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Jugement, rejet, exclusion : un racisme non-officiel

Pour continuer sur le thème de mon avant-dernier billet, je pourrais mettre en question le droit de porter un jugement sur une personne en raison de particularités qu’elle présente.

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Juger, c’est pas bien. Parce que l’autre nous est inconnu et n’est pas réductible à notre propre mesure. Pourtant nous le faisons tous. Des centaines, des milliers de fois par jour. Des exemples? C’est ce connard qui roule trop lentement alors que le feu va passer au rouge. On l’égorgerait bien! C’est cette grosse qui devrait surveiller son poids, elle occuperait moins de place dans le bus. C’est ce gamin qui hurle et que ses parents laissent hurler – il faudrait un permis pour être parent et une autorisation pour mettre au monde un tel brailleur.

C’est aussi celui qui se fait flinguer symboliquement sur internet pour des propos trop spontanés, ou sortis du contexte. Ou celle qui est moche et ferait mieux de se cacher.

Les exemples sont légions, du petit rejet au grandes théories d’exclusion. Le rejet participe à la relation humaine. Il est un élément de ce mécanisme: s’approcher, s’éloigner, aimer, ne pas aimer, voir comme un modèle ou comme un contre-modèle. C’est la dynamique relationnelle naturelle. Mais ce qui peut être dit dans l’intimité d’une discussion entre amis devient un délit dans certaines circonstances. Le rejet généralisé, qui commence par le rejet de quelques individus d'un même groupe, est la base même du racisme: stigmatiser le différent. Le racisme est certes plus pesant puisqu’il juge et condamne des populations entières en raison de leur couleur ou de leur origine ethnique, mais le mécanisme est le même.

À une petite échelle les jugements de valeur et les rejets préparent des exclusions ou des ségrégations qui, sans être liées à la race, n’en sont pas moins discriminantes pour celui ou celle qui les subit. Et pas besoin d’être particulièrement black pour en être victime.

Mais, pourrions-nous éviter tout jugement de valeur? Difficilement: ils servent à nous définir nous-mêmes autant ou plus qu’à définir l’autre. Cependant ils produisent aussi des situations de bouc émissaire. 

 

 

 

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J’admets le fait que les humains aient besoin de s’apprivoiser plus que de s’aimer par obligation. Entre deux personnes cet apprivoisement prend du temps, entre deux groupes aussi. Le risque est qu’un comportement d’une personne soit ensuite généralisé à l’ensemble d’un groupe, quel qu’il soit. Or, en particulier dans ce qui ne relève pas d’un choix comme par exemple la couleur de la peau ou l’origine géographique, il n’y a pas à porter de jugement général sur une population. Simplement parce que la généralisation est souvent abusive.

La violence de langage et d’attitude en politique peut aussi être perçue comme un rejet du différent. Il est bien vu d’écraser l’adversaire, individuellement ou pour son appartenance à un groupe. Pourtant, bien qu’à mon sens le mécanisme ne soit pas différent, personne ne parle de racisme dans ce cas. 

Dire, comme je le suggérais, que Gaston Defferre était raciste pour des propos qui aujourd’hui lui vaudraient une pendaison virtuelle sur internet et peut-être des poursuites pénales, est possiblement excessif. Sa réaction à l’époque était celle d’un responsable politique qui exprime la grosse difficulté à gérer cette situation. Devant la marée humaine, devant un groupe aussi massif, il ne pouvait tout accueillir et tout absorber, pour des  raisons techniques de logement et d’infrastructures, mais peut-être aussi culturelles: les pieds-noirs étaient considérés comme des exploiteurs. Où est la différence d’avec le discours frontiste de limitation de l’immigration?

Et dire cela alors qu’une campagne hargneuse sévissait en France contre les pieds-noirs, était-ce innocent? On peut suspecter le socialiste d’alors de racisme, de populisme, de xénophobe, bref de tout ce qui fait habituellement partie de l’arsenal moral des bien-pensants.

 

 

 

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Je ne vois pas vraiment la différence entre ces propos et ceux par exemple d’un Jean-Marie Le Pen. Et les dockers de la CGT à Marseille, prônant le rejet à la mer de ces envahisseurs, volant leurs biens sur les bateaux ou les détruisant pour en chasser les propriétaires, ne dépareraient pas s’ils défilaient avec des skinheads fascistes. 

Côté haine de l’autre, nombre de jeunes beurs, rappeurs ou non, s’en prennent avec violence à la France. Cette haine, entretenue par des membres de leur communauté, est aussi une forme de rejet du français blanc, et contient donc des germes de racisme. Les jeunes beurs, racistes? Autant que les cocos, que les hétéros blancs. Bref, tout le monde est plus ou moins raciste, ou discriminant au sens d’exclure, si l’on veut voir les choses ainsi. On oublie simplement que l’autre est justement autre et que s’ouvrir à lui est un processus, non une obligation ou un speed-dating de sept minutes. Je crains le jour où le modèle humain de référence sera le bisounours et où l’on n’aura même plus le droit d’émettre une critique ou de prendre le temps de s’apprivoiser.

Il serait bon de ne garder le mot raciste que pour de réelles situations de racisme. Tout autre usage n’est que tentative de stigmatisation quand on est à court d’arguments. Les autoproclamés antiracistes sont aujourd’hui piégés par leur propre théorie. Par exemple Beyoncé a réalisé un clip avec d’autres artistes, sous le titre: « 23 manières de te faire tuer si tu es noir en Amérique ». 

La plus blanche des afro-américaines célèbres se veut africaine et porte-parole des opprimés. Pourtant elle n’a pas élevé la voix quand, tout récemment, un jeune homme blanc, désarmé, a été tué sans raison apparente par un policier – on dirait presque une exécution. Cette séquence visible ici (attention au choc) montre qu’aux USA on ne déconne pas avec la police. Blanc ou noir. Beyoncé ne défend pas la démocratie mais sa communauté. La récup politique par une starlette plus connue pour ses fesses que pour sa tête est une manoeuvre grossière. Une manière de relayer des propos bien plus graves contre les blancs, propos de plus en plus répandus sur internet.

 

 

 

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On est loin des United Colors of Benetton. Pourtant cette campagne était intéressante et sans théorie inutile. Quelque chose a tourné depuis lors. Voici la question du racisme vue par une mère originaire de l’immigration maghrébine:

« Nadia Remadna, fondatrice de la Brigade des Mères, accusait récemment les politiques d’être à l’origine du refus d’assimilation et de sentiment d’appartenance des jeunes musulmans à leur pays d’accueil : «… souvent, ils ont la haine de la France, une haine qu’on a soigneusement cultivée chez eux en leur disant sans cesse que les Français étaient racistes et méchants. Avec le temps, ils se sont enfermés dans cette haine. Moi, j’en veux aux politiques qui ont fait de nos enfants des gens qui sont toujours en train de revendiquer au lieu de se sentir français ». 

On peut en effet légitimement se demander si un tel délire propagandiste n’a pas pour visée d’attiser la haine de millions d’individus accueillis par les Français afin qu’ils se retournent contre leurs hôtes avec l’aval crapuleux et criminel d’un régime qui, en désignant abusivement le blanc comme étant LE raciste, LE coupable de maux créés de toutes pièces par ce même régime sur de prétendues victimes qui en usent jusqu’à plus soif, et de leur donner par ce genre de message un permis d’agresser et de tuer du blanc. »

Je ne sais pas si Beyoncé est de gauche. Probablement puisqu’elle soutient Hillary Clinton. Cette remarque, parce que l’accusation de racisme pour déclasser un adversaire est plutôt une pratique de la gauche morale, devenue la caricature d’un humanisme dont elle a oublié les fondements à force de cultiver ses immigrés à des fins électorales, comme d’autres avaient leurs pauvres à d’autres époques.

Aujourd’hui l’antiracisme semble servir surtout à censurer la parole sous un prétexte supposé infaillible parce que moral. Bullshit!

 

 

Un des clips de la récente campagne gouvernementale française contre le racisme, campagne stéréotypée qui ne démonte rien:

 

 

 

 

Catégories : Philosophie, Politique, Psychologie, société 27 commentaires

Commentaires

  • @ hommelibre,

    Je suis en particulier d'accord avec ce passage :

    "Il serait bon de ne garder le mot raciste que pour de réelles situations de racisme. Tout autre usage n’est que tentative de stigmatisation quand on est à court d’arguments. "

    Toute tentative de simplification grossière ( et donc de choix de mots peu précis ) ressemble à une tentative de manipulation.

    Le show-biz ( Beyoncé, les rappeurs, Dieudonné, .... ) est certes au diapason avec leur public et l'opinion publique et il a une immense responsabilité. Les prises de position des artistes sont émotives et peut-être aussi démagogiques, mais les jeunes prennent ça pour des analyses.
    C'est là, qu'il faudrait des adultes en face, des gens qui contrediraient ou relativiseraient ce discours. les enseignants le font, mais nous savons, combien c'est difficile dans certains quartiers en France.
    les familles sont encore une instance responsable des enfants, en tout cas aux yeux de la loi.
    Une mère qui rejette la responsabilité de la situation catastrophique d'une partie de la jeunesse a également trouvé une explication trop simple.
    Dire : "Moi, j’en veux aux politiques qui ont fait de nos enfants des gens qui sont toujours en train de revendiquer au lieu de se sentir français . "
    c'est se laver les mains de l'éducation au quotidien.
    Est-ce ainsi qu'on va pouvoir améliorer la situation ?
    L'idée que l'on pourrait tout attendre des politiques et ne rien faire soi-même est vraiment catastrophique.

  • Je partage votre conclusion Calendula, ainsi que votre remarque concernant la mère.
    Tout attendre des politiques me semble tout aussi déraisonnable et déresponsabilisant.

    Il faudrait remettre beaucoup de choses à plat me semble-t-il, afin de tomber d'accord sur des définitions précises quant à la réalité qu'ils désignent.

