Le gouvernement français va faire économiser du blé à ses producteurs céréaliers. Du blé sonnant, de la money, pas de la graine. Parce que de la graine, justement, il y en a moins. L’agriculture a souffert de la météo printanière.
2016 rejoint une autre année record: 1976. La grande sécheresse avait alors eu un impact à la baisse sur la production de céréales dans certaines régions d’Europe. En 2016 c’est la pluie, favorisant les maladies, le froid et le manque de lumière, qui ont fait baisser la production.
Pas partout: l’ouest de l’Europe est très touchée alors que l’Europe de l’est a été épargnée. Résultat: 25% de production en moins en France.
« La situation est d’une très grande gravité, c’est du jamais vu, a estimé lors d’une conférence de presse Philippe Pinta, président du syndicat Orama, branche "grandes cultures" de la FNSEA. »
La logique de l’offre et de la demande fait que ce blé sera vendu plus cher. Ou pas. Car en même temps la Russie, l’Ukraine et les Etats-Unis ont eu des récoltes abondantes grâce à une météo clémente.
El Niño a fait monter la température de l’air sur la planète. Sa fin depuis ce printemps aura-t-elle l’effet inverse? Lors des derniers gros épisodes, la Niña (équivalent froid d’El Niño) s’est installée rapidement et la température a chuté l’année suivante. Sera-ce encore le cas?
Et comment interpréter ces descentes du mercure? Un sorte de rétro-action négative? Pas seulement, sans quoi la température globale resterait identique à la période de référence 1950-1980. Or elle a monté, et cette phase plus chaude semble corrélée aux forts El Niño que le Pacifique connaît depuis une trentaine d’années.
Trente ans? C’est la durée d’un cycle plus global (image 2). Si El Niño survient environ tous les trois à sept ans, un autre cycle de trente ans est signalé par les observations, cycle qui alterne les Niño forts et les plus faibles. Le constat fait ces dernières années correspond à une possible inversion de ce cycle. Certains scientifiques pensent que l’on s’oriente plutôt vers un léger rafraîchissement pour les trente prochaines années.
La période de référence est cependant un choix arbitraire. Les températures remontent depuis environ trois siècles après avoir été plus chaudes et plus froides pendant depuis la dernière ère glaciaire (images 3, Alley 2000). Quelle est la température « normale » de la planète? À quelle période doit-on se référer? On en saura plus dans deux siècles.
Il y a environ 2’000 ans les températures étaient plus chaudes qu’aujourd’hui, selon les différentes recherches effectuées. Ce qui facilita l’expansion territoriale et démographique de l’empire romain. Idem lors de l’optimum climatique médiéval. Pour eux ces phases longues de températures plus élevées qu’aujourd’hui étaient une chance.
Sources:
http://www.globalresearch.ca/global-cooling-is-here/10783
http://objectifterre.over-blog.org/2014/04/une-superbe-animation-el-nino-la-nina.html