a vu des villes corporatistes:
« Il s'agissait de villes-Etats autonomes (Saint-Gall toutefois n'avait pas de territoire sujet), où les fabricants, les artisans (Artisanat) et les marchands dominaient l'économie et disposaient constitutionnellement d'une grande influence politique. »
Le développement de l’autonomie de ces cités allait de pair avec un environnement à domination marchande bien plus que militaire. Comme aujourd’hui. J’ai donc toujours quelques difficultés à comprendre ceux qui critiquent l’Europe parce qu’elle serait trop libérale, entendez par là trop mercantile. Alors justement que cette Union Européenne n’est pas assez libérale, comme le rappelle Adrien Faure sur son blog.
L’argument économique est doublé d’un argument « moral »: les villes globales sont opposées aux États-nations parce qu’elle seraient plus ouvertes au monde et plus dynamiques, alors que les seconds seraient léthargiques et cadre du repli sur soi.
Bien, voilà encore une petite opposition pour rien – sauf pour promouvoir une morale de bazar. Car il n’est écrit nulle part que nous devrions être toujours ouverts sur le monde. Ouvert ou fermé sont des options que l’individu choisit en fonction des circonstances et non parce qu’un politicien juge son comportement.
Faut-il être ouvert à tout, par principe, par morale? Certainement pas. Ouvert, fermé, à tel moment ou à tel autre, sur tel ou tel sujet, reste de l’ordre de la libre détermination de chacun.
Une ville globale permet-elle de se passer le l’État-nation? Non. Cette ville est dans un territoire plus vaste. Les revenus cumulés par la ville globale sont en partie redistribués aux autres régions. Une ville qui remplacerait l’État-nation profiterait de la plus grande richesse puisqu’une grande part de l’activité économique s’y concentre, laissant les régions pauvres devenir encore plus pauvres.
De plus si la ville de Londres restait dans l’Union européenne, il faudrait établir des frontières et des barrières douanières avec le reste du pays qui lui ne serait pas dans l’UE. Insensé, sauf à vouloir faire crever les bouseux qui n’ont pas la chance de vivre en ville.
C’est une nouvelle fracture économique au nom d’une impérieuse morale de l’ouverture qui se pose en camp du Bien. Oui, c’est bien d’être ouvert. Mais parfois c’est bien aussi d’être fermé. Dans un système de liberté, chacun se détermine librement. Les maires de Paris et de Londres peuvent donc retourner au bac à sable et faire la morale – car c’est de cela qu’il s’agit – aux vers de terre. Aucun problème pour eux: ils n’ont pas d’oreilles. Ils ne risquent donc pas de se soumettre à cette pseudo morale où valeurs humanistes et psychologie sont allègrement mélangées sans discernement.
Commentaires
Cher hommelibre,
- « Europe : villes globales contre États-nations »
Pfff, ce billet fut particulièrement laborieux à "lire".
- « J’ai donc toujours quelques difficultés à comprendre ceux qui critiquent l’Europe parce qu’elle serait trop libérale, entendez par là trop mercantile. »
- « Alors justement que cette Union Européenne n’est pas assez libérale, comme le rappelle Adrien Faure sur son blog.
Le problème ... c'est que ni vous, ni Adrien Faure, ne précisez ce qu'est ... une "liberalité" ... _normale_ ... de référence, ... et _pourquoi_ ... cette "libéralité" dite "normale" ... sert de référence.
Que veut dire ... "cette eau est trop chaude" ? Ou ... "cette eau n'est pas assez chaude" ? Par rapport à quoi ? Et pour faire quoi ? Vous faire un thé ? Donner un bain au bébé ? Faire des glaçons ?
En fait, vous confondez ... _les libéralismes_ ... de politique, d'économie, de religion, ... et certainement d'autres "libéralismes" encore ... ce qui explique pourquoi vous vous posez un tas de questions, ... ou très faciles à répondre, ... ou très difficiles.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme_%28homonymie%29
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme_%C3%A9conomique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme_politique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme_%28relations_internationales%29
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme_th%C3%A9ologique
- « L’argument économique est doublé d’un argument « moral » »
Non, hommelibre. ... Un argument _ne "double" pas_ un autre. ... Au mieux, on écrit un argument sur une liste, et on ajoute un autre argument sur la même liste, ... pour faire une liste qui contient ... deux arguments. ... Mais on ne peut pas ... _ajouter_, ... ou _multiplier_ ... deux arguments pour n'en faire qu'un seul. ... Le _raisonnement_ est une démarche qui suit effectivement une certaine logique, ... mais n'est certainement pas une série d'opérations ... _arithmétiques_.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Raisonnement
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arithm%C3%A9tique_%C3%A9l%C3%A9mentaire
De surcroît, votre explication pêche toujours par l'absence de ... _but initial_ ... pour expliquer ... ce que vous cherchez à démontrer.
- « les villes globales sont opposées aux États-nations parce qu’elle seraient plus ouvertes au monde et plus dynamiques, alors que les seconds seraient léthargiques et cadre du repli sur soi. »
Pourquoi le temps _conditionnel_ ... "seraient", ... au lieu de ... "sont" ?
- « Bien, voilà encore une petite opposition pour rien »
Ben ... puisque vous avez employé le temps conditionnel du verbe "être", ca serait bien quand même de préciser ... les _conditions_ ... quand ... ce qui "seraient" ... a une chance d'être ... "sont".
- « Car il n’est écrit nulle part que nous devrions être toujours ouverts sur le monde. »
- « Faut-il être ouvert à tout, par principe, par morale? Certainement pas. »
La question de "faut-il" ou "faut-il pas" ne mérite même pas d'être posée, ... puisqu'il n'y a ... ni interdiction, ni obligation! C'est une liberté. Parce que dans la plupart de pays de ce monde, on est libre de faire ce qu'on veut, sauf ce qui est interdit. C'est ce qu'on appelle ... "Le libéralisme ... doctrine de philosophie politique".
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme
Jean de La Fontaine a écrit: "Le rat des villes et le rat des champs". Tout y est.
Ma citation préférée de Jean Rostand : "Avoir l'esprit ouvert n'est pas l'avoir béant à toute les sottises."
C'est étrange que ce soient toujours les idéologistes, personnes étroites s'il en est, qui reprochent à l'homme de la rue sa fermeture d'esprit
@ Cyril: excellente citation! Merci.
@Cyril
- « C'est étrange que ce soient toujours les idéologistes, personnes étroites s'il en est, qui reprochent à l'homme de la rue sa fermeture d'esprit »
Observation très intéressante.
Vous croyez que c'est parce que les "idéologistes" passent plus de temps à observer ou écouter l'homme de la rue que l'inverse ?
D'ailleurs, pourquoi "les idéologistes" et pas "l'idéologiste" ?
D'ailleurs, pourquoi "l'homme de la rue" et pas "les hommes de la rue" ?
A cause du manque d'affinités avec ... "les idéologistes" ? Ou d'anciens souvenirs ... d'idéologiste ?