  • Très bon billet mettant en relief le comportement recherché par certains Politiciens
    Et si vous refusez de bien trier ,vous serez amendable
    Finalement le titre colle comme un gant au célèbre tri sélectif qui dit humain peut penser objet bien que cela ne soit pas très jojo mais souvent le cas
    Cependant le tri est devenu tellement tendance qu'on entend même des enfants plus tout jeunes ce qui est encore pire ,dire à leurs parents nous on est de tel canton et vous d'un autre
    C'est fou les progrès stupides intellectuellement réalisés avec les nouvelles technologies et par des Politiciens qui voudraient en plus s'occuper de l'éducation des enfants .Ce à quoi certains Grands Parents répondront, même pas en rêves

  • je me permet de rajouter ceci, finalement tout ce qui est tri est une forme dérivée pour mieux enseigner dès le plus jeune âge à séparer les productifs c'est à dire les jeunes des improductifs, les plus âgés
    Ce qui relève d'un apprentissage sectaire ni plus ni moins !

  • L'usage inadéquat et tordu du terme raciste m’irrite autant que vous (Calendula et John), en revanche je ne désavouerai pas vraiment la remarque de cette mère.

    En effet elle ne me semble pas dans la plainte passive et dépendante d'autant plus qu'elle empoigne le problème qu'elle dénonce avec son association.
    Elle en veut au contraire aux pouvoirs publiques d'avoir pris une part active et décisive dans l'ambiance générale victimaire et communautaire.
    Cette part active est avant tout une tendance politique volontaire que les médias ont repris sans grande analyse. Et malheureusement ont ne peut pas dénier l'impacte prépondérant du politique et des médias. On ne peut pas à mon humble avis, l'accuser d'être dans la démission et la passivité

  • @ aoki,

    Je crois comprendre ce que vous voulez dire: du moment qu'elle a fondé une association, elle est active et pas seulement dans des jérémiades passives.
    Dont acte.

    Quand je lis des affirmations aussi lapidaires que celle citée, je me dis : rien n'est si simple ! Si nos vies dépendaient avant tout des hommes politiques, ce serait vraiment terrible ! Si les hommes politiques avaient le pouvoir de me modeler, ou mes enfants, et de nous influencer à ce point, ce serait vraiment grave.

    Récemment, j'ai entendu de la part de plusieurs analystes l'idée suivante :
    En France, on attend tout de l’État, qui détiendrait toutes les clés et ainsi, lorsque quelque chose ne va pas bien, c'est forcément la faute à l’État. Tout comme la dérive des jeunes serait de la responsabilité de l’École, qui ne ferait pas bien son boulot. Oui, les structures étatiques ont certainement des ratés et selon les endroits, ça doit être carrément énorme, mais j'espère que la "Brigade des mères" voit, où les familles ont leur part de responsabilité.
    Si cette mère décide d'empoigner les problèmes à son niveau, elle va à l'encontre de cet état d'esprit attentiste et on ne peut que la féliciter pour cela.

  • @ Calendula

    Soyons clair ! Il existe en France une culture politique impliquant surtout une certaine gauche, dévellopant une l'analyse culpabilisante du mode de vie franco-français, une idéalisation multi-ethnique inconditionelle favorisant la victimisation des immigrés et partant un communautarisme égocentré. Cette idéalisme aveugle relayé par les médias et plus tard les réseau sociaux à infléchi profondément la société française.

    On peut critiquer ce fait, ainsi que le pouvoir en place qui persiste et signe dans cette idéologie délétère. On peut déplorer le manque de pragmatisme et d'anticipation du choc des cultures.
    Le monde politique dispose de ce pouvoir et de cette responsabilité à délivrer des signaux significatifs qui donne une direction générale face au problème de l'intégration.

    En principe il existe une interaction cohérente entre le peuple et le pouvoir. Mais quand ce pouvoir a un dessein idéologique une distorsion se crée et l'initiative personnelle peut parfois paraître quelque peu dérisoire face au rouleau compresseur institutionnel.

    L'interwiew d'Aldo Stérone sur le blog de Mireille Valette est très parlant lorsqu'il explique comment l'Algérie s'est fait "mangée" par l'islamisme, alors que le pouvoir en place était aveuglé dans sa propre idéologie

  • cette femme résume les extraits que j'ai mis de Malika Sorel Sutter, mais contrairement à Madame Sorel elle absous les familles immigrées de l'éducation de leurs enfants, elle dit plutôt que ce sont les familles qui en rajoutent une couche dans le rejet de la France,

    http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2016/07/15/putain-de-camion-277646.html#more

    ". Si la commu-
    nauté d'origine exerce un contrôle extrêmement strict sur
    ses membres, tandis que, dans le même temps, la Républi-
    que se montre flexible, compréhensive, accommodante, il
    est naturel que les jeunes générations de l'immigration se
    raccrochent de plus en plus aux racines de leurs ancêtres
    biologiques, et s'éloignent de ce fait chaque jour davantage
    de l'insertion dans la société française. Ces jeunes généra-
    tions risques beaucoup plus en n'observant pas le système
    de valeurs et les codes de leurs groupes d'origines qu`en se
    révoltant contre le modèle républicain."

    "Un facteur qui influence significativement la construc-
    tion de l'identité profonde est le tableau que les migrants
    dressent, à leurs enfants, du pays d'accueil. ]'ai déjà abordé
    ce point au début du livre, lorsque j'évoquais le socle indis-
    pensable aux descendants des immigrés pour pouvoir se
    construire dans le pays d'accueil. Plus les parents auront
    dépeint le pays d'accueil comme étranger, voire adverse, en
    raison du passé historique ou de la différence des systèmes
    de valeurs, plus leurs enfants développeront des résistances,
    voire une opposition farouche à l'intégration.
    Il est une attitude qui est individuelle, même si elle est
    largement influencée par la culture familiale, c'est la pré-
    disposition à rester plus ou moins fixé sur son passé ou sur
    celui de son pays d'origine, plutôt que de s'investir dans
    son propre avenir et dans celui de son pays d'accueil. Ceux
    qui recevront une éducation qui invite à rester focalisé sur
    le passé seront plus enclins à sombrer dans les difficultés
    que réserve le chemin de l'édification d'une existence dans
    un nouvel environnement. L'énergie mobilisée dans des
    voies sans issue, le passé étant par définition déjà joué, ne
    sera pas investie dans ce qui se joue, c'est-à-dire l'avenir."

  • extrait

    "Aucune comparaison ne peut être établie entre la situa-
    tion des enfants des migrants des pays de l'Est ou du Sud
    de l'Europe des précédentes vagues d,immigration et ceux
    dont l'intégration pose de nos jours de sérieuses difficultés.
    Les parents des premiers veillaient à ce que leurs enfants
    adoptent le référentiel de la France. Ils les encourageaient
    vivement à s'intégrer dans la communauté qui les avait
    accueillis et les soutenaient tout au long de leur parcours
    d'intégration. Aujourd'hui, le contexte est dans la plupart
    des cas substantiellement différent. Les parents sont en
    effet très loin de constituer des alliés de leurs enfants dans
    leur processus d'intégration. Cette intégration est donc
    menée sous la forme d'une lutte de chaque instant, car
    le modèle que ces enfants importent à l'intérieur de leur
    cellule familiale est tout simplement repoussé. Les parents
    ne disposent pas d'une entière marge de manœuvre. Ils
    sont souvent eux-mêmes intellectuellement, affectivement
    et viscéralement attachés à leur nation d'origine, qui, dans
    leurs schémas de représentation, constitue leur nation. Ils
    sont, de plus, assujettis au regard de leur propre groupe,
    s'il leur arrivait d'être indulgents ou permissifs avec leurs
    enfants."

  • extrait complet

    "Les problèmes de l'insertion et de l integration

    Le rôle d'une classe politique est de savoir identifier, et
    même anticiper, les difficultés nouvelles qui se présentent à
    la société au destin de laquelle elle préside. Aussi appartient-
    il à notre classe politique de savoir se former et s'informer
    en permanence, et surtout de savoir assumer ses responsa-
    bilités. Les citoyens ne disposent, la plupart du temps, que
    diune infime partie des informations qui concourent à une
    prise de décision éclairée. S'ils doivent être consultés sur
    les sujets majeurs, il est irréaliste de penser qu'ils puissent
    s'astreindre à se documenter pour décider de tous les sujets.
    Des sujets qui exigent de nombreuses compétences dans une
    multitude de domaines et qui deviennent chaque jour de
    plus en plus complexes. Cest là le rôle de nos élus. Ce sont
    la clairvoyance et la compétence de dirigeants politiques qui
    permettent l'élaboration de nouvelles politiques pour faire
    face aux mutations de l'environnement et à l'émergence de
    nouveaux risques. Sinon, pourquoi élire, s'il nous revenait
    de réfléchir à chacun des dossiers abordés?
    Que faire toutefois lorsqu'un sujet, devenu au fil des ans
    d'importance capitale, est instrumentalisé par des courants
    politiques, mais aussi par une multitude d'associations et
    de lobbies, qui l'utilisent au choix comme engrais, terreau
    ou repoussoir? Quel est le point commun entre ceux pour
    lesquels toute personne d'origine immigrée est à exclure et
    ceux qui depuis vingt-cinq ans exploitent politiquement la
    misère des migrants pour culpabiliser les Français et impo-
    ser à la France de ne pas traiter avec sérieux le dossier de
    leur insertion et de leur intégration? Ces deux catégories
    ont toutes deux contribué à fabriquer la situation explosive
    que connaît à présent la France.
    Lorsqu'on analyse l'écho des Français sur le sujet de l'in-
    tégration, on ne trouve guère qu'une poignée d'intellectuels
    de grandes villes, quelques personnalités politiques, des
    lobbies ou des cercles d'influence, pour affirmer que l'on
    doit rompre avec le modèle républicain d'intégration. Pour-
    tant, à défaut de se voir proposer d'autres axes de réflexion
    et d'autres chemins d'espoir, les Français s'interrogent
    aujourd'hui sur la pertinence de leur creuset républicain.
    Accepteront-ils de plonger dans une aventure de rupture
    avec leurs convictions républicaines et leur contrat social?
    Rien n'est moins sûr. Les Français sont de grands conserva-
    teurs. Ils apprécient la sécurité et se tiennent à distance des
    entreprises hasardeuses. Cette attitude frileuse irrite parfois,
    mais, sur les questions qui nous concernent ici, elle pourrait
    se révéler être le plus sûr des investissements pour garantir
    la sérénité de l'avenir.
    Pour quelles raisons le modèle républicain français ren-
    contre-t-il, depuis vingt-cinq ans, tant de difficultés et tant
    d'hostilité? Pour réussir son intégration, un migrant doit-il
    le vouloir, ou cette intégration peut-elle réussir sans que lui-
    même adhère à ce processus? Un migrant venant d'un pays
    où la culture est profondément différente de celle des Fran-
    çais peut-il réussir son intégration sans pour cela ne rien
    avoir à concéder de sa culture ancestrale? Un migrant peut-
    il s'intégrer à la communauté nationale du pays d'accueil
    sans avoir réussi au prealable son insertion dans la société
    civile de ce pays ? L’identité d'un individu se construit t'elle
    de maniere autonome ou depend-elle de la volonté de son
    propre groupe culturel? Il peut sembler difficile de traiter
    du probleme de l intégration tant ceux qui y sont confront-
    tes presentent des profils heterogènes Il n'en demeure pas
    moins qu'ils partagent tous le meme point névralgique, a
    savoir le probleme de la construction de leur identité, cette
    question est veritablement le nœud central du problème de
    l’intégration Viennent ensuite se greffer des dèternimants
    qui vont servir ou desservir les enfants de l'immig
    Parmi ces determinants, on peut citer notamment le
    cours scolaire
    Avant d aborder ces questions, je souhaite d'abord expos-
    ser les raisons pour lesquelles il est primordial, afin d'aider
    les Jeunes genérations de l immigration a se construire sai-
    nement, de resister a la tentation de cautionner la violence
    de certains d entre eux en la Justifiant

    NE PLUS CAUTIONNER LA VIOLENCE EN LA JUSTII
    Sans meme nous en apercevoir, nous nous sommes peu
    à peu habitués au fait que tout acte, du plus anodin au plus
    monstrueux, était explicable. Pour le commun des mortels
    ce qui est explicable est interprete comme etant en
    compréhensible, voire excusable Cette approche, basée sur
    l'analyse, aurait du demeurer confinee aux antres des psy-
    chologues et des psychanalystes
    Tous ceux qui voient autour d'eux evoluer des enfants
    savent qu'un enfant comprend instinctivement que la jus-
    tification que ses parents trouvent à son comportement le
    dédouane d'une grande partie de ses actes et l emêche dans
    le même temps de développer quelque effort qué ce soit
    pour améliorer son attitude. Au fil des vingt-cinq dernières
    années, la victime d'une précarité a petit à petit acquis le
    droit, aux yeux de la société, à se transformer en agresseur.
    Cautionner la violence, c'est l'ériger en moyen acceptable
    de communication. Ce discours de la déresponsabilisation
    a poussé dé nombreux jeunes dans la voie de la communi-
    cation par le déversement d'un torrent de violence, créant
    ainsi un immense tort à notre pays. Ce mal de la dérespon-
    sabilisation est le cancer qui ronge notre société.
    La justification de la violence a renforcé la détermina-
    tion et le sentiment d'impunité dé tous ceux qui, par leurs
    agissements, ont profondément altéré leur propre image et
    celle de leur communauté d'originé. Le sentiment de préca-
    rité dépend beaucoup du référentiel adopté; il ne se mesure
    pas dans l'absolu. Si l'échelle dé mesuré intègre le dénué-
    mént qui règne sur l'autré rive dé la Méditerranée, alors on
    peut, sans hésiter une seule secondé, soutenir que la France
    a permis à beaucoup d'immigrés des dernières vagues un
    fabuleux bond économique et social, en un laps dé temps
    extrêmement court.
    Dans les grandes villes du Maghreb ont été construits
    de nombreux quartiers dotés de tours dont la hauteur n'a
    rien à envier à celles de nos banlieues françaises. Les familles
    rêvent d'y être logées pour échapper à la cohabitation, lar-
    gement répandue, de trois générations sous un même toit.
    Les jeunes sont massivement au chômage et n'ont souvent
    même plus la possibilité de rêver à un avenir meilleur. Ils
    passent le plus clair de leur temps adossés aux murs, à dis-
    cuter, pour tuer le temps. Ils se nourrissent de la télévision
    française, qui leur donne chaque jour la mesure de leur
    propre dénuement. Pire que ces images reçues du ciel, ils
    voient régulièrement revenir, aux vacances, leurs propres
    cousins, qui étaient leurs richesses sous leurs yeux : belles
    voitures, vêtements de marque, stations de jeux pour les
    enfants, beaux bijoux d'or et belles robes de cérémonie pour
    les femmes... Ces jeunes ne détruisent ni ne brûlent quoi
    que ce soit, alors qu'ils ont pourtant de multiples raisons de
    se sentir frustrés, de cette frustration qui, paraît-il, alimen-
    terait la violence dans nos banlieues.
    En hiver, nous avions du mal à écrire, car nos doigts
    étaient raidis par le froid. Nous étions engoncés dans nos
    manteaux, qu'il n”était pas question d'ôter vu la tempé-
    rature qui régnait dans la classe, Ceux qui avaient un
    bon manteau pouvaient déjà s'estimer heureux, car tous
    n'avaient pas cette chance. Lorsqu'il soufflait fort, il arri-
    vait au vent de s'inviter en classe par les vitres cassées.
    Il couvrait par instants la voix de notre enseignant, qui
    interrompait son discours, le temps qu'Éole veuille bien
    tirer sa révérence. Un nombre non négligeable d'élèves ne
    déjeunaient pas à la cantine, car leurs parents étaient trop
    pauvres pour pouvoir se permettre d'en honorer la note. À
    l'heure du déjeuner, ils se regroupaient devant les grilles du
    collège ou du lycée et sortaient de leur cartable un simple
    morceau de pain. Nous partagions pour la grande majorité
    la même détresse matérielle. Suivant le raisonnement qui
    prévaut en France, nous étions donc tous voués à devenir
    des délinquants et des incultes. Il eût donc probablement
    fallu tous nous séparer et nous disperser (éclater la carte
    scolaire), pour tenter de nous remettre sur le chemin de la
    réussite scolaire.
    Nous niavons jamais été ni outrageants ni violents. Je
    garde de cette époque des souvenirs de légèreté et d'insou-
    ciance, des souvenirs de bonheur d'enfance. ]'ai encore en
    tête le rire des enfants qui résonne, et le sourire lumineux
    des enseignants.
    Si les difficultés d'insertion dans la société française
    étaient réellement dues à une détresse matérielle liée, entre
    autres, à la qualité de l'environnement, comment expliquer
    alors que le déplacement vers des environnements sociaux
    privilégiés de familles défavorisées et sources de troubles
    dans leurs quartiers soit inefficace, voire dangereux, car
    générateur de nouvelles zones géographiques d'insécurité?
    En juillet 2005, les Renseignements généraux rapportaient
    que, dans la moitié des cas de déplacement, les familles à
    problèmes avaient non seulement continué d'exercer des
    activités répréhensibles dans leur quartier d'origine, mais
    pire, avaient dans le même temps installé un climat de ter-
    reur dans leur nouvel espace géographique! Dans neuf cas
    sur dix, ces délocalisations se sont soldées par un échec. Cet
    investissement financier a été une pure perte. Il a de plus
    contribué à renforcer le sentiment d'impunité de ceux qui se
    voient systématiquement présentés, aux yeux de la société,
    comme non responsables, car excusables, du fait de leur
    misère matérielle. L'échec de ces expériences de dépla-
    cement présente néanmoins un grand intérêt : il participe
    à nous faire prendre conscience que recourir systématique-
    ment à l'hypothèse des difficultés matérielles pour justifier
    des comportements asociaux est simpliste et dangereux.
    La France pourra bien dépenser des deniers publics
    pour continuer à détruire des tours et leur substituer petits
    immeubles et pavillons, cela participera très certainement
    à la relance de la filière du bâtiment (ce qui en soi pré-
    sente un indéniable intérêt économique), mais ne résoudra
    pas les problèmes liés à l'insertion et à l'intégration, tout
    simplement parce que la qualité de l'habitat des banlieues
    n'est pas la cause principale de leurs problèmes. Les tours
    d'immeubles n'ont rendu ni les Maghrébins asociaux au
    Maghreb, ni les Asiatiques asociaux dans toutes les villes
    où les gratte-ciel qu'ils habitent embrassent les nuages. De
    plus, dans une période où tant de jeunes ménages, tant de
    familles des classes moyennes et tant d'étudiants peinent à
    se loger, se permettre de détruire des habitations est perçu
    comme une injustice inacceptable. Rares sont les Français
    qui souscrivent au fait que l'on puisse dépenser de l'argent
    pour détruire des immeubles, dont une partie aurait pu et
    dû être réhabilitée et consacrée au logement de ceux qui en
    ont besoin, fût-ce en échange d'une contribution modique
    de leur part.
    Beaucoup des élèves pauvres qui m'ont accompagnée
    tout au long de ma scolarité dans le Maghreb ont brillam-
    ment réussi. Ils sont devenus médecins, architectes, ensei-
    gnants, ingénieurs, grands scientifiques... Certains ont
    rejoint des laboratoires mondialement réputés aux États-
    Unis, en Grande-Bretagne ou en France. Ils auraient préféré
    travailler pour leur pays; mais celui-ci ne leur a pas fait de
    place. Lorsqu'on a connu l'envers du décor, entendre dire
    que les espoirs de ces pays du Sud ont été ruinés par la
    France est insupportable. Il me semble honnête d'affirmer
    que ces mensonges ou ces vérités tronquées ne méritent
    pas les honneurs qui leur sont faits depuis trop d'années en
    France. Faire échec aux matérialistes de la mémoire, c'est les
    empêcher de semer le chaos sur leur passage; c'est aider les
    Français et les enfants de l'immigration à se construire un
    chemin d'entente, une voie de cohabitation pacifique.
    Si j'ai fait un détour par le Maghreb, c'était pour
    bien mettre en lumière que des jeunes aux mêmes profils
    ne manifestent pas la même violence, selon le pays où
    ils vivent. Serions-nous entrés en un temps inédit dans
    lequel, contrairement au sentiment que partagent les
    Français, l'espoir de s'en sortir ferait naître une fureur
    dévastatrice ?
    suite

    L'espoir a toujours servi à mobiliser les énergies vers la
    création de valeur et de bien-être. Pourquoi n'est-ce donc
    pas le cas pour les dernières vagues d'immigration? Cette
    question est au cœur du malaise actuel des jeunes qui en
    sont issus. Ces différences comportementales d'un même
    type de population, selon le contexte géographique où elle
    se situe, est LA question à partir de laquelle les problèmes
    de l'insertion et de l'intégration doivent être posés et analy-
    sés. Ce n'est en effet pas la misère ni le manque de moyens
    matériels qui conduisent à l'incivilité ou à la délinquance
    dans les quartiers sensibles , ce sont les diflicultés de posi-
    tionnement identitaire que j'aborderai dans les pages qui
    viennent. Il nous faut donc rendre aux pauvres la dignité
    qui leur a honteusement été enlevée!
    Il n'est plus possible de cacher ni de taire ce que tout le
    monde sait déjà. La forte implication des enfants de l'im-
    migration dans l'augmentation de la violence en France
    est une réalité bien établie. Lorsqu'une réalité saute aux
    yeux de tous, c'est-à-dire lorsqu'elle devient un secret de
    Polichinelle, il n'est pas utile d'avoir en plus recours au
    fichage des délinquants selon leur origine pour découvrir
    ce que nous savons tous déjà. Répertorier les individus
    selon leur ethnie, leur race ou leur culture, c'est par contre
    ouvrir la porte à toutes les dérives possibles. Cette appro-
    che s'apparente au ver qui serait introduit dans le fruit,
    car elle constitue la première marche vers la communau-
    tarisation de la France. Il faudra donc lutter, à tous les
    niveaux, contre cette tentation qui anime certains lob-
    bies et responsables politiques, influencés en cela par des
    associations ou des cercles qui ne perçoivent pas toujours
    le danger de tels fichages. Ceux-ci ont existé en d'autres
    temps. La France va-t-elle se laisser entraîner à reproduire
    les lourdes fautes du passé?
    Une bonne image est lente et diflicile à construire; elle
    peut au contraire être fortement ternie en très peu de temps.
    La délinquance de certains enfants de l'immigration a ainsi,
    au fil des ans, tissé et renvoyé au reste de la population
    l'image d'une inaptitude à la vie commune dans le respect
    des règles de vie de la société française. Les populations des
    banlieues paient chaque jour les conséquences de l'image
    fortement dégradée qui leur est attachée. De plus, le fait
    que les populations des quartiers sensibles, des associations
    et même des élus de la République réclament aux pouvoirs
    publics des moyens supplémentaires, en arguant que l'ab-
    sence d'effort substantiel entraînerait de nouvelles insurrec-
    tions des banlieues, renvoie une image ahurissante au reste
    de la population. Ce discours est interprété comme une
    sorte de chantage. Il n'a jamais été nécessaire d'être de condi-
    tion sociale aisée pour apprendre à respecter les règles de la
    vie commune. Il y a trop de pauvres en France aujourd'hui
    qui cependant ne cassent ni ne brûlent et trop de quartiers
    qui sont très loin de disposer d'autant d'attentions que les
    banlieues sensibles et ne menacent pas de s'embraser ou de
    défier la République. Les Français le savent, et cela ajoute à
    leur incompréhension et à leur désapprobation.
    Les populations entachées par cette image d'associabilité
    doivent réaliser qu'elles prendraient les mêmes distances
    vis-à-vis des Français de souche si ces derniers adoptaient
    le même mode d'expression. Les Français ne connaissent
    pas dans le détail, et c'est naturel, les cultures autres que la
    leur. Ils ne disposent donc pas de grilles de décodage suffi-
    samment fines pour leur permettre de différencier chaque
    individu de son groupe d'origine et le saisir en tant qu'in-
    dividualité. Aussi se protègent-ils en préférant se tenir à
    l'écart de tous ceux qui appartiennent à un groupe dont les
    attitudes leur apparaissent comme menaçantes.
    Ces grilles de décodage s'élaborent au cours du temps,
    au travers des connaissances acquises grâce aux informations
    que l'on recueille par le biais d'une multitude de canaux : la
    lecture, les médias, le cinéma, et bien entendu l'expérience
    du vécu quotidien des contacts avec les autres. Notre propre
    psychologie et notre système de valeurs, hérités en grande
    partie de notre culture, sont utilisés pour situer les autres
    par rapport à soi. L'autre est constamment référencé par
    rapport à nos propres critères d'évaluation. Ainsi, on ne
    peut pas ne pas situer l'autre par rapport à soi. Cette consta-
    tation est une donnée première de la réalité interhumaine. Le
    résultat de l'identification de l'autre intervient et oriente tout le
    processus de la communication avec cet autrui . Ce proces-
    sus n'est donc pas propre aux Français; il est spontanément
    mis en branle par tous les êtres humains sur terre. Il est un
    fait que les comportements et les moyens d”expression très
    éloignés de ceux que valorise la culture française exposent
    leurs auteurs à une réprobation unanime qui se conclut par
    une sanction, cette dernière pouvant aller jusqu'au rejet pur
    et simple.
    La modification de la démographie française s'est opérée
    trop rapidement pour que le peuple français ait pu disposer
    du temps nécessaire à l'assimilation d'un si profond boule-
    versement. Ce temps aurait pu être nettement raccourci si
    les flux migratoires ne s'étaient pas accompagnés d'autant
    d'interrogations quant aux facultés des migrants à s'inté-
    grer, ou plus modestement s'insérer dans la société fran-
    çaise. Répéter, dans un discours purement intellectuel, que
    1'immigration est une richesse pour la France ne suffit pas à
    en convaincre les Français. Comme toutes les autres popu-
    lations au monde, la population française juge en fonction
    de ce qu'elle observe ou rencontre dans son environnement
    quotidien. Le moins qu`on puisse dire, c'est que cette expé-
    rience l'aura conduite à l'inquiétude.
    Au moment où brûlaient les banlieues, nos femmes et
    hommes politiques tentaient de nous convaincre de la res-
    ponsabilité majeure du déficit de mixité sociale, qu'il fallait
    absolument combler. Quelle erreur de communication!
    Les Français ont traduit : voyez ces voitures qui brûlent,
    nous voulons les exporter également chez vous. Qui aurait
    envie d'adhérer à une mixité sociale, présentée sous un tel
    visage! Ce ne sont pas des lois qui changeront la donne.
    Aucune loi ne réussira à imposer une mixité sociale dans
    les zones géographiques ou dans les entreprises. Seule por-
    tera des fruits la construction d'une image positive ren-
    voyée par une immigration qui aura réussi à s'insérer dans
    la société.
    Depuis tant d'annees que des crispations se font sentir,
    les gouvernements successifs ont refusé de travailler à rassu-
    rer les Français. On est au contraire parti du postulat que les
    Français étaient potentiellement des racistes primaires , et
    on a abondé dans la création d'une panoplie de mécanismes
    et d'organismes pour leur faire la guerre. Les mots qui ont
    été choisis ont leur importance. On parle de Haute Auto-
    rité de lutte contre les discriminations. On planifie des
    campagnes de communication pour sensibiliser et encou-
    rager les potentielles victimes de discriminations à por-
    ter plainte. Or, dans l'imaginaire collectif, qui dit lutte
    dit ennemi ; qui dit victime dit « bourreau . Ainsi, on
    stigmatise les Français en les érigeant ofliciellement au rang
    d'ennemis ou de bourreaux. En procédant de la sorte, on
    divise la France en deux, en plaçant deux communautés
    face à face. Comment ose-t-on ensuite espérer que ces deux
    communautés apprendront à cohabiter?
    On préconise des absurdités telles que le CV anonyme,
    qui ne fait que déplacer l'instant de la rencontre entre les
    peurs et le déclenchement de réflexes de protection. On
    peut bien traquer ceux qui se protègent; ils développeront
    aussitôt d'autres stratégies de protection, tant qu'ils en
    éprouveront le besoin. Les minorités gagneraient elles aussi
    à se démarquer des pratiques de certains de leurs membres,
    au lieu d'expliquer sur toutes les ondes que la délinquance
    est une réponse naturelle à la précarité sociale. Les Français
    n'apprécient pas ces menaces à peine voilées, qui singulari-
    sent encore davantage à leurs yeux les populations d'origine
    étrangère.
    Accorder le statut de victimes aux populations d'ori-
    gine immigrée qui rencontrent des problèmes d'insertion
    et d'intégration est contre-productif, car cela les enferme
    inéluctablement dans un état de déresponsabilisation qui
    les empêche de prendre en main leur destin pour devenir
    moteurs de leur insertion et de leur intégration. Nous savons
    bien que l'argument très souvent utilisé est que cela ne leur
    est pas possible. Cet argument ne tient plus lorsque près de
    500 000 emplois ne trouvent pas preneurs dans notre pays,
    en majorité dans les domaines du BTP, de l'artisanat, de
    l'hôtellerie, de la restauration, des services d'aide à la per-
    sonne... et que les élus osent voter à l'Assemblée nationale
    un texte sur l'immigration de travail, arguant que, dans ces
    domaines précisément, les entrepreneurs ont besoin de faire
    appel à de la main-d'oeuvre étrangère. . . Imaginons un seul
    instant à quel niveau tomberait le taux de chômage, qui
    angoisse et démoralise tant les Français, si ceux qui recher-
    chent un emploi et ne disposent pas encore de qualification
    précise acceptaient de se former et de répondre à l'offre de
    ces entrepreneurs ? Ainsi, occulter aux enfants de l'immigra-
    tion, dont le taux de chômage est très élevés qu'ils ont un
    rôle actif à jouer et des perches à saisir, c'est ruiner définiti-
    vement leurs chances d'insertion dans notre société.
    Bien entendu, je ne fais absolument pas référence
    au statut général de victime qui est indispensable pour
    que l'individu reconnu comme tel puisse commencer sa
    reconstruction ou son travail de deuil. Attribuer sys-
    tématiquement le statut de victime dans le dossier qui
    nous intéresse ici, c'est comme éduquer un enfant en lui
    énonçant régulièrement que les autres sont à l'origine de
    tous ses malheurs et qu'il lui faut lutter contre eux. Il ne
    faudra alors pas être surpris de voir cet enfant adopter
    un comportement général de défiance envers ces mêmes
    autres et grandir avec la certitude que rien ne dépend de
    lui. La conséquence directe, c'est qu'il lui sera très difficile
    de cohabiter sereinement avec ceux qui apparemment lui
    voudraient du mal. Il sera également enclin à ne dévelop-
    per aucun sens de l'initiative et de l'effort, puisque rien
    n'est de son fait.
    Soutenir les valeurs républicaines qui régissent le fonc-
    tionnement de notre société n'a pas fait monter les scores
    électoraux des partis politiques extrêmes dans notre pays.
    Ce qui les a fait monter, c'est au contraire d'avoir oublié
    de les soutenir. S'ils ne veulent plus avoir à subir à chaque
    élection la menace d'un basculement vers les extrêmes, les
    Français doivent d'urgence se réapproprier leurs valeurs
    républicaines (une certaine idée de la justice, la liberté des
    uns et des autres, l'esprit d'initiative, l'égalité entre tous les
    êtres quels que soient leur sexe, leur race ou leur culture, la
    laïcité, la fraternité...) afin d'obliger les partis de gouverne-
    ment à en garantir le respect.
    Aujourd'hui, les Français ont peur. Ils se sentent en insé-
    curité quant au respect de ce qui fonde leur identité. À
    leur défense de tout ce qui participe de cette identité, on
    attribue désormais l'étiquette de raciste . Les Français ne
    se sentent plus protégés ni par leurs institutions, ni par leur
    classe politique. Or, le premier des besoins primaires est jus-
    tement la sécurité. Satisfaire ce besoin doit donc s'inscrire
    dans les priorités de tous nos gouvernants, quelle que soit
    leur teinte politique.
    Lorsqu'ils craignent d'être inquiétés, les Français déve-
    loppent pour se défendre des stratégies personnelles d'évi-
    tement qui sont autant de réflexes naturels de protection.
    Refuser de décrypter les causes de leur comportement et ne
    pas travailler à trouver les moyens de les rassurer les pousse
    à se refermer chaque jour davantage sur eux-mêmes. Cette
    attitude de repli sur soi n'aide guère à l'intégration de tous
    ceux qui y aspirent. Ces derniers souffrent de devoir payer
    pour les actes de membres de leur communauté d'origine.
    Le jour où les Français se sentiront à nouveau protégés,
    la situation évoluera pour le plus grand bonheur de tous
    ceux, issus de l'immigration récente, qui aspirent à ce que
    les Français les adoptent. Il est stérile et contre-productif
    de ne pas respecter le droit élémentaire du peuple fran-
    çais à exprimer et à afiirmer son identité. L'intégration des
    populations diorigine étrangère n'a pas la moindre chance
    de réussir si elle est menée contre les Français. Le jour où
    nous le comprendrons, l'un des obstacles å liintégration s'en
    trouvera levé.
    suite

    En France, les récentes manipulations de pages de
    l'histoire coloniale ou de l'esclavage n'ont finalement que
    renforcé, chez certaines populations, un sentiment de ran-
    cœur déjà présent. Les matérialistes de la mémoire ou
    les semeurs de graines de discorde n'ont fait qu'exacerber
    ces sentiments, en leur donnant une justification raison-
    née. Ils portent néanmoins une lourde responsabilité dans
    les tensions communautaires qui se sont largement accrues
    sur notre territoire. Jeter de l'huile sur le feu ne peut que
    l'entretenir, voire l'amener à un point passé lequel il ne sera
    plus possible de l'éteindre.
    La situation de loin la plus critique se présente aux
    migrants qui doivent parcourir un chemin d'intégration
    façonné par l'ensemble des trois paramètres précités. Dans
    ce cas, ils doivent affronter les difficultés cumulées des pro-
    blèmes économiques, des problèmes moraux liés au passé
    historique et de la différence des systèmes de valeurs. Ces
    migrants sont ceux dont le processus d'intégration sera le
    plus compliqué, et surtout le plus risqué, sans issue prédic-
    tible.
    TENSIONS DANS LA CONSTRUCTION DE L'IDENTITÉ
    Appartenir aux dernières vagues d'immigration ne pré-
    dispose pas fatalement à une tension extrême avec l'identité
    française. Certains optent pour cette identité pour des rai-
    sons affectives ou philosophiques. On pourrait les appeler
    les Français de cœur et d'esprit. En migrant, ils vien-
    nent en quelque sorte se blottir dans les bras de la nation
    France , dont ils étaient déjà les enfants, avant même de la
    connaître en chair et en os . Passé les quelques années de
    difficultés incontournables pour la construction matérielle
    d'une nouvelle vie, ils ne rencontrent pas d'obstacle majeur
    à s'intégrer et à être reconnus par les Français. Ce qui est très
    saisissant, c'est de découvrir à quel point leur intégration
    semble évidente et spontanée, comme s'ils avaient depuis
    toujours fait partie du même univers. Ils sont les enfants
    adoptifs de la France. Restons toutefois lucides en précisant
    qu'ils ne sont pas majoritaires.
    Un facteur qui influence significativement la construc-
    tion de l'identité profonde est le tableau que les migrants
    dressent, à leurs enfants, du pays d'accueil. ]'ai déjà abordé
    ce point au début du livre, lorsque j'évoquais le socle indis-
    pensable aux descendants des immigrés pour pouvoir se
    construire dans le pays d'accueil. Plus les parents auront
    dépeint le pays d'accueil comme étranger, voire adverse, en
    raison du passé historique ou de la différence des systèmes
    de valeurs, plus leurs enfants développeront des résistances,
    voire une opposition farouche à l'intégration.
    Il est une attitude qui est individuelle, même si elle est
    largement influencée par la culture familiale, c'est la pré-
    disposition à rester plus ou moins fixé sur son passé ou sur
    celui de son pays d'origine, plutôt que de s'investir dans
    son propre avenir et dans celui de son pays d'accueil. Ceux
    qui recevront une éducation qui invite à rester focalisé sur
    le passé seront plus enclins à sombrer dans les difficultés
    que réserve le chemin de l'édification d'une existence dans
    un nouvel environnement. L'énergie mobilisée dans des
    voies sans issue, le passé étant par définition déjà joué, ne
    sera pas investie dans ce qui se joue, c'est-à-dire l'avenir.
    La difficulté est encore plus grande si la focalisation sur
    le passé entretient des tensions d'ordre moral ou philoso-
    phique.
    Une autre qualité personnelle qui aura une incidence
    non négligeable sur le processus d'insertion et aussi sur celui
    de l'intégration est la capacité des individus à savoir capi-
    taliser sur ce dont ils disposent déjà. Vous trouverez tou-
    jours, parmi un groupe de personnes parties avec le même
    bagage , une proportion qui saura surmonter une à une
    les difficultés rencontrées, quelle qu'en soit la nature, tandis
    que d'autres, dans le même temps, s'enfonceront peu à peu.
    Pour s'en convaincre, il n”est qu'à observer comment, au
    sein d'une même cellule familiale, les parcours des membres
    d'une même fratrie, ayant pourtant grandi dans le même
    environnement, avec les mêmes moyens humains et finan-
    ciers, varieront parfois dans des proportions considérables.
    Dans l'étude du problème de l'intégration des dernières
    vagues d'immigration, l'un des principaux errements aura
    été de considérer que l'immigration récente était de même
    nature que celles qui l'ont précédée (Portugais, Italiens,
    Européens de l'Est. . .), et que son traitement relevait, de ce
    fait, principalement du domaine économique. Par voie de
    conséquence, on a réduit l'ensemble du puzzle de l'intégra-
    tion à une seule de ses pièces, et qui plus est la plus petite!
    Il est un fait que l'intégration des plus récents migrants
    qui fait actuellement débat en France ne peut être comparée
    à celle des plus anciens. Le socle culturel de base de ceux-ci
    était identique à celui des Français de souche . Ces immi-
    grés partageaient tous avec les Français le même héritage
    culturel profond. Leurs différences culturelles étaient mini-
    mes, au regard de celles qui existent avec les populations
    issues des dernières vagues d'immigration. Si l'immigration
    récente avait été le fait de ressortissants des pays de l'Europe
    de l'Est ou du Sud, l'intégration aurait finalement réussi,
    malgré le contexte économique tendu que l'on a connu ces
    trente dernières années.
    En plus de leur culpabilité liée à la période coloniale,
    les Français éprouvent un profond malaise à vivre si bien,
    quand tant de peuples souffrent à travers le monde, et
    notamment en Afrique. Ils sont encore sous le coup du trau-
    matisme psychologique provoqué par des images de famine.
    suite

    sur ce continent, largement diffusées. Leur conscience en
    a été fortement ébranlée. Ils adoptent depuis, fait surpre-
    nant, un regard qui n'est pas le même selon la couleur de la
    misère qui leur est présentée. Selon que la misère touche le
    Maghreb (ex-colonies), l'Afrique (ex-colonies et problèmes
    de famine), l'Europe de l'Est, l'Asie ou l,Amérique du Sud,
    elle n'a pas du tout la même résonance en eux. Cette idée se
    nourrit également d'une méconnaissance de la transforma-
    tion du continent africain. Pourtant, en Asie, en Europe de
    l'Est ou en Amérique du sud, des enfants ont aussi les joues
    décharnées. Ils sont contraints de travailler dès leur plus
    jeune âge. Nombreux sont les adultes qui ont depuis long-
    temps perdu leur sourire et leurs dents, faute d'alimentation
    appropriée. Ce regard biaisé que portent les Français sur les
    migrants les empêche d'adopter un comportement objectif.
    La conséquence la plus lourde en est que les Français accep-
    tent (mais seulement en apparence) de la part des migrants
    des pays du Sud des comportements qu'ils n'accepteraient
    sous aucun prétexte de la part d'autres migrants. Ils taisent,
    en particulier, ce qu'ils ne tairaient en aucun cas face à des
    Occidentaux. Cette attitude est préjudiciable à l'insertion
    et à l'intégration des nouveaux venus, car elle leur occulte
    la réalité a laquelle ils vont se trouver inéluctablement
    confrontés au moment où ils souhaiteront entrer dans le
    monde économique, s'ils n'ont pas identifié les points d'ac-
    climatation, explicites ou non, que commande la société.
    Les Occidentaux posent les uns sur les autres un regard
    objectif et lucide. Lorsque surgissent des différends sur des
    points de cohabitation, la négociation s'engage de manière
    le plus souvent tacite, et l'équilibre des forces en présence
    est maintenu de manière souple et continue. L'orsqu'un
    migrant arrive dans un nouveau pays, il a de très fortes
    chances, lorsque sa culture est très éloignée de celle de ce
    nouveau pays, d'y rencontrer des tensions et des problè-
    mes de cohabitation. Sur des éléments superficiels ou des
    vétilles, la tension est amenée à disparaître très vite, car
    un processus d'adaptation ou d'acclimatation réciproque
    se met en place jusqu'à rendre cette tension supportable,
    et donc acceptable. Lorsque des différences apparaissent
    concernant des points fondamentaux, c'est-à-dire ceux qui
    touchent aux valeurs profondes qui structurent la société, se
    font jour des tensions beaucoup plus grandes. Les Français
    encaissent et ne bronchent pas. L'ennui, c'est qu'ils inté-
    riorisent et accumulent toutes ces tensions. On sait que le
    peuple français est doté d'une grande qualité, celle de pou-
    voir beaucoup absorber. Il peut néanmoins réserver des sur-
    prises, car absorber ne signifie pas nécessairement assimiler.
    Le peuple français saura-t-il un jour apprendre à s'exprimer
    au fil de l'eau, sans attendre que sa frustration devienne si
    insupportable qu'elle se traduise par un tsunami?

    On a en
    particulier terriblement sous-estimé l'influence considéra-
    ble des civilisations grecques et romaines, de la Renaissance
    et du siècle des Lumières, sur les schémas de pensée des
    Occidentaux et sur l'organisation de leurs sociétés, telles
    que nous les connaissons. Les sociétés qui n'ont que très
    peu, parfois pas du tout, été façonnées, sculptées et inti-
    mement travaillées par ces courants ont peu de chances de
    partager les mêmes points de vue sur un grand nombre de
    concepts et d'idéaux.
    On nous a souvent proposé, comme explication aux
    problèmes des enfants de l'immigration récente, l'échec du
    modèle d'intégration dit à la française ou creuset répu-
    blicain. Il conviendrait cependant de se demander si ce
    modèle a véritablement été appliqué ou respecté ces vingt-
    cinq dernières années. L'État, qui aurait pu devenir pour
    les immigrés habités d'une réelle volonté de s'intégrer un
    filet de sécurité, un tuteur, une boussole, a failli à ses obli-
    gations. Cette démission n'a pas été volontaire. On a juste
    parié que le temps finirait par avoir raison de toutes les
    difficultés. C'était compter sans la complexité de la nature
    humaine, et sans le fait que les difficultés qui ne sont pas
    traitées dès leur apparition finissent le plus souvent par faire
    boule de neige.
    La boussole s'est bloquée, et l'immigré s'est retrouvé
    seul face à lui-même, seul avec son système de valeurs et de
    codes hérités d'une autre société. Il s'est surtout retrouvé
    seul face à la pression de son groupe culturel d'origine. les
    Français auraient pu, eux aussi, à leur niveau, Jouer ce rôle
    de guides; mais, comme je l'ai déjà mentionné, bâillonnés
    ils n'étaient plus en position d'aider cet immigré au jour le
    jour, pour l'amener à identifier les points d`acclimatation
    nécessaires, et même indispensables, à son insertion dans
    la société. Un immigré qui arrive dans un nouveau pays
    en ignore tout le plus souvent. Il a besoin d'apprendre à
    en connaître les règles. La démission de l'État a laissé le
    champ libre à la montée en puissance des groupes com-
    munautaires, qui se sont approprié les individus et les ont
    peu à peu coupés des voies d'insertion. Cela s'est d'ailleurs
    rapidement traduit sur le terrain par la chute du taux d'in-
    sertion des enfants de l'immigration.
    La majorité des migrants rejoignent les pays économi-
    quement développés pour y trouver un épanouissement
    matériel. Ils ne recherchent en aucun cas une nouvelle
    forme d'épanouissement affectif ou spirituel. C'est la raison
    pour laquelle ils sont les premiers surpris et déçus de n'avoir
    pas prévu qu'il leur faudrait évoluer dans une société qui ne
    partage pas leurs aspirations.
    L'intégration des dernières vagues d'immigration repré-
    sente un sérieux défi pour le peuple français, ainsi que pour
    les migrants et leurs descendants. Elle nécessite en outre un
    accompagnement différent de celui qui a été apporté aux
    vagues d'immigration d'origine européenne. Il faut, dans
    le même temps, accepter une évidence propre à tout ce qui
    concerne les êtres humains : l'issue des processus d'insertion
    et d'intégration sera éminemment personnelle.
    À chaque occurrence médiatique de difficultés les
    concernant, on entend dire que les enfants de l'immigra-
    tion ont perdu tout repère, ou qu'ils souffrent de cruelles
    carences éducatives. Or, cela n'est pas tout à fait exact. Ces
    enfants ont bénéficié d'une éducation. Ils possèdent même,
    pour la majorité d'entre eux, de solides repères, qui ne sont
    toutefois pas ceux de la société française. C'est la raison
    pour laquelle les observateurs qui ne connaissent qu'une
    seule culture se heurtent à une difficulté majeure, qui est
    leur incapacité à décrypter les différences culturelles et leurs
    répercussions sur les comportements individuels. La ques-
    tion est donc de savoir si la France peut admettre que les
    familles qui arrivent sur son sol transmettent à leurs enfants
    tous leurs repères, y compris ceux qui vont les placer en
    porte-à-faux avec la société d'accueil. `
    Naturellement, nous savons tous que les enfants sont
    éduqués par leurs parents et leur cercle familial. Ce sont eux
    qui leur transmettent leurs propres règles de vie en société,
    leur éthique, leur système de valeurs. Ils leur transmettent
    également leurs sentiments d'approbation ou de rejet de
    certains codes comportementaux. Soyons réalistes : accep-
    tons que, de la même manière qu'un Français de culture
    européenne qui émigre transmettra à ses enfants son pro-
    pre référentiel de valeurs, les parents d'origine immigrée
    transmettent, en France, à leurs descendants, leurs propres
    idéaux et systèmes de valeurs. Plus il existera de différences
    entre les fondamentaux des deux systèmes de valeurs (celui
    qui est transmis par les parents au sein de la famille, et celui
    de la société d'accueil), et plus difficile sera l'insertion.
    Lorsque ces différences touchent à des fondamentaux, de
    réels conflits surgissent. l'enfant est de ce fait régulièrement
    confronté au délicat problème du choix des fondamentaux
    qu'il doit respecter. Pour être en position de choisir, encore
    faudra-t-il qu'il soit psychologiquement en mesure d'effec-
    tuer cet arbitrage et que sa famille accepte de lui laisser ce
    choix. Certes, l'identité possède un caractère dynamique
    qui lui permet d'évoluer au gré des expériences, mais ce
    mouvement peut être largement compromis lorsqu'il est
    entravé par des agents extérieurs, rendant de ce fait l'inté-
    gration dans une nouvelle communauté difficile et parfois
    improbable.

    La même question se pose au sujet du sens de la Fra-
    ternité . Celle que définit la Déclaration des droits de
    l'homme et du citoyen est-elle véritablement reconnue et
    partagée par tous sur terre? Tous les enfants sont-ils réelle-
    ment éduqués avec une conception de fraternité qui lierait
    tous les hommes, de par leur seule qualité d'hommes? La
    réponse est négative. Pour nombre de peuples, cette frater-
    nité n'embrasse que ceux qui partagent le même héritage.
    Cette différence de perception de la fraternité introduit une
    hiérarchisation des individus. C'est pour cette raison que
    des actes de racisme à l'encontre de Blancs se produisent
    aujourd'hui sur notre territoire. Nier l'existence du racisme
    anti-Blancs participe à renforcer le sentiment d'impunité
    des auteurs de ces actes de racisme. On se prive dans le même
    temps d'une opportunité pédagogique vis-à-vis de ceux qui
    adoptent une attitude qui n'a pas sa place dans la société
    française. Combattre toutes les formes de racisme est une
    obligation; faire une distinction, c'est s'inscrire soi-même
    dans une position raciste. La République doit cesser, par son
    mutisme, de cautionner la hiérarchisation de la souffrance
    humaine qui s'est établie sur son territoire. l'effort de péda-
    gogie doit porter sur l'exigence que tous ceux qui évoluent
    dans notre société doivent souscrire à la même définition
    de la fraternité : celle des fondamentaux de la République,
    qui englobe tous les êtres humains pour leur seule qualité
    d'êtres humains, et qui transcende donc les distinctions de
    race, d'ethnie ou de culture.
    Ces principes de Liberté, d'Égalité et de Fraternité sont
    inscrits dans la Constitution de la République française.
    Sera-t-il un jour nécessaire de l'abroger, pour lui substituer
    une coexistence de plusieurs autres constitutions? Un pays
    régi par plusieurs constitutions sera-t-il encore un pays,
    ou deviendra-t-il une fédération de pays? Si cette der-
    nière option est retenue, faudra-t-il, comme pour la liste
    des bénéficiaires de la discrimination positive, se poser la
    question du public concerné par chacune de ces différentes
    constitutions? Les individus disposeront-ils alors de la lati-
    tude du choix, ou leur sort sera-t-il définitivement scellé à
    la naissance? Ces questions sont-elles ouvertes ou fermées?
    Leurs statuts seront-ils appelés à évoluer en fonction du
    pouvoir que les groupes communautaires auront réussi à
    conquérir en France?
    Les Français le sentent instinctivement : ce qui est ici
    en jeu n'est pas le respect des différences culturelles, déjà
    acquis, mais le respect ou non des fondamentaux de la
    République. Chaque fois qu'elles s'inscrivent dans le respect
    des lois et de l'idéal de la République française, les Français
    admettent les différences culturelles.

    La contestation de l'autorité des policiers par les jeunes
    n'est pas liée aux qualifications des forces de l'ordre. Cette
    non-reconnaissance, voire ce refus de leur autorité, tient en
    partie, comme cela est souvent avancé, au désir de certains
    de soustraire de l'autorité de la République des territoires
    qu'ils ont annexés pour y mener une vie paisible à l'ombre
    de l'économie parallèle. Elle n'est pas sans rapport non plus
    avec la symbolique de l'uniforme, puisque cet uniforme
    représente une société qu'ils rejettent avec vigueur et dont
    ils ne souhaitent pas respecter les lois, car ils ne les recon-
    naissent pas. Ils ne rejettent pas du tout cette société parce
    qu'elle les aurait rejetés (ça, c'est l'explication vitrine
    qui leur a été fournie par de savants spécialistes et par
    la gauche). Ils la rejettent uniquement parce qu'elle n'est
    pas conforme à leur système de valeurs et d'idéaux. C'est
    d'ailleurs pour la même raison que les enseignants, qui sont
    eux aussi des symboles de la République, sont agressés. L'er-
    reur est de continuer à penser que les jeunes sont des
    électrons libres. Ils ne le sont pas. S'ils sont en position
    de camper si fort sur leurs positions extra-sociétales, c'est
    qu'ils savent qu'ils bénéficient du soutien pas nécessaire-
    ment réfléchi de leurs tuteurs légaux, et de l'aubaine de l'in-
    toxication des esprits liée au politiquement correct . Une
    action sur les seuls jeunes ne suffira donc pas, car, une fois
    extraits de la société, ils seront aussitôt remplacés par leurs
    puînés sur le terrain de l'action. Il est nécessaire de faire
    prendre conscience aux parents que leurs attitudes sont loin
    d'être sans conséquence et qu'il leur est possible de ne pas
    entraver l'insertion de leurs enfants dans la société.
    Il est essentiel de relever que cette vive antipathie de
    certains enfants de l'immigration pour leur pays d°accueil
    n'est jamais ressentie pour leur pays d'origine, qui est pour-
    tant celui qui a poussé leurs familles à l'exil et les a donc
    privés d'une existence dans une société conforme à leur sys-
    tème de valeurs. Preuve s'il en fallait encore que le véritable
    amour, sincère et désintéressé, n'est pas lié à des contingen-
    ces matérielles.
    Un nombre non négligeable de Français d'origine
    maghrébine se sentiront d'emblée plus proches de n'importe
    quel autre personne d'origine arabe se trouvant à l,autre
    bout du monde, que du Français d'origine européenne qui
    vit pourtant à côté de chez eux; cela pour la simple raison
    qu'ils partagent un immense héritage commun. La notion
    de nation arabe a un sens. Avoir le sentiment d'y appartenir
    recouvre une réalité à part entière, tout aussi respectable
    que celle d'appartenir à toute autre nation. C`est la raison
    pour laquelle les conflits qui impliquent les peuples ara-
    bes sont vécus avec autant d'intensité et d'émotion dans les
    banlieues françaises. Cette proximité se vérifie, de la même
    manière, entre tout Français de souche européenne et tout
    autre individu d'origine européenne, qui partagent du fait
    de cette origine un important héritage commun.
    Aucune comparaison ne peut être établie entre la situa-
    tion des enfants des migrants des pays de l'Est ou du Sud
    de l'Europe des précédentes vagues d,immigration et ceux
    dont l'intégration pose de nos jours de sérieuses difficultés.
    Les parents des premiers veillaient à ce que leurs enfants
    adoptent le référentiel de la France. Ils les encourageaient
    vivement à s'intégrer dans la communauté qui les avait
    accueillis et les soutenaient tout au long de leur parcours
    d'intégration. Aujourd'hui, le contexte est dans la plupart
    des cas substantiellement différent. Les parents sont en
    effet très loin de constituer des alliés de leurs enfants dans
    leur processus d'intégration. Cette intégration est donc
    menée sous la forme d'une lutte de chaque instant, car
    le modèle que ces enfants importent à l'intérieur de leur
    cellule familiale est tout simplement repoussé. Les parents
    ne disposent pas d'une entière marge de manœuvre. Ils
    sont souvent eux-mêmes intellectuellement, affectivement
    et viscéralement attachés à leur nation d'origine, qui, dans
    leurs schémas de représentation, constitue leur nation. Ils
    sont, de plus, assujettis au regard de leur propre groupe,
    s'il leur arrivait d'être indulgents ou permissifs avec leurs
    enfants."

  • pour relativiser le racisme sois disant viscéral des français.

    extrait de "pour en finir avec la repentance coloniale" de daniel Lefeuvre.

    "Mais quel souvenir un de ces Algériens immigrés
    à Paris au cours des années 1920 a-t-il conservé?
    Celui du racisme des Français côtoyés à l”usine ou
    dans le métro? «Nous étions unanimes à nous
    réjouir de l,attitude de sympathie des populations
    à notre égard, et à faire une grande différence entre
    les colons d'Algérie et le peuple français dans leur
    comportement avec nous. Les gens nous manifes-
    taient du respect et même une grande considéra-
    tion mêlée de sympathie. ›› Paroles d'un

  • Bonjour aoki,

    Le positionnement de la gauche xénophile, que vous décrivez, est exactement ce que j'opposais à l'idée d'une gauche héritière du discours de Gaston Deferre ( billet précédent) et donc crypto-raciste.

    Il ne faut pas croire que je serais favorable à l'auto-dénigrement et une admiration béate pour le multi-culturalisme mou.

    Sans entrer dans un récit autobiographique, je voudrais quand-même dire, que mon expérience d'expatriée m'a permis de constater beaucoup de choses par rapport à la difficulté d'intégration, même dans un endroit aussi ouvert et cosmopolite que Genève, même dans mon milieu très favorisé.

    Sans initiative personnelle on n'arrive pas à s'intégrer et l'attente d'un salut venant à notre rencontre est vouée à l'échec.

    Très vite, on peut avoir l'impression de ne pas être aidé, parce que la tâche est immense. Mes parents se sentaient écrasé par les démarches, la mentalité nouvelle pour eux.
    Surtout ma mère, qui devait gérer le quotidien.
    Elle a tout fait pour apprendre le français au plus vite, même si elle trouvait que tous devaient parler l'allemand, puisqu'on était en Suisse !
    Elle était tout le temps révoltée par rapport à l'environnement inconnu et s'est mise à se sentir étrangère au-delà de toute proportion raisonnable.
    C'était affreusement pesant pour toute la famille.
    Nous, les enfants, on a investi l'école et le voisinage, qui nous obligeaient à nous confronter à la nouveauté et à nous adapter. Pour les enfants, c'est relativement facile. Heureusement que nous n'étions pas entourés d'enfants de notre culture d'origine !
    Nos parents ont eu le réflexe de nous mettre à l'école publique et en cela, ils ont été bine avisés. L'école est un lieu privilégié, mais encore faut-il la soutenir activement et faire alliance avec l'institution.
    Je pense que la "ghettoïsation", l'habitat trop homogène culturellement, est la vraie origine du problème d'intégration et de l'impression (justifiée) de vivre dans des conditions défavorables.
    Autant je pense qu'il ne faut pas tout attendre de l'école, autant je crois que c'est l'endroit le plus adéquat, pour favoriser le sentiment d'appartenance.

  • Demander aux maghrébins et plus précisément aux algériens d'aimer la France, c'est comme si vous enverriez des millier d'albanais kosovars aller travailler en Serbie et leur demander de se sentir serbe. C'est juste pas possible!

    Il faut comprendre que le peuple algérien s'est constitué contre la France. Mais suite à l'indépendance, ils sont venus par milliers pour travailler dans l'hexagone sous le regard bienveillant de la droite patronale.

    Je mets au défi n'importe qui de prendre un drapeau français et aller se balader à Alger..... On vous jettera des pierres.

    Si vous ajouter à cela une dimension islamique, la France coloniale tant détestée par les anciens se mue en pays de kouffars à combattre pour les nouvelles générations...... La seconde guerre d'Algerie est en marche, mais sur le sol français.

  • @

    " ils sont venus par milliers pour travailler dans l'hexagone", avant le guerre d'Algérie des campagnes d’information étaient faites pour dissuader les Algériens de venir travailler en France rien n'y faisait. lissez Daniel Lefeuvre j'ai l'impression que vous en avez bien besoin, votre connaissance du sujet me semble très parcellaire.

    ils ont été imposés par le nouvel état Algérien personne n'a été les chercher.

    "la France coloniale tant détestée par les anciens", euh respectée par les anciens, les anciens mangeant du porc dans les cantines et ils fermait leur gueule., (voir les écrits de michéle Tribalat)le problème de la France c'est surtout quelle montre de la faiblesse par rapport aux immigrés elle accepte toutes leur exigence en bonne mémère compatissante quelle est, les immigrés musulmans ont besoin de pays d’accueil forts et là ils t’intégrons et respecteront les pays d’accueil

  • Encore des ados?!!!!!!

    U.S.A : fusillade à Seattle, 5 morts

    Plusieurs sources signalent que plusieurs personnes ont été victimes d’une fusillade à Mukilteo, près Seattle.

    Il y aurait au moins cinq morts.

    La fusillade aurai eu lieu au cours d’une fête à laquelle participaient des adolescents. Les parents se sont rassemblés sur les lieux dans l’attente d’informations de la police.

    © Gaïa pour www.Dreuz.info - le 30 juillet 2016

  • "Dire, comme je le suggérais, que Gaston Defferre était raciste pour des propos qui aujourd’hui lui vaudraient une pendaison virtuelle sur internet et peut-être des poursuites pénales, est possiblement excessif."
    C'est non seulement excessif, c'est surtout stupide vu que les pieds-noirs étaient des Français à 100%. Pour certains des colons racistes qui n'ont pas accepté de vivre dans un pays indépendant. Pour certains qui avaient commis des crimes racistes. Pour le racisme, le vrai, le seul, en voici un exemple et il y en a d'autres dans la marge de droite:
    https://www.youtube.com/watch?v=UBp1DgRNk_Y

  • Combien d'assassins parmi les colons français débarquant à Marseille?
    https://www.youtube.com/watch?v=7s0tSEGL5Gs

  • Exemple:
    « À Kef-El-Boumba, j’ai vu des Français faire descendre d’un camion cinq personnes les mains ligotées, les mettre sur la route, les arroser d’essence avant de les brûler vivantes »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_S%C3%A9tif,_Guelma_et_Kherrata

  • @ Charles

    vous prenez vos informations chez les repentants, l'impartialité n'est pas leur fort.

    ils changent même la définition des mots.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9nocide

    d'autres liens qui changeront de votre prêche de repentant.

    http://popodoran.canalblog.com/archives/2010/03/09/17056552.html

    http://popodoran.canalblog.com/archives/role_positif_de_la_france_en_algerie/index.html

    ESSAI POLÉMIQUE SUR LA REPENTANCE
    http://popodoran.canalblog.com/archives/repentance_essai_sur_la_polemique_/index.html


    L’esclavage oublié : celui des Blancs par les Nord-Africains
    http://ripostelaique.com/l-esclavage-oublie-celui-des.html

    http://www.grands-reporters.com/Guerre-d-Algerie-Les-derniers.html


    http://www.blog-lefeuvre.com/?p=20

  • suite



    " lorsqu’elle affirme que la guerre d’Algérie aurait fait un million de victimes parmi la population algérienne musulmane. C. Coquery-Vidrovitch, qui me reproche d’ignorer les travaux d’André Prenant, sait pertinemment qu’elle énonce, là, un mensonge grossier, forgé par la propagande du FLN et qui sert, aujourd’hui encore, à conforter le pouvoir des dictateurs algériens : tous les travaux des démographes et des historiens français (d’André Prenant à Charles-Robert Ageron, de Benjamin Stora à Guy Pervillé et Gilbert Meynier) ont infirmé ce chiffre et proposé des estimations beaucoup plus basses : 250 000 morts environs, parmi lesquels, selon Gilbert Meynier, environ 200 000 auraient été victimes de l’armée française et 50 000 du FLN. Tout comme est mensonger le chiffre d’un million de morts liés à la conquête de l’Algérie, qui ignore l’ampleur de la catastrophe démographique des années 1865-1868, tout à la fois alourdie ET amortie par le fait de la colonisation, comme je me suis attaché à le montrer dans mon livre. "

    http://www.histoire-en-questions.fr/guerre%20algerie/armee-djebel-jumelles.html

    "C'était la recherche permanente du fell, le déclenchement soudain de petites opérations rapides menées par les troupes opérationnelles aussi bien que par les troupes de secteur. Chaque P.C. d'unité opérationnelle à l'échelon du régiment avait une compagnie en alerte prête à être héliportée. En outre, Gracieux avait à son P.C. cinq ou six unités en pompier pouvant arriver à la rescousse. Sur un renseignement de valeur l'opération était mise en route. II n'était plus question de grandes lignes rigides tracées à l'avance mais d'une multitude de tentacules qui s'emparaient de la Kabylie, s'accrochaient aux gros villages, s'infiltraient dans les vallées. La présence des vingt cinq mille hommes des troupes opérationnelles permettait aux troupes de secteur, familiarisées depuis des mois avec le terrain, de sortir à dix ou vingt sans craindre d'être accrochées par une ou deux katibas.
    En cinq semaines les résultats avaient été considérables. Du jamais vu. Les fells étaient coupés des villages, qui avaient été fouillés et toute l'organisation politico-administrative de la population s'écroulait.
    On ne pouvait plus bouger, racontera plus tard le lieutenant Saada, on ne mangeait plus. J'étais si faible que je n'arrivais même plus à porter ma mitraillette. L'implantation des postes militaires, la multiplication des autodéfenses et des agents de renseignement nous rendaient la vie et même la survie impossibles. Il a fallu reprendre la population en main. On a liquidé certains traîtres pour l'exemple. En une nuit, à Yakouren, on a liquidé sept Kabyles. Et pourtant il y avait un poste français. On a laissé passer une patrouille française et quand les harkis de l'autodéfense sont arrivés on leur est tombé dessus. Le propre fils d'un des traîtres s'était proposé pour le liquider. Après quelques exemples comme celui-là, du jour au lendemain, beaucoup d'autodéfenses assurèrent notre protection. Des villages dits pacifiés se tournèrent à nouveau vers nous. C'est grâce à cela qu'on a pu survivre. En exécutant les traîtres en série. Mais jamais on n'a réussi à reprendre l'initiative"

  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_S%C3%A9tif,_Guelma_et_Kherrata

    http://popodoran.canalblog.com/archives/pour_qui_la_repentance__8_mai_1945__setif_/index.html


    "Le début des massacres de Sétif, des Hauts-Plateaux et de Guelma fut d’une atrocité obscène. En quelques heures, sur tout ce territoire des hommes furent littéralement lynchés par dizaines, des enfants tués et disons-le une fois de plus des femmes violées collectivement avant d’être éventrées et d’avoir les seins coupés.

    Le « fait de tuer » avait été sublimé, en quelque sorte « consacré », par les incantations et les psalmodies des jours précédents. C’est-à-dire pendant la période du 23 avril au 8 mai 1945 et les quelques jours qui ont suivi.

    C’est au nom de Dieu que l’on a voulu humilier les Français d’Algérie de toutes confessions, comme si l’on avait voulu projeter une malédiction sur un peuple de Français d’Algérie qui, depuis toujours, avait établi d’excellentes relations avec les Berbères. Et je fais partie de ceux qui attribuent aux malheureuses femmes violées le rang de saintes martyres de notre terre.

    Aucune justification sociale, économique ou tout banalement humaine ne pouvait être invoquée. C’était encore une époque coloniale certes, mais tout à fait légitime et légale, au cours de laquelle les relations entre les peuples étaient déterminées par des règles différentes des règles modernes, qui ont vu le jour par la suite. Règles imposées par la logique et par la raison. Et auxquelles nous avons adhéré.

    Mais rien ne justifiait une fureur animale de cette envergure. En particulier on ne pouvait invoquer « la faim ». Car il s’agissait de terres à blé et les populations qui y vivaient étaient les mieux nourries d’Algérie. C’est au nom de Dieu, au cri de jihad que fut déclenché le massacre de notre peuple français. Le génocide amorcé des Français avait été l’expression choisie de la foi en Dieu.

    Il fallait arrêter le massacre. Donc il a fallu riposter. La riposte fut terrible. Oui. C’est vrai. 4 000 morts, chiffre le plus vraisemblable. Et heureusement. Pour être efficace elle se devait d’être violente, cruelle même, en tout cas spectaculaire. Car en quelques heures il était devenu nécessaire de se comporter en égorgeurs pour ne pas être égorgés ! Au diable la timidité, les fausses pudeurs, la lâcheté et les manifestations méprisables de pitié a posteriori. Le moment était une terrible tragédie."

  • "vous prenez vos informations chez les repentants, l'impartialité n'est pas leur fort."
    Ah! Un nostalgique de l'Algérie "française". Et vous prenez vos liens chez les envahisseurs, les massacreurs, les tortureurs et les racistes, style OAS et autres fascistes. Merci de tomber le masque. Comme ce salopard d'Aussaresses qui ose prétendre qu'il n'a pas eu connaissance de viols. Les exactions des uns n'excusent pas celles des autres. Et c'est valable dans les deux sens. Toujours minimiser l'ampleur des massacres et du génocide des ennemis et les augmenter quand cela concerne ses propres victimes. Tous les chiffres sont bidons, à la louche. Quand on vous lit on serait presque heureux de la colonisation en retour de la France par les Nord-Africains, tellement vous n'avez rien compris.
    Le rôle de la France à part exploiter et tuer? Vous ne savez pas répondre à cette question: combien y avait-il d'ingénieurs agronomes algériens au 4 juillet 1962?

    Mais merci de justifier pleinement par votre propagande le gouvernement syrien et la guerre qu'il mène contre les terroristes.

  • Comment s'aimer ou aimer "par obligation"?
    Il y a une belle pensée selon laquelle Dieu serait l'"amour qui fait se mouvoir le soleil et les autres étoiles", certes, mais le mot "amour" (qu'est-ce, exactement, l'amour?) me posait problème... jusqu'au jour où je formulai différemment soit que

    l'intelligence créatrice est cette force (énergie, donc) qui fait se mouvoir le soleil et les autres étoiles force HARMONIE sans laquelle, harmonie, le soleil et les autres étoiles seraient astres tamponneurs...

    Harmonie avec ce qui l'accompagne: GRÂCE
    HARMONIE ET GRÂCE évoquent la danse, la danse, le mouvement.

    Le mouvement, la VIE.

    A partir de l'intelligence créatrice que nous portons en nous comme elle nous porte en elle.

    Nous ne pouvons pas toujours aimer, apprécier.

    Mais l'harmonie et la grâce nous habitent tous... le soleil brillant "sur nos monts"!y compris en ce jour de Ier août 2016.

  • @ Charles

    "Tous les chiffres sont bidons, à la louche"

    mais bien sur donc les exagérations algériennes sont vraies elles !!!

    Le rôle de la France à part exploiter et tuer?

    vous avez bien lu votre phrase, vous êtes dingue où quoi ? vous avez un peu trop l'habitude des affirmation des repentants ç vous dérange le cerveau.

    lisez de Daniel lefeuvre pour en finir avec la repentance coloniale ça vous fera du bien

    https://www.herodote.net/Le_passe_colonial_revisite-article-169.php

    http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/____pour_en_finir_avec_la_repentance_coloniale/index.html

    https://www.amazon.fr/product-reviews/2082104400/ref=acr_dpproductdetail_text?ie=UTF8&showViewpoints=1

    http://www.lafauteadiderot.net/Pour-en-finir-avec-la-repentance

  • suite

    https://www.amazon.fr/Ch%C3%A8re-Alg%C3%A9rie-France-colonie-1930-1962/product-reviews/2082105016/ref=dpx_acr_txt?showViewpoints=1

    "Vous ne savez pas répondre à cette question: combien y avait-il d'ingénieurs agronomes algériens au 4 juillet 1962? " et la France les aurait former avec quel Argent, les colonies étaient déjà un gouffre financier plus le coût de la guerre d’Indochine.

    les russes ont beau jeu d'avoir former des Ingénieurs agronome, dans le but d'imposer leur idéologie mortifère, ce ne sont eux qui supportaient le coût des colonies.

    " Et c'est valable dans les deux sens."

    dans le genre bouchers et poseurs de bombes pour déchiqueter des jeunes gens il faut reconnaitre que le FLN faisait très fort. une bande d’assassins pas autre chose.

    "tellement vous n'avez rien compris"

    Ah parce que vous vous avez compris quelque chose !!! expliquez moi quoi exactement.

  • Ah! Un nostalgique de l'Algérie "française".

    pas du tout, la France a bien fait de se débarrasser de ce gouffre financier.
    par contre j'aime l'honnêteté d'un vrai historien comme Daniel Lefeuvre, ça devient si rare par les temps qui courent

  • lisez aussi maitres musulmans esclaves chrétiens édifiant.

    https://assr.revues.org/3905

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